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 Quel "lien" avez-vous avec votre personnage?

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Duvodas
   
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Duvodas  /  Buffalo Bic


Merci, Shub.

Je pense toujours autant ce que j'ai écrit, si bien que j'ai eu une période de flottement à la fin de la rédaction de mon premier roman sérieux. C'est étrange, peut-être même un peu niais, mais j'ai eu l'impression de leur dire adieu, à tous ces "êtres de papier", et ça m'a rendu un peu chose. Depuis, j'ai réussi à écrire autre chose, heureusement, et la machine semble repartie, mais je me suis découvert une certaine sensibilité, avec l'écriture, et c'est pour ça que je l'aime tant. Smile
 
Inigo
   
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Inigo  /  La fantasy, c'est pas de la littérature


Duvodas a écrit:
C'est étrange, peut-être même un peu niais, mais j'ai eu l'impression de leur dire adieu, à tous ces "êtres de papier", et ça m'a rendu un peu chose.

J'ai ressenti la même chose pour mes premières tentatives de romans qui ont fini à la corbeille. J'ai du mal à abandonner un personnage. C'est probablement dû à mon passé de rôliste sur table mais j'ai une fâcheuse tendance à m'identifier à mon héros.

Du coup, j'ai pris le problème à l'envers. Pour ne pas m'identifier à mon héros, je l'ai conçu en essayant de lui donner des traits de caractères très différents des miens. Mais les vieilles habitudes ayant la vie dure, j'ai donc une héroïne avec un caractère bien trempé et avec qui je partage quand même quelques traits.

Au delà de ça, je ne m'identifie qu'au personnage principal. Les autres étant plus des PNJ finalement de mon point de vue, je n'ai aucun mal à les faire souffrir ou à la tuer.  :sparta: 

J'ai l'impression que le jeu de rôle papier m'a un peu trop marqué...
 
Duvodas
   
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Duvodas  /  Buffalo Bic


Oh, je fais la même chose, j'essaie de créer des personnages assez éloignés de ma personnalités, mais inévitablement, puisque c'est toi qui les fait penser et agir, ils œuvreront selon ta volonté, et donc selon une partie de toi.

Sinon, je pense qu'il est important de s'identifier à ses personnages ou du moins de les tenir en affection. Même les personnages s'opposant à ton héro (je dirais même surtout ceux-là), parce que c'est la seule manière de t'investir dans leur aventure et d'éprouver, donc de faire éprouver au lecteur, des choses crédibles, c'est de mettre de toi dans ces êtres fictifs, de courir en même temps qu'eux les dangers qui tu leur impose, de ressentir comme eux toutes les émotions qui les parcourent. Comment convaincre autrui de ce en quoi tu ne crois pas toi-même ? Après, certains gens, s'ils sont doués, peuvent y parvenir, mais personnellement, je n'ai pas encore acquis assez de maturité dans ma vision de choses. Smile
 
Inigo
   
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Inigo  /  La fantasy, c'est pas de la littérature


Bien d'accord avec toi. Si je ne m'identifie pas aux personnages, je les tiens toujours en affection. C'est assez dur de rendre un personnage crédible si on ne s'y attache pas (et c'est d'autant plus difficile pour le lecteur de s'y attacher dans ce cas !).

Après pour les opposants, j'ai tendance à m'inspirer des caractères et manies de mes profs de math du Lycée. Ca marche plutôt bien :p
 
Duvodas
   
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Duvodas  /  Buffalo Bic


XD.
C'est pas une mauvaise choses, remarque. Me meilleur ennemi, c'est avant tout l'ennemi humain (ou quelque chose d'approchant, ça dépend des cas). C'est souvent pour ça qu'on s'attache plus aux ennemis qu'aux héros, parfois, parce que malgré le fait qu'il s'oppose aux intérêts du protagoniste, on le comprend et on comprend ce qui le motive. C'est une situation que je trouve vraiment agréable à lire, personnellement.
 
