J'ai fini par avoir les clefs.




https://www.jeunesecrivains.com/t63500-commentaires-l-immeuble-appartement-202-sacha-sopi#1237551

Angel Venegas, merci !

Je vais aller voir le concierge et lui dire que Sacha est là.

Ah la belle vie.

J'irai voir le voisin aussi je pense.

Le voisin à l'air plutôt sympathique !

Après je me trompe souvent hélas...

Du coup, je dirais aux autres que s'ils me voient entrer ici !

Ah la belle vie.

J'aime bien cette vue. Je t'aime pas. Non, j'ai pas dit ça, faudrait peut-être qu'on se met d'accord : je suis là et il n'y a que moi qui parle.

Enfin le silence.

Il y a quelque chose quand je regarde ce dattier, n'y trouvez-vous pas l'ombre d'un nez et de ses crottes ? 

Il me semble quand même, je ne sais pas si c'est le vert des tiges, l'écorce ou bien encore la rondeur des fruits.

Il en est que je ne me pose plus de questions, je suis là maintenant ; je n'ai plus qu'à attendre, manger un peu, boire me désaltérer et peut-être me faire oublier.

C'est dingue les économies que je fais depuis que j'ai arrêté le café. On se lève tout aussi bien.

Ah la belle vie.

J'aime bien cette ville.
J'aime bien la carte du hall, pas noms aux rues, juste voir les rues, juste le centre historique, ces rues pleines de boue, et l'étoile de caca ; on dirait un fessier hein, y'a même le coccyx. 

Même le journal s'est assorti. Torche-fesse.

Merci Angel. Merci le concierge. J'ai plus son nom.

Il y avait longtemps que je n'avais pas mangé mes crottes de nez.

J'ai dit des trucs au concierge ? Non c'était pas moi...
Je verrai bien.

Il m'appelle Madame il me semble.

Je vais me coucher tôt ce soir.

Demain je retourne chercher à nouveau nouveau d'autres provisions visions.

C'est épuisant.

Pojo pojo ?
Angel dictionnaire !

Fais chier cette histoire d'appartement en vrai, il me l'aurait fallu juste plus haut, je suis un peu déçu Angel...

Rivière magique du pipi, ah ils vont finir par le boire.

Point de colline ici bas, enfin peu importe je vais trouver...
Les meilleures collections sont celles qui ne prennent pas de place. Celles qui sont là, toujours.


Il y avait longtemps que je n'avais pas mangé mon caca...

Je devrais aller voir le dealer de l'immeuble, mais je n'aime pas les choses illégales.

La nuit a été longue, mais merci les petites gouttes du dealer.

Tout est prêt pour la prochaine descente aux enfers, ce satané voisin a failli porter la poisse avec ses histoires de dégâts de eaux mais c'est bon, ça me paraît sec.

C'était il y a cinq ans, j'avais cinq ans de moins, cinq ans de cervelle en moins. J'ai bu ma pisse et vous savez quoi, c'était meilleur que de boire ma merde. Et là j'ai envie d'y retourner. Ah ça vous change un individu tout ça. Transformation totale. Je vais vous donner un coup de main à tous, je m'en fous des malédictions.

Toi qui aura forcé ma porte, dis-toi que je te remercie d'avance mais tu as du boulot.

Tu es peut être arrivé un peu tôt, oh fais ce que tu veux ; j'écris ce mot, nous sommes le 20, bientôt 23h30, tu peux toujours me rejoindre. J'ai du mal encore à m'expliquer comment j'ai pu me sortir une première fois de cette histoire, ceci dit, le boulot en valait la peine, j'ai vécu pendant des années sans rien avoir à mendier à personne.
Là, j'errai autour de ce bâtiment en me disant : va bien arriver le moment où je vais pouvoir avoir les clefs, le frère Aspeguio ne me les aurait jamais données...

Si tu veux me rejoindre, tu vas devoir prendre à manger (pense y et double les doses s'il te plaît) puis prend à boire et pas que de la gnole, prend de l'eau.

L'appartement est beau hein, oui c'est tonton Angel qui dort dans la nouvelle rivière. Paix à son âme.

Je te conseille de t'habiller un peu et d'enrouler tes mains dans des linges, tu ne pourras pas faire demi tour. Il y a dans le fond du patio une porte qui mène aux caves, dans le couloir tu trouveras une trappe au sol, referme bien derrière toi, les enfants, c'est un peu embêtant ça traîne.

Prend peut être de la tnt mais pas beaucoup hein, on sait jamais.

Rejoins la grande salle normalement j'y serai, ça prend du temps, je ne pourrai pas dire, peut être deux jours...

Prend de la corde j'ai peut être perdu la mienne.
On attendra ensemble.

Après je comprendrai que tu ne veuilles pas venir, alors si tu préfères et peut être ça pourrait être tout aussi intéressant, va faire un tour au presbytère, c'est là la sortie, enfin c'est là qu'on atterrit, ceci dit j'ai pas eu le temps de leur poser des questions. 


Ne viens pas après le 28, je ne serai plus de ce monde.
Enfin tu peux venir, mais ce ne sera plus mon problème.

