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| écriture masculine et écriture féminine | |
| | Nombre de messages : 243 Âge : 30 Date d'inscription : 04/01/2018 | K.Holmes / Autostoppeur galactique Mer 27 Mar 2024 - 0:13 | |
| Ce n'est pas ce que j'ai déduis. Ni ce que j'essayais de dire.
Je dis que si 94.9% des personnes qui ont répondu à ce sondage ouvert à tous et envoyer à tous (comme ils le sous-entendent) sont des femmes, il y a de grande chance qu'une majorité du lectorat soit féminin. Evidemment que ce n'est pas 95% du lectorat (ou en tout cas, j'en serai surpris). Mais si le lectorat n'était pas majoritairement féminin, à l'instant où on parle, ce serait impossible d'avoir de tel résultat en sachant que leur plateforme est peuplé d'hommes et de femmes lol.
Après, le pourquoi du comment c'est un tout autre débat avec des raisons multiples je suppose dont celles que tu évoques. Mais ce n'était juste pas ce que je présentais là. |
| | Nombre de messages : 1262 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Mer 27 Mar 2024 - 1:35 | |
| Notre société est genrée et nos goûts littéraires le sont aussi. Je m'étais penchée sur la question l'an passé quand je réfléchissais au public cible de la fantasy. D'autres statistiques viennent confirmer que la romance est lue (et écrite) en très grande majorité par des femmes (je les avais collés dans un autre fil, faut que je retrouve ces graphes) et il serait difficile de démontrer le contraire. Le public cible des romance est les femmes, incluant la New romance et la romantasy.
Plus précisément, les femmes lisent davantage 1- de livres type bricolage, voyage, beaux livres, etc. puis des romans et parmi les romans, la littérature blanche, le policier et la romance viennent en tête. Les hommes lisent moins de romans (ils ne sont pas dans le top 3) mais davantage de livres d'histoire, de sciences et des BDs. (Je reviendrai plus tard avec les graphes, ils sont quelque part dans mon ordi)
Pour ma part, je suis toujours surprise quand les femmes qui écrivent et/ou lisent de la romance se disent féministes, car ce mot a une connotation militante pour moi, i.e. se battre pour l'égalité homme/femme. Or les femmes ont été assignés (par les hommes) à la romance et aux livres pour enfants dès le XVIIIe siècle. Rien qu'à voir Jane Austen qui vivait dans une société très inégalitaire et qui écrivait des romances. Beatrix Potter pour Pierre Lapin et autres livres pour enfants. De nos jours, il n'y a plus aucun combat à mener, c'est un fait bien établi, non ? Ce serait plutôt aux hommes de lever et se faire reconnaître dans ce genre.
Après, que la romance soit mal perçue et descendue comme étant "un truc de femmes" donc "un truc nul" est problématique en effet, car cela signifierait qu'un roman ecrit par une femme serait moins bon qu'un homme. Il doit toujours y avoir quelques imbéciles pour dire ça. |
| | Nombre de messages : 2376 Âge : 23 Localisation : là où il fait toujours nuit Pensée du jour : bon. écrire. Date d'inscription : 21/02/2022 | Aliénor / Miss Deadline Mer 27 Mar 2024 - 5:07 | |
| Mika, je ne vois pas l'idée. Quand on écrit/lit de la romance, on ne peut pas être féministe ? Je suis (très très très) féministe. J'écris de la romance et de la romantasy (entre autres). L'un n'empêche pas l'autre : je me sers de mes convictions féministes pour écrire des histoires d'amour saines, des histoires qui respectent ledit féminisme. Si être féministe veut dire qu'on ne peut plus apprécier une histoire d'amour, ou en imaginer une... ouais, non. Et heureusement. Les codes des genres, il faut se les réapproprier. Ce n'est pas parce qu'à l'époque d'Austen, la romance était une littérature sexiste assignée aux femmes qu'il n'est pas possible, de nos jours, de transcender ce cliché et d'en faire quelque chose de bien. Quelque chose d'engagé, qui nous ressemble, et qu'on peut lire/écrire sans se voir dire qu'il est surprenant qu'on se revendique féministe. - Mika a écrit:
- De nos jours, il n'y a plus aucun combat à mener, c'est un fait bien établi, non ?
Non. Les combats à mener, en matière de féminisme, sont encore beaucoup trop nombreux. Mais ce n'est pas le sujet de ce topic - et JE n'est pas le lieu pour parler politique. (Si j'ai manqué une nuance sarcastique dans ton message, tant mieux. Sinon... je n'interviendrai pas davantage. Pas le courage. Je ne sais juste pas si je dois être heureuse pour toi parce que tu ne ressens pas les inégalités de genre dans ton quotidien, ou si je dois être catastrophée parce que tu les as normalisées et internalisées.)
