J'ai découvert il y a peu la réputation particulière de l'éditeur généraliste "Le dilettante" en matière de lettre de refus. Bien connu par les écrivains édités, elle peut être utile aussi pour les novices.
Une amie m'a confié avoir reçu de leur part le conseille suivant " devenez caissière" alors qu'à l'époque, âgée de 17 ans, elle leur avait envoyé son premier roman avec espoir et naïveté. La lettre de refus a été très douloureuse. Il ne s'agit pas d'un cas isolé, au contraire ! Ce petit jeu de la lettre "guillotine" perdure depuis des années.

Le dilettante est même plutôt fier de sa tradition qui prouve certes que le manuscrit est lu (au moins en diagonale), mais dont l'aspect constructif laisse parfois à désirer.

Certains auteurs (un peu maso ou alors, avec beaucoup de flegme) leur envoient leur texte exprès pour passer l'épreuve de la lettre de refus !

Donc, si vous êtes en recherche d'éditeur (ce qui est mon cas) mais manquez de confiance ou de solidité psychologique, sachez qu'avec eux, vous vous exposez à une possibilité de refus pas piquée des hannetons (voir proche de l'atomisation).

Si le sujet vous intéresse, vous trouverez des exemples de lettres reçues et des articles sur des blogs désopilants ou affligeants !

On en parle régulièrement sur ce forum, et dans les itinéraires éditoriaux. Tu peux voir le dernier exemple en date sur le journal de Quod, par exemple (qui n'est pas trop piquant, pour le coup).

La question est de savoir finalement si on vit mieux un refus type qu'un refus piquant. La débat reste ouvert.

Il faut savoir que le Dilettante confie ces refus à ses deux stagiaires (et les stagiaires étant des stagiaires, ils changent régulièrement), ce qui peut expliquer la diversité des tons (parfois plus piquant, parfois moins). Les lettres sont signées de pseudonymes, pas du nom des stagiaires : mais voilà, juste pour dire qu'il vaut mieux prendre avec détachement l'avis d'un stagiaire en édition, pas forcément plus ou mieux qualifié qu'un JE bienveillant

Coline a écrit:

On en parle régulièrement sur ce forum, et dans les itinéraires éditoriaux. .

Merci ! J'ai fait une recherche avant de poster mais j'ai du m'y prendre comme une quiche ^^. Je viens de trouver les sujets.

En plus de celui-ci, il y a le topic
https://www.jeunesecrivains.com/t35193-avis-sur-me-reponse-du-dilettante?highlight=Dilettante#644758
et en ce moment, la ME est aussi évoquée sur le topic de Edith & Nous...
https://www.jeunesecrivains.com/t56070p75-plateforme-de-mise-en-relation-auteurs-editeurs-edith-et-nous
Discussion qui a fait germer dans ma cervelle une envie idiote ( et qui m'aura peut-être passé demain)
Je crois que les manscrits papier de mon roman ne sont pas encore passés par la déchiqueteuse. Je ne sais pas très bien où ils sont, mais si je les ai effectivement encore... pourquoi ne pas en envoyer un ?
Après tout... du moment que je sais que le retour a 99,99 % de chances d'être féroce, ça ne sera pas pire qu'une absence de retour !
Juste... j'aimerais savoir en combien de temps arrivent les réponses de cet éditeur ?
Tant qu'à jouer... autant que ça ne dure pas des années et que j'aie la réponse avant la saint Glinglin...

@Séléné,

J'ai envoyé 2 manuscrits au Dilettante (oui, 2 ! Un peu maso, sûrement)
Réponse en 82 et 52 j donc compte 2 à 3 mois.
Les réponses piquent mais je préfère ça au silence assourdissant d'une bonne partie des éditeurs.
Et puis ils te répondent avec une lettre manuscrite, c'est un peu suranné...
Ils ne prennent que de la littérature "blanche".
A toi de voir...

Ange Martin est "littérature blanche" (du moins je le vois ainsi)...
Merci pour la réponse

J'ai vu sur je ne sais plus quelle page qu'ils veulent du "recto uniquement" et de l'interligne double... ce que n'ont pas mes manuscrits. Mais comme il s'agit d'employer ce que j'ai déjà, ça sera tant pis pour cette condition.
Je ne sais jamais quoi mettre dans la lettre d'accompagnement... je me demande si je vais être inspirée, ce coup-ci.

Ah zut...
Pendant que je rédigeais ce post, j'ai eu un "flash" et retrouvé les manuscrits que je pensais avoir encore dans un coin. Sauf que ce ne sont pas les "Martin" de 2018 mais les "Howahkan" de 2015. Là, du coup, c'est du périmé-périmé (à plus d'un titre). Crotte de crotte....
Du coup, le caprice devient plus coûteux qu'un bête recyclage.

Merci quand même !

Pour le Dilettante qui m’a répondu en peu de temps, j’ai une théorie qui n’engage que moi :
Il n’y a jamais aucune stagiaire (ou quelques-unes allez) qui a écrit quelconque avis.
Dans les photos que j’ai vu passer, on retrouve souvent la même écriture avec les mêmes tics de langage, les mêmes accents absents etc. Pour moi il s’agit du directeur qui signe d’un autre nom (celui d’une stagiaire qui vient parapher ? ou d’un nom inventé ?) pour ne plus avoir de problème et surtout pour se faire plaisir. Cela correspond à sa personnalité j’ai l’impression, un peu dandy. Pour moi c’est un jeu. Une sorte de mystification, certes plus modeste, à la Émile Ajar.
Même dans le contenu des lettres reçues, je ne sens pas l’âme ni la pensée d’une jeune stagiaire mais bien d’un homme mûr..

