En auto-édition l'auteur doit d'abord récupérer l'argent investi dans le tirage avant de faire du bénéfice ; ne l'oublions pas.

Exact.
Ca demande bien sur un investissement préalable de quelques centaines d'euros.
Mais si t'es capable de vendre 100 exemplaires en prévente, t'es tout aussi capable de le faire en auto-édition ( sauf que le bénéfice des ventes te revient et pas 8 ou 10 % seulement. bénéfice qui permettra de financer un retirage).
C'est pour ça que je mettais en préalable d'être certain d'avoir un réseau sur qui s'appuyer ( local, amical, professionnel, loisir... ).
Les auteurs que je connais qui l'ont fait sont rentrés dans leurs frais très vite.
Certaines assos permettent d'ailleurs de mutualiser ces frais...
Le négo, je connais un auteur de polars qui tourne autour de ces tirages lui aussi, en auto-édition.. Il avait trouvé un éditeur mais dont les conditions lui déplaisaient. Pour son cas, l'autoédition était la bonne solution. Le polar, avec un ancrage très local, se vend très bien.

Il ne serait pas à St Etienne et aurait créé sa propre maison d'édition ??

nop

Un souci avec l'auto-édition , c'est que de plus en plus salons et libraires les refusent, moins que les CA, mais quand même.

En diffusion locale, franchement, non.
Si tu prends ton baton de pélerin, les portes s'ouvrent visiblement (au moins les libraires, les salons je ne sais pas) et faut pas se leurrer, c'est encore une question de réseau. Les libraires (mais aussi les organisateurs de salons...) sont des humains qu'on rencontre dans les assos, les évènements locaux, le salons (même en tant que visiteur)... Et si t'en connais un et que ça se passe bien, c'est un petit milieu, t'as vite des entrées ailleurs...
C'est en tout cas ce que j'en retire des discussions que j'ai eu avec des autoédités satisfaits de leur choix.

à condition d'avoir un produit potable bien entendu. Vendre une merde en autoédition, c'est pas le bon plan, faut être clair. Je parle de gens qui savent écrire qui ont fait un sacré effort de correction sur leur texte, de présentation et qui viennent pas avec un torchon sous le bras...

Le principal intéret d'un éditeur étant justement de t'assurer une diffusion au dela de ce réseau local dont tu peux aisément t'occuper... Et les éditions kirographaires ne me semblent justement pas vraiment assurer cette partie du boulot.

ilham a écrit:

Le négo, je connais un auteur de polars qui tourne autour de ces tirages lui aussi, en auto-édition.. Il avait trouvé un éditeur mais dont les conditions lui déplaisaient. Pour son cas, l'autoédition était la bonne solution. Le polar, avec un ancrage très local, se vend très bien.

merci de tes conseils Ilham ! J'ai fait lire "le peintre" à plusieurs personnes de tous âges et ils ont réellement accroché. J'ai un style que je qualifie d'autodidacte : écriture simple, concise et facile à lire et à comprendre ! C'est mon style d'écriture, je ne dis pas que c'est le meilleur mais c'est le mien !
J'ai aussi envoyé ce livre à des scénaristes car l'intrigue est vraiment "Négo" : c'est à dire tracassée mais très réaliste. Mes 15 ans d'enquêteur m'ont permis de rendre cette intrigue plus que réelle !
merci encore
ton dévoué négo !

ilham: tu as une dent contre Kiro ou quoi...? (c'est demandé sans animosité, juste pour comprendre pour quelles raisons tu stigmatises cette boite).

Perso, quand j'ai signé chez eux, je savais plus ou moins à quoi m'attendre, et la plupart des auteurs ont reçu il y a quelques mois un courriel de la part de la direction expliquant clairement que Kiro n'avait pas les épaules ni le potentiel des grandes maisons d'éditions.

La diffusion reste certes un problème, mais quand j'apprends que j'ai désormais des lecteurs en Belgique et en Suisse, que je suis présent dans quelques librairies de ma région (au sens administratif), à Paris et à deux ou trois autres endroits, je me dis que finalement, tout ne va pas si mal que ça.
Quand je vais à un salon pour lequel les droits d'inscription et le repas (au resto) ont été réglés par Kiro, je me dis également que tout ne va pas si mal que ça
Oui, ça pourrait être mieux, mais il faut bien recadrer les choses: Kiro est un petit éditeur.

