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| | écriture masculine et écriture féminine | |
| | Nombre de messages : 1160 Âge : 42 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Effleure du mal Mar 4 Juil 2023 - 18:00 | |
| - Tsume a écrit:
> CalédoniaRob: De ce que je sais, dès que les femmes trouvent des espaces où elles peuvent s'exprimer sans crainte, les différences de genre ont tendance à s’atténuer. Je ne pense pas que la SF face exception. J’ai l’impression personnellement que la SF c’est un méga amplificateur. Tu perçois un petit truc un peu différent dans le présent et tu en fais une montagne dans ton histoire dans le futur. (je grossis le trait) Mais du coup c’est peut être pour ça à mon sens que les différences de perceptions homme/femme se matérialisent peut être selon moi de manière plus évidente dans la SF que dans d’autres genres littéraires. |
| | Nombre de messages : 3785 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Mar 4 Juil 2023 - 18:24 | |
| - Citation :
- question en général :
quand vous dites "la romance", c'est ce que les bibliothécaires appellent le "roman rose", ou "roman sentimental", dans le genre collection Arlequin et compagnie ?... Oui (J'en écris et j'assume totalement. je suis publiée entre autres chez Harlequin.) #pascher Sinon pour revenir sur Robert Merle et Malevil... j'en ai jeté mon livre contre le mur. Ma review sur Goodreads - Spoiler:
J'ai été refroidie (Mais vraiment, genre douche glacée) à l'arrivée du premier personnage féminin "en âge". Le sexisme (même pas latent. Le sexisme évidement, limite assumé) du récit dès son entrée en scène m'a scandalisé. Avant, Le roman était presque exclusivement masculin, 6 hommes et une petite vieille, et je me disais avec un demi sourire qu'on ne risquait pas de passer le Bechdel. A l'arrivée de la jeune fille, l'auteur aggrave son cas! J'ai trouvé ça sur internet : "Un des points négatifs de ce roman se situe d'ailleurs dans le rapport aux femmes et a leur place dans la communauté. Les rôles sexuels sont fortement différenciés. Les hommes ont le pouvoir et réalisent les taches prestigieuses ; au contraire, les femmes ne sont vues que comme des mères ou des partenaires sexuelles éventuelles. Les personnages féminins passent leur temps a faire la cour, l'amour ou la vaisselle. Elles ne parlent que pour séduire les hommes ou se livrer a des commérages. Elles n'ont pas voix au chapitre concernant la vie du groupe. D'ailleurs, la jeune et jolie Miette est muette. Alors que cette impression désagréable s'accroit au fil des pages, on ne comprend pas bien si Merle décrit la difficile situation des femmes dans une société pré-moderne ou s'il laisse simplement exprimer un sexisme inconscient et encore très présent dans une société moderne. "
Et je ne crois pas vraiment à une dénonciation de la difficile situation des femmes dans une société post-moderne. Ce récit est une fiction. L'auteur aurait pu donner la parole à des personnages féminins. Il aurait pu en inventer une (ou deux, ou trois) qui ne soit ni une mégère ni une poupée gonflable. Il a décidé que la jeune fille serait MUETTE. Pratique! Quel homme ne rêverait pas d'une partenaire sexuelle qui fait aussi sa lessive, Mais n'a pas de voix pour se plaindre ni gémir qu'elle a la migraine? Le paradis en quelque sorte! Dire qu'il n'a fallu qu'une petite apocalypse nucléaire pour que ces bonnes femmes retrouvent leur place!
La sexualisation et les sous-entendus autour d'un personnage de très jeune fille (14 ans) frôle la pédophilie. Mais à en croire l'auteur, c'est l'apocalypse! Il faut bien renouveler l'espèce, il serait malvenu de chipoter sur l'âge de cette gamine!
Par ailleurs, il se trouve dans le roman un traitement du viol comme jeu sexuel qui m'a fait froid dans le dos : "-même que j'ai été violée, je suis quand même pas une putain. - Mais j'en suis sûr, dis-je avec force. Ce n'est absolument pas ta faute, je n'y pensais pas!" Je la prends dans mes bras, je lui caresse d'une main tremblante la joue et les cheveux. A cet instant, c'est surtout de la compassion que je devrais ressentir, mais je n'éprouve rien que du désir. Il me tombe dessus à l'improviste et me possède avec une brutalité qui m'effraie. Mes yeux se troublent, ma respiration change. Il me reste juste assez de lucidité pour penser qu'il me faut obtenir son consentement à tout prix et tout de suite, si je ne veux pas me mettre dans le cas de la violer à mon tour. Je la presse. Je la somme de me répondre. Bien qu'elle soit passive dans mes bras, elle hésite, elle résiste encore et enfin quand elle acquiesce, c'est, je crois, davantage parce qu'elle est prise par la contagion de mon désir que persuadée par mes raisons. [...] On dirait que je l'ai enfermée, cette tendresse, dans un coin de ma conscience pour qu'elle cesse de me gêner. Et je prends Agnès avec rudesse, avec violence."
