andalouse a écrit:

C'est pas la première fois que je te lis au hasard du forum, et ton style, je ne parle que du style, pas du contenu, me donne juste envie de passer à autre chose, sans faire l'effort de comprendre ce que tu as a dire, c'est malheureux pour quelqu'un qui écrit, non?

Bin c'est comme un gonze qui dessine ça, mais qui dessine comme Pablo, quand au bout d'un moment tu maîtrises trop la chose tu tires vers de nouveaux modes d’expressions – bon sauf que lui avait ses périodes. Mais ça résume bien la chose, bon j'avoue là quand j'suis sur JE j'utilise celle qui me convient le plus, la cynique qu'on va dire – élision amplifiée, incise en demi-cadratin, abréviations, phrases longues, vocabulaire précis, italique, et la touche perso, souvent des coordinations allemandes ou italiennes, ou bien les que pour briser la sonorité.

Pour répondre à la question, c'est un problème qu'a été soulevé dans un de mes post – pas mégalo pour le coup – sur les pires clichés des romans d'amour, à savoir que le lecteur est habitué à lire du neutre et du mauvais et par principe de causalité comme d'hab, quand il tombe sur un aut' truc... genre poussé ou nouveau il aime pas, normal – faut toujours un d'adaptation aux nouvelles choses. Si je poussais le cynisme plus loin je dirais que certains de mes posts sont par définition très complexes à lire par le lecteur moyen du fait des phrases à rallonges, de leurs enchaînements, et de leurs incidences indirectes sur la finalité du message – mais ça, ça serait pour me faire mousser. Y'a qu'à dire que l'écrit oralisé ponctué en mode dadaïste, c'est juste à la porté des fans du genre.

Tout de même, ces créatures coûtaient cher. Il s’approcha prudemment du distributeur automatique de billets. Un suspense éprouvant s’installait au moment de demander des espèces à ces capricieuses machines. Le progrès a du bon malgré tout, on échappe à l’œil suspicieux de l’employé qui autrefois regardait d’inquiétants relevés quand on voulait retirer de l’argent et réprimait à peine un hoquet d’horreur, en voyant l’étendue du découvert de l’impudent venu quémander quatre sous.

Ce distribanque, était un peu inhabituel. Un message s’afficha : “Tapez votre code confidentiel et introduisez votre sexe.” Une très belle bouche de femme entrouverte était incluse dans l’appareil, à l’endroit où d’ordinaire on glisse une carte bancaire. Quelque peu ému, il finit par se rappeler son code d’accès mais au moment où il s’apprêtait à obtempérer, les lèvres se fermèrent, un panneau lumineux clignota en affichant : “découvert, découvert !” et une alarme se mit à hululer. Déjà, des spectateurs se bousculaient, le nez collé contre la vitre du local où se situait l’appareil, pour voir le quémandeur mort de honte face au distrisexe hurlant. La maréchaussée débarqua et un gendarme plus vrai que nature déclara d’un ton non moins gendarmesque :
« Alors mon gaillard on se permet de tirer alors qu’on est à découvert ? »

Il fut conduit manu militari devant un distripéché nouvellement installé pour pallier au manque de vocations. Grâce à Dieu on n’arrête pas le progrès : un écran tactile proposait une liste de péchés plus affriolants les uns que les autres, le tout suivi de l’instruction : “Faites votre choix, indiquez le niveau atteint puis tapez sur la touche validez. N’oubliez pas le ticket de pénitence, calculée au plus juste.” Comme l’impétrant restait dans l’expectative, un clerc apparut sur l’écran vidéo du confessionnal, un peu masqué par une grille en croisillons virtuels. Surprise, c’était son banquier revêtu de vêtements sacerdotaux, qui s’exclama :
« Alors mon fils, on tire impudemment sur du découvert ? Et pour aller aux putes !
— Oui mon père, je m’en vais tirer de nobles garces.
— Culpabilisez-vous au moins copieusement ?
— Pieusement je ne sais pas ; à vrai dire, je culpabilise de ne pas culpabiliser.
— Vous rendez-vous compte du rapport entre votre découvert bancaire qui est un trou et la relation anale ? En guise de pénitence, vous me mettrez vos comptes à jour. Depuis le temps que vous négligez vos affaires, cela va faire une sacrée pénitence

Pour remettre dans son contexte: Le narrateur est un brave mec cisgenre.
Dolores ou Do, la personne en face est une fille dotée d'un pénis. Une transgenre quoi.

