.

En même temps, les hommes assez primitifs pour refuser de lire "l'histoire d'une gonzesse" (sic) ne doivent pas lire souvent du Bernanos ou du Mirbeau...

ils devraient! c'est super bien bernanos!

.

Arcturus a écrit:

Quia scorpio sum a écrit:

En même temps, les hommes assez primitifs pour refuser de lire "l'histoire d'une gonzesse" (sic) ne doivent pas lire souvent du Bernanos ou du Mirbeau...

C'est ce que je voulais dire : les gens qui refusent de lire les livres que j'ai cité vont le faire parce que ce sont des livres "trop longs, trop difficiles", pas parce que le personnage principal est féminin (ou plutôt, pas uniquement pour ça).

Il y a de ça, oui, mais pas que amha.

Pasiphae a écrit:

ils devraient! c'est super bien bernanos!

C'est pas à moi qu'il faut dire ça. Mais quand on est beauf, on est beauf.

QQ a écrit:

Parallèlement, plus de 80% du lectorat tous types de livres confondus sont des femmes.

J'ai un peu de mal avec ces chiffres. Où as-tu trouvé ça, QQ ? Je croyais que c'était 60%...

Molly a écrit:

QQ a écrit:

Parallèlement, plus de 80% du lectorat tous types de livres confondus sont des femmes.

J'ai un peu de mal avec ces chiffres. Où as-tu trouvé ça, QQ ? Je croyais que c'était 60%...

Et moi j'ai entendu 75%.

Vu que c'est assez difficile à vérifier, retenons l'idée plutôt que le chiffre.

Je lis des livres de filles... mais tous mes heros quand j'écris sont masculins... normal c'est des alter ego comme bandini/molise pour fante ou chinaski pour bukowski...

c'étaient des chiffres de 2010 et de France, mais je ne sais plus à l'époque si les données émanaient d'Ipsos, de l'Insee ou du CNL.

Je trouve stériles toutes ces généralités sur les hommes et les femmes, et l'auteur face aux personnages féminines ou masculins, parce qu'en fin de compte elles ne font que rendre compte des éventuelles difficultés dudit auteur à scénographier un personnage du sexe opposé ou, à la limite, de ses propres préjugés quant au sexe opposé.

C'est la problématique du travestissement dans un sens. Oseriez-vous vous travestir ? Voilà un peu la question. Elle gêne éventuellement plus un homme qu'une femme. Cela dit, quand je vois les métrosexuels, je me dis que les hommes se travestissent déjà, et les femmes qui ne savent plus s'habiller avec des robes, je me dis que l'unification vestimentaire a achevé toute différentiation sexuelle, dans un grand magma androgynique ou hermaphrodite - cause peut-être de ce débat, aussi

A la lectures de vos postes, je constate (en parlant des JE) que si les filles (en générale) créent des personnages masculins sans grande difficulté, les garçons ont peur de tomber dans les stétéotypes quand il créent un personnage féminin.

Ca tient peut-être des lectures d'enfances, non? Une fille qui a lu des histoires remplis de garçons est forcément plus familiarisée avec les personnages du sexe opposé, qu'un garçon qui n'a pas lu d'histoires de filles.

Parce que quand je dis que les garçons sont sexistes dans ses choix de lectures, je parle des enfants.

J'ai trois frères, et si j'ai lu tous leurs Bennett et leurs Luky Luke, aucun d'eux n'a lu mes Fantomette ou mes Alice.
vous remarquerez que je n'ai pas choisi des fifilles soquettes, dînette et jouons-à-la-papa-à-la- maman , mais bien des héroïnes qui vivent un tas d'aventures, et pourtant, impossible d'ammener mes frères vers elles (Oh la honte, hé! )

Est-ce que ça ne se répercute pas quand on passe de la lecture à l'écriture? (Surtout quand on débute)

Assez curieusement, je crée le plus souvent (mais pas seulement) des personnages féminins. Peut être parce que mentalement, je me sens plus proche des femmes que des hommes. Néanmoins, cela ne m'empêche pas de créer des mecs, ils peuvent être proches ou très éloignés de moi. Ils peuvent être ce que je ne suis pas, ce que j'aimerais être, ce que je déteste aussi.

En fait, c'est un peu comme si je me mettais à endosser un rôle. Le grand avantage par rapport au cinéma ou au théâtre, c'est que vous n'avez pas à avoir le physique de l'emploi pour le faire vivre. On n'invente pas seulement l'histoire en tant que scénariste, on la fait vivre à travers nos personnages et notre imagination nous permet de les créer. Je n'ai pas peur de me mettre dans la peau d'une femme, ni dans celle d'un type bien viril. Parce que j'évite de les stéréotyper. Le mec est rarement uniquement le beauf de base qui se pose devant un match de foot avec sa bière à la main et qui ne fantasme que sur des playmates. On a le pouvoir de les nuancer et d'entrer en eux. Ils ne sont jamais complètement noirs ou blancs. C'est nous qui décidons.

Mes héros sont autant des personnages masculins que féminins, lui choisir un sexe est une enveloppe à mes yeux, même si parfois je me contenterai bien d'une aura de mystère à ce sujet. C'est étrange mais tout ce que j'imagine peut absolument arriver à l'autre sexe sans barrière. Mon personnage est d'abord une entité humaine. Alors je déjoue les codes dans mes écrits, et je ne me sens pas plus proche d'un côté ou de l'autre. Je suis la balle au centre.

Je lis sans distinction des romans avec des personnages féminins ou masculins quand j'y réfléchis. et mon choix n'est absolument pas dicté par ce détail. C'est l'histoire, l'auteur, le thème abordé qui m'intéresse d'abord. et franchement, dans la littérature contemporaine, y'a le choix quand même !

Pour l'écriture, j'ai longtemps préféré les personnages masculins. Peut-être par pudeur. L'impression de moins me dévoiler en faisant ainsi. Mais ça change. J'ai maintenant des personnages principaux féminins. Même si j'ai l'impression de devoir plus réfléchir pour les construire, les faire vivre, leur donner une personnalité, une histoire... Paradoxalement, ça me demande plus de boulot.