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 Ecrivez-vous pour vous-même ou pour les autres ?

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Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Vraiment, encore une fois je trouve toutes vos participations hyper intéressantes, avec à chaque fois des nuances, des ajouts, des questionnements, et je vais copier-coller tout ça sur un fichier pour bien me remémorer (ou essayer de !) tous ces avis qui nuancent sensiblement le côté "oui ou non" de la question de départ. Vraiment, merci à tous d'avoir pris (et de prendre encore) la peine de réfléchir à cette question.
Ecrivez-vous pour vous-même ou pour les autres ? - Page 2 3029968519
 
Excelsio
   
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   Pensée du jour  :  Il n’est pas bon que l’écrivain joue au savant, ni le savant à l’écrivain ; mais il n’est pas interdit à l’écrivain de savoir, ni au savant d’écrire.
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Excelsio  /  Clochard céleste


Je ne saisi pas totalement ce que veut dire "écrire pour soi". Si cela contribue à se sentir bien ou mieux dans sa vie, je peux le concevoir. Moi, j'ai surtout envie d'écrire pour les autres. Comme l'a évoqué Flora, j'écris dans la conviction que le lecteur aura envie de lire le texte, sinon cela n'a pas vraiment d'intérêt. Peu importe les critiques si dans le lot une majorité à aimé. La lecture tout comme l'écriture doit rester un plaisir partagé.
 
Bluepulp
   
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Bluepulp  /  Tapage au bout de la nuit


L’un et l’autre.

La question, dans sa formulation, présuppose une séparation entre moi et les autres qui n’est pas évidente. Un être humain n’est pas une « chose en soi » qui serait séparée et distincte de son environnement. Au contraire, l’individu est une interface entre un monde intérieur (sentiments, besoins physiologiques, pensées, …) et le monde extérieur (mesurable par tous). Pour l’illustrer de façon triviale, l’individu n’existe que parce qu’il peut manger, boire et respirer à même une source externe.

L’homme étant un animal social, il a un besoin d’interaction avec les autres qui n’est pas moins vital que boire ou manger. L’individu grandit dans une société, s’y insère avec plus ou moins de succès et se construit par rapport à elle. J’affirme que tous nos choix, y compris en ce qui concerne nos loisirs, découlent d’une identité sociale dans laquelle nous nous projetons: je pratique telle activité car j’aime cette idée qu’elle me renvoie de moi même, et qu’elle m’identifie en tant que membre d’un groupe (plus pu moins abstrait) que je valorise.

Est ce qu’on me force à écrire ? Non, le choix et mien, donc j’écris « pour moi ». Mais l’écriture me renvoie à un modèle valorisant de l’écrivain, modèle construit par les autres. En ce sens j’écris « pour les autres » ou au moins « par rapport aux autres »

Bonne journée
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


il y a des cas d'écrivains très solitaires qui ne publiaient rien ou presque (kafka, pessoa, dickinson ... ... ...)

peut-être avec internet ça aurait été différent ?...

ajout : l'homme est peut être un animal social, mais les écrivains sont réputés solitaires.
 
Nada Amazona
   
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   Pensée du jour  :  L'être humain est-il foncièrement mauvais ou est-il rendu mauvais par les attentes de la société?
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Nada Amazona  /  Petit chose


Les deux, à mon avis 🤔

Si on veut publier ses textes, il faut un minimum se poser la question "Cela va-t-il plaire?".

Cependant, je pense que la plupart des passionnés d'écriture rédigent pour une bonne raison: s'exprimer. En effet, je pense que l'on écrit soit pour éclaircir ses émotions (pour soi-même) soit pour les extérioriser.

Il n'est pas rare qu'un auteur confie que sa raison d'écrire est ou fut liée à une émotion (tristesse dûe à une perte affective, histoire effrayante ou d'amour intense, blessure d'enfance, traumatisme, etc...).

Nuance: dans le cas où l'auteur écrit par engagement, conviction ou pour prévenir de quelque chose (comme George Orwell, par exemple), il écrit plutôt pour les autres, la société actuelle et celle qui lui succèdera.

