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| | Nombre de messages : 930 Âge : 33 Date d'inscription : 25/04/2020 | Paige_eligia / Bile au trésor Sam 2 Oct 2021 - 21:30 | |
| Texte écrit via mon tél : (j'avais oublié le challenge ça commence bien !) Costume - Citation :
Le costume pendait là, sur son cintre. Vide de celui qui l'avait porté des années durant. On aurait pu croire encore que son mari allait passer la porte d'un instant à l'autre pour s'en saisir et le revêtir avant de lui adresser le baiser matinal. Tout encore flottait de sa présence. Si elle fermait les yeux, son odeur l'enveloppait. Elle croyait même entendre ses pas sur le plancher grinçant du couloir. Mais quand elle les rouvrait il n'y avait rien. Plus rien. Que le vide qui trouait son coeur béant. Elle ne parvenait pas à s'arracher à cette vision. Ce costume. Il allait cependant falloir l'apporter à la morgue pour que René parte comme il avait vécu, toujours impeccable. Mais dès l'instant où elle le prendrait un pan de sa vie disparaîtrait dans l'oubli avec son geste. Des larmes obstruaient sa vision. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle avait commencé à pleurer. Elle les chassa d'un revers de main mais d'autres emplirent à nouveau ses yeux. Elle ne voulait pas. Non elle ne voulait pas. Ses genoux ployèrent et les vagues l'emportèrent dans son chagrin.
Tu arrives toujours à faire une chute, j'admire xD Merci de ta lecture Léa ! |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Sam 2 Oct 2021 - 21:44 | |
| Oh Paige, c’est triste Je trouve ça intéressant que tu aies choisi cette optique pour le mot costume. Ce n’est pas forcément ce qu’on attend le plus ! |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 3 Oct 2021 - 13:32 | |
| 3 octobre : Ninja - Citation :
- A chaque fois qu’elle évoquait le sujet, qu’elle osait poser la question, Nine ne recevait que colère et ressentiment.
“Nine, c’est un prénom magnifique ! disait la mère. - Oui, maman, mais Jardin, ça ne va pas avec. - Jardin, c’est le nom de notre famille, tranchait le père, le nom de mon père, du père de mon père, de père du père de mon... - Oui, papa, mais Nine, ça ne va pas avec. - Ecoute, c’est comme ça, Nine, tu ne discutes pas, et mange tes radis, s’énervait la mère.
Au collège, Nine s’évertuait à truffer ses rédactions de fautes d'orthographe, de clichés et de platitudes depuis cette fois, où, fière d’un 10 sur 10, la professeure de français avait voulu lire son travail devant la classe.
“Aujourd’hui, je vais vous lire la magnifique histoire de Nine Jardin”.
La professeure n’avait jamais pu aller plus loin que cette phrase. Alors bien sûr toute la classe s’était retrouvée punie pour avoir chanté à tue-tête d’une seule voix et sur l’air des lampions “Nine Jardin, Nain de jardin, Nine jardin, Nain de jardin”.
"Ça suffit, avait tonné la professeure, vous êtes tous collés et vous me copierez 200 fois - Je ne me moquerai plus en classe de Nain de jardin!”
Ce fut l’explosion, et Nine, de rage, déchira sa copie et s’enfuit du collège en larmes.
Après ce drame, Nine rangea ses velléités d’autrice entre les pages de son journal intime.
Jusqu’au jour où.
L'estrade avait été montée sous les marronniers de ce mois de mai fleuri. Juste avant le début du bac. Tout le lycée remplissait la cour, attentif aux discours des enseignants, de la directrice et des anciens élèves. On applaudissait. On riait. On cachait l'anxiété sous les flirts du moment. On ne se cachait plus.
Puis ce fut le tour de la professeure de français. Pour encourager les premières. Elle avait ouvert une copie du bac blanc. Une dissertation. Le texte le plus abouti qu'elle ait pu lire en trente ans de carrière, annonça-t-elle. Le silence se fit sous les grands arbres.
Alors, elle commença, avec ces quelques mots, "de l'inversion du stigmate", une copie signée Ninja.