On peut traiter de la difficulté et de la violence des rapports humains suite à une apocalypse. Mais l'auteur ne dénonce rien. Il est d'une bonne foi affligeante. Son protagoniste, Emmanuel, est un cas de Gary-Stu, à savoir un personnage idéalisé, admiré de tous, qui s'avère aussi compétente en agronomie, finances, arts de la guerre, stratégie, diplomatie, politique, religion, tout en étant irrésistible auprès des femmes de tous âges, respecté par ses pairs, d'une autorité naturelle, d'une intelligence hors norme, et d'un sens aigü de la justice. Ou vraiment? C'est lui qui viole Agnès, ci-dessus, sans l'ombre d'un remord.
Et c'est ce cliché de personnage lisse de perfection qui me pousse à croire que les points de vue d'Emmanuel sont ceux de l'auteur : Emmanuel ne commet pas d'erreur de jugement, il est tout au long du roman une sorte de messie. Son point de vue est partagé comme celui du juste.
En plus de rendre le personnage insupportable, ça rend le roman illisible. J'en ai écrit une aussi remontée à propos de RAVAGE de Barjavel et une troisième à propos de LES GUERRIERS DU SILENCE de Bordage. |
| | Nombre de messages : 604 Âge : 56 Pensée du jour : Misanthrope humaniste Date d'inscription : 17/04/2013 | Joyo / Hé ! Makarénine Mar 4 Juil 2023 - 19:42 | |
| - hodobema a écrit:
- Et pourtant, faire des généralités ne renvoie qu'à la réalité sexiste qu'est la société + Cela permet de faire passer un message plus impactant, plutôt que de toujours dire "il y a tel phénomène mais pas tout" (comme le fameux not all men qui invisibilise et minimise le message que les féministes veulent faire passer). De plus, concernant la littérature, certes il y a des auteurs de romance et des autrices de SF, oui, mais faire une généralité permet de dénoncer un système sexiste entier, car oui, le sexisme ne se retrouve pas que chez l'individu mais bien dans un système étatique global. Donc faire des généralités n'est pas forcément faux.
Dire que pas tous les hommes ne savent pas écrire des personnages féminins, c'est chiant. Dire que la littérature participe à transmettre des clichés sexistes, c'est vrai.
Plus impactant peut-être, surtout pour les "appels à la meute", de sombrer dans le manichéisme avec "nous gentilles eux méchants", mais je ne suis pas sûr que ça puisse résoudre les problèmes. Une bonne analyse est souvent longue, fastidieuse, elle nécessite une épochê, une mise au vestiaire provisoire de ses émotions et de ses idées. Not all men et not all women sont certes des truismes qui ne font pas super avancer le débat, mais peuvent aussi être un bon rappel, même si j'y préfère l'approche individualiste. Quant à supprimer le not, c'est tentant, ça défoule, c'est "viril", on gagne facilement des soutiens immédiats et on peut même finir à TPMP pour faire le buzz. Pas sûr que la cause en sorte gagnante. Les extrémistes du camp adverse, eux, doivent bien rigoler, car ils sont les véritables gagnants. La littérature et les fictions en général participent-elles à transmettre des clichés sexistes ? Je doute qu'il y ait une intention sexiste, elle doit être rare (genre "Je vais remettre les femmes à leur place dans mon livre afin que la société devienne plus sexiste"), mais il y a des auteurs misogynes, parfois ultra violents hélas de plus en plus courants sur le Net, certes plus en images ou vidéos super minables qu'en littérature (excepté Sade, mais avec un talent artistique, c'était au moins ça). En revanche, il y en a beaucoup qui suivent les clichés ou les tendances du moment sans forcément avoir de mauvaises intentions. On peut aussi refléter la société ; et ce serait casser le thermomètre que de critiquer (ce n'est pas la faute du dico si la partie noms propres a plus d'hommes que de femmes). Notons enfin qu'il existe une littérature plus ou moins misandre, ou plutôt