Alien officiel de la CB since 2022. Modératrice spécialisée dans la Section Édition.
Instagram, pour suivre mes aventures dans la jungle de l'édition. - Parcours éditoriaux:
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| | Nombre de messages : 2254 Âge : 32 Pensée du jour : Crachez-le aussi fort que vous voulez, ça ne sert à rien. Car je ne suis pas un déviant. Date d'inscription : 28/07/2023 | Blackmamba / Guère épais Mer 27 Mar 2024 - 6:26 | |
| Pas évident à suivre tout ça...
De ce que je comprends, une écrivaine féministe aurait comme choix et droit d'aller justement dans la romance (genre désigné ici comme zone fermée dans laquelle on l'a assigné et empêché de sortir par le passé), pour justement faire ce genre sien et à son image maintenant qu'elle est libre de le faire, plutôt que contribuer à la romance comme genre vers lequel on l'a forcé et enfermé initialement. Je ne sais pas si le fil de ma phrase sera claire... Mais je comprends et valide l'idée de se dire "maintenant que je suis libre d'écrire dans le genre que je veux, ben je vais quand même aller en romance, j'en ai le droit, et je vais le faire à mon image, libérée de ce qu'on m'a imposé autrefois". Si je synthétise bien et comprends l'idée, elle fait sens. Comme je dis depuis le début, chacun est libre, et c'est tant mieux !
Après, ce n'est pas forcément LA solution, mais UNE solution parmi d'autres qui s'offrent aux écrivaines, à présent qu'elles sont libre d'écrire dans le genre qu'elles souhaitent. Une autre solution pour elles (le sens du propos de Mika justement ? Encore une fois, si je ne me trompe pas) pourrait justement être d'investir des genres qui leurs étaient autrefois interdit, comme une manière de dire "maintenant que j'ai le droit d'écrire dans le genre que je veux, je vais écrire dans d'autres genres que ceux dans lesquels on m'a enfermé, car j'ai tout autant ma place que les hommes." Ça reste du féminisme aussi ( après, peut-être que chacun a sa propre sensibilité sur le féminisme et comment se l'approprier ?) Ce qui est tout autant une bonne chose, car on est tous légitime à écrire dans le genre qu'on veut, homme ou femme. Enfin j'espère qu'on sera au moins tous raccord sur ce constat ?
En revanche, pour revenir à l'essence des derniers messages : dans les cas où les écrivaines optent (pour beaucoup et où elles seront très majoritaires) d'écrire de la romance... Ben même si c'est pour des raisons différentes du passé, que c'est leur choix et promouvoir le féminisme, ben... c'est bien la preuve que la romance est une genre très majoritairement investi par et pour les femmes en fait. J'en viens donc à toujours me triturer l'esprit sur pourquoi K.Holmes s'est fait reprendre de la sorte, pour n'avoir rien dit de mal à part pointer un constat indéniable, sans faire de jugement de valeur, pour qu'ensuite son constat soit validé implicitement...
Quand à l'idée de recommander que ce sujet n'est pas le lieu pour amener de la politique quand on l'a soi-même amené sur ce terrain, alors qu'il n'y avait pas besoin à la base... Enfin bref, je peine à m'en sortir, peu importe dans quel sens on tourne la situation, on se retrouve avec de la contradiction et du jugement de valeur un peu bof... C'est dommage, car si on met l'idéologie de côté, on peut quand même se réjouir qu'hommes et femmes peuvent aujourd'hui écrire dans tous les genres littéraires existant selon leur envies/désirs divers et variés. Non ? |
| | | Invité / Invité Mer 27 Mar 2024 - 8:47 | |
| Comme j'entends littérature masculine et féminine, ça me semble renvoyer plutôt à un construct de l'identité masculine et féminine, et pas à l'essence biologique de l'homme et de la femme. C'est plutôt une question de stéréotypes. - Wikipédia a écrit:
- En sciences humaines, un stéréotype désigne l'image habituellement admise et véhiculée d'un sujet ou d'un groupe de sujets dans un cadre de référence donné
Que ce soit pour les préférences littéraires ou les variations de style des uns et des autres, je vois pas le problème à dire que telle chose est plutôt féminine ou plutôt masculine, de fait on voit bien dans les sciences humaines qu'il y a des phénomènes de régularité, notamment parce que la race humaine est sociale et grégaire. Le problème pour moi, c'est d'assigner un sexe à son contruct, ce qui amène à relever les comportements déviant de la norme (une norme est une statistique dans un groupe déterminé) et provoque des remises en question d'une individualité par rapport à un stéréotype (tu n'es pas une caricature, ce n'est pas normal) Bien sûr, un stéréotype est une représentation, possiblement erronée, positive ou négative qui amène à des phénomènes comme la menace du stéréotype : - Cairn a écrit:
- L'effet de menace du stéréotype se traduit par la baisse de performance d'un individu par crainte de confirmer un stéréotype négatif ciblant les compétences de son groupe d'appartenance dans un domaine donné.
