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| | Nombre de messages : 240 Âge : 46 Date d'inscription : 03/09/2023 | Chofienette / Autostoppeur galactique Ven 28 Juin 2024 - 23:13 | |
| Pas plus tard que le mois dernier j'étais à Lyon, au resto avec des collègues. Ma voisine de tablée demande quelles sont les options végés et le serveur lui répond qu'en entrée ils ont de la brandade de morue...
Mais bon, avec la gastronomie lyonnaise ça va être chaud pour lâcher la viande. |
| | Nombre de messages : 3707 Âge : 39 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Lun 1 Juil 2024 - 8:30 | |
| Combien de fois on m'a fait le coup avec le poisson Après, gastronomie ou pas, je pense que c'est avant tout une histoire de bonne/mauvaise volonté. Quand j'ai arrêté de manger de la viande, très peu de restos proposaient systématiquement au moins un plat végé. Les premiers, par chez moi, à l'avoir ajouté à leur carte, c'est un resto rattaché à sa propre boucherie, autant dire que c'était pas leur truc Et le semi-gastro du coin, ouvertement chasseur (carte ET déco à l'appui), a toujours fait des efforts pour me proposer des assiettes végétariennes de taré, alors que c'était pas sur leur carte. Bref, c'est plus une histoire de bon vouloir que de gastronomie ^^
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 2388 Âge : 100 Localisation : ardèche Pensée du jour : Je suis ignorant de ce que j'ignore Date d'inscription : 29/05/2016 | pehache / Guère épais Lun 1 Juil 2024 - 11:55 | |
| Nos abattoirs
nos ancêtres chasseurs célébraient par des rites, des danses et des chants, le bref compagnonnage du prédateur et de sa proie. Mais c’était l’âge sombre, dit-on. Qui vit un abattoir hésite.
Nulle « sensiblerie », des sentiments m’habitent, moi, le mangeur de viande amateur de chair rouge, face aux bêtes pendues, « endormies », mais qui bougent encore, agonisant, péniblement s’agitent..
Un pareil égoïsme, le même aveuglement préside à tous nos choix. On exploite, on aliène, on soudoie, prostitue, plie sous le poids des chaînes, on bombarde, l’on vend à tous nos armements.
Mais surtout on se tait, on berce nos misères, on achète un diesel, on vote pour des pitres, on se ment, on adhère, on parie nucléaire, on reste nez collé à l’écran, à la vitre.
On parle comme il faut, on ne s’excuse pas, On respecte la norme et fleurit la novlangue, On ne réfléchit plus, les médias nous haranguent, Et la publicité nous vante ses appâts.
On mendie dans nos rues, on expulse, on bavure, tout va très bien, madame la marquise exulte, on nous nie, nous ignore, on nous mange en friture, le champagne est exquis, le dividende éructe.
Veaux enconnés de propagandes imbéciles, allant vers l’abattoir inconscients et grégaires, les cerveaux évidés, gorgés de miel et bile, voici notre miroir, on l’appelait la Terre.
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| | Nombre de messages : 818 Âge : 59 Localisation : A l'ouest Pensée du jour : Le passé n'existe plus, le futur pas encore: il faut vivre au présent ! Date d'inscription : 29/08/2023 | Maxaler / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 1 Juil 2024 - 15:51 | |
| Merci PH pour ce poème en rime qui dénonce les comportements des "on". Je suppose que tu voulais souligner que tout un chacun.e a tendance à reporter sur les autres (les "on") ses responsabilités dans la dégradation de l'environnement actuel de la planète. Que c'est dans la nature humaine de voir la paille dans l'œil du voisin mais pas la poutre qui est dans le sien. Et que cela permet à chacun.e de ne pas (trop) changer ses habitudes. De façon générale, "on" n'aime pas les changements et comme dit l'adage, "on" est un con... |
| | Nombre de messages : 1214 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Mar 2 Juil 2024 - 3:59 | |
| - Mardi a écrit:
- Combien de fois on m'a fait le coup avec le poisson
J'ai une amie indienne, de confession jaïne (ceux qu'on voit parfois dans les reportages sauver les verres de terre et autres animaux lors de construction de routes ou avec un filet devant la bouche pour ne pas aspirer un insecte accidentellement), qui respecte la vie, les animaux, et donc est végétarienne. Elle était sciée quand au restaurant, on lui proposait du poisson quand elle disait être végétarienne. - pehache a écrit:
- la niche JE est urbaine, et, dans bien des cas, ne connaît ni le monde agricole, ni les animaux.
