Salut

Il est admis que les filles lisent des livres que le héros soit un fille ou un garçon, mais que les garçons ne lisent jamais des livres qui parlent de filles.

Les garçons sont trés sexistes dans leurs choix de lecture et je dois avouer qu'étant pourtant une fille, tous mes héros sont des garçons (sauf dans deux histoires ou on trouve une fille, mais faisant parti d'un groupe de garçons )

Je ne le fais pas exprés, mais quand j'imagine un héros, il est forcemment masculin, comme si inconsciemment je privilégiais les histoires que filles et garçons liront.
Et j'ai toujours l'impression que les garçons sont plus intéressants.

Et vous, fille ou garçon?

Garçon, pour ma part, pare que j'ai énormément de mal à me mettre dans la tête d'un personnage féminin et de le rendre crédible... ça ne fait pas naturel, j'ai déjà essayé plusieurs fois.

Le héros de mon deuxième bouquin est un hermaphrodite.

Personnellement, mes personnages sont tels qu'ils sont. Je ne fais pas "consciemment" des personnages garçons ou filles. Il y a toujours des deux. De même, je ne suis pas plus attirée par un genre ou l'autre dans des oeuvres extérieures.

Les personnages peuvent faire preuve de tellement de richesse qu'exclure les uns ou les autres à cause du genre, je trouve ça un peu stupide. Dans l'écriture, le genre m'est un peu indifférent, en fait.

Moi, je préfère les filles. Autant en écriture qu'en lecture. Je n'arrive pas à me mettre dans la tête d'un garçon, sans faire de cliché.

Pour l'instant que des filles... je ne sais pas vraiment pourquoi, sans doute par peur d'être à coté de la plaque avec un garçon. Enfin, j'avais fait une histoire avec un garçon, mais c'était tellement nul que je l'ai jetée xD

Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque... j'ai souvent voulu faire un roman avec un garçon en héros principal, mais ça bloque :/

mais en fait, en y réfléchissant, dans ma série de 4 tomes, je suis amenée à changer le point de vue du narrateur, et donc à faire passer un garçon en narrateur, assez souvent. mais je connais déjà mon personnage depuis longtemps, parce qu'il fait également partie des héros principaux depuis le début, ce n'est pas comme ci je commençais un autre roman direct avec un gars. Et puis, il ne prend pas la vedette à la fille c'est un peu compliqué...

Je connais un jeune écrivain qui emploi (pas toujours non plus) des personnages féminins réalistes en guise de personnage principal, et qui est intéressé par les récits où les femmes sont principales.

Pour ma part, j'écris tantôt avec un homme, tantôt avec une femme. Seul importe mon feeling.

Ekinox a écrit:

Les personnages peuvent faire preuve de tellement de richesse qu'exclure les uns ou les autres à cause du genre, je trouve ça un peu stupide. Dans l'écriture, le genre m'est un peu indifférent, en fait.

Oui, mais le fait est que les garçons ne liront pas les malheurs de Sophie ou Jane Eyre.

Les parents n'achètent pas ces livres pour leur garçon, alors qu'ils achètent sans problème Harry Potter ou le livre de la jungle à leur fille.

Je trouve qu'on est conditionnés, dés la petite enfance et sans s'en rendre compte à privilégier les garçons en héros.

Même si c'est stupide, je suis d'accord (en tant que fille, manquerait plus que ça! )

Voilà, tout le problème est là: dans le conditionnement.

Je ne pense pas que ce soit tellement un privilège des garçons en tant que héros: c'est surtout qu'on réserve un certain genre à un certain style de livre. Pour donner un exemple (en très grossi): les livres d'aventures pour les garçons, les livres à l'eau de rose pour les filles. Et en cela, je suis d'accord que très peu de femmes sont valorisées dans l'écriture, à cause justement de ces codes que la société rédige via la littérature pour en faire des espèces de codes sociaux totalement abscons (et vice-versa). Ca marche aussi bien pour les personnages que pour les femmes écrivains d'ailleurs et je crois que si Mary Shelley, Daphné du Maurier et George Sand font partie de mes écrivains préférés, c'est parce qu'elles ont su apporter des univers et des idées indépendamment de leur genre ou de celui de leurs personnages.