Ou l'auto-stigmatisation, qui consiste à appliquer sur soi un stéréotype négatif : Ex : La romance c'est de la littérature de merde pour gonzesses. (stéréotype) je suis une féministe qui écrit de la romance, je ne devrais pas. (auto-stigmatisation) |
| | Nombre de messages : 1262 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Mer 27 Mar 2024 - 13:57 | |
| - Aliénor a écrit:
Mika, je ne vois pas l'idée. Quand on écrit/lit de la romance, on ne peut pas être féministe ? [...] Si être féministe veut dire qu'on ne peut plus apprécier une histoire d'amour, ou en imaginer une... ouais, non. Et heureusement. C'est pas vraiment en ce sens-là que je l'entendais. On peut se battre pour l'égalité homme-femme et écrire ou lire de la romance bien sûr, c'est pas antinomique et chacun ses goûts en littérature. Je ne suis pas là pour juger. Je veux dire qu'écrire ou lire de la romance n'est pas en soi "féministe", au sens militant du terme (car c'est ainsi que je l'entends). Je vois la romance comme une histoire d'amour faite pour faire rêver les femmes (à l'amour, au désir, a trouver un homme ou une femme). Pour ma part, je ne brandirais pas ce point dans un combat féministe, car de mon côté, j'aimerais justement que les femmes cessent d'être les larbins des hommes et ne soient plus sous la tutelle d'un homme (des femmes moins bien payées que leur mari, plus jeunes que leur mari/copain, moins diplômées, avec une casquette de servante à la maison, on en trouve pleins). Et je ne crois aucunement que l'amour va rééquilibrer les rapports hommes/femmes. C'était un point défendu par Bourdieu qui est totalement bullshit à mon sens et son étude était honteuse, il ne citait même pas les chercheuses qui étudiaient ce point. À mes yeux, une histoire d'amour ne me paraît donc pas "féministe". Je rêverais davantage a une société dans laquelle les femmes ne rêveraient pas tant de se caser avec un mec. Elles pourraient rêver à tant d'autres choses ! De plus, pour écrire une romance, pas besoin de se battre contre une inégalité homme/femme en place dans le milieu de l'édition, puisque quasi toutes les romances sont écrites par des femmes. Ce serait les hommes qui subiraient des discriminations dans ce genre, non ? C'est en ce sens que je disais qu'il n'y avait plus de combat à mener (i.e. se battre pour écrire de la romance en tant que femme). - Citation :
- je me sers de mes convictions féministes pour écrire des histoires d'amour saines, des histoires qui respectent ledit féminisme.
J'imagine que c'est toujours le cas dans les romances ? Qui écrirait une histoire d'amour toxique pour faire rêver ses lectrices à l'amour ? Et de nos jours, avec les réseaux sociaux, les lectrices lui tomberaient dessus direct. Déjà Jane Austen décrivait des gars non toxiques (coucou Darcy < j'aime beaucoup Darcy et les romans de Jane Austen) et dénonçait les manipulateurs tel le fourbe Willoughby. De nos jours, genre 200 plus tard, c'est toujours le cas, non ? - Citation :
- Les codes des genres, il faut se les réapproprier. Ce n'est pas parce qu'à l'époque d'Austen, la romance était une littérature sexiste assignée aux femmes qu'il n'est pas possible, de nos jours, de transcender ce cliché et d'en faire quelque chose de bien.
Mon constat est justement qu'on ne l'a pas encore transcendé puisque, comme il y a 200 ans, c'est écrit et lu en majorité par des femmes. Il n'y a pas eu de changement là-dessus, ni dans le passé ni de nos jours. Un réequilibrage voudrait que ce soit 50/50. - Citation :
- Mika
De nos jours, il n'y a plus aucun combat à mener, c'est un fait bien établi, non ?