51 millions de personnes, soit près de 80 % de la population, habitent en ville, selon les données 2020 de l'Insee et 95 % de la population vit dans un territoire sous influence des villes. [1] [1] Source : - Spoiler:
Centre d'Observation de la société, 2020
Je cite : "Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le processus d’urbanisation de la France s’est accéléré. La part de la population urbaine passe alors de 53 % en 1936 à 70 % en 1968. L’emploi agricole s’écroule sous l’effet de la mécanisation et les ruraux viennent grossir la population des villes, portées par la progression de l’industrie et des services. À partir des années 1970, la population urbaine croît beaucoup moins vite. L’immigration (le plus souvent accueillie en ville) est ralentie, la croissance économique se réduit. La périurbanisation se poursuit. Pour partie, elle grignote les espaces ruraux en grande périphérie, fait passer des bourgs ruraux au statut de petite ville. Mais le périurbain se développe aussi en milieu rural."
[...]
"Pour essayer de mieux comprendre le phénomène d’urbanisation et la place de la ville, l’Insee a construit le concept d’« aires urbaines ». Elles permettent de mesurer la dépendance à la ville, en considérant les personnes qui vivent à un endroit mais travaillent dans une zone urbaine. Avec cet outil, 95 % de la population vit dans un territoire sous influence des villes. Hormis quelques lieux reculés, le mode de vie « urbain » (parfois très éloigné des centres-villes) est devenu quasi hégémonique."
Rien de surprenant donc que les JE soient urbains. Si JE est représentatif de la population, 95% d'entre nous devraient vivre en ville ou proche d'une ville. Pour ma part, j'ai été éduquée dans un village (proche d'une ville), mais j'ai appris le plus sur les animaux et la nature pendant mes études de biologie (je suis bac+9). J'ai suivi des cours sur les animaux, les végétaux, les champignons, les bactéries, les virus. Vivre au village ne m'a rien appris à ce sujet en comparaison. Pire, la pandémie a révélé l'ignorance d'une grande partie de la population sur ces sujets - les animaux, les bactéries, les virus, tout ça - et ceux vivant dans un village ne sont pas en reste. La plupart n'y connaissent rien non plus. - Citation :
- je pense que si on vendait les volailles, lapins, etc... "entiers" et que les gens devaient eux-mêmes plumer, vider, etc... Y'aurait beaucoup moins de carnistes fanatiques. Déjà parce que ça en rebuterait certains, et parce que, mine de rien, c'est du boulot !
Quelqu'un parlait dans ce fil de diminuer la part de spécialisation de notre société et que tous contribuent à certaines tâches comme découper des animaux morts. Dans ce cas, je souhaite que quelques-uns viennent fabriquer des médicaments avec moi et mes collègues, ça leur ouvrirait les yeux sur 2-3 trucs et ça éviterait bien des comportements dangereux, au cours d'une épidémie notamment ! Bref, je pense qu'il est de nos jours impossible de nourrir toute la population avec des animaux issus de petites fermes ou de la chasse. Si nous souhaitons le faire, plus personne n'aura accès à la viande, ce qui sera bon pour la planète, mais pas bon pour l'égalité sociale, car seuls les riches pourront s'en payer (comme c'était le cas avant, depuis des milliers d'années, me direz vous). Idem pour le tourisme de masse. C'est soit ça, soit les coûts augmentent et on réserve à nouveau les loisirs et les vacances aux riches, comme c'était le cas avant. Un moment, il faut faire des choix. Je précise aussi que les gens au village n'étaient de loin pas "écologiques". Dans les villages et petites villes, tous possèdent une ou deux voitures par foyer, soit une par personne. Aucun transport en commun ne permet