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| [Univers] Comment écrire une scène , disons "érotique" ? | |
| | Nombre de messages : 1061 Âge : 110 Localisation : Sous le soleil exactement Pensée du jour : Je ne pense que la nuit. Date d'inscription : 21/04/2014 | Anson / Effleure du mal Ven 29 Aoû 2014 - 9:30 | |
| - Anson a écrit:
- Un rapport sexuel se déroule comme un enchaînement d’événements précipités dont on peut oublier des pans entiers. La seule situation comparable est celle du vécu d’un accident de la route qui présente les mêmes difficultés de mémorisation, parfois différente selon les témoins, comme d’ailleurs pour chaque membre d’un couple qui s’unit, comme si le coït n’était que la collision de deux corps étrangers.
Sa puissance restaurée Alghier la pénétra, dans une position académique et soudainement, tout le corps de Loraine rayonna depuis leurs ventres unis. Son sexe de femme enveloppa le sien et il sentit le toucher étonnant d’une paroi souple, comme si elle était poussée par une masse liquide et mouvante. Il percevait, avec la même étrange précision, toutes ses courbes et tous ses volumes de ce corps étranger. Les longues jambes se refermèrent sur lui, l’étreignant de leur caresse soyeuse. Les visages paraissent toujours plus doux en position allongée. La beauté de Loraine maintenant empreinte de sérénité, était émouvante. Son désir d’en jouir monta très vite, exacerbé par une indéfinissable réaction de la part de la demoiselle, malgré une apparente passivité. Il glissa un bras sous son épaule pour l’enlacer, elle souleva sa tête pour l’aider, son visage se rapprochant un court instant comme pour un geste tendre, illuminé par la vision fugitive des mèches blondes passant juste devant ses yeux. Il crut l’entendre gémir doucement et sa peau devenait chaude et de plus en plus fondante. Leurs gestes réciproques se répondaient harmonieusement, mais si la belle éprouvait quelque chose, elle restait extrêmement discrète. Pourtant, alors qu’il la serrait plus fort dans ses bras, elle donna un vif coup de rein pour mieux l’accueillir et il jouit d’elle avec une force qui le submergea. |
| | Nombre de messages : 664 Âge : 39 Localisation : Béarn. Pensée du jour : L'affliction des esprits d'horizon. Date d'inscription : 29/07/2014 | Myrdhin / Hé ! Makarénine Ven 29 Aoû 2014 - 14:50 | |
| Ça dépend. Suggestive ? Explicite ? Imagée ? Concrète ? Vulgaire ? Élégante ? Réaliste ? Loufoque ? Grotesque ? Dramatique ? J'en passe, et des meilleures. Dans tous les cas, avec du bon sens. Et un brin de maturité (pas forcément "d'expérience", d'ailleurs : elle aide surtout pour la précision du trait, ensuite). Enfin, pour moi, d'abord et avant tout, il faut de la paillardise, sans forcément faire du paillard. |
| | Nombre de messages : 1061 Âge : 110 Localisation : Sous le soleil exactement Pensée du jour : Je ne pense que la nuit. Date d'inscription : 21/04/2014 | Anson / Effleure du mal Dim 31 Aoû 2014 - 9:05 | |
| Écrire une scène érotique est un art difficile, en équilibre précaire entre le ridicule et la répétition. Pourquoi ne pas propose un concours sur ce sujet? |
| | Nombre de messages : 664 Âge : 39 Localisation : Béarn. Pensée du jour : L'affliction des esprits d'horizon. Date d'inscription : 29/07/2014 | Myrdhin / Hé ! Makarénine Dim 31 Aoû 2014 - 9:10 | |
| | Nombre de messages : 21 Âge : 32 Date d'inscription : 25/08/2014 | Aurèl' / Homme invisible Dim 31 Aoû 2014 - 10:26 | |
| Je préviens: je n'ai pas lu tous les messages postés ici, je me suis limitée à la 3ème page pour des questions de temps...mais je me permets quand même de commenter parce que je suis trop badass. Pour écrire une scène "érotique" chacun à ses propres goûts. Et selon la scène, on touchera différents types de publics: ce que Myrdhin a plutôt bien expliqué en posant sa liste de questions. Pour ma part j'ai une sainte horreur du "cru" et des surnoms ridicules que l'on peut écrire (Cf. "Hmmm...bébé vas-y..." dans 50 Shades). Moins c'est "hors-normes", mieux c'est, et cela, sans forcément tomber dans le