misandrogyne. Que penser des romans d'Harlequin (j'en parle alors que je n'ai jamais réussi à dépasser la page 12) ? On a des hommes objets, riches, donc réduits à leur compte en banque, et des femmes qui ont l'air un peu nunuches. Et pour les deux sexes, on trouve visiblement peu d'obèses. Les œuvres avec femmes objets ne sont pas flatteurs non plus pour les hommes. Et dans les romans ou films d'action, le héros massacre des hommes (que j'appelle "homme quilles") par dizaines, qui sont le plus souvent dépersonnalisés et avec le plus grand des mystères : où les hommes du méchants ont-il appris à tirer ? Alors, oui, il y a souvent une femme comme récompense finale. Dans la vraie vie, l'horreur absolue de la misandrogynie est la purification ethnique, mais elle est rarement mise en avant en littérature (en dehors de la Bible [pardon si je ne suis pas le meilleur ami des religions]). On va me rétorquer que ces horreurs sont le fait d'hommes. C'est vrai. Mais que font les femmes ? En 1914, elles manifestaient contre cette boucherie inutile ou offraient avec mépris une fleur à ceux qui ne partaient pas au front ? Quant à la foule qui acclame les dictateurs, elle est souvent mixte. Comme quoi la réalité est sûrement complexe. |
| | Nombre de messages : 2130 Âge : 27 Date d'inscription : 05/01/2021 | hodobema / Six-Cent-Team Mar 4 Juil 2023 - 19:58 | |
| - Citation :
- Notons enfin qu'il existe une littérature plus ou moins misandre, ou plutôt misandrogyne. Que penser des romans d'Harlequin (j'en parle alors que je n'ai jamais réussi à dépasser la page 12) ? On a des hommes objets, riches, donc réduits à leur compte en banque, et des femmes qui ont l'air un peu nunuches.
La fameuse misandrie... |
| | Nombre de messages : 464 Âge : 38 Localisation : Akuda bar Pensée du jour : Really tired of this sh*t Date d'inscription : 06/04/2022 | Tsume / Pour qui sonne Lestat Mar 4 Juil 2023 - 19:58 | |
| Not all men... .... But, somehow, always a man.
J'ai pas dû lire les bonnes féministes parce que j'ai jamais lu d’appel à l'éradication masculine. P't'être un sujet que les meufs abordent durant leurs réunions super secrètes. Elles nous font croire qu'elles font du jardinage, mais ça se trouve elles aiguisent leurs sécateurs coupe-noisettes en fait on sait pas.
Et elles ont même pas réussi à éviter une guerre mondiale ! Ah, les fourbes !
Edit : Il a pas fallu longtemps pour qu'une question somme toute innocente dérive vers les michantes fâmes quand même |
| | Nombre de messages : 3785 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Mar 4 Juil 2023 - 20:05 | |
| sur vous deux |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Mar 4 Juil 2023 - 20:48 | |
| - Joyo a écrit:
Notons enfin qu'il existe une littérature plus ou moins misandre, ou plutôt misandrogyne. Que penser des romans d'Harlequin (j'en parle alors que je n'ai jamais réussi à dépasser la page 12) ? On a des hommes objets, riches, donc réduits à leur compte en banque, et des femmes qui ont l'air un peu nunuches. Même si ça arrive, c'est pareil qu'avec la SF, c'est un peu excessif de réduire le genre à ça. Il y a pas mal d'hommes "objets", en tout cas d'objets de fantasmes féminins, parce que c'est ce que l'essentiel de ce lectorat recherche. Mais chez certaines autrices, on trouve pas mal d'hommes avec une véritable épaisseur psychologique et auxquels je n'ai pas trop de mal à m'identifier (c'est dire s'ils sont loin d'être parfaits). Nora Roberts (qui a souvent été publiée chez Harlequin justement) fait de très bonnes romances (pour peu qu'on ne remonte pas trop dans le temps...) y compris quand on est un lecteur masculin. Pareil avec Robyn Carr, la série Virgin River a des personnages masculins comme féminins plutôt convaincants. - Citation :
- Et pour les deux sexes, on trouve visiblement peu d'obèses.