Non. Les combats à mener, en matière de féminisme, sont encore beaucoup trop nombreux. Mais non tu isoles ma phrase comme si j'y englobais tout le féminisme. J'entends ici pas besoin de se battre en tant qu'autrice pour publier de la romance, car la plupart des romances sont écrites par des femmes (les chiffres tournent autour de 90-95% tout de même, c'est écrasant). Donc l'éditeur ne va pas être frileux d'accepter une autrice de romance dans sa collection. En ce sens, tu n'auras pas de combat à mener. Pas comme une femme qui débarque dans la SF par exemple qui devra davantage montrer patte blanche à mon avis. - Citation :
- Mais ce n'est pas le sujet de ce topic
Ah bon ? - Blackmamba a écrit:
- Encore une fois, si je ne me trompe pas) pourrait justement être d'investir des genres qui leurs étaient autrefois interdit, comme une manière de dire "maintenant que j'ai le droit d'écrire dans le genre que je veux, je vais écrire dans d'autres genres que ceux dans lesquels on m'a enfermé, car j'ai tout autant ma place que les hommes." Ça reste du féminisme aussi ( après, peut-être que chacun a sa propre sensibilité sur le féminisme et comment se l'approprier ?) Ce qui est tout autant une bonne chose, car on est tous légitime à écrire dans le genre qu'on veut, homme ou femme. Enfin j'espère qu'on sera au moins tous raccord sur ce constat ?
Oui c'est un peu ça. Si les femmes ont dû se battre en SF pour se faire reconnaître et donc combattre cette inégalité, on parle de féminisme. De nos jours, cette bataille est presque gagnée (les récentes stats montraient 60% d'auteurs de SF contre 40% d'autrices donc presque). Quand les femmes seront bien installées dans le milieu, on pourra écrire de la SF pépouze, ça ne sera plus un combat politique quoi et donc plus du féminisme. Ce sera une femme qui écrit de la SF, pas un critère de sélection (négatif) par les éditeurs et les lecteurs. Le combat est pas encore totalement gagné à ce niveau-là, mais ça avance.. Si en plus dans le bouquin, on met en avant ce combat ou on montre les inégalités hommes/femmes, ça sera aussi du féminisme à mon sens. Comme Artwood et La Servante Écarlate par exemple. En revanche je caserais pas Ann Lekhi et l'Ancillaire (une de mes SF favorite par ailleurs ) comme "féministe". C'est écrit par une femme, il y a de bons persos féminins dedans mais ce n'est pas un thème de son roman. Enfin, c'est comme ça que je le vois. Je précise aussi que je ne dis pas ça négativement. C'est pas parce qu'on est des femmes qu'on est obligé d'écrire des trucs féministes et d'être toujours là, le point levé. Il y a d'autres sujets qui m'intéressent dans la vie et de mon point de vue, lire est fait pour se divertir. Et donc pas besoin de s'auto-stigmatiser parce qu'on lit de la romance ou un bouquin qui n'est pas féministe. On fait encore ce qu'on veut. Par contre, pas besoin de brandir ce mot pour un oui ou pour un non. Ça veut dire quelque chose tout de même. |
| | Nombre de messages : 7661 Âge : 36 Date d'inscription : 10/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Mer 27 Mar 2024 - 14:17 | |
| - Citation :
- Qui écrirait une histoire d'amour toxique pour faire rêver ses lectrices à l'amour ? Et de nos jours, avec les réseaux sociaux, les lectrices lui tomberaient dessus direct.
