Ca me peine d'apprendre cette nouvelle. Ce harcèlement et cette haine que ta maison, tes auteurs et toi-même avez subis, je trouve ça honteux.

Je te souhaite de rebondir au plus vite sur un projet qui te tiens à cœur, Ladyravenya.

Triste et révoltant. Merci LadyRavenya pour le partage d'expérience et ton honnêteté intellectuelle, c'est instructif et en même temps, cela ne m'étonne malheureusement pas...

Merci à vous.

Nous n'en avons pas encore fini avec les déboires et les twists...

Citation :

Bonjour à tous et à toutes.
Avant tout, je souhaite vous remercier infiniment pour tout votre soutien, cela me fait chaud au cœur. Sachez que vos mots ne sont pas tombés dans une sourde oreille, et m’aident énormément à maintenir mon cap dans notre situation. Car en effet, il y a eu un twist.
Comme je vous l’avais dit, sans trop détailler, notre distributeur nous a « mis un couteau sous la gorge ». Il réclame une grosse somme à notre société, liée aux retours libraires et à d’autres frais annexes. Mais malgré nos demandes récurrentes, il ne nous donne aucun document clair, aucune facture, de sorte que même sa lettre recommandée avec accusé de réception n’est pas valable.
Quand, dans la panique, je lui ai proposé un acompte, il ne m’a pas répondu. Puis il l’a exigé par suite d’un appel téléphonique de notre part, où il nous a incendiés car nous avons réglé le diffuseur avant lui — puisque nous avons des factures claires, ici. Il est inconcevable pour nous de valider une dette qui ne nous est pas détaillée. Nous avons essayé d’en retrouver la somme en fouillant l’extranet du distributeur, en vain, sans compter qu’il nous menace de nous « facturer son temps » s’il doit vérifier ces chiffres.
Aujourd’hui, après avoir annulé en dernier carat un rendez-vous téléphonique, il nous propose un échelonnement, nous empêchant de procéder légalement à la liquidation de la société. Échelonnement qui, je le répète, ne sera accepté qu’en cas de preuve matérielle de la dette.
Ainsi, il nous « oblige » à continuer notre activité pour le moment…
Personnellement, je me sens à la fois enchaînée, mais aussi un peu contente, au fond, de savoir que je peux/dois continuer. Car cela me fendait le cœur d’abandonner mes auteurices. Je ne leur ai toutefois pas donné de faux espoirs pour l’instant. Bien que je n’abandonne pas tout à l’avarie, je vis toujours avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. C’est pour cela qu’une fois encore, je compte sur votre soutien indéfectible, chers et chères lecteurices : aidez-nous à surmonter cet obstacle, que ce soit en achetant nos livres ou en nous faisant connaître…
Je lancerai quand même notre Ulule prévu en ce mois de février. C’est une de nos seules chances d’arriver à nous sortir de ce guêpier, et je crois, sincèrement, qu’on peut y arriver.  
Pour Frodon Crin de chimère !
PS : venez nous voir à Yggdrasil ce week-end !

Mais c'est qui ce distributeur ?
Et s'il t'oblige à maintenir ton activité pour que tu le rembourses des dettes fictives ou non prouvées, est-ce vraiment une bonne nouvelle ?
J'avoue ne pas bien comprendre.

Hey ! Sorry j'étais en salon ce week-end.

Notre distributeur c'est Dod&Cie, anciennement Daudin.

En fait, je pense qu'il essaie vraiment de nous assassiner juridiquement. Par exemple, si je n'étais pas allée au salon ce week-end, il aurait pu m'accuser de ne pas faire d'effort pour le rembourser, à condition évidemment que sa créance soit réelle, et prouvée...

Dans ce cas, qu'il commence par prouver ses créances au lieu de te mettre le couteau sous la gorge.
On est carrément sur du chantage.
Tu ne lui dois rien à ce distributeur, en tout cas, pas tant qu'il n'aura apporté des preuves claires sur ce que tu lui dois réellement.
Peut-être recourir à un avocat pour un possible aiguillage. C'est dingue quand même.

Courage, chère Hélène. Je sais comme cela te draine.
La diffusion-distribution, c'est vraiment toute une affaire.
On essaie d'être réglo, de suivre le circuit classique de la sacro-sainte "chaîne du livre" (édition à compte d'éditeur, diff/dis., libraires et bibliothécaires, écoles et presses écrites locales, salons/marchés/festivals, imprimeurs locaux et "écologiques", services-presse, etc.), mais ça devient difficilement tenable. Sans oublier les fâcheries avec les auteurs et les différents prestataires de services, les coûts postaux, les “marketplaces”, l’URSSAF, le mépris des institutions (et, hélas, parfois des lecteurs)…

Tu as bien fait de t’orienter vers l’impression à la demande.