romantique. Par ailleurs j'ai également horreur de cette espèce de description année 80 composée de métaphores mal brodées pour détailler le plus possible et où au final, j'ai la sensation que c'est quelque chose d’écœurant où l'on pourrait presque entendre un "twich twich twich" en arrière plan (je me comprends, donc si vous ne voyez pas ce que je veux dire c'est tant mieux...). De ce fait, dans mes écrits, j'ai tendance, non pas à marquer le plaisir physique de mes personnages mais plus le plaisir "mental". Ce que pense l'autre. Les sentiments. Je me permets d'illustrer le propos sans forcément prétendre à ce que ce soit merveilleusement merveilleux (puisque ce texte n'est pas très très récent et qu'il ne décrit pas l'acte complet du coup...): - Extrait:
Elle se pencha et embrassa son torse, pile au niveau de son cœur, comme si elle éprouvait de la tendresse... Mais la pureté du geste s’en alla vite lorsqu’elle s’amusa à descendre ses lèvres jusqu’à son ventre. La sensation fut encore plus ardente: les cheveux de la jolie brune glissait sournoisement sur sa peau. A bout, il s’agrippa au canapé et cria :
- Kathleen, je t’en prie !
Elle ne prêta pas attention et continua le supplice, allant plus bas pour défaire la ceinture. Endroit où elle ne fut d’ailleurs pas surprise de voir qu’elle lui faisait de l’effet ! Elle se mit à sourire, victorieuse, puis remonta et l’embrassa sensuellement. Elle sentit alors son corps basculer vers le côté, puis être prisonnier.
- Qu’est-ce que…
Il venait de prendre le dessus. Il enroula un bras autour de sa taille et la souleva avec soin pour ouvrir la fermeture éclair de sa robe. Sans trop savoir pourquoi, elle le laissa faire et l’observa. Il semblait...différent. Les yeux mi-clos, le visage torturé par l’excitation et l’amour, elle ne pensait pas qu’il pouvait être éprit d'elle ainsi. Elle glissa alors ses mains dans les cheveux du jeune homme, les passant en arrière pour mieux le contempler. Elle aimait voir cette expression sur son visage. Pas de tournicoti-tournicota, juste de la description simple et basique, en évitant les tues-l'amour mais en se confiant sur ce qu'éprouve les personnes pour que ce soit au plus proche d'une certaine réalité.
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| | Nombre de messages : 664 Âge : 39 Localisation : Béarn. Pensée du jour : L'affliction des esprits d'horizon. Date d'inscription : 29/07/2014 | Myrdhin / Hé ! Makarénine Dim 31 Aoû 2014 - 10:33 | |
| Ça se rapproche de ce que j'appelle "faire de la paillardise pas forcément paillarde". Du réel, quoi (bien que ton homme me semble un chouïa ... artificiel ? ... je ne sais pas, je ne m'y retrouve pas ; en tout cas on sent bien que la perspective adoptée correspond à Kath). - EDITs:
Sur le sofa il y a une femme la cinquantaine, potelée peau mate cheveux teints mauves mascaras stick à lèvres verni à ongles noir aux mains et aux pieds, étalée nue sur le dos tête tournée vers la table en verre, avec encore ses bas résilles jusqu’au-dessus des genoux et des jarretelles … couchée sur elle à plat ventre entre ses cuisses une autre femme mais dans la trentaine, maigrichonne peau clear cheveux roux mascara bleu stick à lèvres rouge vernis à ongles verts, nue de même avec sur elle seulement un veston et des chaussettes courtes noirs. Elles dorment. Elles dorment mais au petit matin la rousse écarte les lèvres baille s’étire renifle et a un mouvement de dégoût, alors elle ouvre les yeux et quitte doucement l’entre-cuisse de sa partenaire et se lève, ce qui réveille l’autre qui dit « ça va Linsey ? » ; Linsey répond « ouais t’inquiète pas ma poule, y’a juste que ça pue franchement la gerbe faut nettoyer … alors comme j’ai dessoûlé … » ; « j’t’adore tu sais ça ? » ; Linsey sourit et « Salomé, moi, je t’adore » de sorte que Salomé se redresse et roule un bon palot à Linsey qui a un rictus satisfait-dominateur ça excite Salomé alors qu’elle prend un peu de recul, d’où elle se lève et se penche sur Linsey l’obligeant à se rasseoir, et glissant doucement entre ses cuisses jouer de sa langue.
