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 Du fameux mythe de l'auteur inconnu

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Anna Soa
   
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Anna Soa  /  Barge de Radetzky


Radischat a écrit:
Pourquoi se faire des contacts c'est vu directement comme lécher des botte et se plier, ça non plus je comprends pas.

Pareil, je ne comprends pas pourquoi s'intéresser à une industrie, aller discuter avec des éditeurs et des écrivains c'est aussi mal vu. Quelle est la différence avec ce qu'on fait ici, si ce n'est que c'est avec des personnes professionnelles d'un milieu qu'on souhaite intégrer ? Des gens qui peuvent justement donner des conseils.
 
Caius Pertinax
   
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Caius Pertinax  /  Barge de Radetzky


En fait, le problème de fond - qui est là, en filigrane, depuis le premier message de ce fil - c'est que beaucoup d'auteurs en herbe n'aiment pas consacrer du temps et de l'énergie à se construire un réseau. Soit parce qu'ils sont naturellement introvertis, soit parce qu'ils n'ont objectivement pas assez de temps pour courir de salon en salon, soit parce qu'ils aimeraient devoir leur réussite à leur seule plume, etc... il y a des tas de raisons possibles. A l'autre extrémité du spectre, il y a toute une frange d'auteurs qui excellent en matière de relations publiques et qui adorent rencontrer des gens, sans forcément établir de plan machiavélique pour la conquête du monde littéraire.
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Ranish Kadjah
   
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Ranish Kadjah  /  Homme invisible


Caius Pertinax a écrit:
En fait, le problème de fond - qui est là, en filigrane, depuis le premier message de ce fil - c'est que beaucoup d'auteurs en herbe n'aiment pas consacrer du temps et de l'énergie à se construire un réseau. Soit parce qu'ils sont naturellement introvertis, soit parce qu'ils n'ont objectivement pas assez de temps pour courir de salon en salon, soit parce qu'ils aimeraient devoir leur réussite à leur seule plume, etc... il y a des tas de raisons possibles.

C'est fou, ça fait 8 ans que j'écris et je réalise ça seulement maintenant ; en fait le monde de l'édition j'y connais tellement rien, c'est bien la preuve que je ne m'y suis jamais intéressé... et sans doute pour une raison (introverti ? sur le plan littéraire, oui, totalement.).
Suis jamais allé à un Salon, et je parle très très rarement aux libraires (alors que, chaque fois, c'est trop cool c'est des gens trop cool les libraires <3 <3).

Ting : je devrais parler plus aux libraires. C'est fou quand même d'avoir peur comme ça. Y vont pas me manger.

Par contre, en ce qui concerne le léchouillage... Je crois qu'il y a un stade où on peut parler de lécher des bottes : tout simplement quand on va parler à des éditeurs, des libraires, des auteurs, dans le but profond de finir par obtenir une recommandation ou un soutien pour publier (but déguisé, ça va de soi (mais c'est cramé, ça va de soi)). Certes, on peut se dire que ce sera de bonnes rencontres, de bonnes discussions, et tout... mais si au départ on y va en voulant être publié, ben c'est malhonnête. Non ? Là, je me demande si je suis pas hyper trop rigide.

Je l'ai jamais fait, et justement parce que j'aurais honte de le faire. C'est marrant, j'ai mal au ventre rien que de m'imaginer aller parler à un type à un stand, pour discuter de tout et de rien, en ayant dans la tête l'idée que "ok si je lui semble sympa, il se souviendra de ma bobine et si j'obtiens son mail, c'est un bon début pour échanger et aller quelque part".

En fait, je trouve difficile d'utiliser autrui pour être publié. Cas concrets de potes : ça peut être X, dont le beau-père connaît l'éditeur Z, et qui, donc, grâce à son beau-père, est édité ; ça peut être Y, qui, grâce à ses études, est devenu ami avec tel écrivain, qui le recommande, et l'amène à être publié. Dans les deux cas, ils n'avaient pas de privilège de naissance : simplement, leur parcours de vie les a amenés à connaître un éditeur. Et là, bien sûr, j'aurais fait comme eux.
En fait dans les deux cas, je suis pas sûr de la mocheté du truc ; si ça se trouve, c'est juste des personnes qui se sont aperçu un jour que, tiens, telle connaissance de leur entourage pouvait les aider dans leur projet.

Mais ceux qui ne sont en rien conduits par le hasard à connaître des gens de l'édition ? Ils ne peuvent pas les rencontrer, autrement qu'en allant volontairement les rencontrer. DONC, en allant les rencontrer avec un dessein dans le crâne... Et ça, ben ça me plaît pas du tout.