Ben... Plein de gens La dark romance a le vent dans les voiles en ce moment. En prime, on trouve aisément des hommes violents / toxiques dans les romances classiques. J'ai bêta-lu un texte récemment, le personnage masculin était clairement construit pour être gentil et sympa, et ça ne m'a pas empêché de sortir le violentomètre pour mon compte-rendu, car plus il était amoureux, plus son comportement était gênant (ex : empêcher sa copine de faire ce qu'elle veut sous prétexte de la protéger, la secouer et la traiter de folle parce qu'elle s'est mise en danger...) |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Mer 27 Mar 2024 - 14:47 | |
| Selon les études, le pourcentage de femmes au sein du lectorat du genre romance oscille entre 80% et 95%, donc la romance est un genre qui s'adresse très majoritairement au femmes, c'est indéniable. Ça n'empêche pas certains hommes (dont moi) d'en lire, de toute façon, même en prenant la fourchette basse (5% de lecteurs), ça fait toujours beaucoup de monde. Et d'ailleurs, si on veut raisonner en valeur absolue, étant donné que la romance est un genre ultra-archi populaire / vendeur, et étant donné que la SF militaire, ou la hard SF (pour prendre des genres très masculins) le sont beaucoup, beaucoup moins, au final, si on interroge un homme au hasard dans la rue, on a plus de chance de tomber sur un lecteur de romance que sur un lecteur de SF militaire (parce que 5% de 10 million d'exemplaires vendus c'est plus que 80% de 100 000 exemplaires vendus). - Citation :
- Si les femmes ont dû se battre en SF pour se faire reconnaître et donc combattre cette inégalité, on parle de féminisme. De nos jours, cette bataille est presque gagnée (les récentes stats montraient 60% d'auteurs de SF contre 40% d'autrices donc presque). Quand les femmes seront bien installées dans le milieu, on pourra écrire de la SF pépouze, ça ne sera plus un combat politique quoi et donc plus du féminisme. Ce sera une femme qui écrit de la SF, pas un critère de sélection (négatif) par les éditeurs et les lecteurs.
On a le phénomène inverse en romance : les hommes qui écrivent de la romance en utilisant un nom masculin (leur vrai nom ou un nom de plume) sont ultra-archi minoritaires. La plupart se cachent derrière un nom de plume féminin ou neutre. Il est attesté que les romances ayant un nom d'auteur masculin se vendent moins, voire sont la cible de campagne de cyberharcèlement. Donc, peut-on dire qu'un homme qui écrit de la romance sous son nom mène de facto un combat féministe, dans le sens où il oeuvre pour l'égalité des genres en littérature ? J'ai l'impression que ce n'est pas si simple que ça... Pour la SF c'est un combat qui est d'ores et déjà gagné à mon avis, il faut vraiment mettre les pieds dans une communauté toxique pour trouver des hommes qui disent "jamais je ne lirais de la SF écrite par une femme" ou "j'ai été choqué quand j'ai découvert que ce livre que j'aimais bien avait été écrit par une femme", les femmes raflent la plupart des prix littéraires en SF désormais, et quand je regarde les couvertures des magazines de SF auxquels je suis abonné, je vois une large majorité de noms féminins. |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Mer 27 Mar 2024 - 14:48 | |
| J'ai lu un peu le début... ne me souviens plus, si j'avais déjà posté ou pas sur le sujet... MAIS : je me souviens d'une ME (avec un chat en déco, tout le monde connaît je pense, elle fait des retours assez désagréables, prétentieux et hautains en général) qui m'avait parlé de "mon écriture féminine" de façon très péjorative. En écriture masculine : sans parvenir à définir de façon précise en quoi elle est masculine, mais je pense immédiatement à celle de Sacha Vergne ("Platz") : il y a quelque chose d'un peu brut dans la forme, que j'aime beaucoup d'ailleurs, et que je verrais mal être "une plume féminine". - Spoiler:
SPOILER 2 : - Spoiler:
Je viens d'ailleurs de soumettre ma dystopie à la ME qui publie Sacha Vergne, et je suis presque sûre qu'elle va me refuser :
- parce que mon écriture est trop féminine, justement, avec des thèmes et une quête féminine, du moins il me semble...
- ceci, bien que l'histoire puisse, à mon avis, l'intéresser (c'est pourquoi j'ai envoyé quand même)
Après, sans parler d'écriture, je pense qu'il y a quand même des thèmes comme la grossesse, l'accouchement, une fausse-couche, etc... qu'une sensibilité de femme avec éventuellement un vécu derrière cette sensibilité, traitera différemment, dans le fond comme dans la forme, voilà... |
| | Nombre de messages : 225 Âge : 46 Localisation : Wenzhou - Chine Pensée du jour : À vérifier demain Date d'inscription : 18/02/2024 | Valatha / Autostoppeur galactique Mer 27 Mar 2024 - 14:58 | |
| Est-ce que vous parlez d’écriture féminine ou masculine par rapport au sexe de la personne ou par rapport à la personnalité de la personne ? Ou par rapport à son orientation sexuelle ?
Par exemple (un exemple volontairement stéréotypé à l'extrême) : homme virile, hétérosexuel, regarde la football, fait de la boxe et aussi (peut-être en secret), très féminisme, aime les romans d’amour, fait de la couture.
L'écriture de cette personne serait comment ?
Merci beaucoup. J'espère que je n'ai insulté personne ou dit un propos inapproprié.
