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 Les trigger warnings : pour ou contre ?

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Utilisez-vous les Triggers warnings ?
Oui, ça devrait être obligatoire.
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 15% [ 12 ]
Chaque auteur fait ce qu'il veut.
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Non, je trouve ça ridicule et inutile.
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Héléna Snow
   
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*Relis son titre et hausse les épaules* Mouais, j'exagère un peu, mais l'idée est là. [modération : je fais un test pour voir si quand on change le titre les débats deviennent moins nerveux, merci de participer à cette expérience !]

Naïvement, je pensais que les fameux TW, qu'on voit fleurir un peu partout, se limitaient à une certaine logique : Éviter à un lecteur qui a subi un traumatisme dans le passé de voir celui-ci se réveiller par surprise. En bref, si, ni le titre, ni la couverture, ne remplissent leur fonction d'avertissement, on le fait à l'écrit dans les premières pages.

Bon, on a des dérives plus amusantes que gênantes :
- L'auteur rebelle qui met 50 TW parce qu'il a écrit un livre de grands (avec des dames nues et des messieurs morts) et qu'il est trop fier de son audace.
- La gentille qui a peur des critiques et qui en met aussi 50, dont "Consommation d'aliment subversif" (une pizza aux frites) et "maltraitance végétale" (son perso n'a pas arrosé le ficus)

Là, on n'a rien à dire. Chaque auteur est libre de mettre les TW de son choix. C'est plutôt quand on ne veut pas en mettre que ça coince. Dans la série "Tu es libre de penser comme nous", certains voudraient rendre obligatoires les trigger warnings. Une façon comme une autre de déterminer ce qui est bien ou mal et de canaliser encore plus la liberté créatrice des auteurs qui ne partagent pas les idées de la bienpensance du moment.

Alors, je suis tranquille : l'absurdité du projet le ferra capoter. Déjà, bon courage pour établir une liste officielle de TW et pour juger du degré d'acceptation pour chaque scène. Sans parler de la horde de bienpensants qui fouineront à la recherche des TW oubliés (au hasard, dans Harry Potter).
Étant donné qu'on ne va pas s'amuser à tout réimprimer dès qu'un nouveau TW sera inventé, je suppose que la liste serait sur le site de l'éditeur avec juste un lien indiqué en première page du livre. On aurait peut-être un message du genre "Ce récit contient de TW susceptibles de heurter votre sensibilité, en poursuivant votre lecture vous reconnaissez avoir consulté le lien ci-dessus" Very Happy
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Bluepulp
   
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Sans juger de la pertinence des Trigger Warning, je trouve qu’ils sont révélateurs de notre époque, de générations hyper-sensibles (j’en fait parti) qui chercheraient à ne surtout pas heurter personne.

Au delà de la volonté de ne pas blesser, je pense que les auteurs ont intégré une certaine crainte des réseaux sociaux. On a tous été témoins de jugements à la hâte qui ont rapidement explosé en polémiques sur Tweeter ou autre. Parfois jusqu’à ruiner une carrière ou la compromettre sérieusement. Les TW ne sont en ce sens qu’une mesure d’auto-préservation de l’auteur qui prends une action préventive pour se défendre de toute mauvaise intention.

Perso je trouve qu’il y a de nombreuses déviances liées aux mouvements bienpensants actuels. Notamment je trouve qu’il ferme des portes et encourage le communautarisme là où je prônerais la tolérance et la mixité sociale. (Le fameux: je n’ai pas le droit de parler de X si je ne suis pas directement concerné.) Mais c’est un autre débat.


Dernière édition par Bluepulp le Sam 22 Avr 2023 - 18:18, édité 1 fois
 
Jimilie Croquette
   
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Définis bien-pensance.