Dernière édition par Le rosier le Dim 3 Oct 2021 - 19:08, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Dim 3 Oct 2021 - 14:50 | |
| J'ai beaucoup aimé celle-ci, Le Rosier ! Attention à la dernière phrase, il manque un petit quelque chose pour la rendre plus fluide, mais la chute est drôle et le rythme du reste du texte est bien maîtrisé. |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 3 Oct 2021 - 19:07 | |
| - leasaurusrex a écrit:
- Ah chouette, merci de ta participation Le Rosier !
Je trouve ce texte un peu moins abouti que ton premier, mais c'était une bonne idée, la nostalgie. Je pense aussi que l'une est une nouvelle alors que l'autre n'est qu'un extrait d'un ensemble de textes, qui, mis bout à bout, donnent sans doute une autre profondeur. Je pense d'ailleurs alterner ainsi, nouvelle entiere et extrait.
Dernière édition par Le rosier le Lun 4 Oct 2021 - 8:28, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 3 Oct 2021 - 19:10 | |
| Paige, ton texte m'a profondément touché, m'a profondément parlé. Les habits ont une âme, et c'est tellement difficile, au moment de la perte. Ton texte rend très bien cette douleur. |
| | Nombre de messages : 930 Âge : 33 Date d'inscription : 25/04/2020 | Paige_eligia / Bile au trésor Dim 3 Oct 2021 - 22:19 | |
| 3- Réceptacle - Citation :
Deux mains jointes. L'eau paressait entre ses paumes. Quand était elle devenue si précieuse ? Il se rappelait encore ses bains avec ses cousins, jouant sans scrupule avec ce qui manquait désormais à toute sa tribu. Ses lèvres gercées aspirerent la moindre goutte. Si encore ils avaient des bols pour éviter de laisser perdre ce liquide dans les grains secs du sable doré. Le soleil tapait fort sur sa nuque. Le temps ne leur laissait aucun répit. Sa ration n'était pas suffisante. Ils allaient tous mourir s'ils ne trouvaient pas une source ou de quoi contenir la prochaine pluie. Tous. Inlassablement il continua de fouiller parmi les poteries brisées. Les guerriers du clan ennemi savaient très bien ce qu'ils faisaient. Encore plus quand ils s'étaient pris à leurs femmes. Il entendait encore leur cris dans son oreille, comme un cauchemar jamais endormi. La rage enflammait son cœur. S'il devait survivre que ce soit pour se venger. Soudain quelque chose brilla. Un vase de verre. Un espoir.
Merci le rosier ça me touche effectivement Léa ce n'est pas attendu mais c'est la première image qui m'est venu. Très chouette cette revanche sur la vie. |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 3 Oct 2021 - 23:19 | |
| Paige. Magnifique, en si peu de mots, une foule d'images, d'événements, de violence, de souvenirs, de colère, de rage, d'impuissance, qui passent entre les espaces. |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 4 Oct 2021 - 12:07 | |
| - leasaurusrex a écrit:
- J'ai beaucoup aimé celle-ci, Le Rosier ! Attention à la dernière phrase, il manque un petit quelque chose pour la rendre plus fluide, mais la chute est drôle et le rythme du reste du texte est bien maîtrisé.
Merci Léa ! Pour la dernière phrase, je ne sais pas encore. Pour l'instant, j'ai juste ajouté les "" au titre de la dissertation. 4 octobre : Magie - Citation :
Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Rainer Maria Rilke. Au dixième jour, je reçus la visite de Victor, vous savez, mon amie l’araignée. Elle avait escaladé mon vieux canapé, mon bras, et se tenait sur mon épaule, bien immobile pour ne pas glisser.
Cela me donna une idée. Dans les contes, on embrasse bien des grenouilles !
En revanche, Victor est trop petite pour recevoir un baiser. Comment faire pour lui donner un passage vers ce monde ?
Ayant repris goût à la peinture, je me suis dit que capturer une araignée dans une toile, cela devait forcément amener quelque magie !
Avec la plus grande délicatesse possible, je la déposai sur un somptueux coussin rouge, orné de boutons d’or.
Et j’installais ma toile sur mon chevalet.
Je brossais les éléments du canapé, les accoudoirs en chêne, l’assise profonde, les broderies des coussins, quelques fanfreluches qui trainaient par ci par là.
Puis j’entrepris le portrait de Victor. Elle restait immobile, bien sage au milieu des boutons d’or. Je clignai des yeux pour prendre sa mesure.
