Cyranosaure a écrit:

Séléné.C a écrit:

Ma foi... j'ai oublié d'acheter une carte IGN et la route de l'existence manque un peu de panneaux indicateurs !

Complétement d'accord.

il ne nous reste qu'à nous choisir une vocation exploratrice !

Pasiphae a écrit:

Et je ne suis pas sûre que passer du temps sur internet fasse de nous des "no life" : sur internet, depuis l'adolescence, j'ai rencontré des ami·es, échangé avec ces ami·es ; j'ai appris beaucoup de choses intéressantes – grâce à des podcasts, des films, des articles de blog ; j'ai créé (sur ce forum). Passer du temps sur internet fait partie de ma vie, et c'est une belle partie !
Et toi, que penses-tu de ces questions ?

Coucou Pasiphae,
Je suis d’accord avec toi, la vie sur internet est très importante, surtout à notre génération.
Ce que j'appelle une no life, c'est quand toute ta vie se résume à ton écran, quand tu remplaces le réel par le virtuel.

houle a écrit:

on ne choisit pas d'exister. ça me parait étrange de vouloir vivre quelque chose de signifiant, si cette chose est contrainte. donner du sens ? j'aime pas ce mot. à mes yeux c'est plutôt une idée d'entraide et de contribution, pas de réalisation personnelle.

C'est ton point de vue et il est assez original. Chacun voit les choses différemment. Pour toi, l'existence est plutôt une idée d'entraide, de collaboration. Ça ne te gêne pas de ne pas laisser une trace à toi, sur Terre.

Séléné.C a écrit:

Ma foi... j'ai oublié d'acheter une carte IGN et la route de l'existence manque un peu de panneaux indicateurs !

Cyranosaure a écrit:

Ce que j'appelle une no life, c'est quand toute ta vie se résume à ton écran, quand tu remplaces le réel par le virtuel.

J'ai passé de longues années à m'ensevelir sous des ennuis de santé de plus en plus lourds, qui m'empêchaient de plus en plus de sortir, puis m'obligeaient à rester allongée.
Sans internet, je me serais simplement enfermée dans les livres, le dessin et l'écriture et me serais totalement auto-confinée.
Mon moral y aurait-il résisté ? C'est dur à dire... mais je crains fort que non.
Grâce à internet, j'ai rencontré des gens, discuté, parfois aidé... et survécu mentalement.
Puis j'ai été mieux et pu à nouveau marcher, bouger... sortir !
Mais ce n'est pas une habitude facile à reprendre, et je me suis rendue compte que j'étais devenue une internaute quasiment à 100%.
Une no-life, donc, selon ton critère.
Depuis un an et demie, je marche avec une canne mais j'essayais encore de perdre le pli de rester chez moi, l'an dernier, quand on nous a confinés (à présent, c'est très compromis).

Après tous ces mois à demi cloitrés, je comprends bien le sens de ta réponse, Séléné.

Mais si les circonstances de la vie font que, parfois, on n'a pas le choix, ce n'est pas le cas de tout le monde, tout le temps.
Certaines personnes ne vivent plus que par écrans interposés et se coupent de leur vie sociale et familiale, pour des jeux, des amis virtuels, des réseaux sociaux. Ils négligent leurs amis, leur famille.
D'autres se réfugient derrière les écrans pour mieux se cacher, parce qu'ils n'aiment pas ce qu'ils sont. Je crois que c'est en pensant à ces gens que Cyranosaure parlait de "no life"

Pour répondre à la question du début, le sens de ma vie, justement, ce sont les Autres.
J'ai vécu pendant des années caché dans mon terrier, présent dans la vraie vie mais sous une combinaison de protection.
Tout ce qui me touchait, je le gardais en moi.

Et un jour, qu'importe les raisons, tout a changé.
Je me suis laissé aller à partager de vraies émotions.
Je me suis laissé aller à aider et être aidé.
L'écriture partagée, le théâtre, les longues discussions où on s'ouvre, l'aide au devoir ou parfois un simple sourire échangé avec un inconnu...
M'enrichir des Autres, voilà le sens que j'ai donné à ma vie.