Dernière édition par Valatha le Ven 29 Mar 2024 - 10:38, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Mer 27 Mar 2024 - 15:15 | |
| - Valatha a écrit:
- Est-ce que vous parlez d’écriture féminine ou masculine par rapport au sexe de la personne ou par rapport à la personnalité de la personne ? Ou par rapport à son orientation sexuelle ?
Par exemple : homme virile, hétérosexuel, regarde la football, fait de la boxe (stéréotype, on va être d’accord la dessus) et aussi (peut-être en secret), très féminisme, aime les romans d’amour, fait de la couture.
L'écriture de cette personne serait comment ?
Merci beaucoup. J'espère que je n'ai insulté personne ou dit un propos inapproprié. Non, ça, ce sont des stéréotypes. C'est de moins en moins tranché ainsi, quoique... on parle beaucoup, mais "dans la vraie vie", c'est une autre histoire (je ne veux pas déborder, donc je m'arrête ici). Pour ma part, je parle vraiment du corps biologique de la femme qui, si elle expérimente ce qui est propre au sexe biologique féminin, lui donnera forcément une vision du monde et de la vie différente de celle d'un homme. Maintenant, la question des stéréotypes que tu soulèves, alors oui, on la retrouve souvent dans un certain nombre de romances... Mais pas seulement : dans la littérature générale, cela figure aussi, mais en "sous-texte", en quelque sorte. SINON : Pour ma part, tout ceci dit et dans la vraie vie : tant que j'entendrai une femme dire : "Mon mari m'aide à la maison", je penserai : "Purée... on n'est pas sortis des ronces !!!" |
| | Nombre de messages : 163 Âge : 46 Date d'inscription : 28/03/2022 | Gernier / Tycho l'homoncule Mer 27 Mar 2024 - 22:54 | |
| My two cent : Pour moi un auteur talentueux doit être capable de faire parler tous ses personnages au "JE". Je ne vais pas citer Flaubert, mais vous voyez l'idée. Personnellement, c'est assez étrange, mais mes personnages principaux sont souvent des "femmes" ?? (Ceci étant, je pense qu'on sera d'accord pour dire qu'une femme-chat, et une autre qui tient de la chauve-souris ne sont pas "madame tout-le-monde"... ) C'est là où la technique et la sensibilité de chacun font la différence dans la manière d'envisager les personnages, avec leurs forces et leurs faiblesses. Et c'est un domaine très personnelle qui tient autant de la technique pure que du hasard de l'idée évanescente à capturer dans le projet jet, une tirade, un geste, un instant suspendu dans le temps... Me frotter à cette altérité me plaît beaucoup. Je pourrais gloser beaucoup sur le fait que mes personnages m'accompagnent toujours, et il est vrais qu'elles m'accompagnent, dans un coin de mon cerveau tous les jours. Une autre pensée : Je ne pense pas qu'il y ait, d'emblée de genre littéraire affilié à un type d'individu. Tout est une question d'éducation, de curiosité, et d'histoire personnelle. Personnellement, j'ai lu des romans de femmes qui explosaient le compteur du gore (Sandra Vo-Anh, Nancy A. Collins & Poppy Z. Brite, le splatter-trio de l'épouvante, je vous salue au passage ! Réussir l'exploit de me mettre au bord du malaise, ce n'est pas donné à tous les grattes-papiers !), tout comme des romans d'hommes qui faisaient dans le subtil le plus feutré. Je ne fais pas de différence et je lie selon ma curiosité ou mes envies du moments. |
| | Nombre de messages : 1262 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Jeu 28 Mar 2024 - 2:00 | |
| - Flora a écrit:
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- Citation :
- Qui écrirait une histoire d'amour toxique pour faire rêver ses lectrices à l'amour ? Et de nos jours, avec les réseaux sociaux, les lectrices lui tomberaient dessus direct.
Ben... Plein de gens La dark romance a le vent dans les voiles en ce moment.