Holala ce topic me fait basculer sans arrêt entre les deux opinions :

a) Discuter avec un éditeur ou un auteur, en Salon, même si c'est dans un but intéressé, n'est qu'un aspect du job, et en plus c'est cool de discuter avec des littéraires, donc go. (et dans ce cas j'irai désormais me balader dans les Salons). En plus, les éditeurs sont précisément des gens qui cherchent à publier, donc, c'est logique qu'on leur parle en voulant être publié. (Non ?)

b) Tout ça c'est pas beau beurk, parce que c'est considérer les gens comme des moyens ; voire, les insulter. Je veux dire, si j'étais éditeur/auteur, dans un Salon, et qu'un type vienne me dire "Fait beau aujourd'hui, oh tiens, vous aimez la Fantasy ? Quelle coïncidence j'ai justement un Ms"...




Bon allez j'arrête de m'étendre, et je pose une dernière question :
- Sait-on si les Salons sont un lieu où les petites et moyennes ME dénichent de nouveaux auteurs ? Genre, c'est admis que c'est là que ça se passe ? J'en sais tellement rien...

 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Alors autant discuter avec un auteur en salon c'est non, autant ben... les éditeurs, pourquoi pas.

Par contre faut savoir quand y aller, c'est à dire : pas quand ils sont en train de vendre. Et il faut pas y aller la bouche en coeur, mais avec un dossier clair à leur présenter pour montrer qu'on sait pourquoi on est là et ce qu'ils ont à y gagner.

Et oui, je connais des auteurs qui ont obtenu un contrat comme ça, en allant voir des éditeurs avec un dossier béton, des extraits de leur écriture à présenter, le syno du roman à proposer.

Je ne dis pas que ça marche avec tous les éditeurs, mais quand tu vas voir un éditeur je ne vois pas trop l'intérêt d'essayer de manipuler alors que leur but à eux aussi, c'est de sortir des livres (mais bon, pas n'importe quoi et pas avec n'importe qui).
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Anna Soa
   
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Anna Soa  /  Barge de Radetzky


En fait, faut se sortir de la tête que les éditeurs et les auteurs sont des gens d'une autre planète, ce sont des gens qui pour la plupart sont très accessibles et passionnés par ce qu'ils font. S'ils vont à la rencontre du public, c'est justement pour parler au public. Et comme partout, le meilleur moyen de les approcher, bah c'est de s'intéresser à eux, à ce qu'ils éditent, d'acheter leurs livres aussi et pas venir avec ses gros sabots pour donner son manuscrit. Imagine, ils sont là pour vendre leurs bouquins et toi t'arrives, t'achète rien et en plus tu veux leur "vendre" ton manuscrit, c'est hyper limite et je suis pas sûre que ça marche.

J'avais assisté à un anniversaire d'une ME chez qui j'avais acheté un livre, et c'était super intéressant de comprendre comment ils bossaient, de leur poser des questions sur ce qui fait qu'ils prennent ou non tel ou tel manuscrit. Mais je ne souhaite pas leur envoyer mon manuscrit car leur ligne éditoriale ne correspond pas du tout à ce que j'écris, et de toute façon, c'est pas parce que je les ai rencontrés une fois, que ça me donne un passe-droit pour que mon manuscrit arrive en haut de leur pile. Je pense que dans le réseautage il ne faut pas venir pour "vendre" son manuscrit, mais vraiment s'intéresser à la personne et leur travail, avoir justement un échange humain dont le but n'est pas immédiatement intéressé.
 
Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal




Citation :
Il n'y a pas de notion d'avoir fait ses preuves au préalable ou pas, jouer de ses contacts pour obtenir une place, c'est du piston, point barre. Encore une fois ce n'est pas comme si je te le reprochais, tu sembles ne pas vouloir être cataloguée en ce sens, il n'y a aucune honte à avoir (je vais me répéter mais celui qui prétendrait qu'il n'en ferait pas autant s'il le pouvait est un menteur...). Tu as fait ton trou, tu  n'as pas volé ta réussite, là n'est pas la question. Mais il faut reconnaître les choses pour ce qu'elles sont.


La question n'a jamais été de s'il existait du piston ou de la recommandation dans le milieu de l'édition : j'ai été la première à admettre que je n'ai fonctionné que par contact ces dernières années.

On pourrait continuer à jouer sur les mots en précisant qu'il ne s'agit pas d'appuyer une candidature ou de protéger un candidat, mais très honnêtement, ça serait dévier du sujet.

Qu'on appelle ça piston ou réseau, dans l'absolu, je m'en contrefiche : la réalité du terrain est la même, conçue sur un réseau professionnel. Même si il faut admettre que piston a une connotation franchement péjorative et que jamais, dans mon autre métier, une situation comparable ne serait appelée piston... c'est la nature du métier, et ce côté "beaucoup d'appelés pour peu d'élus" qui contribue à une crispation autour de ce terme.

Non, la question initiale concerne l'entrée dans le milieu. Et c'est là que je campe sur ma position : elle ne se fait par piston que dans un cas très minoritaire.