Ce fut d’abord un frémissement léger. Comme un soupir. Je la vis s’étirer, avec douceur, patte après patte, doigt après doigt, puis ses mains fines se posèrent sur l’accoudoir, ses jambes minces s’allongèrent jusqu’à ce que ses pieds touchent le sol, ses hanches prirent forme, ses épaules frissonnèrent, sa nuque s’enhardit et enfin, son sourire, son nez mutin et ses yeux rieurs jaillirent de la toile.
Victor éclata de rire, elle avait quelque chose de Julie Andrews, dans sa période Mary Poppins.
A vrai dire, je crois bien que c’était elle !
Les rêveries du promeneur immobile (extrait) |
| | Nombre de messages : 4687 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Lun 4 Oct 2021 - 18:01 | |
| Je suis làààààà. Même si je suis tombée amoureuse de mon cahier et de mon stylo plume, voici mes quatre premiers textes puisque j'ai enfin récupéré mon ordi et une connexion ! Je suis sur la liste officielle. - 1 octobre. Crystal - Cristal:
Elle fut réveillée par un flash rouge. Dans sa petite cabine, cette simple diode se réfléchissait sur les parois sombres et illuminait comme une lampe. Le flash reprit. Lena se leva, ôta le masque de ses yeux. Malgré la veille des lumières artificielles dans le mode nuit, elle voyait son tableau de contrôle sans aucun problème entre les multiples bulles clignotantes, la signalisation de la porte ou encore les différents appareils en charge. Le jeune femme soupira en repoussant sa couette et posa ses pieds nus sur le sol tiède. Elle lança la procédure de contrôle en arrière-plan, puis activa les différents rapports. Le résultat d'analyse tomba rapidement : un des cristaux du sondeur des vents électriques avait grillé. Lena pesta. Les cristaux s'usaient de plus en plus vite. Elle se fit couler un café en parcourant les fiches qui sortaient sur les écrans. Il restait quelques heures à tuer avant le lever du jour. La jeune femme en profita pour s'étirer un peu, ranger sa couchette qui disparut dans le mur et envoyer son premier rapport météo. Elle allait sortir en pleine tempête de sable, alors elle s'octroya une deuxième vérification de sa combinaison. En ouvrant le sas, elle soupira à nouveau, et la visière de son scaphandre se couvrit de buée sans que l'impact sur sa visibilité ne soit réellement flagrant. Le sable gris tourbillonnait devant elle et malgré la double porte hermétique de son module elle en retrouverait dans les coins durant des jours. Lena se laissa guider par son GPS jusqu'à la mine. Ce n'était qu'un tunnel de taille modeste, qui n'avait été qu'exploré. Les filons n'avaient jamais été jugés dignes d'une extraction industrielle, et donc aucune installation n'avait eu lieu sur la lune. Il ne restait que l'avant-poste et la mine pour son fonctionnement, mais il s'agissait surtout d'utiliser une cabine déjà sur place. Le couloir luisait faiblement. Il était taillé grossièrement et Lena devait parfois baisser la tête pour éviter un éperon rocheux. Elle ignora les filons dorés, les oranges et les violets du premier niveau et s'enfonça plus loin à la recherche d'un éclat vert. Lorsque ces veines superficielles seraient épuisées, la planète entière serait abandonnée. Lena trouva enfin ce qu'elle cherchait, mais grimaça devant les impuretés visibles à l'œil nu. Le cristal ne durerait pas longtemps. Son temps était compté. Les lignes rouges pour le cristal de communication et les bleues pour le traitement de l'eau n'étaient pas en meilleur état.
- 2 octobre. Suit - Costume:
Cela faisait des heures qu'il fixait le costume. Celui-ci était bien emballé dans sa housse transparente, fraîchement revenu du pressing, bien lisse sur son cintre. Il aurait été en retard s'il n'avait pas été éveillé depuis des heures. Il avait remarqué que l'orangé de sa chambre était passé au gris, puis blanc, avant que les couleurs de la pièces, familières, ne retrouvent leur teinte. Le costume, lui, était resté noir. Puis son réveil avait sonné. Il n'avait pas plus bougé. Il n'arrivait pas à s'y résoudre. Se lever, s'habiller, manger, c'était la vie normale. Ça ne correspondait pas. C'était trop trivial. Il fallut attendre longtemps que quelqu'un ne le dérange. Sa fille toqua. Il savait que c'était elle, à sa manière de le faire, son souffle court de toujours monter les escaliers en courant sans raison, son habitude d'attendre longtemps en retenant son souffle ensuite. Durant un long moment, elle n'osa pas rentrer dans la chambre parentale, mais le temps devait presser. Il ne tourna pas la tête lorsque la porte s'ouvrit.