Tout le monde est d’accord que la bien-pensance c’est le mal, mais personne n’est d’accord sur la définition. On est toustes le bien pensant de quelqu’un.
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Pour moi qui ai vécu des traumatismes et qui sais ce que ça fait que de se prendre un trigger dans la tronche, les trigger warnings sont indispensables. C’est de l’inclusion, de la politesse, du civisme, appelez cela comme vous voulez, mais pour moi c’est la moindre des choses pour prendre en compte le fait que, oui, les traumas existent, c’est pas drôle, mais les personnes traumatisées ne sont pas à jeter, elles ont le droit elles aussi de participer à la société, et pour que leurs traumas guérissent, la première chose, c’est de les reconnaître, de les prendre en compte, d’en parler, de les rendre visibles, de réfléchir à comment éviter de les aggraver… Les trigger warnings sont un outil pour ça. C’est pas une fin en soi. Quand tu mets un trigger warning, ça devrait pas être pour te dédouaner et laisser les autres se démerder. C’est justement l’occasion de réfléchir à ton contenu, au vécu des autres, à comment en parler et faire avancer les choses contre la souffrance. Pour que peut-être un jour on n’ait plus besoin de TW parce que les traumas n’existeraient plus. Le tout sans censurer. Le trigger warning ne censure pas, au contraire : il autorise à parler de tout, en connaissance de cause, en laissant la liberté aux autres de consulter le contenu quand iels sont prêt·e·s, plutôt que de tout censurer de peur que ça choque. Alors, oui, ça peut être compliqué de savoir quels trigger warnings mettre ou non. Comme pour tout un tas de sujets, ça demande de la réflexion. Un bon début, c’est de réfléchir à ses propres traumas. Moi, quand je vois ce qui me trigger, je pense davantage à le signaler avant d’en parler. On peut aussi regarder les traumas et trigger warnings les fréquents pour commencer, c’est déjà un bon début. Après, on peut poursuivre la réflexion. Mais déjà, commencer à en mettre, même s’ils n’y sont pas tous, c’est déjà un pas chouette. C’est comme pour les pronoms : je préfère une personne qui me mégenre de temps en temps mais qui essaye de bien me genrer la plupart du temps plutôt qu’une personne qui a décidé de me mégenrer non stop, voire de ne pas me parler pour pas prendre de risques. Ou idem pour l’expression inclusive : je préfère une personne qui essaye de l’utiliser, même si elle se trompe de temps en temps, plutôt qu’une personne qui a décidé d’en faire fi sous des prétextes fallacieux.
Pour moi, ne pas vouloir mettre de trigger warning sous prétexte de liberté de créer, c’est comme ne pas vouloir rendre son commerce accessible sous prétexte de liberté de je ne sais quoi : c’est profondément égoïste et inhumain. Après, si tu ne sais pas quoi mettre comme trigger warning parce que tu est un peu paumae sur le sujet, rien ne t’empêche par exemple de sonder ta communauté sur les avertissements dont elle aurait besoin. Com-mu-ni-quer. On te demande pas de tout faire parfait du premier coup, on te demande d’essayer de prendre en compte les autres autour de toi. Si tu sais pas demande : aucune minorité n’a mordu une personne dominante quand elle posait une question sincère. Si tu as peur de demander, renseigne-toi de ton côté. Une personne qui écrit et qui s’exprime sans jamais faire de recherches, sans curiosité, ça me laissera toujours perplexe.
Quant à mettre un trigger warning général du type « ce contenu peut choquer » sans préciser en quoi, c’est précisément démonter qu’à aucun moment on s’est interrogeae sur son contenu et sur les gens autour de soi.

Bluepulp, je te conseille très vivement ce billet : https://simonae.fr/articles/parole-concernes-emancipation-confiscation-risques-essentialisation

Je pense te rejoindre, Elopez. « Bien-pensance », c’est l’insulte facile des fachos qui veulent surtout pas faire preuve d’humanité.
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Azaby
   
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La question de l'angoisse ou du "déclencheur" en littérature est malheureusement bien réelle pour les personnes qui vivent avec un stress post-traumatique. Même si j'aurais tendance à dire que c'est moins soudain, moins inévitable qu'avec d'autres médias comme le jeu vidéo ou le cinéma.