Les épreuves d'un primo-romancier n'ont rien à voir avec celles d'un écrivain publié qui essaie de faire son trou.  Et c'est le tremplin initial que je nie être lié au piston de façon significative.
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Melon Jaune
   
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Melon Jaune  /  Pippin le Bref


Bien d'accord avec Anna Soa et Kal' : discuter avec les éditeurs, les auteurs, c'est tout simplement intéressant pour comprendre comme marche le monde de l'édition (qui est quand même, pour nous auteurs débutants pas du milieu, hyper opaque à première vue).

Ranish, je ne crois pas qu'il faille absolument te positionner entre "c'est bien" ou "c'est beurk". Se renseigner, s'intéresser aux gens, c'est une belle démarche, et ce n'est pas comme si derrière tu allais les arnaquer. Mais à toi d'y mettre les formes pour ne pas apparaître comme un pur opportuniste et apporter quelque chose en contrepartie ! J'ai eu il n'y a pas longtemps une formation Pôle emploi pour encourager les gens à se servir de leur réseau, parce que même dans le monde professionnel classique, demander à un ancien client de nous recommander, ça peut gêner certains ! Et à ce propos, je trouve que dire qu'Azaby recourt au piston n'est pas très gentil. Le mot est quand même dépréciatif et sous-entend un résultat immérité, et je ne pense franchement pas que ce soit le cas. Edit : elle a répondu et clarifié ^^

Sur les salons, quelques autrices JE avaient expliqué dans leurs itinéraires éditos comment elles avaient réussi ou pas à nouer des contacts en salon (aux Imaginales par ex) mais j'ai l'impression que le réseau commence surtout à jouer à partir de la seconde parution (ou troisième, quatrième,... l'étincelle dont parle Azaby). Ce qui me parait logique, vu que ça semble archi difficile de construire un réseau littéraire avant même d'avoir sorti quoi que ce soit.

Sinon, Ranish, ta réfléxion sur éditer et se plier aux règles / ne pas éditer et rester droit dans ses bottes me fait penser à une autrice de webcomic que j'adore (Ashley Cope) qui assume très pleinement son choix d'autoéditer depuis 10 ans sa BD sur internet sans relecture édito. Selon elle, ça lui permet de pouvoir faire absolument ce qu'elle veut, sans censure. Je pense que ça dépend beaucoup du profil et des convictions de l'auteur : son choix est courageux et sa BD est incroyable, mais je pense qu'une personne moins expérimentée pourrait bénéficier d'un accompagnement et de relectures éditos pour s'améliorer. Je crois au primo-auteur repéré par le service manuscrit / un concours / un AT, mais pas au primo-auteur best-seller au bouquin impeccable et révolutionnaire sans correction ^^
 
Mika
   
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Mika  /  Effleure du mal


Je trouve ça logique d'aller discuter entre auteurs ou avec des éditeurs en salon. C'est le moment de la vente de romans, oui, mais surtout le moment de réseauter. C'est surtout pour ça qu'aller en salon est intéressant en tant qu'auteur et éditeur. D'où l'idée des rencontres avec les primo-auteurs.

Si je le compare avec un boulot classique, par exemple dans la recherche que je connais bien, les conférences sont là pour ça. Pour présenter ton travail aux autres équipes nationales et internationales, mais surtout pour mixer les chercheurs et donc les idées. Quand je choisis une conf, c'est parce que Machin sera là, que je veux lui présenter mon travail et éventuellement colaborer avec lui, souvent pas pour la conf en soi. Provoquer ces rencontres i.e. constituer ce réseau est crucial, car on ne peut pas tout faire seul. Et c'est bien plus efficace de discuter d'un projet en rigolant autour d'une bière, découvrir que tu as une personne de confiance en face, plutôt que d'échanger de vieux mails froids avec un inconnu. Je ne vois même pas pourquoi tu ne serais pas droit dans tes bottes ce faisant. C'est même tout l'inverse à mon sens. Et c'est pareil dans l'édition à mon avis.

Toutefois, je ne pense pas que le réseau fasse tout. Si ton manuscrit est bourré de fautes, tu as beau connaître tout ce beau monde, ça ne te servira à rien, comme dans un parcours classique. Dans mon exemple de la recherche, si Machin trouve mon projet pourri, c'est la vie, mais ça aura toujours été intéressant d'en parler et peut-être que le prochain projet sera le bon.
 
