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Dernière édition par Jasmin le Dim 3 Avr 2022 - 18:38, édité 2 fois
 
Tengaar
   
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   Pensée du jour  :  CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même
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Tengaar  /  (de Dunkerque)


J'ai lu un article récemment sur une nouvelle "philosophie" dont j'ai oublié le nom qui consiste à penser très fort et à focaliser toute son attention tous les jours pendant 15 min sur l'objet de son désir. Cette croyance veut que si tu mobilises tes pensées sur un objet, tu va influencer la "force de l'univers" et qu'elle se mettra en branle pour t'offrir ce à quoi tu penses.

Au-delà de cela, il est certain que :
- si tu ne fais rien, tu n'auras jamais rien (le fameux 100% des gagnants ont tenté leur chance) et que si tu veux devenir un auteur à succès, il te faut commencer par écrire un livre
- il y a le biais du survivant : on ne voit que l'exemple des gens qui ont réussi et ce sont eux qui te donnent des conseils. Du coup, certes en suivant ces conseils, tu as plus de chances de réussir qu'en ne les suivant pas (par exemple en améliorant son style, son orthographe et sa structure narrative, tu as plus de chance de produire un bestseller) mais ce n'est pas parce que tu mettras tout en œuvre au maximum de tes capacités que tu finiras par avoir ce que tu veux (ne serait-ce que parce que toutes les personnes au monde qui écrivent ne peuvent pas produire de bestseller).
Et ces "échecs" là ne sont jamais mentionnés parce que personne ne veut être encouragé par qqn qui n'a pas réussi.
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Paulemile
   
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Paulemile  /  Journal du posteur


Je pense que cet adage a ses limites.
Par exemple : "Tu veux faire du tourisme sur Neptune quand tu seras grand ? Bah si tu veux, tu peux !"

Plus sérieusement, pour moi, il peut aussi bien servir à culpabiliser qu'à motiver, tout dépend du contexte de son utilisation.
On peut l'utiliser sur un ton encourageant, pour donner confiance à quelqu'un.
Mais ça peut être aussi constructif que de s'entendre dire "Si t'as su le casser tout seul, bah tu vas savoir le réparer tout seul."

Bon en fait, plus j'y pense, plus je trouve cette phrase nullissime :mrgreen:
Effectivement, le rapprochement avec Macron qui réprimande les français comme de petits garnements est bien vu. D'ailleurs, j'ai du mal à voir un autre usage à cette prhrase qu'une infantilisation inutile.
J'ai en tête un parent qui dispute son enfant, le doigt tendu et les sourcils froncés.

Voilà, je n'ai sûrement pas fait avancer le débat d'un iota, j'ai écrit ça entre deux réunions au taf scratch
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Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Tengaar, c'est la Loi de l'Attraction : https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_l%27attraction_(Nouvelle_Pens%C3%A9e)

Grosso modo, mon avis rejoint celui de Tengaar : un fond de vérité dans cette maxime... mais elle est entourée de gros biais. Et elle est très culpabilisante, parce qu'elle dit aussi que si tu ne réussis pas, c'est que tu ne t'en es pas donné les moyens.
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Sklaërenn
   
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Sklaërenn  /  Roland curieux


Je rejoins l'avis de Tengaar et Flora et en même temps si ça ne fonctionne pas, perso je me dis juste que ça ne devait pas se passer. Pas forcément que je ne me suis pas donné suffisamment les moyens. Parfois, ce n'est juste pas le moment tout simplement.
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( Le texte qui va suivre peut paraître stupide, caricatural,  incompréhensible, mais l'auteur vous prie de croire qu'il est dénué de volonté de crispé qui que ce soit et qu'il ne reflète que son ressenti personnel intrinsèque de dedans lui même,de sa sensibilité diront certains,  de son aigreur diront d'autres. )

Ces phrases sont typiques de la sphère manageriale et développement personnel, ça a l'apparence de prôner l'estime et  la confiance en soi, mais ça encourage la compétition et cause la culpabilisation.
En tout cas,  c'est comme ça que je le ressens. J'ai rien pour l'affirmer,  mais sur une intime conviction, je parie un caleçon propre que ça a un lien avec le  libéralisme.

