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 [Avis sur ME] Actes Sud.

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Cygfa
   
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Cygfa  /  Tycho l'homoncule


KayHenry, je ne vais pas rentrer dans l'éternel débat sur les éditeurs, mais quand même : puisque des membres du site arrivent à se faire publier, c'est donc que c'est possible, et ce même chez des maisons d'édition balèzes (je pense notamment à e-bou).

Courage donc ! En fait, les ânes sont des bébêtes intelligentes Wink
 
e-bou
   
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e-bou  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Je confirme. Mais je rappelle que j'ai eu aussi droit aux lettres types qui montrent que le manuscrit a juste été feuilleté (Rageot, Denoël, Flammarion...). Et je confirme que ça fait mal au coeur. No

Je connais maintenant pas mal d'éditeurs, et je comprend mieux comment ça se passe. Comme ça a été dit dans le fil, les éditeurs veulent vraiment recevoir des manuscrits pour ne pas rater les perles. Il ne faut pas oublier que c'est leur gagne-pain : pas de livres, pas de rentrées d'argent. pale

Mais ils se comporteront avec les romans reçus comme un orpailleur devant son tamis. L'éditeur est un professionnel, il cherche donc à identifier le plus vite possible ce qui peut l'intéresser, et à perdre le moins de temps possible avec ce qui ne l'intéresse pas (même si c'est excellent). S'il cherche du jaune, il ne s'intéressera qu'à cela, et ne perdra pas de temps avec le reste (lettre type ou rien du tout). L'éditeur n'est pas un conseiller littéraire.

Prenons une maison d'édition moyenne. Avec 1600 manuscrits reçus par an, s'il faut lire in extenso et critiquer tout ce qui est reçu, cela représente environ 20000 heures de travail. Clairement, aucune maison d'édition moyenne n'en a les moyens, sachant qu'elle n'en éditera qu'un parmi tous ceux-là, en moyenne.

Il faut donc trier très vite les 35 manuscrits de la semaine. On ouvre, on survole quelques pages au hasard pour voir comment c'est écrit, de quoi ça parle. Si ce n'est pas dans la cible, c'est fini. Si c'est dans la cible, on lit les premières pages, le premier chapitre. Si le texte est plein d'erreurs d'orthographe, de lieux communs... c'est terminé, on passe à la suite (trop de boulot sur le texte). Si en revanche, le livre capte le lecteur, que c'est à peu près bien écrit, que ça a du souffle et que ça rentre dans la cible, ça part en lecture.

En fonction de la taille de la maison d'édition, c'est la personne qui trie ou un second lecteur qui s'en charge. Puis, si ça a plu, le livre sera lu en plein texte par une, deux autres personnes avant qu'on ne contacte éventuellement l'auteur. Si le livre n'est finalement pas retenu, il est possible dans ce cas qu'on reçoive une lettre personnalisée, aussi frustrante qu'encou-rageante... What a Face

Pour les auteurs déjà publiés, cela se passe en général autrement. On vient vous voir après une table ronde, et on vous fait un discret appel du pied du genre "Si un jour vous avez quelque chose pour nous, voilà ma carte. Mais bien sûr, on ne cherche pas à piquer les auteurs des autres, juste au cas où, hein...".

Il peut aussi s'agir d'un livre de commande "Vous nous feriez un livre jeunesse sur les fantômes ? "

Ou encore, on mange à la même table qu'un éditeur dans un salon, on picole un peu trop, on sympathise et on a envie de travailler ensemble sur un projet.

Donc, KayHenry, il est frustrant de recevoir des lettres type, plus encore de ne rien recevoir du tout, car on ne peut pas faire son deuil d'une maison d'édition. Mais quand on comprend le processus de tri des livres, on est déjà un peu moins amer, c'est le fait du nombre. Dis-toi qu'un livre, c'est 10% d'inspiration, 90% de transpiration et 50% de chance... elle finira par te sourire. Wink

 
Jasy-Santo
   
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Jasy-Santo  /  Tapage au bout de la nuit


Merci e-bou de remettre un peu les pendules a l'heure en remettant tout en contexte. Oui c'est difficile pour un écrivain d'entendre ca, mais c'est la vie.
 
Pierre.LT
   
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Pierre.LT  /  Autostoppeur galactique


Il est vrai que c'est un parcours du combattant pour être édité, a fortiori dans une maison d'édition qui nous plaît. Mais c'est vraiment possible, à condition de s'en donner tous les moyens et de se blinder mentalement.
http://www.pierreleaute.com
 
Lourinki
   
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Lourinki  /  Barge de Radetzky


e-bou a écrit:
Ou encore, on mange à la même table qu'un éditeur dans un salon, on picole un peu trop, on sympathise et on a envie de travailler ensemble sur un projet.

