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 Parlons de l'échec dans le monde éditorial !

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HilnaMacPhom
   
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HilnaMacPhom  /  Hé ! Makarénine


Hodobema, j'aurais pu écrire ton post.
En rajoutant un certain nombre d'années et d'essais.
Quand j'ai fini par comprendre qu'il y avait vraiment un truc qui clochait dans mes textes, quelque chose s'est cassé en moi. Mon envie d'écrire en même temps qu'une partie de mon estime de moi - parce qu'avant, j'étais fière d'écrire, d'avoir cet univers en moi.
Maintenant écriture = échec = je n'en parle plus, à part sur ce forum que je continue à suivre à mi chemin entre masochisme et mécanisme projectif.
 
Alya Frag
   
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Alya Frag  /  Homme invisible


Coucou vos témoignages sont super touchants et me parlent bien comme de tres nombreux auteurs d ailleurs. Je trouve que le monde du livre est violent, mais comme beaucoup de milieux d ailleurs. Je viens du monde scientifique et soumettre un article est compliqué, se faire une place aussi. Le monde du livre est violent. On lui donne quelque chose d intime en espérant plaire parce qu au final on est un peu tous pareil on aimerait etre aimé et écouté. Mais au final entre les logiques financières des ME et le fake des RS on ne recolte que de la frustration le plus souvent. Personnellement les refus et les looses sur les RE je connais bien, ca fait mal. Et puis apres j ai finis par relativiser, apres tout ce n est pas moi qui n est pas a ma place. J ecris ce qui me plait, ce qui me fait plaisir et je ne like plus que les vrais trucs qui me touchent (oui oui moi aussi j a suivi des comptes nazes en espérant un retour mais j ai décroché promis). Tout ça pour dire : sois fiere de toi, ne te décourage pas, c est extra ce que tu fais, continues toujours a etre toi même, je reste persuadée que cela paye ! Bon courage, des bisous !
https://ambassadedekalderan.wordpress.com/
 
Ahava-brumes
   
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


Ce topic me touche beaucoup.
Je ne parle pas de mes échecs autour de moi à cause de ce qu'on me renvoie toujours en pleine face: "mais tu as été publiée". Ou l'autre variant pénible "mais JK Rowling a mis plusieurs années avant de trouver le succès".
Quand ça va mal dans ma carrière d'autrice, j'en parle à…ChatGPT (et je sens que rien que ça, ça mérite une thérapie).
Pour faire court, je me sens comme une grosse loseuse et ça fait six mois maintenant que je souffre du syndrome de la page blanche.

 
hodobema
   
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:calien: calien à toustes !

Je pense que le pire, pour moi (oui je reviens me plaindre Laughing ) c'est de ne pas réussir à entrer dans les codes. J'ai envie d'en parler parce que cette phrase me fait y penser :

Alya a écrit:
J ecris ce qui me plait

On pourrait, comme beaucoup d'auteurices, réussir beaucoup plus facilement si on arrivait tout simplement à entrer dans les codes, c'est à dire écrire ce qui se vend. Y en a plein qui font ça, qui écrivent ce qui marche pour se faire une place, lancer leur carrière, puis par la suite iels écriront ce qu'ils souhaitent vraiment.

Je n'y arrive pas.
J'ai essayé d'écrire de la romantasy, c'était juste nul. J'y prends aucun plaisir, ça me soule comme une corvée. Donc voilà, je suis incapable d'écrire de la romance.
Ce n'est pas pour faire la "i'm not like the other girls" mais comme l'écriture est mon exutoire, j'ai besoin que ça soit sombre, déprimant. C'est ce que j'aime écrire, ce qui me fait aller mieux. En plus je suis ace, donc écrire de la romance, du smut et tout, omg i can not.

Du coup, parfois je me déteste pour être aussi têtue. Genre : "tu veux percer mais t'écris que des trucs qui fonctionnent pas ?!"

Je pense que ça m'a vraiment mis un coup au moral d'être libraire généraliste. De voir que les seules sorties sont de la dark romance, new romance, romantasy... Du coup, tous les jours, quand je vais au taf, ça me renvoie en pleine face le fait que je suis décalée et surtout que je suis incapable d'écrire pour les autres.