CalédoniaRob
   
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CalédoniaRob  /  Effleure du mal


très intéressant l’évolution de cette discussion. Je soulignerai l’intervention intéressante de qq un pardon je ne me souviens plus qui, qui disait que le fils de l’éditeur serait lu de manière plus détaillée et avec plus de sérieux qu’un inconnu.
Je pense que c’est ça le vrai problème. Les comités de lectures ne nous donnent pas à nous tous auteurs inconnus peut être cette même lecture détaillée.
Ok vous me connaissez ici, je vous soule depuis plusieurs années avec mon roman, bref.
Mais j’ai eu 50 refus silencieux de ME jusqu’à présent. Donc dans des discussions sur ce forum certains disaient que mon roman ne devait pas être suffisamment bon pour avoir un retour personnalisé.
hors aux ML 2024 mon roman a été lu à la moitié et j’ai eu de bonnes notes, 130,5 sur 150 et 121 sur 150. Et 1 des juges sur 2 était sur fan et enthousiaste de mon roman et voulait lire la suite. Donc 🤔 Comment on explique 50 refus silencieux de ME, sur un texte apparemment rempli de qualités et de promesses, et jamais aucune réponse personnalisée.
Ben si j’avais été le fils d’un éditeur ils auraient a priori lu mon roman avec détail et intérêt et en entier, et j’aurais peut être été publié. J’aurais au moins eu un retour personnalisé avec des pistes d’amélioration.
Quelqu’un l’a dit plus haut, les services de manuscrit apparemment utilisent des méthodes questionables pour fair leurs présélections rapidement, et donc a priori envoient des tonnes de primo romanciers à la trappe d’entrée.
Je me suis même demandé si le fait que j’habite en amérique du sud ne jouait pas contre moi. Ben oui, je ne peux pas faire la promo de mon roman en france dans des salons ?
Je dis juste ça pcke ici la majorité des intervenants ont l’air de comprendre avec objectivité le monde de l’édition et ses incohérences, mais une petit quantité de certains semblent encore naïfs.
Non, écrire un bon roman ne semble pas encore être suffisant. Il faut beaucoup de chance, un profil qui les intéressent peut être, qui soit bankable et trendy, et si on a des recommandations c’est encore mieux, et il faut savoir désormais se vendre.
Et je l’avais dis dans un autre post et qq un l’a dit ici, il ne suffit plus d’être auteur, il faut communiquer avec les ME en salon, faire du réseautage, savoir vendre son projet, etc etc, tout le travail que fait normalement un agent ou une ME.
Et j’ajouterai qq chose qui n’a pas encore été mentionné ici il me semble. Il faut être devenu un expert de l’écriture, du formatage littéraire, et du style, tout ça en étant primo romancier. apparemment presque aucune ME ne te donnera ta chance, tu dois déjà avoir 10 ans d’expérience alors que « tu sors à peine de la fac. »
Bien sûr il y en a tjs par ci, par là qui auront la chance de passer entre les mailles du filet de l’indifférence et qui seront publié au service du manuscrit et viendront clamer notamment sur ce forum que si c’est possible, ils l’ont fait eux. et ils croiront que c’est lié uniquement à leur persévérance et à la qualité de leur travail, sans comprendre que c’est aussi en grande parte parce que les astres se sont alignés pile à ce moment là pour eux.
Et je suis d’accordavec Azaby quand elle dit que une fois qu’on a assimilé et comprit toutes ces injustices du milieu de l’édition, qu’on peut travailler avec elles.
Je trouve d’ailleurs que la vision de ce forum a bien évolué d’ailleurs sur ce sujet, et selon moi dans le bon sens.
Les dés sont pipés, on le sait, on essaie malgré tout de rouler notre bosse.
Je trouve ça plus sain d’expliquer aux jeunes membres innocents aspirants auteurs, que ça ne se passera pas forcément comme ils l’imaginent dans leurs rêves de gloires, mais qu’il y a tout le côté « obscur » qui se mettra probablement sur leur chemin.
on est d’accord que sur ce forum il y a des gens comme chimère ou … mince d’un coup j’ai oublié son nom, qui modère les présentations, lenor qq chose, qui ont travaillés durs et qui ont intégrés des ME et qui ont un départ très positif, et tant mieux pour elles et les autres dans cette situation, mais ça ne veut pas dire pour autant que les autres aspirants auteurs sont à jeter.
C’est juste que de nos jours ce mythe de l’auteur inconnu qui écrit son roman tout seul chez lui et a tellement de talent qu’il est direct repéré par le service manuscrit de gallimard ben… Il sonne un peu faux.
En vrai un stagiaire lira les premières pages et ça ne lui semblera pas correspondre au ton de la maison d’édition et il passera direct au suivant.
Et notre fameux auteur inconnu, déprimé devant tant d’indifférence, arrêtera d’écrire et postulera chez macdo…
(quelle mélodrame 😄😄😄)

(Pardon d’avoir pensé que tu étais un troll jeune adolescent dont je ne me souviens plus du pseudo. Tu aurais dû répondre pour dire que tu n’en étais pas un.)
 
Mika
   
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Mika  /  Effleure du mal


J'ajouterais un autre truc à cette discussion :

À mon sens, il faut voir ces soumissions comme un concours très sélectif et inégalitaire.

Ce n'est pas exactement comme lorsqu'on postule à un job, car il y a mille candidats et la sélection n'est pas basée sur ton expérience (ton CV), mais sur le résultat (ton projet).