En prime, on trouve aisément des hommes violents / toxiques dans les romances classiques. Ah oui ? Je ne m'y connais pas assez en vrai. J'imaginais la romance davantage tournée vers des histoires d'amour qui font rêver. Après, ça fait peut-être rêvé certaines d'être avec un bad guy ? Après tout, on est dans le fantasme et on peut imaginer rêver de fréquenter le pire mafieux du monde, pour l'adrénaline, sans souhaiter pour autant que ça arrive dans la vraie vie. Enfin, je sais pas, c'est ce que j'imagine. De plus, j'ajouterais ici quelque chose d'important à mes yeux : ce n'est pas le gars musclé qui regarde le foot qui est forcément contre le féminisme ou dans un rapport de domination. Ce mec-là est peut-être très sympa. Le gars qui essaie de dominer la femme, c'est aussi et surtout à mes yeux le col-blanc, l'intellectuel "doux", à la position sociale élevée, qui évolue dans un milieu masculin et ne s'abaisserait certainement pas à laver une couche ou à se lever la nuit pour donner le biberon. Qui coupe la parole à sa femme, mais qui lui fait des compliments et aime la voir toute belle. Qui a 35-40 ans mais veut une femme de 25 ans, pour le physique mais surtout pour asseoir sa domination sur elle. Il ne cherche certainement pas son égal au sein du couple. Donc à voir ce qu'on case dans toxique et dans doux quoi. - Citation :
- J'ai bêta-lu un texte récemment, le personnage masculin était clairement construit pour être gentil et sympa, et ça ne m'a pas empêché de sortir le violentomètre pour mon compte-rendu, car plus il était amoureux, plus son comportement était gênant (ex : empêcher sa copine de faire ce qu'elle veut sous prétexte de la protéger, la secouer et la traiter de folle parce qu'elle s'est mise en danger...)
J'avais beta-lu une romance BDSM écrite par une autrice et c'est vrai que c'est assez spécial. Ce rapport dominant-dominé peut surprendre. Dans ce cas, la dominée était une femme. À travers cet échange, j'ai appris pleins de trucs ! Mes commentaires faisaient rire l'autrice qui disait que j'étais une vanille plus plus, du genre quelqu'un qui n'aime pas du tout les rapports de domination ni la douleur (c'est le cas !) ! Mais en tant que beta-lectrice, je ne suis pas là pour modifier ça, même si en effet, ce n'est pas ma sensibilité. Pour moi, ce rapport serait toxique, je n'aimerais pas du tout vivre ça, mais pas pour elle du coup. - fabiend a écrit:
- Selon les études, le pourcentage de femmes au sein du lectorat du genre romance oscille entre 80% et 95%, donc la romance est un genre qui s'adresse très majoritairement au femmes, c'est indéniable. Ça n'empêche pas certains hommes (dont moi) d'en lire, de toute façon, même en prenant la fourchette basse (5% de lecteurs), ça fait toujours beaucoup de monde.
Je ne compterais pas en valeur absolue, car ça ne veut pas dire grand chose. Et si tu regardes en valeur absolue, il serait difficile de citer un auteur de romance à succès, non ? - Citation :
- On a le phénomène inverse en romance : les hommes qui écrivent de la romance en utilisant un nom masculin (leur vrai nom ou un nom de plume) sont ultra-archi minoritaires. La plupart se cachent derrière un nom de plume féminin ou neutre. Il est attesté que les romances ayant un nom d'auteur masculin se vendent moins, voire sont la cible de campagne de cyberharcèlement.
Donc, peut-on dire qu'un homme qui écrit de la romance sous son nom mène de facto un combat féministe, dans le sens où il oeuvre pour l'égalité des genres en littérature ? J'ai l'impression que ce n'est pas si simple que ça... Je dirais que oui. S'il doit se battre pour exister dans le milieu à cause d'une injustice liée à son sexe, ça tombe dans le féminisme pour moi. C'est le cas des hommes qui se battent pour leur congé paternité par exemple. Ce sont bel et bien des combats féministes, car ils mènent à une meilleure égalité homme/femme (tâches mieux réparties au sein du couple, meilleur respect du travail domestique et des métiers dits "féminins", diminution de la discrimination à l'embauche, ce genre de trucs). - Citation :
- Pour la SF c'est un combat qui est d'ores et déjà gagné à mon avis, il faut vraiment mettre les pieds dans une communauté toxique pour trouver des hommes qui disent "jamais je ne lirais de la SF écrite par une femme" ou "j'ai été choqué quand j'ai découvert que ce livre que j'aimais bien avait été écrit par une femme", les femmes raflent la plupart des prix littéraires en SF désormais, et quand je regarde les couvertures des magazines de SF auxquels je suis abonné, je vois une large majorité de noms féminins.
Eh ben figure-toi que je lisais un sondage récemment et qu'il y avait une question : est-ce qu'un lecteur achèterait plus volontier un roman de SF écrit par un homme que par une femme et qu'il y avait une majorité de oui (que le lecteur soit un homme ou une femme ! dans les deux cas !) ! (faut que je retrouve ces graphes, je devrais toujours les sauver sur mon disque dur pour nos débats JE). Je me rappelle avoir été surprise, car je pensais aussi qu'on avait dépassé ça. - Plumerose a écrit:
- Après, sans parler d'écriture, je pense qu'il y a quand même des thèmes comme la grossesse, l'accouchement, une fausse-couche, etc... qu'une sensibilité de femme avec éventuellement un vécu derrière cette sensibilité, traitera différemment, dans le fond comme dans la forme, voilà...