Quant à dire qu'un tirage entre 100 et 300 exemplaires s'apparente à du tirage à l'unité, alors là...

Personnellement, non.
et je ne stigmatise pas cette boite. Mes propos pourraient s'appliquer à n'importe quelle maison d 'édition appliquant les mêmes procédés de production. Il se trouve que c'est celle-ci qui en ce moment écume tous les forums d'écriture, passe des annonce sur des sites pros pour trouver des auteurs,c e qui est déjà suspect en soi...
J'ai remarqué d'ailleurs qu'elle adapte son discours en fonction des reproches qu'ils doivent glaner ici ou là. Le texte d'accueil a bien changé six fois depuis la première fois que je suis allée sur leur site... C'est quand meme un probleme, une boite dont le discours change tous les mois !

Et je trouve surtout que c'est un attrape-couillon que de proposer des services moindres ( et le manque de diffusion est un réel handicap pour les ventes. Faut pas se leurrer. Si localement tu peux rattraper les choses, tu ne le pourras pas sur un rayon plus large) sans mieux rémunérer ses auteurs.
Cette boite proposerait des droits d'auteurs convenables compte tenu du travail qu'elle leur fournit, je ne critiquerais pas autant. Ce serait au moins honnête. Mais là, elle prend le minimum de risques et empoche le maximum.

alors oui, c'est génial d'etre édité. Et je comprends votre enthousiasme, car oui, il y a pire. cependant, vous vous faites plumer quand même, j'estime sur vos droits d'auteurs...
Vous cédez les droits d'exploitation à une entreprise. On ne joue pas à la dinette... y'a un moment où il faut aussi défendre ses droits et ses intérêts et ne pas tout accepter. Même si c'est super agréable, même si vous y trouvez un petit intérêt.
C'est comme quand vous allez à une entretien d'embauche, vous allez pas accepter d'etre payé au smic si votre qualification et votre expérience vous permettent de prétendre à mieux chez le voisin...
enfin, j'sais pas, perso je cours pas assez après le saint graal de l'édition pour accepter de me faire plumer, c'est tout... J'suis brute de décoffrage dans mes propos là, mais c'est le fond de ma pensée. J'ai l'impression que Kiro surfe sur le désir d'édition de gens qui sont tellement heureux de l'etre enfin qu'ils ne songent pas à défendre leurs droits...
Ca n'enlève pas que oui, y'a bien pire ailleurs.
Oui etre payé au smic, c'est mieux que d'etre pas payé du tout...
Mais bon... j'suis p'tre orgueilleuse, mais j'aime pas me faire avoir. et j'exprime tout haut ce qui se dit beaucoup dans les messes basses des forums, milieux d'écrivains amateurs...

ensuite pourquoi cette boite, si elle n'a pas les épaules d'une grande maison, édite-t-elle autant, sinon plus d'ouvrages ? Ca ne te pose pas de question, de problème sur le sérieux, la qualité ?
Sinon, je parlais du retirage ( qui est estimé en fonction de ventes mensuelles. Et là désolée 10 ouvrages par mois c'est pas un vrai retirage... et un premier tirage à 100 exemplaires c'est du foutage de gueule...)

bref, je ne dis pas que c'est l'arnaque du siècle, je dis que sous des allures très alléchantes, leurs pratiques ne sont pas du tout à l'avantage de l'auteur qui soit peut espérer des services plus conséquents ailleurs, soit obtenir des droits d'auteurs à la hauteur de l'engagement financier moindre de cette boite ( qui fait penser quand même à ceux d'un imprimeur un peu amélioré) ou carrément passer à l'auto-édition s'il en a les moyens...

Désolée de la tartine. Et que ce soit clair, en aucun cas je n'attaque la qualité de vos écrits. Si vous avez un petit succès, tant mieux ! Le seul problème c'est que c'est cette boite qui en tirera les bénéfices, sans avoir totalement travaillé pour, pas vous...

belle démonstration Ilham !
rien de plus à dire !
ton dévoué négo !

"...l'auteur qui soit peut espérer des services plus conséquents ailleurs, soit obtenir des droits d'auteurs à la hauteur de l'engagement financier moindre de cette boite ..."

Cela n'a rien d'évident, je suppose que vous le savez.