Si le personnel soignant est héroïque et que les mères sont des surhumaines, alors pas besoin de les payer plus cher ou de mieux les considérer, l'altruisme et leur capacité hors normes devraient leur suffire.
Bah non, les infirmiers ne sont pas des héros, ils peuvent avoir des comportements héroïque,  mais ce sont avant tout des travailleuses,  des professionnels,  qui devraient toucher un salaire correct ( à définir bien sûr, une infirmière ça gagne moins qu'un CRS quand même ), exercer leur métier dans des conditions décentes et pouvoir poser leur congé normalement.



Faire reposer sur des ressources individuelles la gestion du marasme social, quel statu quo cela arrange-t-il, qui cela dédouane-t-il ? 🤭
>>>> Bonne question et bonne tournure, ça arrange une bande de fumier qui en plus de détruire notre pays ce permettent de nous faire la leçon.
Ça ressemble un peu, un peu, à la pression écologique, on culpabilise les gens, sur des petits gestes,  des broutilles,  mais on laisse les industries faire de la merde.

Mais en plus je suis même pas sûr que tout ça c'est par vice ou idéologie,  c'est par manque de courage et de vision politique.

Ça dédouane les politiques qui n'assument pas leurs responsabilités à cause d'un système économique et d'une consanguinité social qui les empêchent d'agir et de penser le problème. ( opinion dénuée de toute source )


Pour moi la bonne phrase c'est : Quand on peut, on peut.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Deux petites idées qui me viennent en tête :

- même depuis l'intérieur du mythe méritocratique, l'économie capitaliste fait grincer la machine. Par exemple, d'un point de vue méritocratique, je suis plus "méritante" que mon frère : meilleure élève, ayant suivi dans son domaine un cursus d'excellence, ayant accédé à un métier hautement qualifié, je perçois un salaire très largement inférieur au sien – sans perspective d'évolution salariale / de carrière, contrairement à lui. Mais l'économie capitaliste ne vient pas "récompenser" le mérite des individu·es, bien au contraire.

- et de l'extérieur, évidemment, un tel mythe se construit sur le postulat de départ que tout individu part du même point de départ, postulat largement débunké par les sciences sociales : nous partons de points très hétérogènes (classe/race/genre/degré de conformisme à la validité/orientation sexuelle etc), et nos parcours de vie nous confrontent à plus ou moins de difficultés / facilités (est-ce que tu dois composer avec des traumas, des anxiétés, des enfants, des catastrophes naturelles, une apparence physique non-conforme etc)

Après, j'ai lu quelque part, sur twitter il me semble, quelque chose qui me semble assez juste : même si l'on sait que collectivement, le mythe méritocratique est faux, on peut l'appliquer parfois au niveau individuel (il serait un "mythe utile", sauf si bien sûr on l'incorpore au point où nos "échecs" nous semblent relever de notre seul manque de volonté) car effectivement, l'effort et la tentative, depuis un même point, seront plus productifs que le fatalisme (dire "je suis conditionné par ceci et cela, donc de toute façon j'échouerai si je tente de faire telle et telle chose"). Mais l'équilibre est délicat, j'imagine ; il faut trouver le juste point entre la non-culpabilisation et le petit coup de boost.

Les meilleures et plus claires ressources que j'aie trouvées pour déconstruire le mythe méritocratique, en tout cas dans la sphère scolaire, sont cette série de trois vidéos de la youtubeuse Darah :

Spoiler:

edit : il me semble que je loupe une des questions importantes que tu poses, Jasmin. Qui est servi ce par ce mythe ? je crois que Darah donne aussi des pistes intéressantes de réponses. Il me semble que les dominant·es sont largement servi·es par ce mythe, lorsqu'iels réussissent à l'inculquer aux dominé·es : si l'on est dominé·e parce qu'on est individuellement coupable de notre domination, aucune raison de se révolter ! et cela permet aussi aux dominant·es d'avoir bonne conscience face aux inégalités : certes, elles existent, mais elles sont le résultat de mérites personnels, pas d'une structure injuste. Ce sont des discours que j'entends beaucoup de la bouche de certains membres de ma famille ! iels sont persuadé·es de "mériter" leurs salaires, et qu'une personne qui gagne trois fois moins et vit dans des conditions beaucoup moins confortables que les leurs, c'est d'abord parce qu'elle n'a pas eu autant de mérite qu'elleux.
 
