PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Partagez
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
 

 Les plus beaux poèmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
Jardin
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  290
   Âge  :  33
   Date d'inscription  :  20/02/2020
    
                         
Jardin  /  Autostoppeur galactique


Ce matin j'ai pris le café avec une poétesse algérienne, elle m'a parlé avec un grand enthousiaste d'une poétesse bédouine du VIe s : Al-​Khansâ. Ca a l'air très beau. Je vous laisse ici les quelques poèmes que j'ai réussi à trouver sur internet.


Ton œil est-​il blessé ? Est-​il malade ?
Ou bien épanche-​t-​il ses larmes quand tu es seule à la maison ?
Oui ! Mon œil, à son souvenir, déborde
Et mes joues sont baignées de pleurs.
Pleure sur Ṣaḫr, ô source de mes larmes !
Entre lui et nous un rideau de terre est tiré. 


*


Et quand les jeunes filles marchaient ensemble
comme des aigrettes
Dans l’étang d’eau boueuse
se penchant sous la pointe des lances
Montrant leurs jambes
sur une route dangereuse
Il donnait des coups si violents
que nulle magie du sorcier
Nul pansement
n’auraient pu arrêter le sang.

*

Nous étions telles deux branches
Issues d’un même tronc
Croissant en beauté
de la meilleure façon
Mais quand on s’exclama
sur ses longues racines
se solides plants
et la richesse de ses fruits
Un Sort cruel brisa l’une d’elles
(…)
Le Destin m’a écorchée vive
déchirant ma chair à belles dents
la lacérant avec férocité.

*

Ma longue nuit a refusé de m’offrir
Un léger somme après l’affreuse nouvelle.
“Le fils d’Amr est mort !” a crié le héraut.
“Assassiné !” Puissé-je mourir de tristesse !
Avec lui, le siècle cruel m’a brisée !
Les malheurs, à ruiner une vie, excellent…
Un héros tel mon bien-aimé fait pleurer
Un œil aride, et touche l’âme insensible.
J’avais un frère, loyal à tout compagnon,
qui nourrissait la caravane affamée.
Il vibrait à la guerre, luttant dans l’arène,
Comme vibre le tranchant lustré du sabre.
Qu’ai-je fait au siècle, fécond en malheurs ?
Tous les maux nous sont-ils donc échus en partage ?



Elle était apparemment spécialisée dans la marthiya, qui a ce que j'ai compris est une espèce d'élégie funèbre. Elle me disait que c'était sa façon à elle de pleurer dans ses vers, et que son souffle s'était révélé suite à deux deuils qui sont les morts successives de ses frères préférés.
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Deux poèmes, bien différents, qui m’ont fait craquer  I love you

Poème d'enfant sur la Vilaine:

Saint-John Perse - Amitié du Prince III:
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10122
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


TW sexe:

(le tw ne concerne pas de choses visuelles, mais simplement l'évocation du sexe masculin)
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10122
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Arachné, dans le livre VI des Métamorphoses d'Ovide ; traduction de Marie Cosnay pour les éditions de l'Ogre, 2017.

Spoiler:
 
art.hrite
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  2493
   Âge  :  21
   Date d'inscription  :  17/05/2010
    
                         
art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Pasiphae a écrit:
Arachné, dans le livre VI des Métamorphoses d'Ovide ; traduction de Marie Cosnay pour les éditions de l'Ogre, 2017.

Spoiler:

<3
 
avatar
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  442
   Âge  :  22
   Date d'inscription  :  02/02/2018
    
                         
pobil  /  Pour qui sonne Lestat


Hector de Saint-Denys Garneau-Accompagnement:
 
JeanYanaudel
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  71
   Âge  :  34
   Pensée du jour  :  "Les clefs sont toujours sur la porte."
   Date d'inscription  :  31/10/2020
    
                         
JeanYanaudel  /  Clochard céleste


Voilà une agréable surprise

Enfin nos corps coïncident
Je parie que tu pensais que
ça n’arriverait jamais.
Moi non plus.
Voilà une agréable surprise.

Richard Brautigan
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10122
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Mon Oiseau bleu, de Philippe de Jonckheere et Joachim Séné ; un poème numérique que je viens de commencer et qui a l'air trop chouette !
 
Scezelivo
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  2062
   Âge  :  26
   Date d'inscription  :  27/03/2019
    
                         
Scezelivo  /  Crime et boniment


Pasiphae a écrit:
Mon Oiseau bleu, de Philippe de Jonckheere et Joachim Séné ; un poème numérique que je viens de commencer et qui a l'air trop chouette !

Surprised
 
Koola
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  100
   Âge  :  27
   Localisation  :  Dans un bateau volant
   Date d'inscription  :  23/07/2020
    
                         
Koola  /  Barge de Radetzky


Un poème que j'aime beaucoup (en anglais) et qui me fait chaud au coeur. Désolée, je n'ai pas trouvé de traduction et je n'ai pas confiance en moi pour en offrir une !