Il s'agit donc d'une question sujette à un long débat, et très intéressante ☺
 
Ed.n
   
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   Pensée du jour  :  On verra demain
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Ed.n  /  Tapage au bout de la nuit


J'écris pour m'amuser, me faire du bien et passer du bon temps avec les mots en espérant toucher au moins une personne de temps en temps quand je les donne à lire. Si ce n'est pas le cas, on passe au texte suivant... Pour avoir des ambitions plus altruistes, il faudrait que j'envisage de rapporter mon écriture à un métier. Je n'en ai ni les moyens, ni l'envie Smile

Just have fun.
 
Kahliona
   
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Kahliona  /  Petit chose


C'est fou parce que si l'écriture a beau être un incroyable travail d'introspection, nos textes en deviennent parfois encore plus jolis dès lors qu'ils sont lus. Preuve sans doute que même tapis dans nos solitudes d'écrivains, je reste persuadée que c'est un art qui nous rapproche plus qu'elle ne nous éloigne les uns des autres. J'écris très souvent par égocentrisme, je crois bien - et ça, que je veuille garder mes écrits secrets ou non par la suite. Un peu comme si je voulais me persuader que de belles choses pouvaient sortir de ma tête, un peu comme si c'était le moment ou jamais de me montrer - et de prouver aux autres - que j'ai soudain de la valeur.

J'ai fait de l'écriture mon métier en devenant rédactrice à mon compte il y a quelques années, donc j'ai également suivi des briefs à la lettre et écrit pour les autres. Même sous ces contraintes, j'appréciais toujours autant écrire ; mais je l'avoue, je la liais aussi très intimement à l'argent que je pouvais recevoir ensuite. Et ça, ça dénaturait peut-être un peu mon inspiration et mon envie d'écrire.
 
Tsume
   
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Tsume  /  Pour qui sonne Lestat


Pour ma part, j'écris pour les autres, très clairement et dans le but d'être publié, sinon je me contenterais de mettre mes textes en libre accès. Même si c'est cynique, je considère l'écriture comme un travail et mes livres comme des produits. En revanche, je n'écris que ce qui me plaît, sous réserve que mes propos soient corrects. Si je suis publié et que mes romans et nouvelles plaisent c'est un plus non négligeable et assez agréable pour l'ego, sinon, tant pis. Je ne souhaite pas être célèbre, juste offrir un bon moment de lecture, écrire une bonne histoire, et espère évoluer dans ce sens.
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


à mon avis un texte ne commence à vivre vraiment que sous le feu croisé d'altérités et de subjectivités diverses.

et c'est ce qui fait l'intérêt d'un forum comme celui-ci.

la démarche de se faire lire est, pour moi, partie intégrante du travail de l'écrivant. mais c'est la qualité des lecteurs qui importe, et pas la quantité, dans un monde qui n'est pas encore entièrement décérébré.

certains diront qu'on peut écrire dans son coin comme kafka et pessoa en ne publiant rien et faire confiance à la postérité ou à un miracle. après tout pourquoi pas.

un collègue sur un autre forum m'avait dit : peu importe qu'on me lise, le texte existe, c'est suffisant. eh bien moi ça ne me suffit pas. même la bouteille jetée à la mer, c'est déjà l'espoir (absurde) d'être lu.
 
Zarah
   
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Zarah  /  Clochard céleste


C'est un question intéressante Ecrivez-vous pour vous-même ou pour les autres ? - Page 2 261d

Pour ma part j'écris principalement pour moi même (d'autant plus que je m'inspire de mon propre vécu) mais pas seulement. Mes écrits sont aussi pour les autres dans le sens ou j'espère par le biais de mon texte créer une prise de conscience auprès de mon lecteur.
Je pense que j'essaie d'écrire un livre que j'aimerais moi même lire
 
HilnaMacPhom
   
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HilnaMacPhom  /  Hé ! Makarénine


Ma petite pierre, parce qu'elle est un peu différente : j'écris surtout parce que j'en ai besoin. J'ai une vision très artistique et sensible de l'écriture, pour moi un peintre ou un écrivain peint ou écrit parce qu'en fait, il ne peut pas faire autrement, c'est sa manière d'exister. Donc j'écris au départ pour moi : le bien que ça m'apporte, cet apaisement de laisser les histoires sortir de ma tête, de mettre les mots là où ils doivent être, c'est surtout ça ma priorité.