Citation :

« - J'ai rêvé, ou t'es sortie dans la nuit vers 4 heures du matin ? J'ai cru entendre la porte se fermer.
- Euh… En fait ouais, j'avais des trucs à recevoir pour la boutique, et c'était plus simple comme ça… Alors, désolée si je t'ai réveillé, j'espère que t'as pas eu trop de mal pour te rendormir.
- Non à la limite ça va. Mais je crois que je t'ai entendue rentrer aussi…
- C'est possible.
- Et tu m'as embrassé sur la joue. »
Si elle n'est pas à l'aise, en tout cas, elle le cache bien. Voilà le grand retour du petit sourire en coin et des yeux qui pétillent…
« - Peut-être bien… Enfin, c'était une inspiration comme ça ; qu'elle me dit avec une moue faussement boudeuse.
- Non mais rassure toi, ça ne m'ennuie pas, y'a pas de problème, et je… Ah ça t'amuse de me voir m'enfoncer… Surtout de bon matin alors que j'ai même pas pris mon café... 
- Oui. »
Elle ne me laisse même pas finir ma phrase et me fait m'étendre sur le dos. Ses lèvres. Sa langue. Ses dents. Ses courbes fines. Elle est sur moi. Et je… je… Je suis le mouvement, surpris mais bien content d'être là.
Et puis elle s'est relevée, avec un drôle d'air. Elle a enlevé son haut qu'elle a balancé je ne sais où, révélant des petits seins bien ronds dans un soutien-gorge noir, push-up et sans fioritures. Dans la foulée, c'est son jean qu'elle a péniblement baissé pendant que je la contemplais d'un air stupide. Dans ses yeux, il y a comme une attente. Moi qui la contemple, la dévore. Adorateur. Je descend lentement de son visage à ses mamelons, son nombril. Sa culotte noire. La fameuse bosse qui veut tout dire. Je ne parviens qu'à murmurer un pathétique « tu es sublime ». Pas moyen de sortir quelque chose de mieux.
Comme satisfaite, elle s'est enfin à nouveau lovée contre moi, et on a recommencé à s'embrasser. Tout en douceur. Juste ce qu'il faut pour faire monter le désir. Ses mains qui se glissent sous mon t-shirt, qui pincent un téton ; les miennes qui vont et viennent sur sa peau. De haut en bas, qui s'attardent sur la chute de reins. Elle a la chair de poule et je frissonne aussi. Je la regarde et je ne la vois pas, ou alors je la vois elle et autre chose en même temps, je ne sais pas ; ou alors je perçois à travers elle pendant qu'elle passe sa main dans mon caleçon et qu'elle me mord l'oreille, que je lui pétris le cul, la main dans ses dessous avant de s'en aller farfouiller par devant, saisir l'objet du péché, de la honte… J'ai le soleil et je l'ai elle dans les yeux, c'est elle l'astre solaire et je sens darder les rayons, ses rayons partout sur mon corps. J'ai chaud, j'ai froid, je suis en sueur et le souffle court, je fais quasiment une tachycardie, des acouphènes et le cerveau ne répond plus.
On est maintenant nus tous les deux, et je la sens en moi. Ça me fait des putains de décharge électrique, je vibre comme les canards en plastique qu'on trouve dans les baignoires des filles célibataires, surtout quand au même moment elle joue avec ma queue. Putain. De. Merde. Je crois que je vais crever, là, comme un con sur ce vieux divan vaguement beige, dans le soleil déjà caniculaire du matin.