"Tu n'es pas encore habillé."
Elle soupira et regarda dans la même direction.
"C'est ce costume, Papa ? Tu en veux un autre ?"
Il s'était habitué depuis longtemps à ce qu'elle prenne cette voix si patiente avec lui.
"Attends."
Elle décrocha le costume de la porte de la penderie, l'allongea délicatement sur le lit à côté de lui puis dénicha une boîte dans l'étagère du haut.
"Ton costume de mariage ?"
Elle parvint à lui faire tourner la tête. Encouragée, elle ouvrit le carton et ne put retenir un gloussement.
"Non mais c'est quoi ce col ? Et ces revers de manches ?"
Elle lui tira un sourire.
"J'étais à la pointe de la mode, tu n'imagine pas ! — Non, je n'imagine pas."
Ils laissèrent passer un instant.
"L'autre est mieux quand même, non ?"
Il hocha la tête et elle referma la boîte.
"Mais c'est celui que je portais pour le baptême de ta fille... dit-il doucement. — Je sais."
Elle rangea à nouveau le costume ancien.
"On t'attend en bas."
Elle sortit, et il commença à déboutonner son haut de pyjama. De toutes manières, rien ne conviendrait jamais pour l'enterrement de sa femme.
- 3 octobre. Vessel - Vaisseau:
La chaleur. L'humidité. L'obscurité. La sueur. Le roulis. Les craquements. L'effort. Les courbatures. Les cloques. La fatigue. Le bruit. Les ordres. Les tempêtes. La peur. L'ivresse. Les ronflements. Les vêtements mouillés. Les engueulades. Les réprimandes. Le sel. Les brûlures. Les gerçures. Les ongles cassés. *** Les étoiles. Le vent. L'iode. Les dauphins. L'inconnu. L'horizon. Le claquement des voiles. Le lever du soleil. Les cris des mouettes. Un souffle de baleine. Le bois poli sous ses doigts. Son cœur qui bat.
- 4 octobre. Knot - Nœud:
Un fil pour l'amour. Un fil pour l'amitié. Un nœud pour tout ce qu'il y a entre les deux. Un fil pour le passé. Un fil pour le futur. Un nœud pour les "Je te l'avais bien dit". Un nœud pour les amitiés futures. Un nœud pour les amours passées. Un fil pour la chance. Un fil pour les efforts. Un nœud pour toutes les victoires. Un nœud pour les rencontres. Un nœud pour les accomplissements. Un nœud pour les combats futurs. Et un nœud. Encore un nœud. Et encore. Ce ne sont que des routes qui se croisent.
Voilà !
Dernière édition par Volte le Lun 4 Oct 2021 - 18:51, édité 1 fois
Mes écrits Mes nouvelles et les commentaires Le reste Revue de presse : des articles Web sur le monde littéraire Concours d'antinouvelles n°15 : participez jusqu'au 14 décembre ! |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 4 Oct 2021 - 18:50 | |
| - Volte a écrit:
- Je suis làààààà.
Super ! 4 textes très différents qui nous emportent chacun dans un tourbillon d'émotions. Une petite préférence personnelle pour le Costume, pour sa sensibilité toute en finesse. |
| | Nombre de messages : 4687 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Lun 4 Oct 2021 - 18:54 | |
| Le Rosier : j'aime beaucoup ton deuxième texte, moi, que je préfère au premier. Il est plus léger, moins superficiel. Nine Jardin pour Ninja, c'est osé haha, je ne sais pas où tu es allé chercher ça ! JE suis un peu perdue dur le dernier, je suppose que tu veux surtout suggérer mais c'est un peu flou.
Paige : On est parties un peu sur le même angle pour Suit du coup, mais à l'inverse ! Ton Cristal m'a fait rire, et Réceptacle cache toute une histoire qu'on devine aisément, mais tu as voulu mettre deux intrigues dedans et ça fait beaucoup pour cette longueur je trouve.