Comme un livre ne prend pleinement sens que s'il est lu, un être humain ne s'accomplit que par l'échange.
Et peu importe au final que ce soit ou non par écran interposé.

Mais quand même, le regard illuminé d'un gamin, c'est vachement bien !

Ma vie n'a aucun sens, je m'occupe en attendant la mort.
j

jihel a écrit:

Après tous ces mois à demi cloitrés, je comprends bien le sens de ta réponse, Séléné.
Mais si les circonstances de la vie font que, parfois, on n'a pas le choix, ce n'est pas le cas de tout le monde, tout le temps.
Certaines personnes ne vivent plus que par écrans interposés et se coupent de leur vie sociale et familiale, pour des jeux, des amis virtuels, des réseaux sociaux. Ils négligent leurs amis, leur famille.
D'autres se réfugient derrière les écrans pour mieux se cacher, parce qu'ils n'aiment pas ce qu'ils sont. Je crois que c'est en pensant à ces gens que Cyranosaure parlait de "no life"

C'est effectivement ce que je voulais dire.

jdoo a écrit:

Ma vie n'a aucun sens, je m'occupe en attendant la mort.
j

Ah OK, au moins ça a la qualité d’être franc, concis et cru.
Je pense que personne ne s’attendait à autant d’honnêteté.
Mais tu n'es pas le seul. Beaucoup de personnes se voilent juste la face, moi le premier.

Cyranosaure a écrit:

Quel est le sens de votre vie ?

Le jour où je trouve la réponse à cette question, je pense que ça voudra dire que tout va pour le mieux.

Cyranosaure a écrit:

Votre vie est elle une no life (que sur les réseaux).
Ou a-t-elle un sens, qui vous pousse à vous lever le matin et à donner le meilleur de vous-même..

Ma vie actuelle ressemble plus à ce que tu appelles no life : je ne trouve du sens et de la joie que dans les jeux, les histoires, la fiction, les films et séries, la musique, l’art, mais absolument pas dans la vie « réelle », « matérielle », dehors avec les gens hors fiction et sans sauvegarde (ni temps de chargement).
Mais c’est moins parce que je n’aime pas ce que je suis que parce que je n’arrive plus du tout à relationner avec qui que ce soit.
Je ne me cache pas derrière les écrans, je n’en ai même pas le luxe. Je suis obligée, tous les jours, de sortir, d’aller au boulot, de faire mes courses, de répondre au téléphone, de faire semblant… À la limite, je préférerais être réellement dispensée de la vie hors écrans/fiction, parce que si la vie « réelle » c’est ça, ben quelle arnaque (cet avis est d’une totale subjectivité)…
Si seulement je pouvais effectivement remplacer le réel par le virtuel ! Mais pour avoir le virtuel, il faut sortir le porte-monnaie, et pour le sortir, il faut aller dans la vie réelle chercher des pépettes…
Mais en dehors de ces obligations matérielles, oui, ma vie affective est limitée au « virtuel » (et encore, uniquement avec des personnages, des IA, des mots et des dessins, je ne relationne pas non plus très bien avec des vrais humains même par écran interposé), et pas du tout par choix, mais bien par contrainte.
Tu me diras, ça pourrait être ça le sens de ma vie (et dissoudre la frontière arbitraire entre réel et virtuel) : la fiction. Ah ! AH ! Aaaah ! Oui mais non, parce que dans cette société, artiste n’est pas un métier. Pourquoi dans cette société, c’est interdit de faire tourner sa vie autour de la fiction et de l’art ? Pourquoi ne doit-on se préoccuper que de choses matérielles ?