de s'en passer (contrairement à ce qui se passe en ville). Ils ont tous de grosses baraques qu'ils chauffent pendant l'hiver. Chauffage et transport sont d'importants vecteurs de réchauffement climatique. Le transport par voiture étant le numéro 1. [2] J'irais même jusqu'à dire que de nombreuses personnes baignent encore dans l'idée que la voiture, c'est la liberté, idée matraquée par les publicitaires dans les années 70-80 [3] et encore très vivaces, quand bien même c'est faux. Le plus souvent, on compte une personne par voiture pour des trajets quotidiens, boulot, course, taxi pour gosses (la plupart des gens que je connais vivant en village ou petite ville ne se déplacent même pas pour acheter le pain à pied, ils prennent la voiture pour 5 min de trajet !). On est loin des amis qui partent à l'aventure tous ensemble, cheveux au vent dans la voiture. Enfin, pour ces gens vivant en village, il n'y a aucune alternative proposée à la voiture. Quand bien même on voudrait s'en passer, on ne le pourrait pas. Tout est loin. Tout a été construit autour de la voiture, non autour des gens. D'où le problème. Sans politique de réaménagement du territoire, on ne va nulle part sans voiture. C'est inutile de se culpabiliser ou de réfléchir individuellement. C'est quelque chose à prendre à bras le corps. De plus, l'idée de réussite sociale qui passe par l'achat d'une maison ou d'un pavillon péri-urbain est très présente dans notre société de nos jours, à l'américaine en fait. C'est pour cette raison que c'est très difficile de repenser l'aménagement du territoire, pour une vie plus écologique, dans le respect de la Terre. Les gens sont loin de ces idées-ci, quand bien même ils pissent sous la douche pour éviter de tirer une chasse d'eau. [2 + 3] Sources : - Spoiler:
[2]Le Monde, 2022
Je cite : "Les transports sont la première source de gaz à effet de serre en France métropolitaine (29,7 % des émissions en équivalent CO2 en 2017), devant l'industrie et le secteur tertiaire (25,8 %) ou l'agriculture (18,9 %) [...] Les voitures des particuliers sont responsables de près d’un sixième de la contribution française au changement climatique (15,7 %). A elles seules, elles polluent plus que l’ensemble des poids lourds (6,3 %) et des véhicules utilitaires qui sillonnent les routes de France (5,8 %)."
[3]Espaces et société, 2004
Je cite : "L’exploit, grâce à cette puissance irrésistible, renvoie à la capacité de faire des choses ahurissantes avec sa voiture, comme vivre les aventures à la James Bond (205 gti, 1986). Aussi l’automobile permet-elle d’être complètement libre, de s’affranchir des routines de la vie quotidienne, de réaliser ses rêves de maîtrise de soi et de l’environnement. Quand à peine un spot sur quatre présentait la voiture dans de grands espaces dans les années 1970, c’est l’inverse entre 1978 et 1988. Ce sentiment de liberté est d’autant plus grand que la voiture est seule, loin du contact des autres et de leurs contraintes, dans presque tous les spots. Ainsi, en 1985, Renault dédie sa R21 « aux chasseurs de liberté ».
[...]
Cependant, ce type de publicité semble parfaitement en phase avec les attentes du public dans une décennie qui correspond aux « années moi-je », à la valorisation de la réussite personnelle dans le genre golden-boy et à l’exaltation de la performance individuelle (Sacriste, 1999 ; Séguéla, 1999). La publicité automobile apparaît bien comme le « miroir d’un moment culturel » (Cathelat, 1987).
[...]
Pour les publicitaires des constructeurs et pour une large part des conducteurs, la voiture n’est pas réductible à un simple moyen de déplacement. Comme l’indique le slogan de la Citroën Xsara de 1997, la voiture sort « plutôt […] de vos rêves que d’une usine ».