Further. Elles se lèvent toutes les deux rangent nettoient le duplex prennent une douche en délirant sur le fait qu’elles aient pu passer la nuit dans un taudis pareil, tandis que le soleil déploie ses rayons sur Détroit. © Jean-Baptiste Cigogneau in Amertumes, "Expérience transcendante pour l'héroïne"
Souvent je m'en tiens à ça. (Je voulais vous mettre un autre extrait, mais j'aurais dû mettre toute la nouvelle pour qu'on comprenne bien que la nana ne s'offre pas au gars "comme ça", genre fantasme masculin.) Donc je m'en tiens à du cru (pas toujours avec ce type de descriptions sous ecstasy) mais l'imagination du lecteur fait le reste.
Dernière édition par Myrdhin le Dim 31 Aoû 2014 - 10:50, édité 6 fois |
| | Nombre de messages : 1061 Âge : 110 Localisation : Sous le soleil exactement Pensée du jour : Je ne pense que la nuit. Date d'inscription : 21/04/2014 | Anson / Effleure du mal Dim 31 Aoû 2014 - 10:37 | |
| Pourquoi "la pureté" du geste s'évanouirait-elle? Pour le reste c'est sincère et sympa, apparemment il y a du potentiel pour un concours qui ne soit ni porno ni vulgaire, mais... littéraire! |
| | Nombre de messages : 21 Âge : 32 Date d'inscription : 25/08/2014 | Aurèl' / Homme invisible Dim 31 Aoû 2014 - 10:53 | |
| - Myrdhin a écrit:
- Le prénom me semble kitsch
Attention à ce que tu dis, je risque de le prendre très mal ! xD (Je blague) J'aime beaucoup ce prénom ! Et graphiquement parlant il me plait. Du coup... :B Tu feras avec gentil Môsieur ! - Myrdhin a écrit:
- ton homme me semble un chouïa ... artificiel ? ... je ne sais pas, je ne m'y retrouve pas ; en tout cas on sent bien que la perspective adoptée correspond à Kath
Pour la petite explication: il ne s'agit là que d'un extrait, la scène entière fait deux pages et alterne les points de vue, ce qui rendrait mon "bonhomme" peut-être moins artificiel du coup ? Je ne sais pas. Après tout ce n'était que pour illustrer le genre de lecture "érotique" que je suis apte à apprécier. Paillardise sans paillarde. xD - Anson a écrit:
- Pourquoi "la pureté" du geste s'évanouirait-elle?
Parce que dans le contexte (oui, ce n'est qu'un extrait...) il s'agit d'un jeu avec une intention plus ou moins malsaine derrière. Les personnages abordent le sexe de manière psychologique. Ce geste remet en cause le jeu et Kath se ressaisit immédiatement pour ne pas perdre. C'est à celui qui démontrera le plus de faiblesse et qui sera "border-line" avec les sentiments qui perdra. Sauf qu'ils perdent tous les deux sans le savoir. Histoire plus ou moins compréhensible... Va falloir que je la reprenne ! - Anson a écrit:
- Pour le reste c'est sincère et sympa
Merci !!! "Sincère" ! Voilà un mot qui définit bien ce que je recherche ! |
| | Nombre de messages : 664 Âge : 39 Localisation : Béarn. Pensée du jour : L'affliction des esprits d'horizon. Date d'inscription : 29/07/2014 | Myrdhin / Hé ! Makarénine Dim 31 Aoû 2014 - 11:01 | |
| Aurèl', tu remarqueras que j'ai retiré mon verdict sur le prénom, parce que ... en lisant mon extrait ... j'ai réalisé que ma Lindsey ne valait pas mieux Sinon, qu'en dis-tu ? |
| | Nombre de messages : 21 Âge : 32 Date d'inscription : 25/08/2014 | Aurèl' / Homme invisible Dim 31 Aoû 2014 - 11:22 | |