SMALL KINDNESS

I've been thinking about the way, when you walk
down a crowded aisle, people pull in their legs
to let you buy. Or how strangers still say "bless you"
when someone sneezes, a leftover
from the Bubonic plague. "Don't die," we are saying.
And sometimes, when you spill lemons
from your grocery bag, someone else will help you
pick them up. Mostly, we don't want to harm each other.
We want to be handed our cup of coffee hot,
and to say thank you to the person handing it. To smile
at them and for them to smile back. For the waitress
to call us honey when she sets down the bowl of clam chowder,
and for the driver in the red pick-up truck to let us pass.
We have so little of each other, now. So far
from tribe and fire. Only these brief moments of exchange.
What if they are the true dwelling of the holy, these
fleeting temples we make together when we say, "Here,
have my seat," "Go ahead---you first," "I like your hat."

DANUSHA LAMÉRIS, de Bonfire Opera: Poems
 
Grise Mine
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  752
   Âge  :  94
   Localisation  :  Perpète-les-Alouettes
   Date d'inscription  :  28/10/2016
    
                         
Grise Mine  /  Blanchisseur de campagnes


Puisque la fleur, l'oiseau,
La source, le coteau,
Le cœur de l'homme, l'arc-en-ciel,
La vie, le temps et l'espace,
Puisque tout ici est miracle,
Pourquoi la mort ne serait-elle,
Elle aussi, miracle éternel ?

Maurice Carême
https://mimerions.wordpress.com/
 
Urkeuse
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  1297
   Âge  :  27
   Pensée du jour  :  Peau neuve
   Date d'inscription  :  02/07/2015
    
                         
Urkeuse  /  Tentatrice chauve


Un de mes poèmes préférés de Marceline Desbordes-Valmore.


Mal du Pays.

Ce front facile à se rider, ces joues légèrement creusées, gardaient l’empreinte du sceau dont le malheur marque ses sujets, comme pour leur laisser la consolation de se reconnaître d’un regard fraternel, et de s’unir pour lui résister.

— MADAME DE BALZAC. —

Clémentine adorée, ame céleste et pure,
Qui, parmi les rigueurs d’une injuste maison,
Ne perd point l’innocence en perdant la raison.



Je veux aller mourir aux lieux où je suis née ;
Le tombeau d’Albertine est près de mon berceau ;
Je veux aller trouver son ombre abandonnée ;
Je veux un même lit près du même ruisseau.

Je veux dormir. J’ai soif de sommeil, d’innocence,
D’amour ! d’un long silence écouté sans effroi,

De l’air pur qui soufflait au jour de ma naissance,
Doux pour l’enfant du pauvre et pour l’enfant du roi.

J’ai soif d’un frais oubli, d’une voix qui pardonne.
Qu’on me rende Albertine ! elle avait cette voix
Qu’un souvenir du ciel à quelques femmes donne ;
Elle a béni mon nom… autre part… autrefois !

Autrefois !… qu’il est loin le jour de son baptême !
Nous entrâmes au monde un jour qu’il était beau :
Le sel qui l’ondoya fut dissous sur moi-même,
Et le prêtre pour nous n’alluma qu’un flambeau.

D’où vient-on quand on frappe aux portes de la terre ?
Sans clarté dans la vie, où s’adressent nos pas ?
Inconnus aux mortels qui nous tendent leurs bras,
Pleurans, comme effrayés d’un sort involontaire.

Où va-t-on quand, lassé d’un chemin sans bonheur.
On tourne vers le ciel un regard chargé d’ombre ?
Quand on ferme sur nous l’autre porte, si sombre !
Et qu’un ami n’a plus que nos traits dans son cœur ?


Ah ! quand je descendrai rapide, palpitante,
L’invisible sentier qu’on ne remonte pas,
Reconnaîtrai-je enfin la seule ame constante
Qui m’aimait imparfaite, et me grondait si bas !

Te verrai-je, Albertine ! ombre jeune et craintive ;
Jeune, tu t’envolas peureuse des autans :
Dénouant pour mourir ta robe de printemps,
Tu dis : « Semez ces fleurs sur ma cendre captive. »

Oui ! je reconnaîtrai tes traits pâles, charmans !
Miroir de la pitié qui marchait sur tes traces.
Qui pleurait dans ta voix, angélisait tes grâces,
Et qui s’enveloppait dans tes doux vêtemens !

Oui, tu ne m’es qu’absente, et la mort n’est qu’un voile,
Albertine ! et tu sais l’autre vie avant moi.
Un soir, j’ai vu ton ame aux feux blancs d’une étoile ;
Elle a baisé mon front, et j’ai dit : C’est donc toi !

Viens encor ; viens ! j’ai tant de choses à te dire !
Ce qu’on t’a fait souffrir, je le sais ! j’ai souffert.

Ô ma plus que sœur ! viens : ce que je n’ose écrire,
Viens le voir palpiter dans mon cœur entr’ouvert !
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Une litanie pour la survie


Pour celles d’entre nous qui vivent sur le rivage
debout, sur le dur rebord de la décision
cruciale et seule
pour celles d’entre nous qui ne peuvent pas s’abandonner
aux rêves fugaces du choix
qui aiment dans l’embrasure des portes, allant et venant,
aux heures d’entre deux aubes
regardant à l’intérieur et à l’extérieur
à la fois avant et près
cherchant un maintenant qui pourrait engendrer des futurs
comme le pain dans la bouche de nos enfants
pour que leurs rêves ne reflètent pas la mort des nôtres.