Je pense que si un mec est bien documenté et pose les bonnes questions autour de lui, il arriverait aussi à décrire ce genre de choses, quand bien même il ne les a pas vécues dans sa chair. Comme je peux écrire un roman avec un personnage astronaute sans l'être moi-même. Je n'aurais pas vécu le changement de pression, l'absence de gravité dans ma chair, manger la bouffe lyophilisée, mais en me renseignant, je pourrais faire illusion en tant qu'écrivain). Si on se renseigne bien, on peut écrire tous types de personnages à mon avis. Je suis sûre que si c'est bien fait, on ne se rendrait même pas compte que c'est un homme qui écrit des persos enceintes. |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Jeu 28 Mar 2024 - 14:07 | |
| - Mika a écrit:
- fabiend a écrit:
- Selon les études, le pourcentage de femmes au sein du lectorat du genre romance oscille entre 80% et 95%, donc la romance est un genre qui s'adresse très majoritairement au femmes, c'est indéniable. Ça n'empêche pas certains hommes (dont moi) d'en lire, de toute façon, même en prenant la fourchette basse (5% de lecteurs), ça fait toujours beaucoup de monde.
Je ne compterais pas en valeur absolue, car ça ne veut pas dire grand chose. Et si tu regardes en valeur absolue, il serait difficile de citer un auteur de romance à succès, non ?
C'est intéressant de regarder les valeurs absolues parce que ça donne des résultats contre-intuitifs. Au cours des 12 derniers mois, il y a très probablement plus d'hommes qui ont lu un roman de Coleen Hoover qu'un roman de SF récent (par récent j'entends : moins de 5 ans ; en fait je suis incapable de citer un bestseller en SF en ce moment, parce que ce qui se vend le plus ce sont de vieux livres portés au cinéma / en série, typiquement en ce moment, c'est le Problème à 3 corps, Dune ou, dans une moindre mesure, Fondation). Et ça, ça change un peu la donne par rapport à la question originale de ce thread. Et du coup, oui, j'aurais du mal à citer un auteur de romance à succès, mais j'aurais du mal aussi à citer un auteur de SF ayant récemment sorti un livre à succès. C'est, paradoxalement, un genre qui semble beaucoup se tourner vers le passé (si l'on exclut le noyau dur des fans hardcore, évidemment). |
| | Nombre de messages : 243 Âge : 30 Date d'inscription : 04/01/2018 | K.Holmes / Autostoppeur galactique Ven 29 Mar 2024 - 3:51 | |
| - fabiend a écrit:
C'est intéressant de regarder les valeurs absolues parce que ça donne des résultats contre-intuitifs. Au cours des 12 derniers mois, il y a très probablement plus d'hommes qui ont lu un roman de Coleen Hoover qu'un roman de SF récent (par récent j'entends : moins de 5 ans ; en fait je suis incapable de citer un bestseller en SF en ce moment, parce que ce qui se vend le plus ce sont de vieux livres portés au cinéma / en série, typiquement en ce moment, c'est le Problème à 3 corps, Dune ou, dans une moindre mesure, Fondation). C'est effectivement super intéressant de regarder la chose de ce point de vue là. Mais même si ta projection était vraie (elle l'est peut-être... je n'arrive pas à en être certain), elle ne marcherait que parce qu'on prends deux "extrêmes". La romance est dans les genre les plus vendus, de loin, alors qu'il me semble que la sf ne vend pas tant que ça. En valeur absolu, il doit y avoir facilement 5-10 fois plus d'homme qui ont lu du policier ou de la fantasy récemment, comparé aux nombres de ceux qui ont lu de la romance. Là où, la même chose pour les femmes donnerait des résultats bien différent (l'étude de babelio semble montré ça en tout cas). Et du coup, la question "pourquoi il y a tellement plus de femmes que d'hommes qui lisent de la romance" serait plus juste en "pourquoi il y a si peu de lecteurs, hommes, qui lisent de la romance". Il y a pas mal de réponses dans ce feed qui étayent et théorise dessus. Mais pour revenir à l'un des propos de Mika, les hommes n'écriront pas de romance, puisqu'il n'en lise même pas, ahah. |
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