| Alors alors... *Aurèl' prend une grande inspiration pour avoir la force de faire un commentaire constructif.*J'ai connu une Linsey (pas sûre que ce fut la même orthographe) plutôt pouff qui excellait dans l'art du génocide de baleine pour le sauvetage des rouges à lèvres écarlates et pétants, qui dépassent presque la triple couche de fond de teint. Depuis j'ai la phobie des prénoms américanisés. Mais qu'importe ! Comme mes précédentes remarques: J'aime vraiment le fait que tu ailles à l'essentiel en étant très précis: ce qui permet de s'imaginer la scène avec du détail ! Et ça c'est bien (Zola si tu nous entends...) ! Le seul bémol que je trouve à dire à ce niveau là (et pardonne-moi d'avance car j'avoue n'avoir aucun tact...) c'est que cette précision peu apporter de la lourdeur: notamment lors des énumérations. Donc un petit achtung bicyclette mon ami ! Cela permettra au lecteur de visualiser la scène avec plus de facilité si tu arrives à fluidifier cette description érotique: quelques virgules et points suffisent généralement ! Il y a beaucoup d'éléments imbriqués mais pose le ciment pour avoir ton mur ! Sur le point érotique pur et dur (les esprits tordus riront à ces mots): "t’inquiète pas ma poule" > NOOOOOOOOOOooooooon...sacrilèèèèèèège...pas de surnoms beauf ! Sauf si cela fait partie du caractère du personnage ou que tu tiens à rentrer dans ce genre de "tripe". "jouer de sa langue" > Pas cru, pas vulgaire, simple, efficace. J'aurais même aimé que tu développes la scène pour avoir plus de choses brûlantes à lire ! Le rangement du studio ça coupe directement et me frustre ! |
| | Nombre de messages : 664 Âge : 39 Localisation : Béarn. Pensée du jour : L'affliction des esprits d'horizon. Date d'inscription : 29/07/2014 | Myrdhin / Hé ! Makarénine Dim 31 Aoû 2014 - 12:15 | |
| J'ai quelques scènes explicites ailleurs mais, là, en l'occurrence, il faudrait bien plus que quelques lignes. Tu dis ne pas aimer les prénoms américanisés, par rapport à quoi ? Les anglais ? Sinon Katheleen fait pas mal l'affaire Mais tu as bien compris le truc : je n'aime pas cette Linsey (prononcez lihnçi), on apprend pourquoi dans la suite (leur relation a quelque chose de malsain, d'où le ma poule). Encore merci pour ton appréciation des détails mais, Zola, vraiment ? Sinon, pour la lourdeur, s'mocht nex bicyclette cette nouvelle intervient presque à la fin du recueil, quand le lecteur a de l'entraînement ! Bien à toi |
| | Nombre de messages : 1061 Âge : 110 Localisation : Sous le soleil exactement Pensée du jour : Je ne pense que la nuit. Date d'inscription : 21/04/2014 | Anson / Effleure du mal Dim 31 Aoû 2014 - 13:23 | |
| - Myrdhin a écrit:
- Sur le sofa il y a
"Sofa il y a" c'est une rime malheureuse. Par ailleurs, mieux vaut éviter les "il y a". Le sofa est un peu un cliché dans la littérateur érotique comme les bas résilles et les jarretelles. Il me semble que avoir "la cinquantaine", s'enchaine mal avec potelé (avoir la cinquantaine, être potelé, l'auxiliaire est différent). Si on est nue, on ne peut pas porter une veste... On comprend bien sûr, mais c'est une petite maladresse. On a l'impression qu'elle a un mouvement de dégoût parce qu'elle est entre les cuisses de sa partenaire ce qui n'incite pas à la suite. Écriture à retravailler un peu, je crois. |
| | Nombre de messages : 664 Âge : 39 Localisation : Béarn. Pensée du jour : L'affliction des esprits d'horizon. Date d'inscription : 29/07/2014 | Myrdhin / Hé ! Makarénine Dim 31 Aoû 2014 - 13:40 | |
| Dans l'ensemble de mes publications, je n'emploie jamais les verbes être et vouloir (sauf quand la volonté s'entend dans un sens nietzschéen). Donc des il y a, il y en a ! Au reste, ce que tu perçois comme des maladresses tient bien d'un style maîtrisé, mais bon, ni pour les verbes, ni pour les maladresses, tu ne pouvais deviner la démarche Il y a dans l'ensemble une expression à l'arrache, fort appréciée par bien des lecteurs, y compris sur JE, quand j'en publiais ici. Mais après, les goûts et les couleurs ! Merci en tout cas |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Lun 1 Sep 2014 - 6:33 | |
| sinon, y a les topics de commentaires pour commenter hein ^^
Genre sur le fait de discuter l'importance d'une touche poétique ou non oui, mais "cette phrase bof, et oh un verbe faible, mais quel prénom naze" c'est HS ici.