Pour autant, j'aurais tendance à remettre en question cette volonté d'être exhaustif dans l'énumération des TW. Parce qu'il est proprement impossible de l'être. On peut mentionner le TW du gore, celui de la maladie, pourquoi pas celui de la nourriture pour les personnes avec un TCA, de l'alcool pour les personnes alcooliques, des violences scolaires pour les victimes de harcèlement... mais je pense que c'est une course éreintante et impossible. Certaines situations avec des voitures peuvent réveiller le souvenir de quelqu'un sortant d'un accident, la simple mention d'un deuil peut secouer quelqu'un qui vient de perdre un proche. Tout peut être associé à un trauma, du dentiste à un cheval en passant par un arbre ou un couteau à pain. Même des mots anodins peuvent ramener à un souvenir traumatique car prononcés par un agresseur, par exemple.

Je ne suis pas contre les TW dans l'absolu, après tout ça n'est qu'une page en plus qu'on peut choisir de sauter. En revanche, je ne suis pas convaincue que chercher à énumérer tout ce qui pourrait choquer permette d'obtenir des textes plus "sécurisants". Je ne suis même pas sûre que chercher activement à obtenir des textes "safes" pour tout le monde soit une bonne idée. Bien sûr qu'il serait génial que tous les lecteurs du monde puissent aborder en toute sérénité tous les textes : mais le principe même de la littérature et la diversité des traumas que tout le monde peut vivre rend cette idée utopique.

Malheureusement, le stress post-traumatique conditionne une vie au quotidien. C'est sa définition même. Dans beaucoup de cas, il est impossible de s'isoler complètement de facteurs rappelant le traumatisme. L'avantage du livre est qu'il n'a pas d'impact graphique immédiat, et que les passages peuvent être sautés sans trop de soucis. Je n'ai pas l'expertise d'une psy, mais de ce que je sais du stress post-traumatique, l'évitement absolu et systématique des déclencheurs n'est pas toujours une bonne démarche, loin de là.


Vous me direz, et vous aurez sûrement raison, que ça peut "limiter" l'exposition à un déclencheur donné. Mais je ne suis pas sûre que ça ait un impact significatif sur le lectorat que de chercher à tout énumérer.

Je pense que le "trigger warning", si on veut le garder dans une dimension saine, devrait se limiter à aborder les thématiques de stress traumatique les plus fréquentes/violentes s'il y en a dans le livre (Agressions sexuelles, pédocriminalité, terrorisme, accidents/gore...) ou mentionner si un sujet sensible est évoqué de façon intense et précise (troubles du comportement alimentaire/abus sectaires/dépendance alcoolique...).
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Jimilie Croquette
   
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Merci pour l’article Ureaus, il est extrement clair. Je le sauvegarde !
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En réponse à Uraeus: j’ai lu le billet et je suis d’accord avec ce qui est dit, la nécessité de donner la parole aux victimes. Ce que je condamne c’est l’attitude qui revient à interdire la parole aux « non-concernés ». Je vais prendre un exemple concret qui me vient de mon expérience personnelle:

Je dis à une amie que j’écris un livre, elle me demande si dedans il y a une romance. Je lui dis que oui, mais que c’est une intrigue secondaire et que mon personnage se fait friendzoner (pour faire court). Elle me sort que le terme friendzoner est répandu par des masculinistes fachos d’extrême droite aux états-unis. Sous-entendu que j’étais une pourriture, et pas juste pour avoir employé ce mot (je ne connaissais pas son origine et ne tient pas à défendre le pount de vue de fachos), mais pour avoir utilisé cette situation. Là où mon intention était de montrer qu’il pouvait exister d’autres schémas qu’une histoire d’amour classique, et que si une femme dit non, c’est non et mon héros n’a qu’à prendre sur lui. Bref j’ai été dépossédé du droit de défendre une cause féministe (enfin je crois ? Dites moi si je fais fausse route ?) à priori parce que je suis un homme. Si une femme lui avait exposé la même situation je me demande si elle n’aurait pas applaudi des deux mains. Ce n’est qu’un exemple de situations parmi tant d’autres que j’ai vécu et qui m’exaspère.
 
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Bluepulp a écrit:
Sans juger de la pertinence des Trigger Warning, je trouve qu’ils sont révélateurs de notre époque, de générations hyper-sensibles (j’en fait parti) qui chercheraient à ne surtout pas heurter personne.