Nan mais c'est horrible ce que tu écris là : d'abord tu incites les JE à picoler pour réussir, et en plus tu décourages ceux qui comme moi ne boivent jamais (allergique à l'alcool) ! affraid Sad

Tu crois qu'on peut quand même établir un contact avec un éditeur sans picoler, dis, e-bou ? :mrgreen:
 
e-bou
   
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e-bou  /  Double assassiné dans la rue Morgue


@Jasy-Santo. C'est dur, c'est vrai. Mais d'un autre côté, quand on connait les contraintes, les bévues à ne pas commettre, on optimise grandement ses chances de réussir.

C'est là que je rejoins Pierre.LT. S'en donner les moyens, c'est avant tout produire le meilleur texte possible, mais aussi adopter une ligne de conduite et ne pas en dévier. Par exemple, celle que je décris ci-dessous.

Pour Lourinki, je pense qu'il vaut mieux, si on est allergique à l'alcool, ne pas être éditée que mourir dans un salon gonflée comme une baudruche... No Il n'y a pas de justice. Lis-donc ce qui suit avec un peu de recul. Very Happy On peut approcher les auteurs ou éditeurs sans finir sous la table, même si ça aide parfois.

Entrons dans le vif du sujet :

Principe 1, de la Gravitation à la capillarité : Par exemple, il sera plus facile de se faire éditer si on connait les gens qui éditent What a Face (à condition que le livre soit assez bon):mrgreen:. Or, les littératures de l'imaginaire représentent un tout petit milieu. Si on gravite autour (blog, bénévolat dans les salons, publication de web-fanzine, que sais-je encore...), son carnet d'adresse s'épaissit et on parvient un jour à faire passer une nouvelle, puis une autre, on échange une publication ans ses propres colonnes contre une petite place ailleurs... puis on finit par être reconnu (socialement et physiquement). Beaucoup procèdent ainsi, par capillarité. afro

Principe 2, la Commensalité : Partager un café (Lourinki Wink ), un repas, faire connaissance, être là de nouveau lors du salon suivant, ne se fâcher avec personne, rendre un petit service, ne rien demander... C'est comme tout, si on ne décroche pas la timbale d'emblée, ce qui est somme toute la norme, il faut savoir durer. Les éditeurs, notamment les petits se disent : Il/elle est drôlement sympa. Naturellement, on est en embuscade. :bum: On vous posera bien un jour la question : Et vous, vous êtes bénévole, vous écrivez ? :mrgreen:

Principe 3 , l'Opportunisme : Il faut alors savoir se montrer opportuniste (dans le sens de "saisir les opportunités"), avoir à proposer des textes (de volume variés). Et il faut surtout montrer le professionnalisme de sa démarche (ex : Je travaille sur un ensemble de trois textes. Ils ne sont pas liés ensemble, mais des détails ... Blablabla. Mais j'attends que le troisième soit achevé pour me rapprocher des éditeurs). Surtout pas de groupie attitude :fangirlz: Naturellement, on espère une réponse du type : "Ça paraît intéressant. Pensez à me l'envoyer quand ce sera terminé."What a Face Bingo, on n'est plus anonyme.

Bien sûr, je m'éloigne du thème initié par KayHenry, mais finalement pas tant que cela. La lettre type est la réponse ordinaire du plan A, celle qui déprime mais qu'on connaît d'avance. Il faut bien en comprendre le rôle dans la mécanique éditoriale : envoyer une réponse qui ne fâche pas trop sans que ça coûte trop cher. On ne publie pas le livre, mais ce serait dommage de perdre un lecteur par les temps qui courent.

Ce chemin-là vers l'édition est donc un improbable coup de poker qu'il faut cependant tenter, mais en travaillant en parallèle ses plans B (infiltration, autoédition, travail collaboratif, édition numérique...). L'avenir paraît ainsi moins bouché.
 
Laura Atréïdes
   
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Laura Atréïdes  /  Tentatrice chauve


Ton dernier post me rassure car c'est ce que j'ai fait pour mon roman, lors d'un salon j'ai rencontré trois éditeurs, je leur ai présenté mon projet au culot mais sans rien demander, et alors que je les questionnais sur leur boulot ils m'ont spontanément demandé de le leur envoyé, et m'ont même filé les adresses mails. A ce jour aucune réponse, mais ce que tu dis me motive à récidiver.
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Jasy-Santo
   
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Jasy-Santo  /  Tapage au bout de la nuit


e-bou, décidemment, j'aime ta philosophie.

J'aime aussi ton plan d'attaque en embuscade! ah ah!