Ce n'est pas non plus comme un examen où chaque manuscrit qui est bon passera la barre. Tu peux avoir un bon roman, mais au moment d'hésiter entre deux, un autre sera pris malgré les qualités intrinsèques de ton roman.

Dans un concours, tu peux avoir une bonne note et être recalé (et je ne vais pas m'étendre ici sur le fait qu'un concours est inégalitaire de base, lié à ton milieu social et ton capital culturel, entre autres). Tu as "l'effet piston" décrit plus haut. Sans compter que dans le cas des soumissions, tu ne concours pas avec les gens de ta promo comme dans un concours lambda - par exemple, tu ne concours pas avec des primo-romanciers comme toi -, mais avec tout le monde, donc c'est pire, plus inégalitaire encore. Dans le tas de manuscrits, on trouve des écrivains appartenant à l'écurie de la maison (qui seront prioritaires, en haut de pile, normal), des écrivains confirmés (connus ou non par l'éditeur, ce qui peut jouer), d'autres recommandés par Machin et Bidule qui passeront juste après, d'autres qui ont déjà publié un ou deux livres et qui maîtrisent bien l'exercice de la lettre, du pitch et du syno et qui retiendront l'attention, des primo-romanciers plus ou moins bons maîtrisant ou non les codes pour la sélection (lettre, pitch et syno), des auteurs qui envoient leur premier jet non relu avec une lettre genre au-secours, etc. Les éditeurs qui ne savent plus où donner de la tête, noyés dans ces mille manuscrits, vont dans un premier temps évaluer le récit de leurs propres poulains, puis de ceux recommandés, puis de ceux qui ont déjà du bagage, puis évaluer les primo-romanciers (leur manuscrit en premier lieu, leur intention ensuite, mais aussi leur capacité à corriger le texte. On le voit ici, tous les primo-romanciers se plaignent des corrections. Or plus un écrivain rechigne, plus c'est du temps perdu pour l'éditeur, plus il perd donc de l'argent, et moins il sera enclin à accepter des primo-romanciers avec masse de corrections dans le texte, logique non ?).

Dans le cas où le premier jet est corrigé maintes fois, jugés bons par beaucoup de beta-lecteurs, le manuscrit est top, tu te heurtes encore au caractère subjectif de la sélection. Une autre personne aurait sélectionné ton roman, mais pas cet éditeur-ci, juste parce que ses goûts sont différents des tiens.

De plus, tu te heurtes aux effets de mode. Par exemple, les éditeurs cherchent une dystopie sur le climat, puisque tout le monde en parlent dans l'actualité, or tu te ramènes avec une critique d'une dictature, donc c'est mort pour toi même si tu traites ce sujet à la perfection (je dis nimp, ce n'est qu'un exemple hein).

Tu te heurtes aux genres recherchés. L'an dernier, c'était ouvert pour la SF, cette année pour la fantasy, donc tu ne peux qu'espérer que l'an prochain, les soumissions seront ouvertes pour ton roman de fantastique ? C'est donc mort pour toi cette année.

Tu te heurtes au catalogue, à "la ligne éditoriale" de la maison. Même si un éditeur aime ton livre, s'il ne voit pas trop où le caser chez lui, c'est plié. Le roman ne correspond pas à son catalogue, il est donc retoqué. Surtout qu'il y a des chances que l'editeur trouve dans les mille manuscrits à sa disposition, un autre roman qui lui plait tout autant et qu'il sait illico comment mettre en valeur et vendre. Donc réponse négative.

Enfin, signer pour un manuscrit, c'est aussi une rencontre entre deux personnes. Si l'entretien se passe mal, tout comme un job, c'est mort. Perso, avant que je signe avec ma maison actuelle, un autre éditeur m'avait appelé. Mais il était si paternaliste et si condescendant que je me suis dit que jamais de la vie je ne bosserais avec un bonhomme pareil et je n'avais pas donné suite à son appel. Donc l'aspect humain joue, d'un côté comme de l'autre. Un éditeur peut finalement te donner une réponse négative après avoir discuté avec toi, malgré les qualités de ton manuscrit, tout comme après n'importe quel entretien d'embauche.