Inigo
   
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Inigo  /  La fantasy, c'est pas de la littérature


Oui, je suis d'accord. Un bon méchant fait une bonne histoire !

Après le risque c'est d'avoir le syndrome Harry Potter. A savoir un personnage principal auquel on ne s'attache pas réellement mais qui sert (de mon point de vue) à conduire l'histoire autour des personnages secondaires et des méchants (qui sont pour moi, les plus intéressants de cette saga).
 
Delilah
   
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Delilah  /  Homme invisible


Comme beaucoup, je suis très proche de mes personnages.

Ils sont mes idéaux, mes hantises, mes alter-ego, moi-même parfois...
 
thibz
   
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thibz  /  Tycho l'homoncule


Sujet très intéressant!

Pour ma part, toutes mes oeuvres "abouties" ont été des nouvelles (ou des poèmes mais question personnages, c'est pas le top Smile). J'écrivais pas mal de nouvelles à une époque avec un personnage qui revenait souvent et que je mettais en scène à toutes les sauces (nouvelles historiques, fantastiques, etc.). Quoi qu'il en soit, bien qu'il incarnait plusieurs rôles, je le voyait comme un seul et même être. Il se nommait Christopher. J'avais également écrit quelques nouvelles avec une fille qui ne portait par contre pas toujours le même nom mais qui était, dans ma tête, la même.

Tout ça pour dire que j'entretenais des liens forts avec ces personnages et, en y repensant, c'est comme si je pensais à de vieux amis à moi que je n'aurais pas vu depuis longtemps.

A un moment, je me suis lancé dans un projet d'histoire assez ambitieux avec ce fameux Christopher en personnage principal. J'ai bien dû y passer 2 voire 3 ans pour finalement arrêter. Alors que je sécher sur ce projet (avant de l'avoir arrêter donc), j'avais écrit un mot pour Christopher qui s'était finalement transformé en échange entre lui et moi (ouais je vous vois venir : totalement schyzo le gars, etc.  :woowoo: ).

C'était drôle, sympa mais aussi ça avait un côté touchant, émouvant.
Faudrait que je remette la main dessus, il doit traîner sur l'un de mes disque durs Smile

Par contre, je suis en pleine écriture d'un cycle d'heroic fantasy avec donc des noms imaginaires (fini Christopher) depuis un bon nombre d'année maintenant et c'est vrai que je n'ai pas une "affinité" aussi forte avec l'un de mes personnages avec ceux des nouvelles et premiers romans avec Christopher...
 
Mr. Jack
   
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Mr. Jack  /  Petit chose


Le sujet est intéressant. Beaucoup d'auteurs répondront de la même manière qu'un acteur peut dire qu'il ne vit pas ce que vit son personnage, qu'une fois la scène finie, il en sort et n'y pense plus, qu'il ne s'y identifie pas. D'autres auteurs attendent aussi une sorte d'autothérapie en écrivant sur eux-mêmes.

Personnellement, mes personnages forts sont à la fois très distants de ma personnalité et très proches. Je puise par exemple dans certains traits de caractères plus ou moins passagers que j'amplifie ensuite. Un exemple fictif : s'il m'arrive à tel moment de ressentir de la jalousie sur une situation particulière, j'injecte ce trait de caractère dans un personnage et je m'imagine comment il peut agir en étant quelqu'un de compulsivement jaloux. Je pense qu'on fait toujours l'expérience de l'humilité, du remord, de l'intégrité, de la trahison, etc...et on peut facilement concevoir ensuite comment ces sentiments s'enracinent et prennent vie chez un personnage plus torturé, avec ses quêtes existentialistes...

Il est possible qu'un personnage soit composé de mes espoirs et mes doutes, et qu'en même temps, il soit sujet à d'autres craintes ou envies qui ne sont pas du tout les miennes. Tandis qu'un autre personnage foncièrement différent de ma personnalité partage en commun un rêve, ou un élément déterminant de mon passé. Après je n'aime pas quand ça respire trop la projection analytique.