Je n'ai jamais eu ces lettres devant les yeux, mais j'ai aussi ce genre d'impression.

D'abord parce que ce style brutal doit être un sacré exercice de style et qu'il serait étonnant qu'on demande aux stagiaires d'apprendre à l'exécuter.
Ensuite parce que la réputation du Dilettante est très ancrée là-dessus, depuis longtemps, alors que les stagiaires ne font que passer.
Et puis, la première fois que j'ai lu cet article (voilà déjà un moment), le paragraphe qui, sur cette page, se rapporte au Dilettante m'a presque fait rire, tellement il contraste avec la férocité connue du Dilettante, et chaque fois que je le relis, je suis un peu plus perplexe que la fois précédente.
https://www.lexpress.fr/culture/livre/manuscrits-et-editeurs-50-nuances-de-non_2055110.html

Citation :

"Romain Puértolas, auteur du best-seller L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté dans une armoire Ikea, en a également fait l'expérience. In extremis. "Au moment de signer la lettre de refus pour ce manuscrit, je l'ai trouvée peu argumentée et d'un ton trop sec", rapporte Dominique Gaultier, patron emblématique du Dilettante, à la réputation impitoyable - le seul, pourtant, qui ait donné sa chance à Anna Gavalda. Il a donc repris sa lecture du roman de Puértolas. "Malgré quelques défauts de construction, les anecdotes étaient bonnes, la voix originale. Je lui ai finalement donné des conseils pour réviser sa copie. Il en a tenu compte."  

Après tout, le Dilettante n'est pas la seule maison à afficher qu'elle juge selon ses goûts et coups de cœur. Est-ce qu'on a envie d'argumenter clairement un "anti-coup-de-coeur" c'est à dire un rejet ? Pour le faire, il faut commencer par réfléchir à pourquoi on le ressent.
Dandy, je ne sais pas, mais peut-être qu'en effet...
Pas facile à imaginer, ce bonhomme
En tous cas, s'il écrit et signe en faisant semblant d'être une stagiaire, je le comprends, car il doit y avoir pas mal de gens ayant envie d'aller déposer du fumier dans sa boite eux lettres.

Citation :

"Les gens qui écrivent sont à fleur de peau, constate Dominique Gaultier. J'ai failli me faire casser la gueule par un type baraqué qui venait récupérer son manuscrit." Il faut dire que ses lettres de refus - ou celles de son équipe, qu'il valide - indignent souvent leurs destinataires. Au point de les inciter à s'en faire régulièrement l'écho sur les réseaux sociaux

Edit :
Dans les exemples cités par l'article, celui que j'aurais pris le plus mal en le recevant, je crois que c'est

Citation :

A Jean Paulhan, du temps où il dirigeait la Nouvelle Revue française, on doit cette perle : "Monsieur, page 23, une phrase est géniale. Le reste est à revoir."

car je le trouve insultant et d'un humour assez rase-motte.
bon... il est très largement l'heure d'aller dormir alors j'y go...
Bonne nuit les JE ne rêvez pas de vilaines lettres

Je découvre ce post en même temps que la réputation corrosive de cet éditeur ! Alors on peut dire que j'ai de la chance car il m'a répondu 3 choses positives mais n'édite pas de roman historique. Honnêtement, je ne pensais pas avoir écrit un roman "historique" mais plutôt un roman de littérature générale, blanche, sur fond historique. Cette réponse m'encourage beaucoup. Je n'ai plus qu'à cibler des éditeurs de romans historiques !

Oui, bravo Sanelle. C’est carrément encourageant!

Steph’7735 a écrit:

Oui, bravo Sanelle. C’est carrément encourageant!

Merci beaucoup, Steph7735, oui, c'est encourageant mais j'ai eu aussi plusieurs refus-types (mais il est vrai que je n'avais pas du tout ciblé des éditeurs de romans historiques, plutôt des généralistes).

Bonjour, je ne sais pas pourquoi mon message d'hier n'est pas passé.
Je disais : Peux-tu nous en dire plus sur ce refus ? (contenu, par courrier ou par mail ? , délai de réponse ? )
je leur ai transmis mon manuscrit à la mi-juin.
Merci à toi et bon courage pour la suite (il en faut!)

@Sanelle Bonjour! Je relance ma question, au cas où tu ne serais pas passé par là...
A bientôt

Pardon, je n'avais pas vu que ton message s'adressait à moi. J'ai reçu un courrier papier, écrit à la main. J'avais envoyé mon manuscrit le 5 mai en courrier suivi qui a été reçu le 9 mai. La réponse date du 1er juillet. J'avais lu que leurs délais habituels sont de deux mois, mais avec les congés d'été, il se peut qu'ils aient pris du retard... ou que la Poste ait perdu leur réponse. Patiente encore un peu ! Pour le contenu : plume correcte, salue la dimension féministe de mon récit et grande érudition sur l'Antiquité.
Courage !