Bon, parlant pour moi, j'écris plutot du général, donc ce plan devra etre adapté mais je pense qu'il y a du bon dans ce que tu dis pour tout le monde
 
Nagio
   
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Nagio  /  Pippin le Bref


C'est valable pour les littératures de l'imaginaire, qui sont, comme le dit e-bou, un tout petit milieu. Les choses sont différentes en littérature générale Wink (pour la partie salons, pour celle sur la sélection c'est assez similaire).
Démarcher en salon pour ce dernier cas est généralement inefficace (les grosses maisons n'envoient que des commerciaux, qui dans le meilleur des cas vous donneront une adresse où envoyer votre manuscrit pour se débarrasser de vous).
C'est aussi souvent une question de chance : envoyer au bon moment le manuscrit qui correspond à ce que la maison souhaite sortir à ce moment (d'où la facilitation du travail une fois de l'autre côté, parce que là, on sait ce que cherche la maison - sous réserve bien sûr que l'on souhaite écrire dans cette veine).
Ne pas oublier que les modes passent très vite : si la mode actuelle est, mettons, aux histoires qui se déroulent à l'hôpital, le temps que vous écriviez une histoire de ce genre et qu'elle soit prête à être envoyée, la mode sera déjà passée... Rolling Eyes
Donc, le meilleur conseil pour les salons : plutôt que d'essayer de refiler votre manuscrit, essayez de deviner les tendances de demain. Là, vous pourrez avoir des réponses intéressantes Smile
 
Noctis
   
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Noctis  /  Pour qui sonne Lestat


Disons que quand on passe du temps à lire ce qu'un éditeur publie afin de comprendre au mieux sa ligne éditoriale, et qu'au final on est récompensé par une lettre-type disant qu'on ne correspond pas à leur ligne éditoriale, c'est frustrant. Plus encore lorsque les lecteurs disent que notre manuscrit est bien écrit/attrayant.
 
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Invité  /  Invité


Noctis a écrit:
Disons que quand on écrit un ouvrage ciblant une maison d'édition en particulier, qu'on passe du temps à lire ce qu'ils publient afin de correspondre au mieux à leur ligne éditoriale, et qu'on final on est récompensé par une lettre-type, c'est frustrant. Plus encore lorsque les lecteurs disent que notre manuscrit est bien écrit/attrayant.

Euh, c'est justement ce qu'il faut pas faire ça... Ouais c'est un peu se prostituer. Tiens cocotte j'enlève le bas si tu me files 50 de plus ! La ligne éditoriale c'est pareil, c'est une vaste sodomie ça, comme si les éditeurs allaient cracher sur le nouveau 50 shades sous prétexte qu'ils publient que du fantasy – mon zob vouais. Le biz c'est le biz on est d'accord, mais se faire violer par des lignes éditoriales et des lignes stylistiques et conventionnelles, c'est un peu se foutre de la gueule du monde – je plussoie.

Les écrivains d'aujourd'hui ont aucun égo, "Mais j'écris pour être édité ! Moi !" Ouais, on t'as pas sonné ! Reste dans ton coin et écris ta prose à 3 kopecks. Pour ça que la littérature moderne ressemble à un Basquiat dessiné par mon couz – 3 ans le môme et aucun talent, non franchement – à rien. Tous écrivent pour être édités, pour être lus... Putain papa, mais écrivain ça envoie du steak ! Ouais pour les tocards qui croient que correspondre à une ligne éditoriale et écrire sous la pastiche de Flam et Galli c'est un accomplissement — je plussoie (deux fois et avec un cadratin).

À vous lire on dirait que c'est çui qu'aura l'orifice le plus dilaté qui décrochera le plus gros contrat – bah je veux pas dire mais si Nabilla se met à écrire... moi... moi... j'suis tranquille. Le niveau littéraire est tellement bas que les lecteurs croient que Musso et Gavalda c'est du 5 étoiles, et pourquoi ?

Bah pasque tous les gonzes qui balances leurs manuscrits aux éditeurs le font en pensant à l'édition ! J'écris comme ça, ah c'est sûr ça lui plaira à Mr Gallimard !! Si les auteurs sont pas capables de s'affranchir des contraintes éditoriales, on saura toujours amener à se farcir du Levy et du Musso pendant 200 ans. Putain quelle tare ! Bon j'm'en fous je lis pas, mais putain je pense aux autres moi... Pour ça, on devrait jamais écrire en fonction de la ligne éditoriale mais en fonction de soi, de sa philosophie "J'écris comme ça ma grosse et pas autrement !" Oh ! "Ouais et j'te l'ai pas dit mais je t'emmerde !"

Tiens on finira sur Kowski

Calvados:

Bon on aurait pu finir sur ça aussi (valable pour tout)

Absinthe:

Elle a pas écrit un livre Nabilla ?
 