Ce que je te conseillerais, et qui nous maintiens très artificiellement en vie par-ici, ce serait de diversifier les activités traditionnelles de Crin de Chimère :
- Proposer des prestations de services éditoriaux et d’écriture publique, à destination notamment des auteurs indépendants, ainsi que des ateliers d’écriture — dispensés entre autres par les auteurs de ton catalogue.
- Proposer davantage de produits dérivés.
- Créer des événements autour de vos ouvrages (un petit prix littéraire ou un festival, un club de lecture estampillés “Crin de chimère” ?)
- Produire des concerts et spectacles littéraires. S’inspirer à cet effet de la programmation de la Maison de la Poésie - Paris, ou encore du Bordel de la Poésie. C’est certes plus “naturel” et donc simple pour des genres tels que la poésie, le théâtre, le conte et l’opéra, mais de plus en plus d’éditeurs de romans s’y mettent. Et cela permet de renouer avec les fondements aristotéliciens — l’oralité, la musique et le pantomime — de la littérature, des arts et culture et même, plus profondément du langage. Je m’y connais mal dans votre ligne éditoriale, toutefois je sais qu’outre-Manche et outre-Atlantique, le mouvement “dark-academia” utilise les cinématiques (de style “trailer”, jeu de rôle et jeu-vidéo) et les courts-métrages.

Dans cette idée d’enrichissement de l’offre, les éditions BetaPublisher ont carrément ouvert un concept de café littéraire.

En bref, il y a tant de dialogues entre les arts possibles… Je sais cependant que cela dépend de ta volonté, de ton état physique et moral personnel, ainsi que des comptes de ta maison et des rencontres que tu feras.

Enfin, concernant ton distributeur, à l’instar de ceux qui m’ont précédé sur ce fil de discussion, je ne saurais que trop te recommander la patience et la prudence. Ne te laisse pas impressionner par un discours assené sans preuves juridiques et comptables formelles. Et, y compris le cas échéant, il existe encore des portes de sortie avec l’aide de ton avocat et de médiateurs (je pense notamment au réseau inter-professionnel L’Autre Livre, la Société des Gens de Lettres…).

Je conclurais par cette vaine tentative de réconfort.
La période est délicate pour les petits éditeurs indépendance de province. La plupart d’entre nous sont déficitaires (c’est-à-dire publient à pure perte), voire sérieusement endettés. Beaucoup ferment. Mais, dans cet océan de lassitude, il y a également des exemples de résilience exceptionnels. Jacques Flament est de ceux-là, tout comme Morgane, des Éditions des lacs. Tout comme toi. Tu portes haut l’étendard des belles lettres, dans ce triste monde qui leur fait de moins en moins de place. Tu es un phare. Or, un phare ne s’éteint jamais vraiment.

Hello. Bon, au cas où certains ne l'auraient pas vu, ma ME ferme. Inutile de m'envoyer des mails, du coup.

Merci à tous/tes celleux qui ont cru en moi et en ce que j'ai essayé de créer.

Merci à tous/tes celleux qui ont ne m'ont pas traité d'éditeur merdique parce que j'ai arrêté le poison qu'est la distribution/diffusion.

Merci à tous/tes les lecteurices qui nous ont soutenus jusqu'au bout.

Et que tous/toutes celles et ceux qui sont content·es de ce triste résultat (il y en a, même ici  ) aillent cordialement vendre leur sel sur le marché au poisson.

Bon vent à tous/tes. Et ne créez pas de ME, sauf si vous avez un mental d'acier, résistez à la toxicité/à la stupidité, et avez les reins solides. Voire un rein en trop.

C'était Lady, à vous les studios.

Bonjour Lady
et gros pat-pat sur l'épaule...

Pour éviter les questions à propos de la ME, je suggère d'éditer le 1° post pour modifier le titre du topic en ajoutant [ fermée ]


Edit

Sympa, tes suggestions, AJB
Tu pourrais créer un topic autour de la question, non ? Genre "comment booster une jeune ME / attirer l'attention sur une jeune ME / faire connaitre une jeune ME"

Tu as fait du mieux que tu pouvais, c'est ce qui compte !