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| | Nombre de messages : 1871 Âge : 39 Localisation : Esbly (77) Pensée du jour : Collectionneur de Red Flags Date d'inscription : 09/11/2018 | Paulemile / Journal du posteur Mar 2 Juil 2024 - 9:26 | |
| Anecdotes en vrac qui n'ont pas un grand rapport : Au Mexique on a vécu plusieurs situations où au restaurant, on demandait un plat sans viande au serveur (genre un plat de la carte dans lequel on retirait la viande, car 0 option végé). La fois la plus "cocasse" le gars nous a regardé comme si on avait menacé de massacrer sa famille. Il est revenu plusieurs fois nous redemander ce qu'on voulait manger parce qu'il n'avait pas compris. Il a fait venir son patron aussi, et au final, on a eu des sandwichs jambon beurre Sinon je me rappelle aussi de ma mère, qui vit dans un village de 170 habitants. Son voisin avait un cochon, qu'il a élevé limite comme son chien de compagnie pendant plusieurs années. Il nous faisait des câlins, il était adorable. Le gars a fini par le faire abattre pour le bouffer. Ma mère m'en a parlé, un peu secouée, et a conclu en disant :"Alors là, impossible de manger un morceau de ce cochon, le pauvre on l'adorait trop." Puis elle ouvre le frigo, prend une tranche de jambon, la roule et l'avale direct Enfin, mon père est devenu végétarien en visionnant un documentaire sur des abattoirs. Pas à cause de la souffrance animale, mais à cause du malheur des gens qui s'y rendaient tous les jours pour bosser. Une raison comme une autre, j'imagine. |
| | Nombre de messages : 1214 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Mar 2 Juil 2024 - 9:45 | |
| - Paulemile a écrit:
- Anecdotes en vrac qui n'ont pas un grand rapport :
Au Mexique on a vécu plusieurs situations où au restaurant, on demandait un plat sans viande au serveur (genre un plat de la carte dans lequel on retirait la viande, car 0 option végé). La fois la plus "cocasse" le gars nous a regardé comme si on avait menacé de massacrer sa famille. Il est revenu plusieurs fois nous redemander ce qu'on voulait manger parce qu'il n'avait pas compris. Il a fait venir son patron aussi, et au final, on a eu des sandwichs jambon beurre Au Japon, c'est pareil. Il faut aller à l'hyper-centre de Tokyo, là où vivent les occidentaux pour avoir masse de restos végé. Si tu demandes ça au gars du coin, il va lever les yeux au ciel et se dire "ces blancs, jte jure, ils savent pas ce qui est bon !". Avec l'exemple du Japon, ce qui est drôle, c'est que les japonais ont historiquement été végé pendant longtemps. Ils se sont alignés sur les occidentaux lors de l'industrialisation du pays et ont introduit boeuf et poulet dans leur alimentation. Et maintenant les blancs leur demandent de ne plus manger de viande. Je comprends qu'ils nous envoient chier. Un chat n'y retrouverait plus ses petits ! Edit : j'ai une autre anecdote japonaise en rapport avec l'écologie. À Noël dernier, j'appelle mes parents qui me disent qu'ils ne mettront qu'une petite bougie sur la fenêtre cette année, pas toutes les guirlandes comme d'hab, dans un soucis écologique. Dans le même temps, je me promenais à Tokyo dont les rues brillaient de mille feux à grands renforts de néons multicolores avec toutes les ampoules de la ville allumées ! |
| | Nombre de messages : 2853 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Mer 3 Juil 2024 - 21:16 | |
| De toute façon, le mode de vie le plus écologique, ce sont de grandes tours, où on concentre le plus de personnes possibles sur le moins d'espace possible, avec des transports en communs obligatoire et tous les services, une zone pour l'agriculture, si possible bio mais comme il faut qu'elle reste intensive pour ne pas prendre trop d'espace, c'est compliqué sauf à utiliser beaucoup de personnes mais personne ne veut faire ces boulots là et le reste du territoire, interdit aux humains ou de façon très très restrictive, juste pour la nature.
Mais personne ne veut de cette vie là, les gens, ils veulent leur maison individuelle avec jardin et voiture. |
| | Nombre de messages : 1214 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Jeu 4 Juil 2024 - 2:50 | |
| C'est contre intuitif, mais c'est vrai. Les campagnes sont de nos jours bourrées de pesticides. Plus de la moitié des espèces y ont disparus ces dix dernières années. Ça me fout toujours le bourdon de me dire que les hérissons, les oiseaux, les crapauds que j'aimais emmerder étant enfant sont tous crevés maintenant. Et tu dis aux agriculteurs de trouver une alternative aux pesticides et ils viennent de déverser du fumier devant chez toi (merci donc à ces villageois qui se disent connaisseurs en animaux, cf remarque sur ce fil plus haut. Moi, ça me fait grincer des dents avec cette donnée en plus). Sources : - Spoiler:
[1] Les pesticides, principale cause de la disparition des oiseaux en France Par Philippe Reltien, Cellule investigation de Radio France, 26 septembre 2019
"En trente ans, l’Europe a perdu plus de 421 millions d’oiseaux."