Merci Rosier !
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| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 4 Oct 2021 - 19:24 | |
| - Volte a écrit:
- Nine Jardin pour Ninja, c'est osé haha, je ne sais pas où tu es allé chercher ça !
Haha moi non plus, à vrai dire. Je séchais sur Ninja. Puis Nine Jardin m'est apparue. Parfois l'imagination prend des détours vraiment innatendus. Pour mon billet du jour, oui, je comprends. J'alterne entre extraits et nouvelles. Les Rêveries, je les avais écrite entre mars et mai 2020. L'histoire d'un gars confiné qui s'ennuie ferme sur son vieux canapé et s'évade jour après jour grâce à son imagination poétique et la peinture. La victoire de l'inspiration artistique... |
| | Nombre de messages : 858 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Mar 5 Oct 2021 - 11:08 | |
| 5 octobre : Montagne - Citation :
- Après la mort de mon père, il avait fallu vider sa maison, de la cave au grenier.
De ce grenier dans lequel je n'avais plus pénétré depuis plus de trente ans.
Des armoires, des archives, des malles, des sacs de vêtements, des piles de livres grignotés par les souris.
On était en juillet, et le soleil, pourtant, ne daignait guère s'aventurer dans cet inventaire usé et poussiéreux.
J'avançais dans la pénombre, quelque peu découragé. Qu'allais-je faire de tout ceci ?
Contre un mur, j'aperçus une vieille commode, aux pieds ouvragés de fleurs. J'essayais d'en ouvrir le premier tiroir, sans y parvenir. Le second résista de la même manière. Enfin, le troisième céda. Il contenait un petit coffre en bois marqueté, d'une assez jolie facture.
Je le pris avec moi, et descendis dans le jardin, pour y prendre un peu d'air, après cette heure passée dans la poussière.
Le bleu vif du ciel me fit cligner des yeux, les oiseaux de l'été chantaient à tue-tête et les fleurs plantées par mon père embaumaient.
Je m'assis dans l'herbe et je plaçai le coffre entre mes jambes. Il s'ouvrit sans difficulté. Il était vide, hormis une boule à neige, qui contenait une montagne miniature, ornée de quelques chalets.
Je le tenais dans mes mains, au niveau de mes yeux, laissant le soleil de l'été filtrer à travers le dôme de verre.
Une boule à neige ! Me répétais-je à moi-même. Pourquoi mon père avait-il enfermé ce souvenir désuet dans un si joli coffre ?
Je regardais cette montagne. Les Alpes, sans doute. Chamonix ? La Suisse, plutôt, pensais-je. La Jungfrau ! Oui, c'est cela, la Jungfrau, vue d'Interlaken, la montagne qui rosit, aux dernières lueurs du crépuscule. Je me souvenais que mon père m'avait parlé de cet endroit
Mais pourquoi la cacher dans un coffre?
D'un geste machinal, je la secouais.
Les flocons blancs envahirent l'intérieur de la boule de verre et couvrirent les flancs de la montagne, l'herbe du jardin, le toit de la maison de mon père. Même le ciel, au dessus de moi, devint blanc et épais. Les oiseaux de l'été se turent. Je frissonnai.
Dernière édition par Le rosier le Mar 5 Oct 2021 - 19:14, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1977 Âge : 41 Pensée du jour : La beauté sauvera le monde. La simplicité sauvera le cœur. La joie sauvera le reste.. Date d'inscription : 12/06/2021 | Liréo / Journal du posteur Mar 5 Oct 2021 - 11:49 | |
| Coucou Le Rosier j'aime bien ton texte d'aujourd'hui sur le thème montagne. J'aime l'atmosphère, le coté mystérieux aussi. C'est agréable à lire. Juste le début m'accroche un peu. Ce passage me semble un peu bizarrement arrangé comme s'il manquait des mots pour relier les trois phrases entre elles: - Citation :
- Après la mort de mon père, il avait fallu vider sa maison, de la cave au grenier.
De ce grenier dans lequel je n'avais plus pénétré depuis plus de trente ans. Des armoires, des archives, des malles, des sacs de vêtements, des piles de livres grignotés par les souris.
Mais peut-être que cela ne dérangera que moi... |
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