Pour les hommes, oui (et encore, ça doit pouvoir se trouver, tous les goûts son dans la nature) mais c'est normal vu les attentes du lectorat. Pour les personnages féminins c'est moins vrai, puisqu'il faut que la lectrice s'identifie à la protagoniste, et c'est plus facile de s'identifier à cette femme avec quelques rondeurs et complexée par son physique, qu'à une bombasse à la plastique irréprochable. |
| | Nombre de messages : 1118 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Effleure du mal Mer 5 Juil 2023 - 1:58 | |
| - CalédoniaRob a écrit:
J’ai l’impression personnellement que la SF c’est un méga amplificateur. Tu perçois un petit truc un peu différent dans le présent et tu en fais une montagne dans ton histoire dans le futur. (je grossis le trait) Mais du coup c’est peut être pour ça à mon sens que les différences de perceptions homme/femme se matérialisent peut être selon moi de manière plus évidente dans la SF que dans d’autres genres littéraires. Oui, c'est un peu ça. C'est le propre des littératures de l'imaginaire. Tu y grossis souvent le trait. Pour un autre exemple, prends le mur dans Trône de Fer, c'est pas le mur d'Hadrien, c'est un immense mur de fou construit par des géants. Ces exagérations sont vraies pour le mur mais pour d'autres points de société aussi. C'est un code du genre, donc tu as raison en un sens. Je trouve en effet que dans la romance, le sexisme est terrible, plus encore que dans la SF. Comme si nous les femmes, on occupait tout notre temps et notre esprit à s'amouracher, à désirer et à courir après un belâtre bien positionné socialement. Franchement, j'aime à croire qu'on a d'autres aspirations. Et la suite de ces romans, c'est quoi ? Rester à la maison avec le belâtre en question qui va travailler puis faire ses soirées poker pendant que la belle s'occupera des deux petits avec son mi-temps ? Franchement, c'est peut-être réaliste, c'est peut-être les aspirations interieures de certaines femmes, mais c'est aussi sexiste en soi. Je pense que c'est pour ça que je ne lis pas ce genre de romans. Je préfère les romances de littérature générale qui abordent justement la suite, la question du couple etc. D'ailleurs les romances écrites par des hommes suivent-elles le même trope mais avec un homme en personnage principal ? Pour la SF, elle décrit souvent un milieu masculin, celui de la science. Certaines filières sont encore aujourd'hui essentiellement masculine. Une amie a étudiée les nanotechnologies à l'époque (j'ai 35 ans pour info) et elle était la seule femme de sa promo . De mon côté, en biologie, j'ai vu qu'on arrivait à l'égalité en thèse, mais que plus de femmes abandonnaient la science après la thèse. Le sexisme existe dans ce milieu et le monde reste plutôt masculin. Entre nous, on parle peu de grossesses ou ce genre de choses même si j'ai un collègue qui est très famille. En plus, le lectorat SF est plus masculin. Donc le genre décrit en effet un monde masculin à destination des hommes. Pour autant, le genre ne se résume pas à ça car il explore le rapport de l'humain à la technologie et on peut facilement s'y identifier en tant que femme je trouve. Mais dans le futur, ce serait bien en effet de caser plus de persos féminins et pas forcément celle qui s'occupe des gamins du scientifiques ni la scientifique midinette qui rêve de romance quoi. En gros, relatif aux thèmes (et non au style lui-même), je trouve que les romans reflètent peu ou prou notre société qui est sexiste, ou je veux dire du moins par là que dans notre société, chaque personne a une place attribuée en fonction du sexe à la naissance. Les lignes bougent heureusement et les genres deviennent plus gris. Je trouve que davantage d'hommes s'intéressent à la famille et aux enfants et davantage de femmes s'intéressent à leur carrière et leur salaire. Du coup, cela se voit de plus en plus dans les romans aussi. - elopez7228 a écrit:
Sinon pour revenir sur Robert Merle et Malevil... j'en ai jeté mon livre contre le mur.