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Encore une fois je rejoins en grande partie Pasiphae qui a décidément beaucoup plus de patience que moi pour développer ses propos. (Moi la flemme.)

Donc vite fait, avec mes mots, je dirais que le problème c’est que personne ne connait ce fameux on. Nous pourrions faire l’exégèse de ce lieu commun. La rhétorique le connait fort bien. Il comprend une violence certaine. Une façon de renvoyer l’autre à une déficience supposée, le soupçon d’un manquement et une sommation à se justifier ou à se taire. Ajoutons l’impact de la paronomase... Une façon de clore le sujet, donc.

(Et je pourrais ajouter que ce lieu commun, s’il est plébiscité dans certains milieux, n’est pas l’exclusivité d’une classe, qu’à tout moment nous pouvons être tentés d’en faire usage, pour se défendre, par lassitude, facilité, que sais-je ? Ce soupçon, cette mise en accusation d’autrui, selon le contexte, n’est peut-être pas non plus dénuée de tout fondement ? Bien sûr il y a d’autres façons de faire, de dire, mais nous savons tous ce que c’est. D’ailleurs, quel est, au juste, le rôle des lieux-communs dans la langue ? Est-ce que cela aurait à voir avec canaliser quelque chose qui, parfois, déborde ?)

Par contre quand je veux je peux. Oui je veux bien. Je peux essayer, je peux désirer, je peux espérer. Le jour où une personne, dans son histoire, son parcours, a besoin de croire ça, a besoin de se dire "quand je veux, je peux" pour avancer, se donner des possibilités nouvelles, s’émanciper, je dis oui. Elle aura ensuite le temps de questionner cela.

La vie nous amène à accomplir des cycles. A la fin, bien souvent, nous interrogeons ce qui nous a semblé correct au départ. Pour moi l’émancipation est propre à chacun.e. Je crois à la valeur de l’histoire personnelle et à la narration que la personne s’en fait. (Sinon nous faisons du réel une norme et je pense que c’est dangereux.)
J’aime que les options soient ouvertes. Tant que je sens que cela participe d’un processus qui porte l’individu.e à se libérer, tout reste en devenir. Parfois, une chose libère une personne et en aliène une autre... pour un temps, des années, une vie ou une journée, qui sait ? Tout dépend d’une infinité de paramètres dynamiques en interaction.

Quoi qu’il arrive, nous sommes embarqués. Alors ce qui compte, à mes yeux, c’est l’impulsion de l’instant, la synchronisation de l’intention, des actes et de l’émotion.
Cette possibilité en chacun.e.
 
Plumerose
   
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Plumerose  /  Roberto Bel-Agneau


JASMIN a écrit:
Que pensez-vous de cet adage, de la méritocratie, du virilisme qui dynamite les structures sociales ?
À quelles catégories précises s’adresse-t-il ?

Encaisser sans broncher est-il une force ; pointer la faille, une faiblesse ?

J'ai compris surtout ça de la question, à quoi j'ajoute : on valorise aussi (surtout chez la femme, je trouve... ), le fait d'être "exemplaire" : là, c'est carrément le bouquet :flower: :nsortedefleur: :flower: !!!  = encaisse tout sans broncher, on te complimente en te citant comme étant "un exemple".
Mais un exemple de quoi ? Du modèle où, en effet, on doit encaisser et la boucler ? affraid

JAMAIS !!! Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
 
Sklaërenn
   
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Je te rejoins plumerose. Je ne ferais plus jamais cette erreur. Je bronche si j'estime que c'est nécessaire, n'en déplaise à ceux que ça offusquerai
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Toujours pareil, ça dépend du contexte, des enjeux. Ce sont des phrases et des questions très générales et ouvertes. Savoir encaisser sans broncher (ou pointer une faille), parfois c'est une force, parfois une faiblesse. Ca dépend pour qui, à quel moment, dans quel contexte. Pourquoi se priver à priori d’un moyen d’agir ou de rester en retrait selon les circonstances ?