Par définition, pour moi, ce qui est érotique n'est pas cru. Sinon c'est pornographique. Et je nivèle l'intensité poétique selon le ressenti. je seria plus crue si on est dans un viol, et plus métaphorique si on est dans une peemière fois de gens bien épris. |
| | Nombre de messages : 64 Âge : 61 Localisation : Corse Pensée du jour : plus tu pédale moins fort, moins t'avance plus vite! Date d'inscription : 19/08/2014 | andalouse / Clochard céleste Lun 1 Sep 2014 - 8:23 | |
| - Anson a écrit:
- Écrire une scène érotique est un art difficile, en équilibre précaire entre le ridicule et la répétition. Pourquoi ne pas propose un concours sur ce sujet?
Je suis partante! Pour l'exercice érotique (littéraire j'entends...encore que...), il n'y a pas de règles, sinon, tout se ressemblerai. Associer un acte physique à une sensation ou un état d'âme me semble judicieux. Le rythme est important. C'est lui qui rend crédible le récit, je ne vous apprendrait rien, les choses s'accélèrent au fur et à mesure et ça, on doit le ressentir (phrases de plus en plus courtes). Les sens associés, c'est important, ce qu'on voit, ce que l'on respire, les sons... en fait, ça doit être comme "en vrai": quelques fois on regarde autour de soi, le décor compte, d'autres on pourrait ne pas se rendre compte qu'un avion vient de s'écraser à côté! L'abondance ou non de décor, focaliser ou pas sur son corps, tout ça donne "l'ambiance" du récit. Côté dialogue, je trouve aussi que c'est casse-gueule: trop parler, c'est pas crédible, trop doux et sentimental, ça ramollit la chose (si je puis dire!), les "oh, oui bébé" c'est convenu, c'est peut-être là que l'identité des personnages se révèlent: bestialité, perte de contrôle, manque d'originalité, humour, égoïsme...mais exercice périlleux! On peut aussi s'imposer des règles perso, c'est souvent plus drôle. Par exemple, quand j'écris ce genre de texte (et ça m'amuse toujours beaucoup)je refuse des mots comme "bite, testicules, vulve...tout ce qui est "chirurgical", ça éloigne le spectre du porno et ça rend créatif, on peut même choisir une thématique: guerrière, sportive, musicale...en empruntant un vocabulaire décalé. Je ne reprends pas les commentaires de chacun, mais il y a tout e même une évidence, je crois que les scènes ne s’apprécient pas de la même manière quand on est mâle ou femelle. Le côté "gymnique" :il est dessus puis elle passe sur le côté , tourne sa langue de droite à gauche et fait un triple axel autour de sa queue...bof! ça ne me parle pas trop, j'ai besoin de plus de vécu. Les hommes en général (même si je n'aime pas les généralité) vont plus vite à l’essentiel, les filles vont se perdre dans les détails (tiens ça me rappelle un peu la vie-en-vrai!!) et quoi qu'on écrive, ça convient rarement aux deux...enfin, je ne sais pas, faut voir! Allez, je me lance, je vous en livre une petite; - extrait de mon dernier bébé, pas encore né, juste une echographie!:
Nous nous regardons comme deux lions affamés. Nous n’osons bouger ni l’un ni l’autre. La tension entre nos corps est à son comble. Je savoure cette attente, parce que je sais qu’elle ne sera pas vaine, pas cette fois. Le silence entre nous n’est pas pesant, il est plein de promesses, il n’est troublé que par notre souffle, court, saccadé. Il se rapproche, il ne se précipitera pas, et il sait que j’aime ça. Il donnera à chaque seconde sa place exacte dans notre univers. Chaque seconde d’attente fait naître un fol espoir sur une parcelle de ma peau. Et puis enfin, vient le contact, sa bouche dans mon cou, sa main sur ma taille qui resserre l’espace entre nous, l’autre qui glisse sous mon T-shirt, dans mon dos. Sa chaleur, son odeur se répandent en moi, font exploser mon cœur, le rétractent, le malaxent, au seuil de la douleur. Je ne sais pas si je pourrais résister toute ma vie à ce genre de crise cardiaque, aussi délicieuse soit-elle. Sa beauté, son animalité de félin en chasse me lamine les entrailles. Il passe sa langue sur ses lèvres, par gourmandise