Des choses injustes peuvent se greffer sur la sélection, indépendantes de ton manuscrit, comme tu le dis d'ailleurs Caledoniarob plus haut. Par exemple, si un auteur refuse de s'impliquer pour la com de son roman (aller en salons par exemple), même si ce n'est pas dans le contrat, car la maison refuse de te payer pour ce travail-ci, elle peut très bien te donner une réponse négative après l'entretien, en se disant qu'un autre auteur acceptera et qu'ils n'auront pas à ce taper ce boulot-ci (leur boulot de com accessoirement - soit dit en passant, c'est la raison de pourquoi un auteur cherche un éditeur et qu'il ne se tourne pas vers l'auto-édition, donc que les maisons laissent ce travail à l'auteur, je trouve ça choquant). De plus en plus, des auteurs qui souhaitent signer à tout prix sont prêts à accepter n'importe quoi, même à travailler gratos. Cela devient une norme dans le milieu et tous les autres auteurs doivent alors s'y plier, à l'instar du "crunch" dans le jeu vidéo, ces heures sup non payées qui rendent la vie infernale aux employés. On le voit dans les récents fils éditos ici : même dans une maison "à compte d'éditeur", on demande à l'auteur de payer de sa poche pour vendre un livre, quand bien mêmele retour en droit d'auteur va dans la poche de la maison d'édition et ne couvre même pas les frais avancés par l'auteur pour la vente en salons. En tant qu'auteur, tu serais dans ton droit de refuser, mais la maison d'édition peut alors sélectionner quelqu'un d'autre (donc là, on n'est plus en train de parler des qualités de ton manuscrit, mais de ta capacité à travailler gratuitement pour la maison d'édition - et je précise que tous les éditeurs sont différents et ont différentes demandes).

Et j'ajoute en dernier lieu que ce n'est pas l'éditeur qui écrème les manuscrits, mais un stagiaire ou une personne payée genre 10-20 euros la fiche de lecture sur ton manuscrit. Cette personne n'est pas un beta-lecteur qui essaie de comprendre l'intention de l'auteur. Elle ne va pas se dire dire que ce récit est sympa malgré les coquilles. La personne va essaier d'être pro, mais elle veut aussi aller vite, quitte à lire en diagonal, à lire le début puis le milieu, à commencer direct au milieu, car il y a beaucoup beaucoup de manuscrits dans la boîte mail. Il y a un sacré biais à lire ainsi, surtout dans le cas d'une histoire complexe avec un sous-texte ! En tant qu'écrivain, je critique beaucoup cette sélection, mais d'un autre côté, je la comprends. Dans les mêmes conditions, je ferais probablement pareil. L'employé en charge des manuscrits (qui n'est d'ailleurs souvent pas employé !) peut être poussé par le manque de temps, avec 10 manuscrits de mille pages derrière lui rien que ce mois-ci et le stress qui va avec. Peut-être qu'il est étudiant et que ces 10 euros la fiche sont importants ? Ou peut-être qu'il reçoit des emails à répétition de l'éditeur qui le stresse à lui envoyer ces damnés fiches ? Etc etc. Dans tous les cas, tu vas vite, tu ne lis pas tout le manuscrit, et tu ne lis pas comme un lecteur "normal". Donc en tant qu'auteur, t'as intérêt à ce que ton manuscrit soit lèché quoi, pour pas énerver ce stagiaire qui en a grosso la patate, puis séduire le comité derrière et enfin l'éditeur.

Voilà voilà pour mes reflexions sur cette étape de sélection. Bref, pas simple du tout, ni d'un côté (l'écrivain) ni de l'autre (l'éditeur) !
 
Sébours
   
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Sébours  /  Clochard céleste


Conclusion, pour séduire les maisons d'éditions, il faudrait avoir une note de 149 sur 150. Du fameux mythe de l'auteur inconnu - Page 10 1f60a
 
Arnina
   
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Arnina  /  Clochard céleste


Calédoniarob, je comprends tout à fait ton point de vue réaliste sur la question : oui, il ne faut pas se faire d'illusions sur le parcours semé d'embûches d'un auteur aujourd'hui.

Mais bon sang si j'avais dix ans de moins et des rêves d'écriture plein la tête ça me donnerait le cafard de lire ça. Je préfère témoigner aux plus jeunes que oui, même si ça demande aussi beaucoup de chance, c'est possible. Pour naître écrivain il me semble qu'on porte en soi une forme de fragilité originelle, celle qui nous met dans le doute permanent. Pendant longtemps (une dizaine d'années) je n'ai pas osé achever le moindre roman par peur de l'envoyer et d'essuyer l'échec qui logiquement attendait derrière la porte d'après tout ce qui se racontait. On m'avait dit "Pas la peine d'essayer, tu n'es personne, ils ne lisent pas les manuscrits venant d'une inconnue qui en plus n'a pas de réseaux sociaux, vous serez des milliers en concurrence, ne te fais aucun espoir !" Et c'est dommage de parler ainsi à des jeunes. Où est la magie ? Où est la joie ? Ces mêmes personnes ont été les premières étonnées quand j'ai reçu l'appel.

Il me semble qu'on devrait s'appliquer à soi-même la narration que l'on aime tant développer dans nos récits, celle qui fait vibrer tout le monde, petits, grands et grabataires encore : le héros qui doit se battre envers et contre tout pour obtenir ce qu'il veut malgré des chances minimes de succès. Le soir devant ton clavier d'ordinateur, tu demandes à Gontran de trouver l'épées aux mille reflets et de monter sur la Colline de la Mort Qui Fait Peur pour vaincre à lui seul l'armée ennemie, et de croire jusqu'au bout en ses chances de réussite ; et le lendemain matin, tu te lèves grognon, en te disant "Bon de toutes façon les dés sont pipés dans ce milieu, je serai jamais édité, autant aller boire un mojito en terrasse avec mes amis au lieu de gâcher mes soirées à ça." C'est presque une dissonance.