Et me voilà dans le tuyau. Et je rampe, ce n'est pas si angoissant que ça, surtout que ce n'est que le début, ce soir peut être j'angoisserai un peu.

Ce tuyau a été construit à l'image d'un épillet, ce qui rend la progression à son intérieur anti-rétrograde ; ah ceux qui ont fabriqué ça pensaient à ceux qui ont du courage un peu comme moi, il ne faut pas s'arrêter car l'épillet inversé fonctionne comme un épillet naturel, il t'absorbe dans ses griffes ; oh ceux qui ont fabriqué ça observaient la nature.

Alors j'avance, doucement mais j'avance, il me tarde pas trop de pousser Sandro avec le sac ; oui le sac je l'ai mis devant, et je le pousse. Sandro, on lui avait dit de pas essayer mais il a voulu essayer, bon du coup on eu l'exemple, bel exemple : la rétrogression est impossible. Un enfant peut être... Mais un enfant là dedans...


C'est Papi qui nous a amené là ! Qu'une idée formidable ! On était jeunes et lui déjà vieux fou. Il me tarde de voir Papi. Il était persuadé que cette colline en était pas une, un tumulus quoi, une tombe ; franchement, je ne sais pas si c'en est une, en tous cas, c'en est devenue une !

Allez Sandro, je te ferai un joli coin.

Et je pousse et je pousse, non pas maintenant, c'est sérieux là.

C'est fini.

C'est long, je suis pas encore à la sortie.
Papi était un peu cinglé, incompris et nous un peu jeunes, insouciants quoi. C'était sérieux pour lui cette affaire ! Même s'il était incapable d'écrire correctement le nom de la ville sur la carte. 
Au début Sandro et moi on le comprenait pas, il devenait hystérique quand il parlait de la salle du trésor. D'ailleurs il en parlait quasiment qu'en incantations théâtrales, du coup ça n'aidait pas.

Quand je pense qu'ils se battent pour la colline, alors qu'ils ne savent même pas ce qu'ils ont sous les pieds. Papi ça le rendait complètement dingos. On se moquait nous. Mais pour voir le trésor on y est allés.

Demain j'y suis.

Papi il disait que c'était les extraterrestres... J'ai honte de Papi des fois, mais je me traîne dans ce satané tunnel, c'est pas pour rien.

Lui il les avait vu les extraterrestres, c'est eux qui lui ont dit pour le trésor ; qu'est-ce qu'on a pu rire avec Sandro...
Et depuis sa rencontre avec le grand E.T., papi venait tous les jours nous voir pour nous raconter ses aventures et fallait raconter ça à personne bien sûr, c'était un secret.
Papi c'était fait un ami dans l'immeuble, je ne sais pas s'il lui a raconté tout ça.

Ceci étant, quand on est arrivés dans la salle, ah je peux vous dire qu'au début on était contents, c'était le plus beau jour de ma vie. 

Ça n'a pas duré longtemps.
Allez, j'y suis bientôt.

Ah voilà Sandro !! Léger comme une plume.

Je m'excuse mon ami pour le piétinement ; je te fais de suite une place. J'allume mon rétroprojecteur, j'ai le tournis, c'est normal hein, je te mettrai pas avec Papi ne t'inquiètes pas.

Je reste au sol, les lieux n'ont pas changés, je prends un sac poubelle pour ne rien perdre ; non Sandro c'est pour te transporter, je vais te mettre derrière au fond fond, sous des pièces, c'est cool quand-même et je t'ai pris des clopes !!

J'avoue je me traîne encore, reprendre la marche normale c'est compliqué.

Le kiosque central est toujours là, c'est beau très beau. C'est le grand E.T. de Papi qui a tout fait.

Oh putain ça a tremblé !

Je vais manger un peu. J'irai voir le vieux plus tard.


"Alors ! Alors ! Je vous le dis de suite ! de suite  ! Je m'assieds là ! M'assieds là !"
Ça résonne encore, c'est stylé, super, génial, hum, bon, voilà.
Me voilà sur la plaque devant, celle avec l'étoile, c'est en attendant là qu'à un moment donné j'ai basculé au presbytère.

Faut je remplisse les sacs avant.

Je me réveille et je suis toujours là. J'ai plus les gouttes du voisin. Je passe à la gnole.

Papi disait qu'il y avait certainement une histoire d'alignement planétaire ou une histoire de lune qui permettait d'ouvrir la grande porte ; du coup, je peux pas quitter cette plaque. 

Je scrute avec les jumelles, ce coup-ci j'avoue j'ai envie de prendre un souvenir. Je laisse tomber les couronnes, les vases, le mobilier, je prendrai bien un sabre... Il y en a de si jolis !! Il va pas falloir que j'hésite longtemps.

Selon les articles que j'ai lu, il doit y avoir une pleine lune le 28 ; après le mécanisme s'est certainement décalé.

Selon moi, ça ne va pas tarder.

Je me trouve bien pour le moment, je suis bien, je suis bien.

Je me mets en boule et rêve de mon sabre, je vais faire un concours.