Le sexisme (même pas latent. Le sexisme évidement, limite assumé) du récit dès son entrée en scène m'a scandalisé. Comme tu le dis dans ta critique, ce qu'il faut éviter dans un roman à mon sens, c'est l'apologie du sexisme négatif, du genre la misogynie, l'apologie des violences sexuées, la promotion du machisme, arrêter de cantonner la femme à la maternité, mais aussi à l'inverse arrêter de voir en l'homme des muscles et un porte-monnaie sur pattes. Il faudrait arriver à placer des femmes dans des positions de persos normaux, pas que ce soit "la femme" du livre. Je pense, elopez, que c'est ce que tu voulais dire avec ton exemple. Et pour moi, c'est pas forcément une généralité dans la SF, mais dans tous les genres au final. Dans les littératures de l'imaginaire, je trouve qu'il faudrait arrêter un temps ce trope du héros naïf et cruche qui apprend la vie. Avant, c'était avec un homme, maintenant, les romans sont les mêmes mais avec une femme. On n'y aborde pas du tout la question du genre, on a juste remplacer un bonhomme cruche avec une épée par une bonne femme cruche avec une épée. Moi je n'en peux plus de ce trope. Avec une héroïne, on pourrait pas aborder des questions féminines sans les voir de manières négatives justement, sans forcément s'attarder sur les règles d'ailleurs, à croire que la féminité, ce n'est que ça, comme si la masculinité, c'était aller aux toilettes ! Il faut arrêter d'appeler à créer des persos féminins forts, mais les créer avec une certaine profondeur, même si cela amène des questions sexistes (j'entends ici des différences hommes/femmes). |
| | Nombre de messages : 604 Âge : 56 Pensée du jour : Misanthrope humaniste Date d'inscription : 17/04/2013 | Joyo / Hé ! Makarénine Mer 5 Juil 2023 - 7:59 | |
| - Mika a écrit:
- Certaines filières sont encore aujourd'hui essentiellement masculine. Une amie a étudiée les nanotechnologies à l'époque (j'ai 35 ans pour info) et elle était la seule femme de sa promo . De mon côté, en biologie, j'ai vu qu'on arrivait à l'égalité en thèse, mais que plus de femmes abandonnaient la science après la thèse. Le sexisme existe dans ce milieu et le monde reste plutôt masculin.
En quoi une majorité d'hommes serait forcément sexiste ? Je contribue de temps en temps à Wikipédia et nous avons eu le même genre d'accusation. J'ai découvert étonné que nous étions 80% à 90% d'hommes. Le verdict est alors tombé : sexisme ! On a ensuite trouvé des cas de sexisme pour justifier ce verdict. Mais si un cercle multicolore contient forcément du rouge, ça n'en fait pas un cercle rouge. On a même reproché à l'encyclopédie d'avoir 85% de biographies masculines, comme si nous étions responsables du passé et d'une grande partie du présent. C'est comme s'en prendre à un (ou une) photographe qui aurait pris le cliché d'une réalité qui déplaît. La question qui se pose toutefois est celle du sexocentrisme dans un milieu très majoritairement masculin (androcentrisme) ou féminin (gynocentrisme) et qui peut dans certains cas poser problème. Même si je reste pour ma part un individualiste, au sens où je juge d'abord l'individu, la personne indépendamment du reste, je reconnais que je suis aussi un homme avec des sensibilités masculines. Je refuse toutefois d'être cantonné à une étiquette où seraient écrits mon genre, mon groupe ethnique et autre données qui feraient de facto de moi un sexiste, un raciste, etc. Je critique aussi les hoministes qui se plaignent que le bac serait sexiste misandre. Sans raconter ma vie, j'ai d'abord exercé des métiers très majoritairement masculins sans me sentir macho pour autant, puis majoritairement féminins sans me sentir dévirilisé ni "déconstruit". - Mika a écrit:
- Je trouve en effet que dans la romance, le sexisme est terrible, plus encore que dans la SF. Comme si nous les femmes, on occupait tout notre temps et notre esprit à s'amouracher, à désirer et à courir après un belâtre bien positionné socialement. Franchement, j'aime à croire qu'on a d'autres aspirations. Et la suite de ces romans, c'est quoi ? Rester à la maison avec le belâtre en question qui va travailler puis faire ses soirées poker pendant que la belle s'occupera des deux petits avec son mi-temps ? Franchement, c'est peut-être réaliste, c'est peut-être les aspirations interieures de certaines femmes, mais c'est aussi sexiste en soi. Je pense que c'est pour ça que je ne lis pas ce genre de romans. (...) Comme tu le dis dans ta critique, ce qu'il faut éviter dans un roman à mon sens, c'est l'apologie du sexisme négatif, du genre la misogynie, l'apologie des violences sexuées, la promotion du machisme, arrêter de cantonner la femme à la maternité, mais aussi à l'inverse arrêter de voir en l'homme des muscles et un porte-monnaie sur pattes.