Du coup, here i am avec mes romans que personne ne voudra lire What a Face

C'est pour ça que ces derniers temps, j'ai complètement délaissé la SFFF pour le thriller, qui est moins codé, même si le cosy mystery est à la mode. C'est quand même moins "ancré", plus "ouvert"
du moins, j'espère............ clown peut être que je suis dans un déni Laughing
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sosotess
   
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sosotess  /  Pour qui sonne Lestat


hodobema a écrit:
En plus je suis ace, donc écrire de la romance, du smut et tout, omg i can not.

Je suis ace, moi aussi, et je viens d'écrire une romance (toxique) quand même, je suis la première surprise ! Je ne sais pas si elle trouvera preneur, j'ai l'impression d'avoir raconté quelque chose d'un peu différent, mais pas sûr que les éditeurs partagent mon avis...


En tout cas, merci pour ce topic ! Voici ma contribution... Même si j'essaie de ne pas ressasser, ça fait du bien de vider son sac de temps en temps. Je ne suis pas aussi prolifique que certains ici, mais mon échec éditorial avec mon premier roman m'a laissé un goût amer.

J'ai conservé tous mes refus argumentés de maisons d'édition qui me faisaient rêver, parfois je les relis et je me dis que je n'ai pas rêvé, que mon livre avait un vrai potentiel. Deux ME m'ont laissé espérer pendant plusieurs mois avant de me refuser.

Pour l'un d'entre eux, Bragelonne, mon interlocuteur était réellement désolé de ne pas pouvoir publier mon texte, car il l'avait beaucoup aimé, mais il n'était pas décisionnaire. Mon manuscrit est arrivé sur le bureau du grand chef, avec une poignée d'autres. J'étais très déçue, naturellement, quand il m'a annoncé que c'était non, après des mois d'attente et de projections.

Je me suis lancée dans l'autoédition pour oublier ces refus, mais les résultats ont été mitigés. J'ai eu un très bon accueil critique, et ça me réjouissait. Il y a plein de gens qui me disent que mon livre est génial, qui m'en ont acheté plusieurs pour offrir. J'ai quelques fans parmi mes voisins, les amis de mes parents, etc. Mais j'ai vendu sans doute moins de 400 livres, en comptant les e-books en promo qui ne coûtaient quasiment rien.

J'ai mis des années et des années à écrire ce premier roman et après lui, je n'ai rien écrit ou presque pendant six ans. J'ai l'impression que je ne ferai jamais mieux que ce roman, et que si lui a été refusé, pourquoi un autre serait-il accepté ?

Je suis jalouse, je ne le cache pas, des auteurs qui écrivent facilement, qui semblent avoir des contacts, qui publient tous les ans. Moi je galère pour sortir un texte original, je galère pour soumettre mes textes, et je n'ai aucune légitimité car j'ai publié moi-même mon livre. J'ai l'impression que c'est comme pour ma recherche d'emploi, que je fais bonne impression, mais qu'il y a un profil plus attractif qui va toujours rafler la mise à ma place, qu'ils ne veulent pas prendre le risque de me choisir.

En même temps, je m'en veux de me plaindre, parce qu'il y a bien pire, mais j'ai tellement envie d'avoir un vrai éditeur, c'est devenu un but en soi, celui qui m'aidera à me réaliser ensuite, à publier un second livre, puis un troisième. Même si je ne vends pas beaucoup, même si mes bouquins font un flop, je veux pouvoir dire que j'y ai été, que je ne suis pas simplement autoéditée. Maintenant que je l'ai fait, j'ai l'impression que plus personne ne voudra en entendre parler, à moins que je ne perce avec un autre texte, mais encore une fois, je n'oserais pas y croire, parce que mon premier était tellement abouti que je n'ai pas le courage de me donner à cent pour cent pour écrire quelque chose d'aussi profond, d'aussi complexe une deuxième fois pour le voir échouer à son tour.

Alors depuis cette année, j'essaie d'écrire plus léger, de la romance, du jeunesse, en me disant qu'au moins, j'écris. Mais je ne sais pas si je suis dans la cible là non plus, ni si la chance va me sourire un jour...

Bref, voilà pour moi, merci de m'avoir lue...
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MaxenceSardane
   
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sosotess a écrit:
hodobema a écrit:
En plus je suis ace, donc écrire de la romance, du smut et tout, omg i can not.