[2] Fondation pour la nature et l'homme, 2023
À l’étude factuelle et chiffrée du rapport - seul 1% des financements publics alloués aux acteurs de l’alimentation (soit 23,2 milliards d’euros), est destiné à réduire l’usage des pesticides. [...]
Un préambule qui remet en perspective l’importance capitale de changer nos pratiques agricoles en luttant avant toute chose contre l’homogénéisation des plants et des semences qui retirent toute résistance aux cultures et, de ce fait, obligent à l’emploi de doses de plus en plus démentielles de pesticides (majoritairement fongicides, insecticides et herbicides).
Ces derniers, en agissant sur le fonctionnement de base des champignons (moisissures), des insectes et des plantes, sont toxiques pour l’ensemble du vivant, d’autant qu’ils sont systématiquement utilisés en prévention (semences enrobées) et non plus au cas par cas. Les pesticides sont ainsi la première cause de l’effondrement de la biodiversité suivis par la destruction des milieux et la surexploitation. Loin devant les changements climatiques et les espèces invasives. Pour illustrer son propos Pierre-Henri Gouyon avance un chiffre éloquent : 75% de la biomasse des insectes a disparu en trente ans dans les zones protégées en Europe."
Autre anecdote japonaise (je vis au Japon, d'où mes comparaisons ), les montagnes sont préservées car elles sont depuis longtemps et encore aujourd'hui considérées comme sacrées. Résultat : pendant les randonnées, on y voit pleins de bestioles, des petites belettes, des singes, beaucoup d'oiseaux, masse de libellules et de papillons, des insectes à gogo. Des animaux qu'on ne verrait plus dans nos campagnes françaises de nos jours, car on a buté tous les insectes (non 75% des insectes pour être précise). Donc, oui c'est contre-intuitif, mais se regrouper en tant qu'humains est une solution pour foutre la paix aux bêtes. Ça nous permet de diminuer le temps de transport quotidien, les surfaces chauffées et si en plus, on se recentre sur les légumes et les fruits, et de saison en plus, moins sur les produits transformés, avec de la viande de temps en temps, c'est le must. Un autre truc contre-intuitif et dont on ne parle jamais : rapatrier nos industries polluantes et instaurer des normes environnementales (de bons filtres pour nos stations d'épuration, ne pas déverser les déchets dans les rivières, les lacs ou la mer, allouer de l'argent pour la recherche plutôt que de la diminuer). Pour l'instant, nos industries sont dans des pays en voie de développement sans aucune norme environnementale et sans aide de la part des pays européens. On pollue à max leurs terres pour créer nos propres produits, produits dont ces pays n'ont même pas accès. Certains lacs sont si pollués par nos industries (entre autres) que tous les animaux y sont morts et plus aucune plante ne s'y développe. Source : - Spoiler:
En Chine, les terres rares tuent des villages Le plus grand site de production de ces minéraux stratégiques provoque un désastre environnemental et sanitaire. Par Cécile Bontron, 19/07/2012
Je cite : "Vu du ciel, on dirait un grand lac, alimenté par de nombreux affluents. Sur place, on découvre une étendue opaque, où ne vit aucun poisson, où aucune algue n'affleure à la surface. Ses bords sont recouverts d'une croûte noirâtre, si épaisse que l'on peut marcher dessus. Il s'agit en fait d'un immense déversoir de 10 km2, dans lequel les usines environnantes rejettent des eaux chargées de produits chimiques qui ont servi au traitement de 17 minéraux recherchés sur toute la planète : les "terres rares".
Le lac Taihu lentement étouffé par la pollution, Courrier International, 2023
"Engrais chimiques, déchets d’usines, rejets domestiques… Malgré l’adoption d’un plan d’assainissement, le lac Taihu, l’un des plus grands de Chine, continue à recevoir toutes les eaux usées des riverains."
