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| Idées pour un manifeste du nouvel art brut | |
| | Nombre de messages : 1126 Âge : 51 Localisation : Paris 20 Date d'inscription : 04/08/2022 | josephcurwan / Effleure du mal Mar 19 Déc 2023 - 9:53 | |
| Idées pour un manifeste du nouvel art brut
Proverbe Chinois : Si tu veux aider un pauvre qui a faim, ne lui donne pas de poisson, apprends-lui à pêcher.
I. NOUS SOMMES CONTRE :
- Les écoles d'art d'état comme usines à formater ; les ateliers d'écriture ; le creative writing ; etc … - Les institutions étatiques de culture formatée, que ce soit pour l'élite ou les masses (art d'état, Buren, Cadiot, Py, etc...) et le buisness art (Koons etc...). - L'objectivisme sous toute ses formes (formalisme ; art conceptuel ; matérialisme ; primat du signifiant (poésie sonore) ; mathématisme à la Roubaud/Badiou/Boulez ; scientisme, etc...) - L'art dit "engagé" : le plus souvent une posture creuse, avatar du réalisme socialiste : propagande, catéchisme, négation de l'art. Nous refusons l'alternative "art engagé" versus "art pour l'art". - La tabula rasa avant-gardiste : Les mandarins hydrocéphales d'une part, La vermine décérébrée nihiliste de l'autre. - L'art comme agression. - L'enflure théorique sous toutes ses formes. Le jargon comme signe de reconnaissance entre acolytes de la même secte. - L'ennui et la banalité littérale comme gages de qualité et d’intelligence (poésie "documentaire" Jean Marie Gleize ; Ready made textuels ; field recordings ; Kenneth Goldsmith). - Le cynisme assumé et revendiqué, la provocation bête et stérile (dada ; Duchamp ; Breton ; Dali ; Warhol, etc...). - Le perfectionnisme technologique et technique. (Koons encore) le transhumanisme ; le mutantisme et autres mouvements anti-humanistes ... - L'encyclopédisme ; l'érudition comme argument d'autorité. La notion de progrès historial en art.
II. NOUS SOMMES POUR :
- Le "Do It Yourself" (Faites-le vous-même) ; l'art brut spontané et libre ET l'art savant nécessitant un apprentissage et un travail d'élaboration. - Nos modèles sont les descendants d'esclaves noirs américains créateurs du blues et du jazz, les mouvements punk et post punk, rap et techno (avant qu’ils ne soient dévitalisés par le mercantilisme) ; l'«anti-folk » lowfi (Daniel Johnston ; Dominique A à ses débuts ; Lou Barlow ; the supreme dicks …) l'arte povera de Tapies, mais aussi les poésies de Lautréamont ou le post romantisme de Schoenberg (avant que le sérialisme d'état ne tue et ne dessèche cette forme d'art). Kandinsky théorisant la nécessité interne et le pouvoir émotionnel des couleurs. Cage préparant son piano, Pollock découvrant le dripping, Coleman jetant les bases de l’harmolodie alors qu’il travaillait comme liftier dans un hôtel de luxe, etc … - Le cut-up, le collage, la juxtaposition de plusieurs cultures / époques différentes au niveau stylistique et technologique, dès lors que la nécessité le demande, et pas par jeu, démagogie ou volonté de choquer. - L'autodidactisme ; l'individualisme ; l'égotisme ; le paradoxe ; le particularisme méta-communautaire. - La solitude ; la pratique et la jouissance hédoniste et solitaire de l'art. La lecture de livres papier et l’écoute de disques. - La beauté ; la douceur ; la lenteur ; la patience ; l'humour ; la sérendipité ; la mélancolie ; les états de conscience « borderline » ; l’ambiguïté ; les rencontres improbables. L'art comme consolation, reconstruction et élaboration de soi à l'écart du monde. - L'intrication impossible, indicible et nécessaire du sujet et de l'objet, du conscient et de l'inconscient ; la fusion des formes de vie et des jeux de langage. - Le primat de la pratique sur la théorie. Le pragmatisme de William James. - L'usage massif d'internet, de facebook, du courrier électronique et des forums de discussion comme opportunité d'échanges.