En tous cas, je n’ai pas de sens à ma vie qui me pousse à me lever le matin et donner le meilleur de moi-même. Les seules choses qui me conduisent à faire ça : la peur de ce qui arrive si je ne me lève pas (on va m’engueuler, mal me voir, il va m’arriver des misères, quelqu’un va de toute façon me tirer de force du lit…), l’habitude et l’impossibilité de faire autrement, l’espoir que tout ça finisse par avoir un sens, le besoin de ne pas bâcler ce que je fais. Mais pas un sens à ma vie, non.

J’ai vraiment l’impression que la vie n’a de sens que dans de bonnes relations avec d’autres humains (pas dans le sens où je pense que c’est bien, mais dans le sens où de ce que je vois, ça semble obligé même si j’aimerais que ce soit pas le cas). Est-ce que je me trompe ?

Citation :

Ma vie n'a aucun sens, je m'occupe en attendant la mort.

Mais pourquoi attendre alors ? Telle est la question...

Par simple réflexe. Voila qui ne devrait pas être difficile à comprendre pour un fataliste forcené.

Nuage-Rouge a écrit:

Citation :

Ma vie n'a aucun sens, je m'occupe en attendant la mort.

Mais pourquoi attendre alors ? Telle est la question...

Parce que ceux qui se sont approchés d'elle savent que la fuir est la seule option... (tant que le poids de la vie n'est pas trop lourd). Quitte à se contenter d'attendre. Le temps passe vite de toute façon...

Quant au sens de la vie... Je ne dirais pas qu'elle a un sens, ou plutôt si, de la naissance à la mort justement, c'est le sens des aiguilles de la montre de la vie... et tant qu'on parcourt l'horloge, autant essayer d'apprécier le décor, et profiter des jolis et parfois brefs moments qu'elle nous offre...
Ainsi il faut apprécier la vie, et la partager avec d'autres humains... tant qu'elle est là.
Profitez tant qu'il en est temps ! cela passe bien trop vite... et c'est bien la seule raison qu'il nous faut pour nous lever le matin... et le seul sens de la vie. En profiter tant que l'horloge du temps ne s'est pas arrêtée.

Je crois pas me poser la question littéralement, ou alors rarement, ça dépend de mon état d'esprit
Quand je suis en PLS ou(trèèès) fatiguée ou les deux c'est de penser qu'une fois arrivée au bout des épreuves il y aura le super jackpot alors il faut tenir bon. (comme je n'ai aucun début d'idée de la teneur de ce jackpot ça me parait hyper foireux comme plan, mais ça me réconforte quand même dans ce genre moment tragique)
Les autres jours, juste de profiter de toutes les petites choses qui peuvent me rendre heureuse, d'en trouver de nouvelles, je serais au summum quand mes journées ne seront plus qu'une collection de ces petites choses qui rendent heureux, au final c'est sûrement juste une question de perception.
En vrai  la vie n'a pas de sens, c'est juste un mouvement parmi d'autres.

edit : un peu comme Cosmos, tiens, entre temps que j'essayais d'écrire 3 lignes en 20 minutes.

Avant de se poser la question de savoir si la vie à un sens, il faudrait commencer par définir ce que veut dire “avoir un sens”.

Là, comme ça, d’emblée, je ne comprends pas trop la question.

Car quoi ? Nous ne sommes en fait qu’une espèce de mammifère parmi des millions d’autres. Même si l’être humain est le seul animal à penser qu’il n’en est pas un. C’est très prétentieux.

Pourquoi notre vie devrait-elle “avoir un sens” plus que celle d’un cancrelat ou d’une carpe ? Si on pense que notre vie doit avoir un sens, alors, il faudrait également en trouver un pour toutes les autres formes de vie sur notre planète.

En quoi sommes-nous différents des autres espèces vivantes ?

Pour moi, la réponse à ta question est que notre vie n’a pas plus ni moins de sens que celle de toutes les espèces vivantes.

Concrètement : aucun.

Les formes de vie qui existent et que nous connaissons ne sont que le fruit d’un hasard. Le même hasard qui fait que, certainement, la vie foisonne dans l’univers. Sous une forme ou sous une autre.