Je suis bien d'accord. - hodobema a écrit:
- La fameuse misandrie...
Je parlais de misandrogynie, soit un mélange de misandrie et de misogynie, à distinguer de la misanthropie qui est la détestation de l'humanité en général. En somme, c'est de la misosexie ou misogenrie mais différenciée. Comme je l'ai dit plus haut, considérer les hommes comme de la chair à canon et les femmes comme des pondeuses et des esclaves domestiques relève de la misandrogynie via l'assignation par genre. L'horreur absolue étant la purification ethnique, à distinguer du génocide où on tue tout le monde (autre horreur mais avec cette fois l'égalité de traitement). On retrouve cette misandrogynie dans les films d'action. J'avais aussi parlé des violences 100% misogynes, mais je n'ai pas envie de me répéter. Et sans aller jusqu'à la violence, Mika a très bien décrit la misandrogynie des romances. Ai-je été plus clair ? |
| | Nombre de messages : 1118 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Effleure du mal Mer 5 Juil 2023 - 8:30 | |
| - Joyo a écrit:
- En quoi une majorité d'hommes serait forcément sexiste ? Je contribue de temps en temps à Wikipédia et nous avons eu le même genre d'accusation. J'ai découvert étonné que nous étions 80% à 90% d'hommes. Le verdict est alors tombé : sexisme ! On a ensuite trouvé des cas de sexisme pour justifier ce verdict. Mais si un cercle multicolore contient forcément du rouge, ça n'en fait pas un cercle rouge.
[...] La question qui se pose toutefois est celle du sexocentrisme dans un milieu très majoritairement masculin (androcentrisme) ou féminin (gynocentrisme) et qui peut dans certains cas poser problème. Même si je reste pour ma part un individualiste, au sens où je juge d'abord l'individu, la personne indépendamment du reste, je reconnais que je suis aussi un homme avec des sensibilités masculines. Je refuse toutefois d'être cantonné à une étiquette où seraient écrits mon genre, mon groupe ethnique et autre données qui feraient de facto de moi un sexiste, un raciste, etc. Je critique aussi les hoministes qui se plaignent que le bac serait sexiste misandre. Sans raconter ma vie, j'ai d'abord exercé des métiers très majoritairement masculins sans me sentir macho pour autant, puis majoritairement féminins sans me sentir dévirilisé ni "déconstruit". À mon sens, avoir des catégories socio-professionnelles principalement féminines ou masculines dénotent d'un sexisme dans la société, c'est-à-dire que ces statistiques (avec des exemples concrets vécus à l'appui) montre une différence entre les hommes et les femmes, ici avec l'exemple de l'accès à certains postes. Je parlais de l'exemple des scientifiques car je connais bien ce milieu, mais on peut aussi citer d'autres exemples, comme camionneurs, éboueurs, soldats, des metiers qui sont composés à majorité d'hommes. Pour autant les femmes ne se battent pas pour ces postes-ci. Ça montre juste qu'on nous attribué diffents rôles en fonction de notre sexe. Pour autant, pris au niveau individuel, j'ai très rarement travaillé avec des collègues sexistes, au sens qu'ils me dénigreraient ou ne considereraient pas mon travail parce que je serais une femme. Les mentalités évoluent et ce qui était choquant hier ne l'est plus aujourd'hui. Franchement, être une femme scientifique ou un homme sage femme ne serait pas mal perçu pour la plupart d'entre nous. Bien sûr, j'ai l'exemple en tête de 2-3 imbéciles masculins, de leurs remarques déplacées ou de leurs propositions honteuses, mais ils ne sont pas représentatifs de l'ensemble de mes collègues (heureusement !). C'est plus les institutions et ces fameux rôles attendus par l'un ou l'autre qui parfois nous freinent, hommes comme femmes d'ailleurs. Un homme devra plus de battre avec sa hiérarchie s'il veut passer du temps avec ses enfants par exemple, ce qui n'est pas normal non plus. Et on assume parfois qu'une femme prendra le boulot à 80% ou à mi-temps après le congé mat, ce qui est nimp, on a peut-être aussi envie de quitter cette ambiance où l'on est enfermé à l'appart avec un enfant en bas-age et reprendre une activité normale. J'ai des amies qui ont même perdu leur poste du fait de leur grossesse, mais je n'ai pas d'exemples d'hommes qui ont perdu leur poste du fait d'avoir