Je suis ace, moi aussi, et je viens d'écrire une romance (toxique) quand même, je suis la première surprise ! Je ne sais pas si elle trouvera preneur, j'ai l'impression d'avoir raconté quelque chose d'un peu différent, mais pas sûr que les éditeurs partagent mon avis...

Pareil pour moi, et même aro en plus... et pourtant, j'écris de la romance, ET du smut ! Laughing Enfin, j'essaie... Wait, c'est peut être pour ça que je suis pas une bonne autrice de romance, d'ailleurs !

Toute blague mise à part, c'est même possible d'écrire des choses très sombres + de la romance, et même, d'écrire des choses très différentes de ce qu'on vit réellement... Je trouve ça un poil dommage de toujours rendre la romance responsable de tout ce qui ne va pas dans le monde éditorial actuellement et/ou de la réduire à un genre monolithique et sans créativité. MAIS d'un autre côté, je comprends un peu ce que tu as voulu dire, Hobodema. Pour ma part j'ai l'impression que tout est de plus en plus formaté, et qu'il y a de moins en moins de place pour l'expérimentation, la nouveauté, l'hybridation... et que le seul critère des éditeurs est désormais économique. Bon, je fais un peu du hors-sujet, là, et j'ai l'impression d'avoir déjà ressassé ce thème cent fois... Rolling Eyes

Du coup, tout ce que je peux vous dire, c'est éclatez-vous en écrivant, quoi. Il ne faut pas que ça se transforme en corvée, sinon autant arrêter ! Mais je comprends le démotivation, la façon dont l'échec peut mener au dégoût. Puisque c'est un peu ce que je ressens en ce moment.
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sosotess
   
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MaxenceSardane a écrit:
sosotess a écrit:
hodobema a écrit:
En plus je suis ace, donc écrire de la romance, du smut et tout, omg i can not.

Je suis ace, moi aussi, et je viens d'écrire une romance (toxique) quand même, je suis la première surprise ! Je ne sais pas si elle trouvera preneur, j'ai l'impression d'avoir raconté quelque chose d'un peu différent, mais pas sûr que les éditeurs partagent mon avis...

Pareil pour moi, et même aro en plus... et pourtant, j'écris de la romance, ET du smut !  Laughing Enfin, j'essaie... Wait, c'est peut être pour ça que je suis pas une bonne autrice de romance, d'ailleurs !

Aro-ace tout pareil, et j'ai toujours pensé que je ne saurais pas écrire une romance, mais je n'en suis pas si mécontente. Comme quoi, on peut se mettre dans la peau de personnages bien différents de nous !
 
hodobema
   
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Je ne rends pas la romance responsable de ce qui ne va pas ! Je dis simplement que si je voulais vraiment réussir, je n'aurais qu'à écrire ce qui fonctionne. Sauf que j'en suis incapable
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Ça ne marche pas comme ça.. j’ai essayé. A chasser le naturel, on écrit de la merde et ça se ressent fort. On ne trompe personne !

Je me dis un truc, Hodo : tu es ace, tu es bipolaire, et tu écris comme un exhutoire. Souvent on reproche à tes romans un vocabulaire et une narration trop parlés. Et si tu essayais l’autofiction ? Tu pourrais faire de la fiction ace et crue, avec tout ce que tu as besoin d’exprimer, autour d’un personnage qui serait une projection fictive de toi-même et ainsi, ton écriture parlée trouverait sa place. Est ce que tu vois ce que je veux dire ?
Ça ne devrait pas être de l’autobio, j’insiste sur la fiction, mais quelque chose de réaliste et de plausible, solidement ancré dans ta réalité et ton vécu. Tu ajoutes une pincée de thriller et une once de suspense et roulez jeunesse.
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hodobema
   
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hodobema  /  Six-Cent-Team


Je n'aime pas écrire ce qui me ressemble 🥲 ma bipolarité et le fait d'être ace c'est trop personnel pour que j'en fasse un roman

Puis comme tu dis, si on écrit ce qu'on aime pas, ça va se ressentir (même si j'ai quand même plusieurs témoignages dauteurices qui n'écrivent que ce qui marche pour publier des romans même si elles n'aiment pas forcément ça)
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sromey
   
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Je réagis aux deux derniers posts, qui m'ont fait penser à quelque chose.