Pour autant, j'ai toujours eu envie d'être lue. Mais dans ce sens là : écrire pour moi, et que ça parle aux autres sans que j'ai besoin de m'interroger sur ce qu'ils attendent, sans que j'ai à faire d'efforts pour eux.

Fréquenter ce forum a beaucoup changé tout ça. Désormais j'ai un gros rideau à écarter pour réussir à écrire librement, je dois repousser tous les doutes sur le fait que ma manière d'écrire n'est pas la bonne (car ce que je produis ne plaît pas ou pas beaucoup, ne colle pas à beaucoup d'attentes de lecteurs). J'ai maintenant plein d'obligations qui me viennent en tête et qui me freinent, pour un processus qui était auparavant très libre.

Donc j'essaie de continuer à écrire pour moi dans cette optique là et je lutte contre les idées négatives qui me viennent sur le fait de réussir à être lue ou pas. J'essaye de me dire qu'en fait tant que ça m'apporte quelque chose c'est pas grave si ça ne plaît à personne.
Mais en vrai, ça me fait de la peine, ça m'a enlevé quelque chose de constater qu'écrire pour être lue était illusoire me concernant et qu'il fallait que j'oublie cette éventuelle motivation.
 
L'Apache
   
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L'Apache  /  Petit chose


Je pense que je comprends assez bien ton ressenti ! Chaque fois que j'ai cherché à "traduire" et m'aligner sur un style/une voix qui ne me correspondaient pas, le résultat m'a semblé si parfaitement lisse que j'aurais mieux aimé ne rien écrire.  Après tout, l'auteur ne se contente pas de raconter, il crée, à commencer par son propre langage, ses propres images. Plutôt que de chercher à traduire, expliciter, peut-être devrait-on travailler à rendre ce langage et ces images suffisamment attrayants pour inciter l'autre à les déchiffrer par lui-même.
Ce qui implique bien sûr un travail sur soi en premier lieu, mais certainement pas tourné vers l'autre, à mon sens.

Ce qui m'apparaît sans doute comme la seule méthode viable (et si naturelle en poésie) pour que l'échange avec le lecteur tienne plus de l'intersubjectivité que d'une offrande gracieuse (et vaniteuse). Ça n'interdit bien sûr pas de varier les genres, les formes, les langages. "Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense", comme disait un certain Charles.

Mais ça reste encore très personnel.
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


En fin de compte j'écris pour moi, je crois que c'est comme faire des mots croisé, ou des sodoku, ça a une vertu thérapeutique et euphorisante une fois le texte achevé.
Et si en plus on est lu par un autre, bha c'est bien aussi.
https://julesallea92.wixsite.com/image
 
Sasha Dahanramsar
   
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   Pensée du jour  :  Écrire est un travail
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Sasha Dahanramsar  /  Tapage au bout de la nuit


Emsi a écrit:
Qu'en est-il pour vous ? Ecrivez-vous pour vous-même, ou faites-vous évoluer votre texte en pensant aux gens qui vous liront, et que vous situez de façon assez précise comme catégorie (d'âge, de goûts, de culture...) ?

Écrire pour moi est un plaisir certain, et même plus. C’est un besoin, au point que lorsque je n’écris pas, je finis par me sentir mal, et lorsque j’écris je ressens un éventail d’émotions agréables et diverses. J’ai d’autant plus de plaisir quand j’ai réussi à écrire ce que je voulais. Mes idées d’écriture me viennent toujours d’abord comme des choses que je trouve personnellement cool, pas comme des choses qui me semblent pouvoir plaire à un public particulier. Après, je les trouve cool à titre personnel tout en me disant que c’est aussi intéressant à titre général, en tant qu’œuvre, mais je ne cherche pas spécialement à toucher un public spécifique et certainement pas à écrire quelque chose que je n’aimerai pas.