Émissions polluantes et dynamique du secteur industriel indien, par H. Ollivier, Dans Revue française d'économie 2016/3.
Je vous mets un petit extrait :
"Réallocation intersectorielle
Un des premiers mécanismes proposés pour comprendre les variations d’intensité d’émissions du secteur industriel repose sur les avantages comparatifs des pays. Les travaux de Copeland et Taylor [1995, 2003] exposent une approche globale, dite nord-sud, selon laquelle la mondialisation exacerbe les externalités environnementales via l’émergence de « havres de pollution ».
Selon cette approche, les pays du sud adoptent des régulations environnementales plus laxistes que les pays du nord, et, ce faisant, concentrent leurs activités dans les secteurs les plus polluants. Ainsi, les avantages comparatifs des pays du sud dans les secteurs polluants seraient liés à une sélection endogène de politiques plus laxistes. Avec l’accroissement du commerce entre les pays du nord et du sud, la concentration de firmes polluantes dans les pays du sud augmente, donc l’intensité d’émissions de leur secteur industriel s’accroît, ainsi que les rejets mondiaux de gaz à effet de serre. Ceci reflète un effet de composition au niveau sectoriel, positif dans les pays du sud et négatif dans les pays du nord.
Dans le cadre théorique proposé par Copeland et Taylor, les firmes sont en compétition pure et parfaite, par conséquent chaque secteur est décrit par les décisions prises par une firme représentative. Les firmes industrielles sont plus polluantes dans les pays du sud, car elles choisissent optimalement leur technologie de production en fonction du niveau de régulation du pays où elles se trouvent. Lorsque la régulation est laxiste, elles adoptent des technologies ayant des capacités d’abattement d’émissions moindres. Toutefois, l’accroissement du commerce augmente les revenus des pays du sud, qui choisissent alors de relever leurs taxes environnementales, ce qui induit un effet technique négatif. Au total, les pays du sud voient leur intensité d’émissions augmenter avec le commerce, ce qui reflète un effet de composition dominant par rapport à l’effet technique.
(Suite dans le lien cité plus haut)
Autre idée : arrêter de vendre nos déchets aux pays non-développés. Il existe dans certains pays d'immenses plaines recouvertes par nos déchets, électroniques notamment (télés, ordi, portables). Ce serait bien de s'en occuper nous-mêmes, de les réparer ou de les recycler, non ? D'une parce que ce sont nos déchets. De deux, parce qu'on a davantage de moyens qu'eux pour le faire. Source : - Spoiler:
La décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie, véritable défi économique et environnemental pour le Ghana, par L. Filippi, France Télévisions, 17/03/2020
"La convention de Bâle interdit, depuis son entrée en vigueur en 1992, l'exportation de déchets dangereux d'un pays vers un autre, sauf si ceux-ci peuvent être réutilisés ou réparés. Pourtant, nombre de pays européens continuent d'exporter principalement vers l'Afrique et aussi l'Asie. Pour contourner cette législation et éviter ainsi le coût de la dépollution, les pays exportateurs présentent une grande partie de leurs équipements défectueux comme des appareils d'occasion."