Il y a des personnes qui sont totalement incapables d'encaisser la moindre secousse et qui font un drame d’une bagatelle. Pour celles-là, "encaisser sans broncher" au moment opportun, ça pourrait être une forme de courage, de surpassement de soi. Ca pourrait les aider à voir au-delà d’une réaction.

A l’inverse pointer une faille, s’il est juste de le faire pour une personne en particulier, à un moment donné, pourquoi pas ? Pour quelqu’un qui n’ose jamais dire ce qui ne va pas, c’est prendre le risque de déplaire, d’être incompris.e et de mettre en péril une relation. Ca serait potentiellement une preuve d’amitié, d’estime, de confiance.

Tout cela fonctionne aussi dans l’autre sens. Réagir quand on prend toujours sur soi. Se garder de souligner une faille chez l’autre, quand on a tendance à être piquant, acerbe, sur la défensive. Les possibilités sont nombreuses et nos personnalités suffisamment riches et complexes . Est-ce que ce n’est pas une question d’équilibre, qui ouvre la voie à la possibilité d’une liberté responsable ?
 
Arcadia
   
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Seb a écrit:
Toujours pareil, ça dépend du contexte, des enjeux. Ce sont des phrases et des questions très générales et ouvertes. Savoir encaisser sans broncher (ou pointer une faille), parfois c'est une force, parfois une faiblesse. Ca dépend pour qui, à quel moment, dans quel contexte. Pourquoi se priver à priori d’un moyen d’agir ou de rester en retrait selon les circonstances ?

Il y a des personnes qui sont totalement incapables d'encaisser la moindre secousse et qui font un drame d’une bagatelle. Pour celles-là, "encaisser sans broncher" au moment opportun, ça pourrait être une forme de courage, de surpassement de soi. Ca pourrait les aider à voir au-delà d’une réaction.

A l’inverse pointer une faille, s’il est juste de le faire pour une personne en particulier, à un moment donné, pourquoi pas ? Pour quelqu’un qui n’ose jamais dire ce qui ne va pas, c’est prendre le risque de déplaire, d’être incompris.e et de mettre en péril une relation. Ca serait potentiellement une preuve d’amitié, d’estime, de confiance.

Tout cela fonctionne aussi dans l’autre sens. Réagir quand on prend toujours sur soi. Se garder de souligner une faille chez l’autre, quand on a tendance à être piquant, acerbe, sur la défensive. Les possibilités sont nombreuses et nos personnalités suffisamment riches et complexes . Est-ce que ce n’est pas une question d’équilibre, qui ouvre la voie à la possibilité d’une liberté responsable ?

+ 1

. Asia_m10

Mes excuses pour la brièveté non-constructive de ce post...
Il y a des circonstances où on n'ose pas s'exprimer
 
Paige_eligia
   
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Paige_eligia  /  Bile au trésor


Tout dépend si la possibilité dépend de soi-même ou des autres.

Tu veux apprendre à jouer d'un instrument ? Tu peux !
Tu veux partir vivre à l'autre bout du monde ? Tu peux... mais l'obtention du visa ce n'est pas toi qui décide.
Tu veux aller sur la lune ? Rêve encore Smile

Si la possibilité d'y arriver ne dépend que de soi, pour moi tout est possible si on s'en donne les moyens. Mais ça dépend vraiment aussi d'une mentalité, de son éducation et de ses capacités. J'ai accompli beaucoup de choses juste parce que je le voulais. J'ai décidé un jour d'apprendre à jouer de la guitare, du piano, savoir parler anglais, d'écrire un roman, de faire mon métier... et j'y suis parvenue sans personne pour me tenir la main.

Du coup en appliquant ce principe de quand on veut on peut, j'ai beaucoup de mal à comprendre les personnes qui ne sont pas satisfaites d'un point dans leur vie et ne font rien pour y changer. Tout simplement parce que je ne raisonne pas ainsi et que ce n'est pas dans ma mentalité.

Je finirai par "tout est possible, tout est réalisable" :p
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Grisebouille
   
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Grisebouille  /  Si c'est pas urgent, je le fais pas


Y a déjà bcp de choses intelligentes qui ont été dîtes donc je ne suis pas certaine de relever le niveau.