Laura Atréïdes
   
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Laura Atréïdes  /  Tentatrice chauve


A noctis : Je pense qu'il faut trouver le juste milieu entre la prendre en compte et ne pas écrire quelque chose de trop formaté. Je suis d'accord ce n'est pas simple, mais me concernant si j'avais voulu avoir du succès bêtement, j'aurai choisi la télé réalité et pas l'écriture. (Bon en vrai j'ai pas choisi je suis juste passionnée mais tu saisis l'idée).
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Marc Anciel
   
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Marc Anciel  /  Sous-chef de projet démoniaque chez Édilivre


Non seulement on va encore se bouffer du Lévy et du Musso pendant 200 ans, mais on s'en bouffe déjà depuis la naissance de la littérature. Et c'est tant mieux, parce qu'il en faut pour tout le monde. C'est un vieux débat totalement stérile. On est tous différents, on a donc tous des attentes différentes, en tant que lecteurs comme en tant qu'auteurs. Vouloir plaire au plus grand nombre n'a absolument rien de honteux. C'est bien de divertir des milliers de personnes tout en encaissant les critiques des pisse-vinaigre. En quoi plaire à des vieilles barbes autoproclamées expertes ou aux profs de littérature c'est mieux? Et puis entre la prostitution et ce que tu préconises, il y a des millions de nuances.
http://leguidedelecrivainambitieux.blogspot.fr/
 
Lourinki
   
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De toute façon, en principe on fait le contraire : on écrit ce qui nous plaît, et on cherche l'éditeur qui conviendrait à nos écrits, en tentant de deviner sa ligne éditoriale d'après ce qu'il a déjà publié. Et effectivement, tout comme Noctis, je trouve particulièrement désagréable cette excuse bidon de "ligne éditoriale" qui ne correspondrait pas, quand on sait pertinemment qu'elle correspond ! Je supporterais mieux des formulations moins diplomates, mais moins hypocrites aussi.
 
e-bou
   
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e-bou  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Lourinki a écrit:
on écrit ce qui nous plaît, et on cherche l'éditeur qui conviendrait à nos écrits, en tentant de deviner sa ligne éditoriale d'après ce qu'il a déjà publié.

Oui, bien entendu, il n'y a pas d'autre méthode digne.

Cela dit, imaginez... Imaginez que vous tentiez de vivre de votre plume (sans jeu de mots, hein, Cupidon Wink ), et que soudain, les éditions machin vous proposent d'écrire un bouquin, par exemple, en littérature romantico-érotique. Eh bien, vous avez deux solutions :

1/ Vous draper dans votre orgueil d'auteur pur et indépendant, refuser l'offre, la fringale vissée à l'estomac et le trémolo indigné dans la voix.

2/ Réfléchir à ce que cette contrainte peut amener d'intéressant.

Je connais des gens très bien qui se sont confrontés à ces situations. En général, ils ont dépassé la contrainte, produit des livres étonnants et tiré beaucoup de plaisir de l'expérience. Parfois, ils ont pris un pseudo, notamment quand ça brouillait la lisibilité de leur travail ordinaire.

Compte tenu du niveau de vie moyen des écrivains qui souhaitent manger de leur travail (revenu moyen des professionnels = 6000 euros par an), je ne pense pas plus honteux d'écrire un livre de commande que de tondre une pelouse qu'on a pas choisi pour un jardinier. La question, par ailleurs très intéressante, est de savoir si écrire est un art ou un métier, et en ce cas, si un professionnel des industries culturelles peut toujours s'offrir le luxe de choisir ses clients.

Chacun a sa propre situation, ses convictions, ses espoirs et projets de vie..., et donc sa propre réponse.

Pour moi, ce n'est pas mon métier, surtout pas. J'écris donc ce que j'ai envie, quand j'ai envie, et sans consulter mon compte en banque. Je suis en ce moment sur le livre 6 de mon gros bouquin, mais si on me propose un projet qui m'éclate, je lui ferai certainement une petite place dans mon planning. Je l'avais d'ailleurs fait pour une nouvelle dans un recueil (Bardes et Sirènes, imaginales 2014). La contrainte externe m'a permis d'écrire un texte que je n'aurais jamais imaginé sans (il faut dire que le thème...Rolling Eyes )

Par contre, ce qui est toujours stérile, c'est d'écrire pour complaire à autrui. Cela conduit invariablement à un livre bricolé "à la manière de", condamne l'ouvrage au container à papier et à la lettre type. Ça ne vaut pas mieux.

Définitivement, il faut toujours écrire le livre qu'on aurait souhaité lire et qu'on n'a pas trouvé. S'il nous a manqué, il peut manquer à d'autres.
 

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