Si des jeunes et moins jeunes rêves d'être édités, qu'ils y croient à fond, qu'ils se comportent comme le héros de leur histoire, et tant pis si les désillusions font mal (étape nécessaire du développement du personnage). Partir avec l'attitude "c'est mort le jeu n'est pas juste" n'aidera personne. Au risque de passer pour des illuminés, continuons à croire. Si on ne peut plus compter sur les auteurs pour faire vivre un peu de magie dans notre monde, je ne sais pas où il en restera.
 
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J’imagine que ça dépend des types de personnalitées Arnina, moi personnellement je préfère savoir combien de dragons se trouvent sur mon chemin et de préférence où ils se cachent pour pouvoir élaborer des stratégies pour les vaincre ou pour les éviter, plutôt que de me retrouver face à face avec eux et d’être pris au dépourvu.
Et je ne pense pas que dire à un jeune auteur, il y a en réalité telle et telle difficulté sur la route, soit la même chose que de lui dire, n’essaies même pas, tu n’as aucune chance. Pour ma sensibilité à moi ça n’est pas le même message.
En fait personnellement je perçois ça un peu comme dessiner une carte d’un territoire inconnu, qui me permet de m’aventurer dans cet univers.
Mais par contre je pense que peut être certains éditeurs oui préfèreront de jeunes auteurs encore naïfs et « innocents » qui croient qu’ils ont réussi uniquement grâce à leurs mérites et qui vont utiliser cette énergie pour pondre des textes en boucles pendant les premières années.
Mais je comprends ton point de vue et ta sensibilité, c’est juste que dans mon cas personnel ça ne passe pas, j’ai l’impression qu’on me prend un peu pour un idiot en me contant des contes de fées pour enfant.
Et autre point, qq un mentionnait qu’il n’y avait pas d’intérêt pour un éditeur de laisser son service de manuscrit ouvert s’il ne voulait pas prendre de texte issu d’inconnus.
Si, c’est de la com, qui alimente le fameux mythe de l’auteur inconnu, et qui fait passer l’éditeur pour un bienveillant mécène passionné de création littéraire. Je dis ça pcke je l’ai vu sur des itws youtubes d’éditeurs où ils commençaient comme ça genre ouais, les auteurs inconnus sont les bienvenus on est super ouvert, on est attentif, on lit tout ! et l’itwever en 3 question lui a fait dire qu’elle privilégiait des auteurs maisons à des auteurs inconnus car elle avait peu de publications dans l’année et que dans le fond elle avait peut être 1 place peut être aucune tous les ans pour un auteur inconnu…
Donc en vrai laisser le service manuscrit ouvert c’est aussi de la communication pour faire croire qu’on fait partie de ceux qui tendent la main à tous.
 
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CaledoniaRob a écrit:
j’ai eu 50 refus silencieux de ME jusqu’à présent. Donc dans des discussions sur ce forum certains disaient que mon roman ne devait pas être suffisamment bon pour avoir un retour personnalisé.
hors aux ML 2024 mon roman a été lu à la moitié et j’ai eu de bonnes notes, 130,5 sur 150 et 121 sur 150. Et 1 des juges sur 2 était sur fan et enthousiaste de mon roman et voulait lire la suite. Donc 🤔 Comment on explique 50 refus silencieux de ME, sur un texte apparemment rempli de qualités et de promesses, et jamais aucune réponse personnalisée.
Ben si j’avais été le fils d’un éditeur ils auraient a priori lu mon roman avec détail et intérêt et en entier, et j’aurais peut être été publié. J’aurais au moins eu un retour personnalisé avec des pistes d’amélioration.

La raison de ce silence n'a rien à voir avec la mauvaise foi des éditeurs, un dédain, ou une hypocrisie du milieu qui laisse son service de manuscrits ouverts spécifiquement pour alimenter le mythe de l'auteur découvert par la poste (même si je connais des ME qui ne sélectionnent effectivement jamais par le service dédié…mais ces ME en question sont malgré tout ouvertes aux nouveaux auteurs).

D'une part, beaucoup d'auteurs sont en effet découverts par le service manuscrits, et rarement par le piston bête et simple.
On l'a déjà dit, les places sont chères et un bon roman ne suffit pas. Il faut aussi correspondre à la ligne éditoriale, et cette ligne éditoriale eh bien, c'est surtout un calendrier de sorties avec des prérogatives commerciales, pas seulement un thème littéraire.
S'il suffisait seulement d'écrire dans un genre précis pour intégrer telle ou telle ME, alors la publication serait presque garantie dès lors qu'on parviendrait à remplir le cahier des charges. Or, ça ne suffit pas. Il y a plein de contraintes qui expliquent pourquoi Manuscrit 1 avec un thème feel-good et un petit garçon autiste qui va changer la vie d'un vieil homme va être sélectionné par Fayard, et pas le second, pourtant tout aussi feel-good, avec une petite fille HPI mal comprise par son entourage. Des thèmes similaires, avec des stock characters à la mode, et une intention littéraire égale, mais l'un va être signé, pas l'autre. Ou alors, l'un va être signé chez Fayard, et l'autre chez Michel Lafon. Ou l'un chez Fayard, et l'autre chez Les Éditions GPasdediffuseurDémerdeToi.