Qui a dit que c'était facile ?
défendre ses droits n'a jamais été une partie de plaisir que je sache, non ?
Maintenant c'est vrai que j'ai un rapport à l'édition très détaché. Ce n'est pas la quête de ma vie ( vie tout court ou simplement vie d'écrivain).
Ca fait 25 ans que j'écris, vingt-cinq ans que j'ai jamais publié, mis à part des articles, sans trop chercher à le faire j'avoue pour des raisons autres que celles soulevées ici, et ça ne me manque pas plus que ça.
Donc voilà, j'suis pas prête à brader ce que je peux produire. Et si ça ne doit jamais se faire, parce qu'aucun éditeur ne voudra de ce que j'écris ou bien parce que je ne trouverai aucun éditeur susceptible de m'inspirer confiance, ou bien parce que je n'aurais pas les c... de me lancer dans l'autoédition, et bien ça ne se fera jamais et je survivrai.
Mais je comprends le plaisir que l'on peut en retirer et j'comprends que je vous glisse un méchant caillou bien désagréable sous la sandale en soulevant comme ça, froidement, les insuffisances de tel ou tel choix. Vous l'avez fait, vous en serez contents ou pas à terme. Pour x raisons, parfois très affectives ( car ouais, ça doit être quelque chose d'avoir son bouquin, en vrai, dans la main, je le reconnais. D'avoir un lectorat, même minime. Et puis cracher dans la soupe, ça ne se fait pas quand on est à table).
Maintenant, rien n’empêche de prendre de la hauteur, de la distance, et de réfléchir à certaines choses...

"qui fait penser quand même à ceux d'un imprimeur un peu amélioré"
Bonjour, je me permet d'intervenir..."
je suis éditée chez Kiro; mon livre vient de sortir. j'ai déjà une dizaine de salons et dédicaces de prévus avec mes frais remboursables, un statut d'édité à compte d'éditeur. On peut démarcher la presse. Se bouger un peu pour éviter de regarder trop son nombril et tomber dans l'autoréflexion... A s'y perdre je crois.
Kiro m'a donné ma première chance d'être éditée et ça, je leur en remercie. Ils ont des failles mais ne prétendent pas le contraire. Pour la diffusion, ils sont clairs dessus.
Kiro m'a fait sortir des écrits personnels, m'apporte des lecteurs sans que je ne débourse rien. J'ai choisi la couverture. j'ai eu un travail éditorial avec un Do très intéressant. c'est un pas dans l'édition.
J'ai signé un deuxième contrat à compte d'éditeur ailleurs. Encore une petite maison. on verra comment se passera le travail avec eux.
kiro n'a rien d'un imprimeur, désolée...
Pour moi je prends cette édition pour une expérience.
De toute façon vous croyez quoi ? Que quand on édite ailleurs, chez Gallimard ou autre tout coule de source? Qu'on va vous prendre la main? il faut toujours donner dans la promotion. Sinon les salons n'existeraient pas, comme ce fameux salon du livre ou, du moins les auteurs "connus" n'auraient pas besoin d'y dédicacer leurs ouvrages!
Je connais quelqu'un édité chez Gallimard et bien elle a du donner de sa personne aussi pour vendre!

J'ai dit qui ressemble un peu
Et je n'ai jamais mis en cause le fait de participer à des salons, dédicaces... faut lire correctement aussi avant de s'énerver. Bien sur que ça c'est normal !
ensuite, chez Gallimard, je crois que je n'aurais pas besoin d'aller demander à mon libraire du coin de prendre en dépot vente mes livres...
à ce propos, sur un autre forum, un auteur lambda comme toi et moi s'est vu proposer un contrat dans une belle et grande maison d'édition : premier tirage à 12 000... rien à ajouter, je crois.

Ilham: merci pour ta réponse qui, en effet, explique un peu plus de choses.

Personnellement, tenir mon bouquin m'a laissé de marbre (il semble que je suis un des rares à qui cela fait peu ou pas d'effet). Peut-être parce que comme toi, je n'ai jamais cherché à être publié. Mon recueil n'a vu le jour que parce que des amis m'ont incité à démarcher des éditeurs car ils trouvaient mes textes plutôt bons.

Quant aux 10 ouvrages par mois, je n'ai pas compris le truc, là...?

Mes relations avec Kiro se passent bien, peut-être parce que je sais me plaindre quand ça en vaut le coup (et non pas au moindre pet de travers) et sans doute aussi parce qu'en moins d'une demi-heure, je peux débarquer dans leurs bureaux et râler s'il le faut. Et quand on me demande mon avis sur cette boîte, j'essaie d'être le plus objectif possible, en me basant sur mon expérience.