Ensuite, une des règles d'or est que jamais je ne puisse trop m'identifier à mes protagonistes, je ne souhaite pas qu'un de mes proches puisse mes livres en se disant "ce personnage te ressemble". Il faut créer une certaine distance et ne pas faire de l'autopsychologie de bas étage, trop se déverser et faire dans l'égocentrisme dissimulé.

Je trouve que certains auteurs comme Beigbeder vont trop loin dans ce narcissisme et qu'ils cherchent avant tout à étaler l'excitation et le pathétisme de leur propre vie, qui semble plus intéressante que celle des autres qui n'écrivent pas. C'est un non-sens à mon avis !
 
QuillQueen
   
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


Je suis pour une écriture très instinctive. Les discours genre "du coup je lui ai ajouté une pincée de cynisme et un peu plus d'arrogance" ne me correspondent pas, mes personnages ne sont pas des marionnettes de mes idées, d'ailleurs les auteurs qui font ça je trouve que cela se ressent (raison principale pour laquelle je n'aime pas Camus).
je fais mon rêve. J'observe mes personnages. j'écris les scènes du rêve, puis le début de l'histoire se dessine, et avec elle une idée vague de al fin. Mais plutôt comme quelqu'un qui suit de près une personne et se doute que si elle ne fait pas ça, et réagit ainsi, elle risque de vivre cela.

Je ne choisis pas leur physique. Pas les principaux en tout cas. Ils sont apparus avec telle coiffe et tels habits, je vais écrire l'histoire avec ces détails-là dedans sans en changer une ride. Le défi du roman est justement celui-là. Je laisse ma plume courir. Parfois mes personnages tiennent des propos que je ne peux pas cautionner. Mais c'est logique qu'ils pensent ainsi.
J'écris mes premiers chapitres puis je constate ce qu'ils sont, ce qu'ils croient, ce qu'ils peuvent dire ou faire. Le style de ma plume indique aussi ce qu'ils sont. Si mes personnages n'aiment pas prendre le temps de regarder autour d'eux, il y aura moins de décor et de détails. L'intensité de mes cinq sens dépend de l'usage qu'en font généralement les personnages.
Y en a qui écrivent en se disant "celui-là doit être généreux mais peureux", moi c'est l'inverse : d'abord j'écris, ensuite j'analyse. Comment pourraient-ils être vivants sinon ? Crédibles ? Profonds ?
J'ai rarement des méchants foncièrement méchants, toujours leur méchanceté a une source, rarement des gentils sans défauts, ils sont délicieusement imparfaits car personne n'est parfait et ces mots représentent des personnes.
Elles n'ont pas de lien avec mon entourage, et si je fais le parallèle avec moi, bien sûr que y a des points communs, la nature humaine est si vaste que je vais toujours en trouver, mais uniquement lorsque mon travail avec et sur eux sera achevé.

J'ai rédigé une dodécalogie où je suis les personnages durant 40ans. Leurs réflexions ont mûri, ils ont changé certaines idées, certaines visions des choses, mais pas tellement leur caractère. Ils parlent différemment, ils gagnent en sagesse, et pourtant voyez, moi j'avais toujours 20ans à l'époque où je l'ai écrit.

Si je ne devais écrire qu'en me basant sur du vécu, quelle profondeur et diversité mes persos auraient-ils ? ce serait des Mary Sue en puissance lol

Je n'écris ps selon mes attentes, pas selon mes expériences, pas selon mes décisions. Plus je me détache de moi, mieux c'est. Ainsi, je rends mes personnages vrais et partiellement libres. Quand j'écris, je ne suis pas moi, je suis eux, et c'est pour ça que je sais combien telle torture fait mal, quelle douleur telle expérience procure, quelle réaction correspond à quel âge... alors que je n'ai rien vécu de tout cela.

Mes personnages sont des voyageurs que j'écoute raconter leurs aventures avec talent dans mon salon, munis d'une télé, d'un magnétophone, et de sensations de toucher de mes doigts tout ce qu'il décrit.
 
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J'aime ce sujet !

