Tu peux trembler, Shub. La nouvelle génération, c’est moi

Mâra, reçois l'expression distinguée de mon inférieur à trois sincère.

À dix-huit ans je ne comprenais pas le féminisme.

Mes parents ne me prenaient pas au sérieux, mais c'était habituel. Mes profs me traitaient comme une gamine, mais je ne voyais pas d'inconvénients à ça. Je me concevais dans la continuité de mon enfance passée à fréquenter plus d'adultes que d'enfants, donc plus de supérieurs que de pairs.

Puis j'ai commencé à vouloir plus que ça, plus que cette vie d'enfant tardive.

Et c'est quand j'ai attrapé cette ambition, quand j'ai voulu mûrir, que j'ai commencé à me faire renvoyer à mon état précédent. À ma supposée faiblesse, à ma supposée dépendance, à ma supposée incompétence, à ma supposée disponibilité sexuelle, à ma féminité en fait. Même en ne mettant pas de vêtements féminins, pas de maquillage et en jurant comme une charretière, ça ne m'élevait pas au rang d'homme - ceci dit, ça m'a sûrement évité pas mal d'attention malintentionnée.

(Quelle différence avec un jeune homme ? Bonne question ; je n'ai jamais été un jeune homme. Mais j'ai bien morflé du fait de personnes de tous âges, qui ne cachaient pas que je devais cette punition à ma condition de jeune femme.)

Mon féminisme, c'est un opportunisme politique et je ne m'en cache pas. C'est le courant multiple parmi lequel se situent des idées qui correspondent à ce que je veux pour ma propre vie. Être mentionnée dans une phrase s'adressant à tout le monde ? Pourquoi pas ! Jouer du point médian · et du pronom iel quand c'est ce que désirent mes camarades pour leur désignation, pendant que tout le monde comprend la signification de ce code à force d'en avoir entendu parler ? Merveilleux ! Découvrir sur le blog (pardon, le bloc-notes virtuel) de l'académie française que l'usage du féminin correspond systématiquement à du harcèlement sexuel au sein des Immortels ? Instructif ! Recevoir une leçon d'humilité en lisant les messages de Fatal' et en me remémorant du long cheminement dont j'ai eu besoin avant de comprendre l'objet du féminisme ? Nostalgique !

Chacun cherche sa place et creuse son propre trou.

Mâra a écrit:

Tu peux trembler, Shub. La nouvelle génération, c’est moi

J'allais poster sensiblement le même message

http://hackecritureinclusive.com/
Intéressante initiative !

Il le faut parce qu'il le faut, il le faut parce que.
Et puis, ça fait des initiatives, des événements, des animations, ça fait bouger les choses, ça fait du progrès, ça fait quelque chose, ça fait des choses, ça fait tout drôle, ça fait des choses nouvelles, ça annule des choses anciennes, ça fait évoluer, ça fait l'Histoire en marche, ça fait l'avenir. Et l'avenir, c'est bien, parce qu'on a quand même plus de chances d'y vivre que dans le passé.
Le passé ? ... c'est marre !

Bon là je viens manifester pcq les meufs du forum sont dans autant en emporte le vent là sur cette page, je ne suis pas réactionnaire ou quoi, y'a trop de débat sur l'écriture inclusive et à chaque fois je monte sur la tribune avec la même idée.

L'écriture inclusive, c'est moche. C'est tellement moche que ça ne fera pas évoluer les choses, on ne va pas créer un mot avec des bouts de mots, je trouve ça révoltant de détruire un mot parce qu'on écrit .euses derrière. Ce n'est pas de l'inclusif là c'est du mauvais goût, ça ne changera absoluement rien à la condition des femmes en France ou dans le monde, au mieux ce sera un petit délire d'Occident.aux.elles (pour moi les Colombiens s'ils "s'écharppent" sur l'écriture inclusive c'est parce qu'ils sont Occident.aux.elles, ce qui n'est pas le cas du reste du monde) reste que les .e.s se perdront en définitif dans le temps parce que personne n'utilisera une syntaxe aussi merdique et que ça ne changera rien et y auront raison.

"Gnagnagna on peut faire la règle de proximité" = génial ! Pourquoi vous continuez d'écrire "d'agrafeux.euses" alors ? Et pourquoi l'adjectif féminin vient toujours derrière le masculin ? Autant pousser le délire plus loin et le mettre avant le mot non

J'ai l'impression que l'écriture inclusive c'est une vieille excuse de féministes hystériques qui ont juste la flemme d'écrire "tous les chartreux et chartreuses" et qui du coup massacrent le mot et écrivent "chartr.eux.euses". C'est vrai que c'est plus court

Berk double édition! Sorry

Mâra et tout le groupe féminin-écrivain.es a écrit:

Tu peux trembler, Shub. La nouvelle génération, c’est moi

Visiblement vous avez envie les filles de nous faire trembler! Trembler d'émotion ou de peur ?
J'avais envie de poster un texte ici plus général sur l'héritage soixante-huitard qui a concerné des tas de gens, moi bien sûr mais aussi le féminisme et son évolution. Pour parler des féminino-marxistes de l'ancienne époque du MLF mais dans un sens + général, au sens où ça concerne les dominants/dominés , ceux qu'on appelaient en vulgate marxiste les opprimés.
Bon je sais pas avant de poster ce texte je demande l'avis des gens: c'est pas très long comme texte ça va pas vous bouffer une page entière ça non ! Je l'ai posté ailleurs, sur un site assez politique dont je tairai le nom! Mais là il fait je sais pas du genre 20 ou 30 pages...

Don Rumata a écrit:

J'ai l'impression que l'écriture inclusive c'est une vieille excuse de féministes hystériques qui ont juste la flemme d'écrire "tous les chartreux et chartreuses" et qui du coup massacrent le mot et écrivent "chartr.eux.euses". C'est vrai que c'est plus court

C'est marrant ce que tu dis parce que c'est con. "Les chartreux et les chartreuses" c'est de l'écriture inclusive. C'est une écriture qui inclut les deux genres dans son énonciation. L'utilisation du point médian est une forme d'écriture inclusive.

C'est marrant ce que tu dis parce que c'est con. "Les chartreux et les chartreuses" c'est de l'écriture inclusive. C'est une écriture qui inclut les deux genres dans son énonciation. L'utilisation du point médian est une forme d'écriture inclusive. a écrit:

Merci. Non parce qu'à force de répéter les mêmes réponses aux mêmes conneries.

Alors pourquoi sur tous les pamphlets de ma fac de gauchistes on écrit .e.es à chaque mot neutre ?