Au delà de la volonté de ne pas blesser, je pense que les auteurs ont intégré une certaine crainte des réseaux sociaux. Les TW ne sont en ce sens qu’une mesure d’auto-préservation de l’auteur qui prends une action préventive pour se défendre de toute mauvaise intention.

Tiens Bluepulp, on se recroise !

Je n’ai pas pour ma part un point de vue tranché.

D’un côté je sais ce que cela fait d’être « trigger » par une vidéo, mais je n’ai pas encore été trigger par un texte… ou alors je l’ai un peu cherché. Je sais que cela peut être très dur, d’être secoué de spasmes et de tremblements, d’être obsédé et terrorisé par la pensée d’une chose, et de ne plus vouloir rien faire. C’est dur.

Toutefois, je ne suis pas habituée à voir des TW dans les livres que je lis, et je m’en porte bien, je n’imagine pas ce que ça serais si il y avait toutes les supposées violences contenues dans un livre sur les premières pages… Ça ferait peur, on serait un peu paralysés 😅 et limite ça trigger encore plus.

L’auteur fait ce qu’il veut, je pense, mais il peut être moins motivé à faire cela par des reproches que par sa propre expérience et sensibilité, et donc faire preuve d’empathie pour les autres.
 
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Bin la friendzone est un mensonge masculiniste ; le pendant c’est « se faire sexzoner ». Tu crois avoir un ami sincère mais en fait, il veut juste te sauter.

Peut être que tu aurais pu en discuter avec elle pour discuter du contenu de ton livre ? (Au lieu de partir du principe que c’est une penible féministe qui t’a dépossédé de ta liberté d’expression)…

(Ce qu’il faut pas lire…)
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elopez7228 a écrit:
Bin la friendzone est un mensonge masculiniste ; le pendant c’est « se faire sexzoner ». Tu crois avoir un ami sincère mais en fait, il veut juste te sauter.  

Peut être que tu aurais pu en discuter avec elle pour discuter du contenu de ton livre ? (Au lieu de partir du principe que c’est une  penible féministe qui t’a dépossédé de ta liberté d’expression)…

(Ce qu’il faut pas lire…)

Il n’y a pas de question de sexe dans mon histoire, c’est une affaire de sentiments. Ils sont effectivement amis, la protagoniste ne le considère que comme tel tandis que lui a des sentiments amoureux. Elle le repousse.

Est ce que c’est une situation sexiste ? Est-ce que c’est une situation qui n’arrive pas dans la vraie vie ? Est ce une situation dont il ne faut pas parler ?

Edit: pour répondre à l’autre partie de ta remarque, tu illustres bien ce que je reproche aux mouvements actuels, à savoir: vite mettre des gens dans les cases en fonction des schémas préétablis. Pour toi, je suis le méchant masculiniste qui n’aime pas les féministes. C’est n’importe quoi. C’est mon amie et elle a raison d’être féministe. Mais elle a jugé vite et mal car elle était victime de ce courant de pensée qui tranche de façon aussi nette et interdit toute forme de nuance. La fin de la nuance, voilà ce que je pleure.
 
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Je voudrais rajouter mes 2 centimes pour parler d'Archives of our Owns, l'un des plus gros sites actuels de diffusions de fanfictions. C'est un peu annexe à la discussion mais c'est un endroit où on consomme de la littérature avec une différence majeure avec les librairies : la liste de mots clés (souvent longue) qui précède le résumé de chaque histoire.

Ces mots clés sont variés, allant du type de cul que contient une fanfic au couple qu'on a dedans en passant par les trigger warnings. Et ce qui est très confortable avec ce système c'est que tu sais précisément ce que tu vas ouvrir comme histoire. Est-ce que ce sera une romance un peu spicy mais toujours consentie ou un truc vraiment chelou, dark et malsain parce que c'est ta came ? En vrai, les étiquettes sur le contenu choquant attirent aussi le public. Une étiquette "in world racism" va écarter les lecteurs qui veulent échapper à cette réalité mais aussi attirer ceux qui veulent réfléchir à cette question via le prisme de la fiction.

Le souci, c'est que parfois, ça spoile. Cela dit, si tu ouvres une fanfic, c'est pas pour être surpris par le couple qui est dedans : c'est parce que tu es là pour consommer ce couple.