ou par nervosité, je n’en sais rien et prend enfin possession de ma bouche. C’est un surdoué du baiser, il en maîtrise à la perfection le moelleux, l’agilité, la douceur, la violence. Je suis transportée. Il faut que nous montions, vite, un feu est en train de m’envahir et si j’en juge par la pression qui est en train de monter contre mon ventre, je ne suis pas la seule à être dans l’urgence. Je n’ai plus de mots, je prends juste sa main et l’entraine derrière moi, dans l’escalier puis dans ma chambre. Je prends le temps de l’installer dans mon décors, il est le premier et le seul homme qui ait jamais passé la nuit ici, dans mon univers et je me rends compte de l’intimité qui nous unis. J’aime qu’il soit là, comme une ultime conquête. J’allume une lampe à l’éclairage ambré et je reviens vers lui. D’un regard, je lui donne le signal qu’il attend. Son geste se précipite, ses mains tremblent quand il m’arrache mon T-shirt. Les miennes n’ont pas la patience de défaire les boutons de sa chemise, je la fait passer par-dessus sa tête, sans ménagement. Il s’attaque à mon jean, rien ne lui résiste. Le sien cède facilement. Son slip le rejoint. Il est enfin nu, au sommet de sa gloire, son désir comme un étendard déployé entre nous. Il me pousse vers le lit, doucement, haletant. Nous nous dévorons mutuellement. Mes seins l’appellent, mes cuisses s’ouvrent pour l’accueillir, vite, je ne veux pas de préliminaires, sa présence à proximité me suffit. En un soupir il est en moi. Un grognement lui échappe, je crie de soulagement, de joie, de plaisir. Sa place est là et nulle-part ailleurs. Mes chairs s'adaptent à son volume avec délice. Puis il se calme, s’immobilise, souffle, plonge dans mon regard, intensément. Il ferme les yeux. Son mouvement en moi se fait d’une extrême lenteur, d’une délicieuse profondeur. Il installe son rythme langoureux, il me connait, le plaisir va monter lentement, pour lui comme pour moi. Mon univers se restreint à ses limites. Rien d'autre ne franchit les barrières de ma perception. Je ne suis qu'à lui, totalement dédiée. Nous avons eu cinq jours et six nuits pour nous apprendre et nous avons retenu la leçon. Mes mains avides reconnaissent ses creux et ses saillies, le paysage mobile de ses muscles. Il plonge et replonge en moi, m'élevant un peu plus à chaque coup de rein vers son paradis. Cinq jours et six nuits, plus une, pour savoir qu'il frôle sa limite et se retient, les fesses durcies. Il m’embrasse encore, pour se rassurer, pour reprendre des forces, pour apaiser les appels de son ventre qui demande grâce, encore un coup de rein, juste un, j’en suis sure. Son corps pèse un instant sur le mien, me rend plus sensible encore à sa présence en moi. Puis il reprend appui sur ses coudes et reprend, encore plus lentement. Il laisse monter la vague, depuis le bout de nos doigts enlacés, le long de nos échines, de plus en plus forte, de plus en plus précise. Mes mains glissent sur sa peau qui se couvre peu à peu de sueur Et il s'immobilise. Je crie, de frustration, d'envie, de désir bafoué, sur la dernière lisière avant le saut final. Je m'agrippe pour le rapprocher, pour le forcer. Je mors la peau de son épaule, son sel est sur ma langue. Il attend, la respiration délirante. Je sais ce qu'il attend: Son nom, dans ma bouche, contre son oreille, chuchoté ou hurlé: – Gaetano, je t'en prie! Les mains sur ses fesses, je l'enfonce en moi, jusqu'à la garde et j'explose en un cri rauque auquel il fait écho. Il tremble, je gémis. Chacun de ses muscles relâchent une pression savamment retenue et prolongent le mouvement, jusqu'à l'épuisement total de nos ressources. Ce n'est qu'à ce moment que je perçois les grincements du lit, le bois, le métal, toutes les matières s'expriment à haute voix. Nous avons dû faire un raffut du tonnerre. Je pense à ma sœur, dans la chambre à côté. Ce qu'elle a entendu confirme ce que je lui ai raconté: mon amant est doué, fort et sensible.
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