Pour celles d’entre nous
sur qui on a imprimé la peur
comme une ligne fine au milieu de nos fronts
une peur apprise dans le lait de nos mères
car par cette arme
cette illusion d’une certaine sécurité à trouver
les pieds lourds espéraient nous faire taire
Pour nous toutes
ce moment et ce triomphe
Nous n’étions pas censées survivre.

Et quand le soleil se lève nous avons peur qu’il ne reste pas
quand il se couche
qu’il ne se lève pas le lendemain
quand notre ventre est plein nous avons peur
de l’indigestion
quand notre ventre est vide nous avons peur
de ne plus jamais manger
quand nous sommes aimées nous avons peur
que l’amour disparaisse
quand nous sommes seules nous avons peur
que l’amour ne revienne jamais
et quand nous parlons nous avons peur
que nos mots ne soient pas entendus
ni bienvenus
mais si nous nous taisons
nous avons toujours peur

Il vaut donc mieux parler
sachant que
nous n’étions pas censées survivre.


Audre Lorde
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Très beau, je te le pique et le recopie dans mon carnet de poèmes.
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10122
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Préface

Celui qui croit que la littérature est littérature
est idiot.
C’est clair.
Ce livre n’est pas un livre.
Voici :
j’avais envie de chanter, ce matin
et j’ai chanté toute la matinée.
Je chantais et je me lavais,
je chantais et je battais le linge,
je chantais et j’ai mis du papier dans la machine à écrire.
L’écriture n’allait pas.
Ça a commencé, le tourment :
pourquoi je m’empêchais encore de vivre,
pourquoi j’étais intimidée par le téléphone,
pourquoi je craignais les moqueries des manucures,
pourquoi j’avais honte de mes doigts gercés,
pourquoi je me taisais, dans les soirées entre amis,
pourquoi ce nœud, cette boule, insupportables,
qui font qu’on ne m’invite pas sans faire la moue
– facilement je jette un froid –
pourquoi personne ne reste-t-il à côté de moi ?
Oui, voilà, oui, je suis insupportable.
J’en étais arrivée là : où étaient passés ma bonne humeur, mon chant !
– À quoi sert tout ça ? – je tapais à la machine. –
Que puis-je encore dire à quiconque ?
Alors j’ai compris tout à coup que ce que moi je suis, cette somme de peurs et de refus
est le signe des humiliés, des asservis,
et que sur terre nous sommes plus nombreux avec ce signe, qui fait notre malheur
que les affamés ou ceux qui meurent de faim.
Nous sommes là, nous faibles, asservis
avec nos maux hérités, souillés des empreintes de l’Histoire.
Moi, j’arrache pour moi-même des lambeaux de liberté.
Rien ne m’a été d’abord donné.
Pays natal, patrie, il m’a fallu tout trouver pour moi-même,
quand d’autres y sont nés.
… et tous les moments –
le mot gentil, pour lequel je m’assois, dans un parc sur un banc,
admire les laides broderies ;
le verre d’eau que j’ai bien mérité, à Gyímesközéplok,
mes amis,
enfin tout,
et tous les jours, encore et encore il me faut tout tirer de tout,
il n’y a personne qui puisse m’aider,
qu’on ne m’aide pas – je suis têtue,
je vais jusqu’à sembler ne plus le supporter,
je suis seulement au bord de tomber,
et puis, encore et encore…
Mais oh ! en vain.
Ils voient à tes yeux que tu es sans défense,
ils l’entendent à ta voix,
ils le voient à ta gêne,
à tes gestes inhabiles.
Ils savent où frapper
avec le coup précédent pour complice.
Ils te rétorquent :
– Pourquoi te laisses-tu faire ? –
Pourquoi te laisses-tu faire, marche des asservis,
anneau tout autour de la terre ?
Prends appui sur la terre,
prends appui sur toi-même,
prends appui sur la liberté que tu as arrachée,
prends appui sur l’amour !
Ce livre n’est pas un livre.
Mais l’unique possibilité, à présent,
de créer ma liberté,
et d’en savourer tous les goûts.
Dans ce livre je crache au visage de chacun de ceux
qui m’ont humiliée,
qui m’ont détournée de la vie,
prise en pitié,
rejetée,
trompée,
ce livre est entièrement ce grand crachat
pour tous ceux qui ont été humiliés une fois,
ou qui le sont toujours.
Et celui qui dira qu’il y a plus important que ça,
c’est qu’il ignore que la littérature n’est pas littérature,
et donc, qu’il est idiot.

Gizella Hervay, dans Phrases élémentaires, trad. du hongrois Zsófia Szatmári et Jean-François Puff
 

 Les plus beaux poèmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 8Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Communauté :: Bibliothèque-