LE TRAIT D'UNION
Dans les nombres composés de plusieurs éléments, tous les éléments sont désormais liés par des traits d'union :
vingt-quatre, quatre-vingt-dix-neuf, quatre-vingt-dix-mille, trente-et-un, cent-deuxième, sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un
En orthographe traditionnelle, deux éléments d'un nombre composé ne sont liés par un trait d'union que si chacun d'entre eux est inférieur à cent, et s'ils ne sont pas déjà coordonnés par la conjonction et :
vingt-quatre, quatre-vingt-dix-neuf, quatre-vingt-dix mille, trente et un, cent deuxième, sept cent mille trois cent vingt et un
Nombres et trait d'union
Déterminants numéraux cardinaux
SINGULIER ET PLURIEL DES NOMS COMPOSÉS À TRAIT D'UNION
Les noms composés d'un verbe et d'un nom ou d'une préposition et d'un nom prennent la marque du pluriel uniquement quand ils sont au pluriel ; la marque du pluriel se place exclusivement sur le second élément :
un abat-jour → des abat-jours
un compte-goutte → des compte-gouttes
un sèche-cheveu → des sèche-cheveux
Si le nom prend une majuscule ou est précédé par un article, il ne prend pas la marque du pluriel :
un prie-Dieu → des prie-Dieu (invariable)
un trompe-l'œil → des trompe-l'œil (invariable)
La règle traditionnelle est identique, mais elle souffre de nombreuses exceptions, généralement justifiées par le sens :
le nom est parfois invariable :
un abat-jour → des abat-jour (car on abat le jour et non des jours)
le nom prend parfois la marque du pluriel même lorsque le nom composé est au singulier :
un sèche-cheveux (car on sèche toujours plusieurs cheveux)
Pluriel des composés
ACCENT GRAVEVerbes du type céder
L'accent grave remplace l'accent aigu au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder :
je cèderai, je cèderais
j'allègerai, j'allègerais
je considèrerai, je considèrerais
Inversions sujet-verbe
La première personne du singulier en e suivie du pronom sujet je porte un accent grave au lieu d'un accent aigu :
aimè-je, puissè-je, dussè-je
Ces règles permettent de rendre ces formes conformes à la règle générale d'accentuation du français qui veut que la lettre e prenne l'accent grave lorsqu'elle est précédée d'au moins une autre lettre et suivie d'une syllabe qui comporte un e muet.
Phrase interrogative directe : inversion sujet-verbe
ACCENT CIRCONFLEXE
L'accent circonflexe n'est plus obligatoire sur le i et le u. On peut donc écrire :
abime comme estime
voute comme route
plait comme fait
piqure comme morsure
traine comme gaine
assidument comme absolument
Cependant, l'accent circonflexe est maintenu :
dans les terminaisons verbales :
à la première et à la deuxième personne du pluriel du passé simple :
nous suivîmes, nous voulûmes ; vous suivîtes, vous voulûtes
à la troisième personne du singulier de l'imparfait du subjonctif :
qu'il suivît ; qu'il voulût
à la troisième personne du singulier du plus-que-parfait du subjonctif :
qu'il eût suivi ; qu'il eût voulu
dans les noms propres et leurs dérivés :
Nîmes, nîmois
lorsque sa disparition pourrait provoquer des homographies gênantes. On continue donc d'écrire :
dû à cause de du
jeûne à cause de jeune
toutes les formes du verbe croître à cause du verbe croire
Les composés et les dérivés formés sur ces mots ne portent pas l'accent circonflexe :
sûr mais sureté ; croître mais accroitre
En orthographe traditionnelle, l'emploi de l'accent circonflexe est souvent incohérent à l'intérieur d'une même famille (par exemple, on écrit jeûne, mais déjeuner) et parfois arbitraire. Il n'y a pas toujours de justification étymologique ni phonétique à la présence ou à l'absence d'un accent. S'il existe bien une différence de prononciation entre e et ê et, chez certains locuteurs, entre a et â et o et ô, cette différence n'a pas de réalité entre i et î ni entre u et û. D'où la disparition de l'accent circonflexe sur ces deux lettres.
Accent circonflexe
VERBES EN ‑ELER ET ‑ETER
Dans les verbes en ‑eler et en ‑eter, le son e ouvert [ɛ] est transcrit systématiquement par un e accent grave :
elle ruissèle, elle ruissèlera
j'époussète, j'étiquète
il époussètera, il étiquètera
Il en est de même des noms en ‑ement dérivés de ces verbes :
amoncèlement, chancèlement, dénivèlement, ruissèlement…
Les verbes appeler (et rappeler) et jeter (et les verbes de sa famille), mieux stabilisés dans l'usage, ne sont pas concernés par cette règle.
Cette règle vise à harmoniser la conjugaison. En effet, en orthographe traditionnelle, le son e ouvert est transcrit parfois par un è (je pèle), parfois par un redoublement de la consonne après e (je chancelle).
Graphies du e ouvert et du e fermé
RECTIFICATIONS DE L'ORTHOGRAPHE DE 1990 : PARTICIPE PASSÉ
Le participe passé de laisser suivi d'un infinitif est rendu invariable, sur le modèle de faire :
elle s'est laissé mourir
je les ai laissé partir
la maison qu'elle a laissé saccager
Selon l'orthographe traditionnelle, un participe passé suivi d'un infinitif varie uniquement si le complément placé avant lui est le sujet de l'infinitif.
On écrirait donc : Elle s'est laissée mourir. (car c'est elle qui meurt)
Accord du participe passé suivi d'un infinitif
SINGULIER ET PLURIEL DES MOTS EMPRUNTÉS
Les noms et les adjectifs empruntés ont un singulier et un pluriel réguliers :
un scénario → des scénarios
un jazzman → des jazzmans
un lied → des lieds
un match → des matchs
un maximum → des maximums
Cette proposition ne s'applique pas aux mots ayant conservé valeur de citation :
des mea culpa (qui signifie par ma faute en latin)
Comme il est normal en français, les mots terminés par s, x, et z sont invariables :
un box → des box
un kibboutz → des kibboutz
En orthographe traditionnelle, on trouve parfois des pluriels étrangers, non conformes aux règles de formation du pluriel français :
un scenario → des scenarii
un jazzman → des jazzmen
un lied → des lieder
un match → des matches
un maximum → des maxima
BONUS : RECTIFICATIONS DE QUELQUES ANOMALIES ORTHOGRAPHIQUES
asseoir –> assoir, car le « e » ne se prononce pas
boursoufler –> boursouffler (cf. souffler)
je suis d'accordbonhomie –> bonhommie (cf. homme)
Idemcombatif –> combattif (cf. combattre)
IIdemchariot –> charriot (cf. la racine latine carrus)
dessiller –> déciller (cf. cil)
Parfaitementdissous –> dissout (cf. le féminin dissoute)
Idemimbécillité –> imbécilité (cf. imbécile)
idemoignon –> ognon car le « i » ne se prononce pas
Que l'on m'empêche de perdre
connaissancepersifler –> persiffler (cf. siffler)
Je saisrelais –> relai (cf. balai et délai)
Idemnénuphar –> nénufar (cf. l’origine persane nilufar)
Dis-tu aussi que c'est faux ?