J'aime bcp cet adage, je l'avais écrit en anglais sur mon miroir pour le voir tous les matins parce que je suis convaincue qu'avec la volonté et l'énergie, on peut réellement faire bouger les lignes. Je ne l'entends pas comme "Puisque c'est possible tu DOIS pouvoir le faire et si tu ne le fais pas, c'est de ta faute". Plutôt comme "Même si ça parait impossible essaie au moins si cela compte réellement pour toi". Je pense que cela réclame de l'honnêteté et de la lucidité d'admettre qu'à tel ou tel moment, si on n'y est pas parvenu, c'est parce qu'on a pas tout donné.

D'un autre côté, je suis convaincue de tout le reste, tout ce qui a déjà été présenté par les autres : on ne part pas de la même base/il y a bcp de libéralisme méritocratique là dedans.

Mon expérience personnelle : J'ai tjrs été une excellente élève, j'ai eu de supers bons dossiers, tous mes diplômes avec mentions...Seulement, je me retrouve à 50euros du seuil de pauvreté à taffer 42 h/semaines dans un CDD avec aucune perspective d'évolution. Donc je me dis, tu as beau mettre toutes les chances de ton côté, quand la vie veut te baiser, elle te baisera de toutes façons. Et bizarrement, quand on regarde les baisés de la vie, on retrouve souvent les mêmes profils.

Je conclurai en disant que si travailler dur suffisait réellement pour réussir, toutes les mères célibataires seraient multimilliardaires.

Bonus : Vous savez pq on dit de ces personnes qu'elles sont héroïques ? Vous savez pq Jean Mi mi m'envoie tous las ans de supers voeux en me disant combien il est fier de mon travail ?

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Je n'aime pas cette phrase "quand on veut on peut". Peut-être que pour certaines personnes c'est un stimulant, ça les booste : moi, ça me noue l'estomac et ça me coupe la voix. Ce que cette phrase représente, et même les critiques qu'elle suscite m'agacent.

Mais plutôt que de m'attaquer à détricoter et déconstruire toutes les représentations qui l'accompagnent (ce que d'autres feront bien mieux que moi !) je pense aussi rapidement à toute la "haine anti-riche" que la contestation de la méritocratie peut véhiculer (qui est au final aussi toxique pour la société que le mépris de classe envers les plus précaires - en fait c'est une logique de loi du talion, c'est belliqueux, vengeur et c'est pas avec ça qu'on crée une société apaisée...). Dans mon entourage j'ai des personnes qui sont des milliers de fois plus favorisées que moi - et si j'étais juste envieux et haineux, je pourrais dire qu'ils ne méritent rien, qu'ils sont juste bien nés. J'ai un ami d'enfance qui est fils de médecins, alors oui privilège basique, il n'a clairement jamais eu les soucis financiers que j'ai connu toute ma vie. Il a suivit une école d'ingénieur et travaille aujourd'hui en région parisienne et n'aura jamais les problèmes de chômage que je suis parti pour connaître jusqu'à la fin de ma vie professionnelle. Pour autant, j'ai été proche de lui, durant le lycée, durant les études supérieures, et si il y a une chose de sûre : c'est qu'à aucun moment je n'ai eu le sentiment qu'il avait la vie facile... Soit, il avait une aisance de part les revenus de ses parents, soit, il a fait cette école d'ingénieur privée - mais de ce que j'en ai vu, il a malgré tout du mérite à mes yeux, il ne dormait jamais, il ne se sentait pas intégré dans le milieux dans lequel il évoluait. J'ai ressenti tout le long de son parcours la même détresse que celle que j'éprouvais... C'est juste que finalement, lui il va réussir dans la vie et pas moi. Mais je ne lui jette pas la pierre, et j'avoue parfois être agacé des raccourci de certains discours affirmant que quand on est riche tout est tracé et forcément facile - je peux vous assurer que cet ami était riche, je peux aussi vous assurer que pour lui rien n'a été facile (si vous avez besoin de ça pour calmer vos jalousies Very Happy). Et même quand sa vie professionnelle a commencé, même si j'ai perdu le fil après car nous ne nous parlons plus (il semble que finalement nos situation aient fini par nous éloigner l'un de l'autre malgré notre ténacité) là encore, je l'ai souvent vu revenir le weekend dans notre ville natale, le visage cerné et les yeux très vides... Très vides...