Ici, sur cette planète en particulier, nous ne sommes apparus que très, très tard. Si on représentait le temps qui s’est écoulé depuis la création de la planète jusqu’à nos jours par une pile de feuilles de papier de la hauteur de la tour Eiffel, l’apparition de l’espèce humaine serait représentée par l’épaisseur de seulement la dernière feuille au-dessus de la pile.

Or, depuis que cette espèce a pris conscience d’elle-même, elle s’est extraite des lois de l’évolution et de la sélection naturelle, et, donc, a signé le début de sa disparition. Ceci, confronté aux dérèglements que nous avons provoqués dans le cycle de la nature autour de nous, par nos activités, sans réfléchir aux conséquences de nos actes, fera que notre disparition s’accélère irrémédiablement de jour en jour.

En fin de compte, nous n’aurons existé que même pas le temps d’un battement de cils.

Alors, non, il n’y a aucune chance que tout ceci “ait un sens”.

Ce qui ne signifie pas pour autant que nous devions y mettre fin avant la fin naturelle. Ça n’est pas parce que nous ne trouvons aucun sens à quelque chose que cette chose n’a pas le droit d’exister.

Maintenant, on a aussi le droit d’être dans le déni et trouver psychologiquement que c’est rassurant, confortable, etc. de se dire que nous sommes plus importants que toutes les autres formes de vie, et d’y trouver un sens.

Pourquoi pas ?

En toute optimiste estime, Philippe.

@Profsamedi Je suis d'accord avec cette idée que l'homme a une vision autocentrée et qu'il oublie trop souvent qu'il est lui aussi un animal, un être vivant qui interagit avec son environnement comme tous les autres. Mais si il y a un sens à trouver à la vie, il ne doit donc pas exclure toutes les formes de vie, ce serait prétentieux de croire que nous seuls avons une raison de vivre (ou pas), alors qu'on participe à détruire le vivant sur terre. Les êtres vivants existent par nécessité, ils s'adaptent, se reproduisent, pour perpétuer la vie, c'est un cycle qui quand l'homme n'intervient pas est assez stable, et pérenne. Pour moi le sens de la vie est là : permettre à la vie de continuer.

Urkeuse a écrit:

@Profsamedi Je suis d'accord avec cette idée que l'homme a une vision autocentrée et qu'il oublie trop souvent qu'il est lui aussi un animal, un être vivant qui interagit avec son environnement comme tous les autres. Mais si il y a un sens à trouver à la vie, il ne doit donc pas exclure toutes les formes de vie, ce serait prétentieux de croire que nous seuls avons une raison de vivre (ou pas), alors qu'on participe à détruire le vivant sur terre. Les êtres vivants existent par nécessité, ils s'adaptent, se reproduisent, pour perpétuer la vie, c'est un cycle qui quand l'homme n'intervient pas est assez stable, et pérenne. Pour moi le sens de la vie est là : permettre à la vie de continuer.

Je ne peux qu'être d'accord avec ça.
Mais : est-ce que c'est "un sens" ou seulement une "utilité" ?
C'est pour ça que je posais la question de définir ce qu'est "un sens à la vie".

Urkeuse a écrit:

.../...Pour moi le sens de la vie est là : permettre à la vie de continuer.

Justement. C'est là tout le problème, dans la mesure où l'existence de l'espèce humaine, par ses actions irréfléchies, met en péril la pérennité  de toutes les autres formes de vie, y compris la sienne propre.

Il est clair que pour que "la vie" continue, il faut que disparaisse l'espèce qui menace toutes les autres.
Sachant qu'il est beaucoup trop tard pour faire quoi que ce soit qui inverserait la tendance.

La machine est enclenchée et rien ne pourra plus l'arrêter. Freiner cette avance vers l'anéantissement ne fait qu'en retarder l'échéance.

Ce que sachant, le "sens" de notre vie est donc clair ! Tu l'as dit.

Mais je ne sais toujours pas ce que veut dire "avoir un sens" en parlant de la vie d'un individu de l'espèce humaine en particulier. (clin d’œil).