eu un enfant. Il y a comme un soucis lié aux attentes des gens sur les hommes et les femmes. De mon opinion, ça ne devrait pas être basé sur le sexe, mais le choix devrait être offert à chacun, ce serait mieux. C'est vrai aussi avec l'exemple des classes sociales. Il y a moins de fils/filles d'ouvriers qui continuent dans des métiers intellectuels, des plus pauvres qui feraient l'ENA ou de grandes écoles, ça ne court pas les rues. Ça montre une certaine inégalité quoi. Les raisons en sont multiples et pas uniquement attribuables aux hommes. À la fois hommes comme femmes perpétuent ces différences, que ce soit en bien ou en mal. Perso, j'ai plus eu à subir le sexisme (individuel) venant de femmes que d'hommes. Pour en revenir aux romans, je pense que les romans peuvent aborder ces points sexistes, ça ne me dérangerait pas, au contraire. Je lis pour m'évader mais pas que. Ça ne me dérange pas du tout de lire des romans qui apportent une réflexion à ce sujet, surtout en ce qui concernent les inégalités au travail, pour l'un ou l'autre sexe. Je suis même curieuse de ces persos sexistes, même si je plussois ce qui se dit plus haut : je n'aime pas que ce soit tourné en mode apologie de la haine contre les femmes ou alors montrer les femmes comme des jambons, comme des stéréotypes sur pattes prêtes à servir les hommes. Dans la vie réelle, je souhaiterais voir disparaître ces inégalités et donc les combattre. Perso, je ne rêve pas au prince charmant ni au sexe, donc des romans qui abordent ces thèmes, notamment pour les femmes (les romances), ne me font pas m'évader du tout, mais faut garder en tête que c'est très personnel ce que je dis là. |
| | Nombre de messages : 1124 Âge : 51 Localisation : Paris 20 Date d'inscription : 04/08/2022 | josephcurwan / Effleure du mal Mer 5 Juil 2023 - 10:50 | |
| - elopez7228 a écrit:
-
- Citation :
- question en général :
quand vous dites "la romance", c'est ce que les bibliothécaires appellent le "roman rose", ou "roman sentimental", dans le genre collection Arlequin et compagnie ?... Oui
(J'en écris et j'assume totalement. je suis publiée entre autres chez Harlequin.) je m'en doutais un peu... [ pour malevil, je l'ai lu il y a plus de 30 ans, loin de moi l'idée de défendre ce bouquin, ou de le descendre d'ailleurs... mais c'est certain que je préfère lire ça que du harlequin et cie, qui pour moi est le fond du fond. vous allez dire que c'est un préjugé et vous n'aurez pas tort. pas de temps à perdre avec ce type de "produits". ] |
| | Nombre de messages : 3785 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Mer 5 Juil 2023 - 11:46 | |
| La vie est trop courte pour consacrer du temps à des lectures qui nous emmerdent. Je suis fière d'être éditée chez Harlequin et je ne lis plus de SF écrite par des hommes ; on se complète ! Une bonne répartition des tâches. |
| | Nombre de messages : 2130 Âge : 27 Date d'inscription : 05/01/2021 | hodobema / Six-Cent-Team Mer 5 Juil 2023 - 12:17 | |
| - Citation :
- En quoi une majorité d'hommes serait forcément sexiste ?
Parce que nous vivons dans une société patriarcale et qu'à partir du moment où TOUS les hommes ont des privilèges, vous contribuez au sexisme. C'est pas volontaire, c'est inconscient, mais c'est comme ça. - Citation :
- Je parlais de misandrogynie, soit un mélange de misandrie et de misogynie,
On ne peut pas mettre sur un même pied d'égalité la misogynie et la misandrie. La misandrie découle d'un ras le bol des violences faites aux femmes, généralement même d'un mécanisme de défense après une agression faite par un homme. C'est une réponse à la misogynie La misogynie découle d'une violence gratuite, d'une volonté de domination. Ca n'a rien à voir. |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Mer 5 Juil 2023 - 12:28 | |
| Si on pouvait éviter d'attaquer les personnes sur ce forum en disant que ce qu'elles écrivent c'est "le fond du fond", a fortiori pour parler de livres qu'on n'a pas lu, ça serait pas plus mal à mon avis, mais ça n'engage que moi évidemment. |
| | Nombre de messages : 3785 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Mer 5 Juil 2023 - 12:30 | |
| Si tu dis ça pour Harlequin, j'le prends bien. No offense taken. |
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