D'autre part, l'absence de refus personnalisé peut s'expliquer par un manque de temps, de moyen, mais aussi d'énergie face à des aspirants auteurs qui risqueraient d'objecter, chouiner, ou simplement courir après l'éditeur avec des promesses de réécriture sans entendre que quand c'est non, c'est non.
Écrire est un hobby pour beaucoup, mais dès lors qu'on toque à la porte des éditeurs, il faut se mettre dans la tête qu'on rentre dans un milieu pro. Il faut agir en tant que tel. L'écriture n'est pas un hobby lucratif, c'est soit un hobby, soit un métier. Si c'est un hobby, alors pas besoin de contacter les éditeurs, et autant aller imprimer son roman dans son coin pour le faire circuler dans l'entourage. Les publications par chance ou accident existent mais sont loin d'être la norme. On ne publie pas pour faire plaisir à ses parents, pour montrer qu'on est capable, prendre une revanche sur la vie et sa maîtresse d'école qui s'est moqué de notre grammaire déplorable quand on avait dix ans. On ne publie pas parce que c'est dans l'ordre naturel des choses. Ça ne l'est pas. Ce n'est pas parce qu'on écrit qu'on doit être publié. Tout n'est pas publiable, loin de là.

Le monde de l'édition souffre de beaucoup de malentendus sur ce qu'est un texte publiable, ce en quoi consiste le métier d'auteur, et la façon plus globale dont fonctionne l'industrie du livre.
Il m'est d'avis qu'une bonne proportion des aspirants auteurs qui soumettent leur textes se méprennent souvent sur la réalité du milieu et ne prennent pas en compte les paramètres purement pratiques. Le texte s'insère dans tout un écosystème. Ce n'est pas sa qualité qui va dicter son destin, c'est plutôt l'état du marché en lui-même.

Ton roman est peut-être bon, mais il n'est peut-être pas à la mode. Ou plus simplement, ne s'inscrit pas dans les attente de tel ou tel éditeur. Et donc, il passe à la trappe. Beaucoup d'auteurs commencent leur carrière en publiant dans des genres très demandés avant d'évoluer vers une littérature plus générale/exigeante, une fois le lectorat acquis à leur cause.

Quant aux attentes des éditeurs, elles ne sont pas fixes et immuables. Elles changent, subissent des aléas et l'auteur n'a d'autre choix que de lancer l'hameçon jusqu'à ce que ça morde. C'est là que le service manuscrit devient utile. Il est ouvert pour une bonne raison: les éditeurs recherchent des nouvelles plumes, et des bons textes. Mais ils n'en cherchent pas dix ou quinze. Il en cherchent une ou deux. Ils ne savent pas quand, qui ou comment, et se laissent guider par l'effet de surprise.

Maintenant, comme le service doit être constamment saturé, il n'est pas surprenant de voir des éditeurs s'en remettre à des agents, des plateformes intermédiaires, des appels à textes ciblés, ou simplement se fier à des auteurs déjà expérimentés en activant le réseau. C'est injuste pour les newbies. Mais c'est plus efficace pour eux.

Bref, le milieu est injuste, mais ce n'est pas non plus une forteresse imprenable. Il faut comme dans chaque métier gravir plusieurs échelons et s'armer de patience.

Spoiler:


Dernière édition par Ahava-brumes le Jeu 1 Aoû 2024 - 14:45, édité 3 fois
 
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autant je suis d’accord avec toi sur la majorité de ton post, je ne trouve d’ailleurs pas qu’il aille du tout en opposition ni en contradiction avec les messages précédents mais qu’il semble compléter en partie des choses qui ont déjà été dites. Autant la partie sur publier pour faire plaisir à ses parents ou prendre sa revanche sur sa maîtresse d’école qui s’est moquée de sa grammaire, juste moi personnellement, j’ai du mal à comprendre comment ça s’enchaîne avec les messages précédents. 😆 Mais peut être que c’est juste moi qui ne saisit pas à quoi tu fais référence ou à qui en particulier. 😆 :rain:

edit : ah le message a été clarifié donc c’est plus clair, merci pour ces ajouts intéressants


Dernière édition par CalédoniaRob le Jeu 1 Aoû 2024 - 14:17, édité 1 fois
 
   
    
                         
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 Du fameux mythe de l'auteur inconnu

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