(paris, le 3 avril 2017) |
| | Nombre de messages : 1126 Âge : 51 Localisation : Paris 20 Date d'inscription : 04/08/2022 | josephcurwan / Effleure du mal Mar 19 Déc 2023 - 10:44 | |
| Morphèmes contre l’objectivisme
Ça commence par le monisme. Comme Mahomet dans sa grotte. Sacrée idée. Viens le matérialisme : Saint Lucrèce priez pour nous, Amen. Puis arrive le freudo-marxisme, et enfin l’objectivisme achève l’humaine, trop humaine mutilation. Leur truc c’est l’habit ; sans le moine. En un mot la mort mentale à qui ne marmonne pas leurs sermons sonores sans signifiés.
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Il faudra lutter contre le monisme objectivo-matérialiste avec les armes de ce même monisme moribond. Leur mettre le calame dans l’âme jusqu’aux larmes. Je dirais même jusqu’à l’os. K l’avait compris. Michaux idem. Momo idem. Desnos idem. Isidore idem. Luca idem. Burroughs idem. Beckett idem. Système du docteur Garron et du professeur Plume. Ici c’est pas la métamorphose de K ou de Luca. C’est l’affreux changement des manitous maoïstes en mandarins matois de l’académie des momies. You know what i mean ?
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Le Collège de la Montagne Noire est un réceptacle de magie noire. Les monomanes de l’objectomonisme à la Di Manno, les Garou Garron à la Marcel Aymé, les barbouilleurs polysubventionnés de chez Farine, on les connait, hein, depuis le temps qu’ils trament leurs manœuvres anti Momo et crient maman dans les cabinets ministériels du docteur Nicole Caligari. Mais Momo trame mieux qu’eux.
* Les artaudiens en col mao, les batailliens ensalonnés, les lacaniens du dimanche, les hydrocéphales derridiens, do you read me ? 5 sur 5 ? Parfait. Il parait que j’étais bon pour la MMMM, pas vrai ? Mais voilà, Momo a pris ses petites pilules et maintenant il pète le feu comme une âme qui a des ailes, ne vous en déplaise. Momo s’amuse avec sa muse Marie-Anne tout en aimant Mallarmé. Joli retournement, hein ?
MOMO EMMERDE L’OBJECTOMONISME MATERIALISTE
VROUM VROUM TAGADA POUET POUET
ECCE MOMO !
(Paris, le 28 novembre 2020, 6H11) |
| | Nombre de messages : 1126 Âge : 51 Localisation : Paris 20 Date d'inscription : 04/08/2022 | josephcurwan / Effleure du mal Mar 26 Déc 2023 - 13:57 | |
| Critériologie subjective pour tenter de reconnaître les composantes de l’émotion poétique.
L’étrangeté
L'étrangeté n'est à proprement parler ni agréable ni désagréable. Elle est un subtil décalage, un léger écart par rapport aux normes qui constituent nos attentes. Ce n'est pas le grotesque ni le bizarre, trop démonstratifs et qui entraînent le lecteur parfois contre son gré dans l'outrance d'une poésie de l'effet mais n'ouvrent pas la lecture vers d'autres modalités de compréhension. L'étrangeté n'est pas non plus l'altérité dans laquelle le soi se perd et se met sous silence. L’étrangeté est un rapport auteur / lecteur qui met en jeu l’imagination, la fantaisie, avec toujours quelque chose d’indéfinissable.
La fragilité
On peut mettre en relation la fragilité avec la souplesse, l'absence de structures rigides qui obturent la lecture et la dirigent autoritairement dans une direction plutôt qu’une autre. Dire qu’un poème est fragile n’indique pas nécessairement qu’il parle de choses fragiles, mais que le mode d’exposition des éléments qui le composent ne soit ni trop didactique, ni trop explicatif, et encore moins revendicatif. Suggérer plutôt que nommer, disait Mallarmé, afin que la raison discursive du lecteur, mise en retrait, laisse s’épanouir la richesse des connotations du sens et des sens.