Y a masse de trucs à faire en fait, avant même de s'écharper pour devenir végétariens ou s'accrocher à nos barbecues du dimanche. |
| | Nombre de messages : 3707 Âge : 39 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Jeu 4 Juil 2024 - 9:04 | |
| La hiérarchisation des luttes, dans l'écologie comme dans le féminisme (et comme dans toutes les autres causes), c'est toujours pas très productif, chacun fait ce qu'iel peut avec les ressources et moyens à sa disposition. A mon échelle, je peux pas révolutionner l'industrie mondiale ni retraiter moi-même mes déchets électroniques (et encore moins changer le système de retraitement/export) alors ouais, je suis végé, j'utilise des culottes et des mouchoirs lavables et je vais au taf à pied et non, ça va pas changer le monde mais si on dit à tout le monde "laisse tomber tes idées de merde là, ça sert à rien, faut plutôt aller fermer les usines en Chine", bah, plus personne ne fait rien et on se laisse mourir sans rien faire ? On en revient à l'idée de monter des actions collectives à mais on voit bien, en particulier actuellement, que le collectif à grande échelle n'en a rien à carrer de l'environnement :/ Donc oui, on "s'écharpe" sur tel ou tel truc qui te semble insignifiant mais à moins de monter très haut dans la sphère politique on n'a aucun autre poids que celui qu'on exerce sur notre propre quotidien. C'est clair que le mode de vie campagnard a plus d'impact sur l'environnement que le mode de vie urbain, en grande partie à cause de l'espace requis et de l'absence de solutions en termes de transport. Cela dit, il est également plus facile, quand on en a le temps et surtout les moyens, de compenser un peu cet impact. On reste dans la dimension des actions individuelles mais on voit de plus en plus de gens équipés en énergies renouvelables, récupération d'eau, maisons éco-construites, extérieurs plus propices à la biodiversité, etc. Il y a aussi de plus en plus de choses mises en place au niveau des collectivités. Maintenant j'ai même le ramassage scolaire qui passe devant chez moi, un premier pas vers les transports en commun, woo ! On avance à tout petits pas mais on avance ^^
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 1214 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Jeu 4 Juil 2024 - 9:51 | |
| Il existe une action importante au niveau individuelle : le vote. Si on trouve que l'écologie est importante, on peut trouver des solutions ensemble. Perso je vote vert depuis toujours mais on a à peine atteint les 5% aux Européennes. On voit que les intérêts des Français se situent ailleurs et j'ai l'impression que se dire écolo et manger de la salade est une mode qui ne restera pas sur la durée (hélas).
Dans d'autres pays comme l'Allemagne, l'écologie est importante et on a vu par le passé des coalitions politiques avec les Verts. Là ça devient intéressant pour la nature et les animaux (mais n'oublions pas que de nos jours, l'Allemagne utilise fortement le charbon comme énergie, donc pas top !).
Par ailleurs, je ne critique pas ceux qui mènent de petites actions à leur échelle. Comme je le disais sur l'autre fil, des amis sont investis dans des assoss pour sauver les crapauds et les abeilles et je trouve ça cool. C'est qu'un exemple, ils font pleins d'autres trucs en vrai, on peut dire que l'écologie c'est leur passion au même titre que l'écriture l'est pour nous. Du genre ils font attention à comment ils s'habillent, au commerce équitable, je crois qu'ils font même leur propre dentifrice. Et leur boulot, c'est aussi dans l'écologie,en recherche, y en a un qui bosse dans le traitement des eaux usées etc. Mais il y a d'autres luttes pour être efficace et réduire l'effet de serre et la pollution dans son ensemble, les petites ne seront pas suffisantes, et il faut en être conscients.
D'autant que la France est un petit pays qui pèse peu finalement dans le réchauffement quand on compare aux US et à la Chine, les deux gros pollueurs du monde. Et ils sont hors des accords sur le climat cela dit. |
| | Nombre de messages : 3707 Âge : 39 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Jeu 4 Juil 2024 - 10:02 | |
| Bien sûr que c'est pas suffisant et je crois que toutes les personnes vraiment impliquées dans l'écologie en sont tristement conscientes... Même le vote, dans les faits, reste insuffisant, la preuve ! (Mais oui, il faut quand même voter, VOTEZ ! )
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 1214 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Jeu 4 Juil 2024 - 10:07 | |
| Je suis pour les Verts, mais je trouve parfois leur programme brouillon. Il leur manque quelque chose pour percer. Par exemple, pour les Européennes, leur campagne de communication tournait autour de la douceur ou quoi, j'étais là en mode What the ** ?? |
| | Nombre de messages : 3707 Âge : 39 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Jeu 4 Juil 2024 - 10:10 | |
| Hahaha javou
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 416 Âge : 35 Date d'inscription : 28/01/2022 | Redornan / Pour qui sonne Lestat Jeu 4 Juil 2024 - 10:20 | |
| Surtout les verts, comme LFI, sont aussi un repoussoir d'une efficacité sans nom. Quand on prône la lutte contre le nucléaire dans la situation écologique actuelle, c'est de la belle pureté militante qui met une jolie balle dans le pied de tous nos efforts. Et quand on a un deuxième de liste comme michele rivasi (c'était aux européennes y a plusieurs années, je crois), antivax, convaincue par l'homéopathie et autre C'est compliqué |
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