Malheureusement, c'est vrai qu'on ne peut pas faire grand-chose à cela, cela dépend aussi des goûts personnels également de chacun, de se diriger vers un tel ou tel genre, il ne m'appartient pas de débattre là-dessus étant complètement indifférente à ce problème. En revanche, je pense qu'on peut chacun faire évoluer les choses à notre échelle, en détachant nos idées des stéréotypes forgés par le conditionnement (sur toutes échelles) car certains styles, univers, ne sont pas forcément propres à des genres mais surtout à des richesses intérieures et des personnalités.

Ce sujet me fait réaliser que dans mes lectures, les protagonistes sont essentiellement masculins. Idem dans ce que j'écris.

Je pense que les personnages féminins sont desservis dans une certaine partie de la littérature. J'enrage quand je suis face à ces femmes mièvres dont le seul objectif se résume à tomber amoureuse, ou à ces caractérielles hystériques qui servent de silhouettes en carton à l'idée qu'on se fait d'une "femme forte". Ces deux extrêmes m'horripilent à tel point que j'en lâche le bouquin.

Conséquence : une allergie à la bit-lit

Toutefois, je me demande si en choisissant d'écrire systématiquement du point de vue de personnages masculins, je ne suis pas tombée dans la facilité...
Mais j'ai trop peur que le conditionnement dont il est question plus haut l'emporte sur la volonté de créer des persos féminins intéressants...

il y a plein de garçons qui ont lu Madame Bovary, Anna Karénine, Jane Eyre, Lolita, Belle du Seigneur, Sido... j'en passe
nous sommes tous pareils

Pour ceux qui ne l'auraient pas lu, je renvoie à ce débat, orienté plus sur le choix du sexe du héros dans le domaine de la Fantasy... Ce qui m'amène à dire que tout dépend aussi du "genre" dans lequel on écrit (roman généraliste, fantasy, SF, policier, etc.) et que les codes communément admis ne sont pas les mêmes dans ces différentes catégories (ce qui ne signifie pas qu'on ne soit pas autorisé à s'affranchir de ces codes qui souvent s'apparentent à des clichés.)

Et sinon, je suis tout à fait d'accord avec Pasi. Un bon roman, crédible, bien construit, intelligent, bien écrit etc. saura séduire indifféremment un public masculin ou féminin, quelque soit le sexe du (ou des) héros.

Je rejoins Pasiphae, Ekinox et Molly.
Ce n'est pas le sexe du lecteur qui limite ses lectures: c'est son goût (et incidemment son étroitesse d'esprit, qu'elle ait été ou non induite par les parents).

J'ai déjà entendu des gens dire: "Je lis uniquement les récits où je peux m'identifier au héros." Ces gens ne lisent pas, ils se masturbent.

Citation :

J'ai déjà entendu des gens dire: "Je lis uniquement les récits où je peux m'identifier au héros." Ces gens ne lisent pas, ils se masturbent.

Là, je ne suis pas trop d'accord, Quia. Je pense que si le récit est bien tourné, on doit pouvoir "s'identifier" à n'importe quel héros, même très différent de nous (et, entre autre, du sexe opposé). En ce qui me concerne, j'ai l'impression qu'éprouver une certaine empathie, ou au moins un quelconque intérêt (le terme d'identification est peut-être excessif, en effet) pour le héros ou un des personnages importants du roman conditionne en bonne partie mon envie de poursuivre ou non ma lecture.

Je me suis peut-être mal exprimée: je parlais des gens qui rejettent tel ou tel écrit parce qu'il ne peuvent pas se fantasmer dans la peau du héros, et vu le thème du topic, je pensais qu'on comprenait que je sous-entendais "notamment parce que le sexe du héros est différent du leur".

Qui plus est, je pense qu'on n'a pas la même acception de "s'identifier".
Je ne "m'identifie" pas à Humbert Humbert. Mais Lolita est un de mes romans préférés.