Donc voilà mes deux centimes. Je pense que les TW ne sont pas QUE un repoussoir, ils appartiennent aussi à une logique de mots clefs permettant de mieux cibler ce qu'on veut lire. Y'a des gens qui veulent lire des livres gores. Y'a des gens qui veulent du trash, de la torture, des modes blindés d'oppression dégueulasse. Y'en a aussi qui cherchent le mot clef "fluffy fluff".
 
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Premier point : La friendzone, ça met les femmes en danger. Le "friendzoné" qui se met en rogne parce que lafâme n'a pas succombé à son charisme de tombeur et qui réclame des dommages et intérêts pour son ego, ça court les témoignages féminins.

Second point : j'ai déjà donné mon avis sur les TW (c'est bien, mettez-en) je vais faire une petite analogie. Imaginez. Vous n'aimez pas les noix de cajou. Vous n’êtes pas allergique, ni "traumatisé", non, simplement, vous n'aimez pas. Vous allez dans un restaurant, et vous demandez au chef s'il y a des noix de cajou dans son plat. Et là, c'est le drame : ouiii, on peut p'us rien dire ! Et mon art culinaire, alors ? Et gnagnagna et les bienpensants, et si un jour *argument de la pente savonneuse* et bien on mangera que de l'herbe et pis...
Bref, vous regardez le chef avec des yeux écarquillés, quelle mouche le pique ?

Eh bien, les TW c'est pareil. On parle d'un produit destiné à la vente. Il y a des gens que ça aide. D'autres qui s'en fichent. Est-ce que se sera un outil parfait  => Mais quel outil est parfait ? Est-ce qu'il y aura des abus, genre TW: grenouille ?  Peut-être, oui, et alors ? En attendant les TW aident déjà. Il y en a plein les jaquettes de films et de jeux vidéo.

Il y a les mêmes arguments pour les fauteuils pour handicapés ! Faudrait pas les utiliser parce que ça démuscle, et utiliser une canne à ton âge, qu'est-ce que ce sera quand tu seras plus vieux/ vieille. si tu utilises cet outil tu vas en devenir dépendant etc...

Il n'y a pas plus d'hypersensibles (quoi que ça veuille dire) qu'autrefois, mais des changements de société.
 
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Uraeus Zahato a écrit:

Pour moi, ne pas vouloir mettre de trigger warning sous prétexte de liberté de créer : c’est profondément égoïste et inhumain.
Chuis "Profondément égoïste et inhumaine" parce que je refuse de mettre "attention! des ados vont s'embrasser" sur la première page de mon roman ? O.O T'exagère pas un tout petit peu ^^.

Perso, je suis d'un avis un peu moins tranché entre les deux options.
- Tu mets des TW : Cool. Je respecte ton choix. De toutes façons, c'est pas mon livre, j'ai rien à dire.
- Tu mets pas de TW : Cool. Je respecte ton choix. De toutes façons, c'est pas mon livre, j'ai rien à dire.

elopez7228 a écrit:
Définis bien-pensance.

Tout le monde est d’accord que la bien-pensance c’est le mal, mais personne n’est d’accord sur la définition. On est toustes le bien pensant de quelqu’un.

La définition est très claire et le mot parle de lui-même. Le bien-pensant  PENSE qu'il défend le BIEN. Sa foi lui suffit, il n'argumente pas et ne tolère aucun autre avis parce que sa cause est Juste et indiscutable. Cet impression de détenir la vérité absolue est basée sur une seule chose : La majorité est de son côté.

Si la définition est invariable, on ne peut pas en dire autant des critères de la bien-pensance qui fluctuent au gré des époques et des frontières. 1000 km de distance et le "mal" devient "tolérable" encore 1000 bornes et ça devient le "Bien". Même chose avec un bond dans le temps de quelques décennies.

