Vu qu'on est dans le thème du topic, petite expérience aujourd'hui.
J'ai commandé un roman de SF à ma librairie, et suis allé l'y chercher aujourd'hui. Ca faisait des années que je n'y avais pas été (faute d'accessibilité, bref).
Et là je récupère donc le roman que j'ai prépayé, et je me dis, tiens, et si j'allais dans leur librairie annexe où ils mettent tous les romans SF, enfants, jeunes adultes et les bandes dessinées ? Avec l'espoir d'y trouver un petit roman de SF au hasard. Je demande à la libraire si cette annexe est ouverte pour aller chercher la SF, et elle me dit un truc qui m'a sidéré :
" Ah désolé monsieur, mais cette annexe a fermé, maintenant la SF c'est ici à l'étage".
Ici à l'étage ? Comment donc, vous voulez dire que la SF serait de la
vraie littérature ?
Je monte donc à l'étage, et là, ah ! Ils ont mis la SF à côté de La Pléiade ! S'il vous plaît ! Et y'avait toutes les grandes maisons d'édition de SF qui étaient là, avec leurs dernières parutions, toutes neuves, leurs meilleurs auteurs, et peut-être même des livres de gens qui viennent ici, sur ce forum
Et je me suis dit : "Laurent, Laurent, ton livre il faut qu'il soit ici, juste là, sur ce petit présentoir, voilà ta quête, il faut absolument que tu y arrives mon pauvre".
Il faut que j'y arrive.
Mais pour ce qui est d'aujourd'hui, j'ai picoré quelques livres en plus, j'ai pris Silo, Mars la Rouge, Metro 2033 et Martiens Go Home !. Et des marques-pages parce qu'ils étaient jolis. Du coup je suis redescendu, et j'ai dit à la libraire à la caisse : "Ouais, finalement j'vous ai pris ça aussi
"
Ca m'a coûté 70 balles. (c'est à dire 4 livres à 10 balles et un à 25 balles + les marque-pages + un sac à 80 centimes siglé de la librairie pour impressionner les gens qui viennent me rendre visite en le laissant sur mon bureau).
Maintenant, je vais essayer de trouver le topic des livres édités par des gens d'ici en SF, parce que cette librairie peut tout commander à la demande, et j'aimerais bien lire quelques livres de gens d'ici aussi.
Mon égo a besoin de voir mon livre dans ces rayons
Mais je lisais aussi les réactions au-dessus, et en lisant celle de @TOCCA je me suis dit : "Et si avoir essuyé 95 refus et persévérer, c'était pas plutôt un sacré atout à mettre sur un CV, pour la persévérance ?"
Est-ce qu'on est vraiment un écrivain si on n'a pas eu au moins 100 refus ?
Est-ce que ça fait partie d'un rituel initiatique secret des éditeurs, qui testent nos nerfs pour nous pousser à enfanter d'une œuvre majestueuse ?
Mais je rêvasse. Mais on fait rêver les gens avec nos récits fantastiques. On les emmène ailleurs et c'est notre boulot. Et rien, je dis bien rien, ne peut vous enlever votre statut d'auteur. Quand on est écrivain, on n'est pas juste des marchands de sandales. Nos œuvres, on pourra jamais nous les enlever. Et c'est une œuvres dès le moment où on l'a engendré. Une bonne œuvre, une mauvaise œuvre, peu importe : c'est là et ça existe, et vous l'avez créée. Vous avez fait ça dans votre vie, et personne d'autre n'aurait pu le faire. C'est la spécificité des œuvres d'art, elles sont uniques et on est liées à elle par une relation sentimentale. Oui, on les aime.