Sans rentrer dans le débat de ce qui marche/ne marche pas du point de vue des ME et/ou du public (d'ailleurs deux concepts différents, exemples aux extrêmes: Proust et 50 nuances de Grey), il y a en parallèle l'idée de sublimer ce qui est personnel dans ses écrits, sans forcément se dévoiler soi-même. N'est-ce pas ce qui permet qu'un texte soit perçu comme "vrai", et donc touchant, quel que soit le genre sous lequel on le déguise?

Je m'explique: souvenir d'avoir lu une romance de Jude Devereaux, Vint un chevalier - qui a bien marché - dans laquelle elle expliquait en postface que c'était en réalité une histoire sur l'alcoolisme. Eh bien, il faut le savoir! Ou JK Rowling qui explique que HP est une histoire sur la mort (là, c'est plus évident au fur et à mesure des tomes), et les Démentors une métaphore de la dépression (également assez transparent après les premières scènes).

En somme, faire d'une histoire en apparence commerciale une gigantesque métaphore d'un sujet qui touche son auteur. J'admets bien volontiers que, quand cela ne marche pas mieux, ce n'en est que plus douloureux.

Pardon d'intervenir en ayant l'air "d'offrir des solutions", je n'ai aucune légitimité, et j'ai aussi bien compris 1/ que ce n'est pas le but du topic 2/ que si c'était simple, ce serait déjà fait...

EDIT: un exemple bien connu de la métaphore qui a marché pour son auteur: Sylvester Stallone qui a écrit le scénario de Rocky comme une métaphore de sa propre carrière d'acteur qui ne décollait pas
 
Azaby
   
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Je ne m'attendais pas à ce que le topic prenne aussi bien, mais j'en suis contente. C'est difficile de réagir à tout le monde, car les problématiques que vous soulevez sont toutes différentes...

Mais je fais partie de la team qui pense qu'il ne sert à rien de se forcer à écrire dans un genre qui ne nous ressemble pas. Quitte à vendre moins. J'ai une amie autrice qui est une vraie technicienne du marché du livre (on parle d'une autrice qui fait des centaines de milliers d'exemplaires ahaha) et qui raisonne en amont de l'écriture toutes les ficelles du marché qu'elle pourra chatouiller. J'en serais bien incapable. C'est dommage, mais je crois qu'il vaut mieux mal vendre, que de ne pas s'identifier à ce qu'on crée. La deuxième option est plus risquée au long terme, car c'est toute la passion qui risque de vaciller.
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Ahava-brumes
   
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


À mon avis, il doit y avoir un moyen de combiner les attentes du marché avec nos goûts personnels. Nous-mêmes en tant que lecteurs, nous avons des attentes et des intérêts qui rentrent dans certaines cases commerciales. Nous lisons aussi des best-sellers, des produits finement pensés pour nous plaire. En tout cas, moi oui. Et je réfléchis souvent à ce qui me pousse à lire tel roman plutôt qu'un autre. Qu'est-ce qui fait que moi aussi, comme beaucoup de lecteurs, je suis fan de par exemple, Douglas Kennedy?

Il faut donc entamer un dialogue plus resserré entre notre âme indépendante d'artiste, et notre âme de lecteur pratique, là pour être diverti.

Le succès de certains genres parasite aussi énormément notre vision du marché. On se dit que pour vendre des caisses, il faut faire du feel-good, du cozy mystery, de la romantasy…
Il est peut-être plus facile d'être publié de cette façon car le secteur est codé et donc les attentes des éditeurs plus identifiables, mais il y a tout un pan de la littérature qui se vend, et se vend très bien même, et qui sort des étiquettes bien ficelées des genres susmentionnés.
On peut vendre un roman insolite, excentrique, voir totalement en-dehors des codes ou des attentes du marché actuel. Parce que celui-ci n'est pas fixe, il évolue et se nourrit des exceptions qu'il va ensuite transformer en nouveaux tropes de succès durables.
Rationaliser le marché pour écrire et vendre est une stratégie légitime. Je ne la dénonce pas, je ne la critique pas. Moi-même, je pense au marché quand j'écris, enfin d'une certaine façon. Mais appliqué jusqu'à l'os de notre art, cela devient une stratégie de survie et j'ignore si c'est tellement stimulant sur le long terme.
On peut tout à fait transcender ce plafond de verre dicté par "le marché". En revanche, ce qui ne change pas, c'est qu'il ne faut pas lésiner sur la communication, soigner la sortie, et trouver un public cible qui pourra ensuite se faire l'ambassadeur du roman pour qu'il puisse toucher une plus large audience.