Dans mon cas, la reconnaissance est importante, même si elle n’est pas à la racine. La base, c’est écrire ce qui me plaît. La reconnaissance vient en deuxième. Mais je mentirais si je disais que je me fiche que mes écrits plaisent ou non. Oui, j’aimerais que mes écrits plaisent, parce que j’ai envie de vivre de mon écriture, parce que j’ai envie que mon travail et mon talent soient reconnus, parce que j’ai envie de faire partie du club des gens reconnus comme écrivant bien. Ceci dit, même si mes romans ne connaissent jamais le moindre succès, je pense que je n’arrêterai pas d’écrire. En tous cas, ce n’est absolument pas au programme !

De toute façon, ça reste une grosse fierté d’arriver à écrire en entier et publier mes écrits, ce sont des projets que j’ai menés en autonomie de A à Z, donc ça me donne en soi la satisfaction personnelle d’avoir mené un projet à bien.

Quand à l’utilité éventuelle de mes écrits, j’écris d’abord pour me divertir, ensuite pour divertir les autres, ensuite pour m’aider et ensuite pour aider les autres. La fonction divertissante vient en premier pour moi parce que je considère dans mon cas qu’écrire est simplement passer de l’autre côté de la table : je passe du lectorat à l’écriture. Mais la fonction cathartique me semble inévitable, quand bien même on ne la recherche pas et qu’elle se manifeste alors malgré tout inconsciemment. Comme j’écris de la fiction dans un but d’abord divertissant, je parle de mes propres expériences et n’essaie pas particulièrement de raccrocher d’autres personnes. Mais comme je refuse de croire que personne au monde sur cette Terre n’a vécu des expériences semblables aux miennes, je pense que ça va nécessairement toucher une personne. D’autant que comme je transmets ça de façon très métaphorique, ça peut être interprété de différentes façons et donc toucher différemment plusieurs personnes.

Ce que je partage quand j’écris, c’est avant tout la vision merveilleuse que j’ai eue, mais volontairement ou non, je partage d’autres choses que, je pense, on ne peut pas éviter quand on écrit : un peu de moi-même, de mes expériences, de mes opinions… Le simple fait de publier le livre est un partage.
Je commence donc mon écriture dans un « plaisir très personnel de faire quelque chose que je trouverai bien, qui se tiendra, que j'aimerai, et peu importe si ça aura du succès ou pas » (c’est exactement ça), mais in fine, je publie le bouquin et je le partage, en espérant que ça va plaire, voire que ça peut toucher des gens, parce que moi ça m’a plu et ça m’a touchae.

En fait, dans mon écriture, les deux vont ensemble. Si j’écrivais uniquement pour moi, je ne publierais pas. Si j’écrivais uniquement pour les autres, je n’écrirais pas vraiment, je fabriquerais un objet commercial.

Je me fiche des modes dans le sens où je ne me dis pas que je vais écrire de la young adult parce que c’est ce qui marche, mais je ne m’en fiche pas dans le sens où moi aussi j’apprécie des œuvres qui m’inspirent et me donnent envie d’écrire dans le même genre.

Ceci dit, je suis plutôt dans l’optique d’écrire ce qui me plaît et de vouloir que les gens apprécient, plutôt que de faire ce qui leur plaît d’abord.

On pourrait dire que je cherche un succès pas commercial, pas mainstream, mais singulier.

En tous cas, le premier jet, je le fais pour moi-même. En relisant, je pense à mon lectorat, mais jamais en trahissant mon texte. Et je ne situe absolument pas précisément mon lectorat, étant donné que je le définis comme « n’importe qui ».
https://st-romans.fr/
 
Docal
   
    Autre / Ne pas divulguer
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Docal  /  Fiancée roide


J'écris pour moi, je corrige pour les autres.
 

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