Dans le "quand on veut on peut" ce que je déteste par dessus tout, c'est la malhonnêteté dont certaines personnes font preuve, à se présenter comme accomplies et entreprenantes, mais se gardant bien de citer les "potions de Felix felicis" qu'elles ont reçues à point nommé aux embranchements majeurs de leur parcours. Je n'oublierai jamais cette camarade de fac qui a été particulièrement offensive à mon égard, à toujours me rentrer dans le lard publiquement, à envoyer des commentaires très cash sur les réseaux sociaux à toujours me faire la leçon et à me dire que si je n'arrivais pas à ci c'est parce que je ne faisais pas d'effort, à toujours mes sermonner parce que "je me lamentais". Avec elle qu'est-ce que j'en ai bouffé, du "quand on veut on peut". Cette personne était souvent vue par d'autre élèves comme 'admirable' parce qu'elle faisait beaucoup de temps de transport pour venir à la fac, et malgré qu'elle habitait loin elle était présente aux fêtes, une sociabilité dévorante aurait-on dit ! Elle a pas les moyens de se payer un logement mais elle est dynamique, présente, (sous entendu parfois : pas comme moi quoi, qui suis en retrait avec mon appart d'étudiant payé par maman...). Et puis les années ont passé et j'ai découvert en parlant à d'autre que durant la première année d'étude cette fille avait eu un appartement, en réalité, ses parents avaient largement les moyens de lui payer un loyer. Mais en fait, elle ne l'a pas supporté, elle se sentait si mal, et si isolée, qu'elle a rendu le clefs avant la fin même du semestre et a préféré se bouffer des transports par paquet de quatre heures par jours.

Durant mes études, je me suis souvent interrogé d'ailleurs sur mes autres camarades - moi, non seulement je galérais à à peu près tout (trouver un logement, trouver un emploi, garder l'emploi et le logement) et dans chaque promo, il y avait ce profil absolument détestable, je l'appelais "l'étudiant parfait" qu'on nous agitait comme un modèle d'accomplissement personnel, qui vivait en coloc parce qu'il n'avait pas les moyens - oh le pauvre précaire méritant - qui avait un travail tous les soirs depuis le début de ses études - ah quel courage, quelle ténacité ! Et puis, quand j'en savais plus sur "l'étudiant parfait", je découvrais souvent que ses parents habitaient pas très loin, à Laon ou à Chalon, que son travail, c'était son père qui le lui avait trouvé par des contacts professionnels, que sa coloc, c'était sa mère qui avait pactisé avec d'autres mères pour s'assurer un minimum de loyer dans un maximum de confort. Alors soudainement j'en venais à me poser des questions : oui, "l'étudiant parfait" avait du mérite, il avait une énergie que je n'avais pas, je n'aurais probablement pas su assurer toutes ces heures de cours, et le boulot à enchainer. Mais quelque chose me gênait dans le scénario : c'est qu'au final moi je passais pour 'la favorisé' parce que je ne travaillais pas tout le temps, et que mes parents payaient beaucoup de frais... Mais le truc c'est que moi mon appartement j'avais dû me démerder seul pour le trouver, parce que mes parents avaient autre chose à foutre en fait... Le travail quand j'en trouvais un, ben c'était bien moi qui l'avait cherché, et trouvé... Je n'ai jamais été pistonné nulle part... Ce qui m'agaçait dans la figure de "l'étudiant parfait", c'est qu'il faisait passer tous les autres pour des mollassons - mais se gardait bien de dire que sa vie modèle c'était papa et maman qui la lui avaient apportée sur un plateau.

Voila donc ce qui me viens en tête quand on parle "quand on veut on peut" et méritocratie - bon on sent bien que "l'étudiant parfait" me tape sur le système mais au fond je ne jette la pierre à aucune des trois personnes dont je fais le portrait ici, il s'agit de trois exemple qui à mon sens, confirment l'assertion. Par leur courage et leur énergie, mais en même temps la contredisent car quand on y regarde de près on découvre qu'il y a eu des raccourcis, beaucoup de coup de mains passés sous silence. Alors dans tout ça quand on veut on peut, chais pas moi, en fait... Je voudrais bien gagner 2000€/mois en vendant mes dessins. Mais lol. Non. Smile
 

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