Pour mes personnages, ils sont tous "moi" en quelque sorte. Je commence mon histoire en imaginant un dialogue quelconque. Je fais les questions et les réponses (beh oui ><) mais je commence et je réponds comme si la réplique précédente venait de quelqu'un d'autre. Je ne sais pas vraiment comment l'expliquer. La schizophrénie ou bien un TDI peut-être ! Au fur et à mesure que l'histoire prend forme ils s’éloignent de "moi" pour devenir eux-mêmes, mais pas trop non plus ! C'est donc un peu de là que vient cette crainte de partager mes textes. Ça en dit trop sur moi, même si je suis la seule à le voir. Et j'aime beaucoup mes personnages au point que j'ai du mal à mettre un point final à mes histoires. Je ne me sent pas capable de les laisser partir. Smile

J'ai remarqué que parfois mes "chouchous" n'étaient pas forcément les personnages principaux. Au final le personnage que je préfère entre tous est l’héroïne du roman que je tente de publier, celle qui me ressemble le moins. Dans la vraie vie je lui mettrais probablement des claques, mais ce serait la conséquence d'une jalousie inavouée.
 
Joyo
   
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


A sentir nos personnages, à "vivre" avec eux, à les voir, à les écouter, à vibrer en même temps qu'eux, à leur parler, à les imaginer nous parler... ne risque-t-on pas d'oublier les lecteurs ?
 
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Joyo, je pense qu'il y a un juste milieu et qu'on fait à peu près tous attention à ne pas trop en faire. Ce serait embêtant qu'un lecteur se dise qu'il est de trop en lisant un texte. Mais en tant que lectrice je m'amuse parfois à essayer de deviner ce qui vient de l'auteur. J'aime bien sentir que l'écrivain et le personnage sont proches. Je ne sais pas comment l'expliquer, je n'ai pas les mots.
 
thibz
   
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thibz  /  Tycho l'homoncule


Pour rebondir sur ce que dit Nova, il est vrai aussi qu'en temps qu'écrivain, je pense que c'est un aspect que l'on regarde davantage que les lecteurs "lambda".

En tant que scénariste, écrivain et parfois réalisateur de courts métrages/films, je bloque sur certains points.

Par exemple, si une intrigue se dénoue d'une manière trop basique, simple, facile à mettre en scène, je décroche systématiquement et, bien souvent, ne lis pas la suite tant je trouve que le lecteur est pris "pour un c**". Mais cela n'empêche pas mes proches qui lisent le même livre ou voient le même film de l'adorer. Je pense que c'est lié à notre expérience propre en temps que scénariste.

De même, il m'arrive de ne pas profiter pleinement d'un bon film si je décèle une technique d'image que je connais sur une scène, etc.

Donc, tout comme Nova, j'apprécie de sentir que l'écrivain est proche de ses personnages mais je me demande si cela ne tient pas davantage du fait que j'écris moi-même et que j'entretiens des rapports avec mes personnages. Le lecteur doit également pouvoir entretenir ses propres rapports avec eux mais c'est une autre affaire. Lorsque je lisais des livres avant de me mettre à l'écriture, j'adorais tisser des liens avec les protagonistes dont je suivais les aventures mais jamais il ne m'était venu à l'idée de chercher à regarder le rapport que l'auteur pouvait tisser avec eux (ou alors cela m'arrivait vraiment qu'en de rares occasions, s'il y avait un lien évident entre eux comme par exemple dans les oeuvres de Kafka, etc.).
 
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thibz a écrit:
Donc, tout comme Nova, j'apprécie de sentir que l'écrivain est proche de ses personnages mais je me demande si cela ne tient pas davantage du fait que j'écris moi-même et que j'entretiens des rapports avec mes personnages.

Notre expérience de l'écriture influence forcément notre vision des choses je pense. Mais j'avoue que je ne m'étais jamais posé la question : est-ce que j'arrive à faire aimer mes personnages aux autres ? En même temps, avant de poster ici, personne ne m'avait jamais lu. ><
 

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