Le souffle
Le souffle est un double mouvement d'inspiration et d'expiration, une circulation d'air qui nourrit le sang, lequel circule dans les veines, propulsé par la pulsation cardiaque. Cette circulation régulière est celle du sens à l'intérieur du poème. Le signifiant est la veine, le signifié le sang. À un niveau cosmique le souffle s'apparente aux courants d'air aériens qui parcourent les étendues terrestres et maritimes. Il peut être léger, rafraîchissant, mais aussi violent et destructeur. La voile des mots le capte pour atteindre de nouveaux territoires de perception et de désir.
La présence
Alors que le souffle est mobile et changeant, la présence repose dans la fixité du sens des mots et des émotions qu'ils peuvent produire, tels que les a voulus l’auteur. S’il y a présence, c’est qu’il y a quelqu'un ou quelque chose qui persiste et irradie dans la lecture une lumière fixe de sens. Peut-être est-ce le sentiment de nécessité intérieure qui a guidé le poète, comme la croissance du fruit ou de l’arbre, qui se transmet par le texte sous la forme d’une émotion au lecteur, d’un arôme, indiquant que le poème ne pouvait pas être autre qu’il n’est, immuablement.
[ janvier 2019, paru dans la revue Décharge] |
| | Nombre de messages : 1126 Âge : 51 Localisation : Paris 20 Date d'inscription : 04/08/2022 | josephcurwan / Effleure du mal Mer 20 Mar 2024 - 11:00 | |
| Discours de non-anniversaire du 13 mars 2024, par Joseph
1. Les zéros sont fatigués. Je répète : Les zéros sont fatigués.
2. Ma tête est dans le monde, mais le monde est dans ma tête. Je répète : Ma tête est dans le monde, mais le monde est dans ma tête.
3. Le joueur d’échecs est lui-même une pièce sur l’échiquier. Je répète : Le joueur d’échecs est lui-même une pièce sur l’échiquier.
4. Bashô et Jules Laforgue. La même lune pour tous. Lointaine utopie. Je répète : Bashô et Jules Laforgue. La même lune pour tous. Lointaine utopie.
5. L’art n’est pas démocratique. La démocratie n’est pas artistique. Je répète : L’art n’est pas démocratique. La démocratie n’est pas artistique.
6. La culture est la norme. L’art est l’exception. Je répète : La culture est la norme. L’art est l’exception.
7. La publicité est la propagande du Marché. La propagande est la publicité de l’Etat. Je répète : La publicité est la propagande du Marché. La propagande est la publicité de l’Etat.
8. Ne vouloir être aliéné par rien est une forme d’aliénation. Je répète : Ne vouloir être aliéné par rien est une forme d’aliénation
9. La poésie est une activité humaine dont la définition est de dépasser toute définition. Je répète : La poésie est une activité humaine dont la définition est de dépasser toute définition.
10. La poésie, c’est la guerre. Je répète : La poésie, c’est la guerre.
11. L’écriture et la vie. L’œuf et la poule. Le vin et l’ivresse. Je répète : L’écriture et la vie. L’œuf et la poule. Le vin et l’ivresse
12. Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles. Je répète : Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles.
13. Toute théorie est sèche, et l’arbre de la vie est fleuri. Je répète : Toute théorie est sèche, et l’arbre de la vie est fleuri.
14. Et c’est assez, pour le poète, d’être la mauvaise conscience de son temps.
Dernière édition par josephcurwan le Ven 5 Avr 2024 - 11:49, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1126 Âge : 51 Localisation : Paris 20 Date d'inscription : 04/08/2022 | josephcurwan / Effleure du mal Ven 5 Avr 2024 - 11:48 | |
| addendum au point 9 :
Il n'y a pas de "définition de la définition", car alors il faudrait ensuite chercher une définition de "la définition de la définition", et ainsi de suite, dans une régression à l'infini. Or la poésie n'est pas régression, mais dépassement.
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