Des milliards de bien-pensants dans toute l'histoire de l'humanité, des centaines de milliers d'avis différents qui, tous, ont eu ce statut de vérité absolu à leur époque et sur leurs terres. Et le plus beau dans tout ça : Parmi toutes ces possibilités passées et futures, il y a des gens qui croient que le Bien indiscutable c'est, pile poil, la thèse défendue par leur pays en 2023 (Quelle chance, dis donc^^).
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Mika
   
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Moi je suis pour, car ça permet de cibler ce qu'on va acheter. Selon le genre de livre, il y a des choses que je n'aime pas lire. J'ai découvert avec le roman Le Nom du Vent le concept de torture porn par exemple. Perso, étant donné que c'est un livre jeunesse, j'aurais préféré être avertie. Je n'aurais pas acheter ce livre, parce que ça ne m'intéresse pas de voir un ado se faire fouetter à plusieurs reprises, et encore moins pour un cadeau à un ado (le public cible de ce livre). C'est vraiment très personnel hein, je ne critique pas ceux qui écrivent à ce sujet. Pour rester sur l'exemple de la torture, le manga Berserk possédait un trigger warning quand je l'ai acheté (il y a quinze ans par là), du genre attention violence déconseillé aux moins de 16 ans, un truc du genre, et c'est justifié à mon avis. Pour autant, ça ne m'a pas rebutté et je me suis même dit tiens voilà sans doute une bonne dark fantasy qui surfe sur l'horreur (et là, la présence de torture ne me rebutte pas, je suis avertie et j'aime la dark fantasy). Donc le trigger warning n'est qu'une info en plus qui avertit sur le contenu du livre. Les plus importants selon moi sont sur la violence ou le sexe. Car attention trigger warning n'est pas synonyme de censure. Dans l'exemple du manga Berserk cité plus haut, ça peut même attirer le chaland (genre moi 😄), alors que si je cherche un livre pour ma nièce qui est ado, je ne choisirais pas ce livre-ci quoi. Bref, mieux vaut être averti selon moi.
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Chacha
   
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Chacha  /  Autostoppeur galactique


Comme Mika, je les trouve utiles en tant que lectrice pour choisir un livre. S'ils sont indiqués, je vais forcément les lire. Ils peuvent me le faire reposer (pas forcément pour toujours, mais parce que en ce moment, je sais que je vais être plus sensible à un thème) ou être une incitation à l'acheter.
De là à les rendre obligatoires, je ne sais pas. Mais je trouverais super qu'ils soient indiqués. J'apprécie quand uls sont mentionnés.
Il me paraît complexe de définir une liste exhaustive et de se mettre d'accord sur ceux qui sont indispensables (même si ça ne l'est peut -être pas tant que ça). Où place-t-on le curseur pour définir le niveau de violence qui doit être signalée par exemple ? A partir de quand devrait-il y avoir sanction pour un TW non indiqué ? Parce que si on parle d'obligation, il faut envisager de sanctionner les manquements.
Vous me direz, c'est justement tout le travail de la justice.
Certaines fois le consensus doit être facile, mais je pense que certaines scènes posent beaucoup plus de questions.
Est-ce qu'il ne vous est jamais arrivé de vous demander pourquoi un film était interdit seulement au moins de 10 ans alors que vous l'avez trouvé super dur ? Ou au contraire, de vous dire que vous laisseriez votre enfant voir ce film qui est - de 12 ans, même s'il a pas encore l'âge ?
Cela pourrait être un gros casse tête pour l'édition. Alors ce ne sera peut-être pas toujours bien évalué à notre goût, mais ça aura au moins le mérite d'exister.

Par contre, est-ce que c'est à l'auteur de décider ? N'est ce pas plutôt à la ME (hors AE) ?

Sur les conséquences en terme de consommation, parfois un TW va inciter un lecteur à ne pas acheter un livre alors qu'en réalité le contenu ne l'aurait pas blessé (parce que son curseur de sensibilité personnel se plaçait plus haut) mais je ne pense pas que ce soit un argument pour ne pas les indiquer. Comme le dit Mika, c'est peut-être ce même TW qui va inviter le lecteur à choisir ce livre. Si on peut éviter de heurter des lecteurs, tant mieux.

Quand au spoil, je ne crois pas non plus. Si je lis "attention viol" "suicide" etc... je ne connais pas pour autant le personnage concerné, ni l'intrigue.





 

 Les trigger warnings : pour ou contre ?

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