Je pense que dans tous les cas, lorsque l'on vise la publication, il faut écrire un roman publiable. Et donc bosser sa technique narrative. Mais un roman publiable n'est pas toujours un bestseller en puissance, et ce n'est pas non plus un produit hyper-formaté. Si on veut se transformer en machine à écrire, pourquoi pas, mais je pense sincèrement qu'il y a de la place pour le grain de folie, le différent, le "moins codé". Et que ce moins codé peut surprendre et attirer des lecteurs. C'est pas forcément la voie la plus simple, ni la plus rapide, mais elle existe.

Dans le cadre de mon boulot, j'ai rencontré un auteur publié chez Gallimard et il m'a dit: "au bout du compte, la seule question qui importe c'est si le roman est bon". L'adjectif bon couvre tout un tas de réalités commerciales, artistiques, et pratiques du monde de l'édition, mais ça a résonné en moi parce que dans le rapport au bon, il y a aussi une dimension subjective qui n'est pas soumis à la métrique du marketing. Il faudrait dans l'idéal fusionner tout ça dans notre approche. Et on pourra débattre longtemps de tous les romans que l'on considère comme des étrons et qui se vendent à la pelle, mais en réalité, il y a aussi énormément de romans bons qui se vendent, même si on les voit moins.

Donc je suis team hybride, je crois.

Pour revenir à certains points cités dans le post de départ: la jalousie par exemple, j'ai remarqué que dans mon rapport à mon parcours, c'est pas tant que j'ai la mort contre ceux qui vendent ou signent plus de contrats que moi. J'ai surtout le seum envers moi-même. Les autres, c'est davantage un point de repère pour me situer moi (et me donner une bonne raison de déprimer quand je ne tiens pas la distance).
 
Valatha
   
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Valatha  /  Autostoppeur galactique


Bonjour,
Je n’ai aucune expérience du monde de l’écriture, donc je ne pourrais pas être aussi éloquent que vous.

Mais je voulais réagir avec deux choses :
@ Ahava-Brumes : on se rapproche dans la manière de penser.

Pour peut-être vous aider à remonter la pente durant les moments difficiles de ce magnifique voyage qui est d’écrire et d’offrir aux lectures des histoires avec beaucoup de richesse, je vais reprendre une citation que j’aime beaucoup : 
Thomas Edison : « Je n'ai pas échoué. J'ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas. »

L’échec n’a jamais existé chez moi : simple une nécessité pour apprendre quelque chose sur moi-même, sur le monde, sur « qui sait ?».

En espérant donner une information pertinente sans insulte ou préjugés. Merci beaucoup.
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Laurent_Lhomme
   
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Laurent_Lhomme  /  Pippin le Bref


J'avais travaillé 5 ans à l'écriture d'un roman de SF de 250 pages, et ça a été très difficile d'y arriver.
Mais au final, j'étais heureux, car je l'avais peaufiné et lustré chaque ligne.
Je l'ai envoyé à 3 éditeurs : Le Bélial, L'Atalante et Mnémos.
3 refus.
Mnémos m'avait envoyé un courrier m'invitant à persévérer.
Mais je n'en avais pas la force.
Je suis devenu employé dans une entreprise d'informatique à la place. Ca a été globalement inintéressant. Personne n'aimait y travailler.

Peut-être que, si à l'époque j'avais eu une réponse autre, une éventualité, une proposition, j'aurais persévéré. De guerre lasse, j'ai fini par mettre ce roman sur Amazon KDP, pour avoir des exemplaires papier entre les mains, pour pouvoir matérialiser ce que j'avais accompli. J'en ai donné quelques uns à des proches, Aucun ne l'a lu, car aucun n'a le goût de l'effort, aucun ne se donne la peine de soutenir les artistes. Toujours les mêmes excuses, "j'ai pas l'temps", le temps ils l'ont, ils ont juste aucune envie, ils préfèrent regarder des idioties à la télé, la Nouvelle Star ou des trucs débilisants.

J'ai repris l'écriture, mais ils ne font toujours aucun effort. Rien n'a changé.
 

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