Comtesse des sources a écrit:

Depuis cette histoire de scène de viol il respecte mon style. La description, le rythme, le vocabulaire employés dans cette scène ont été suffisants pour le plonger dans l'horreur. ( On ne peut rien contre une nature de papa n'est ce pas ?) Donc je pense qu'il est secrétement fier de moi. Il continue de m'encourager et surveille mes aventures dans ma quête d'une M. E  mais de loin.

J'ai moi aussi été très touché par ton témoignage.
De mon point de vue, ça nous rappelle que faire lire ses écrits à ses proches n'est jamais neutre, et d'autant plus si les personnes sont des intimes.
La transmission d'un écrit de la main à la main à une personne qu'on aime pourra toujours être compris, consciemment ou non, comme la transmission d'un message (même édulcoré, déguisé, caché...) à cette personne.
Même quand ce n'est pas le cas.
Et même si on n'en est pas soi-même conscient, ce qui peut susciter des réactions émotionnellement très vives, et laisser des traces.
Bon ce n'est évidemment pas toujours le cas, heureusement, mais j'avoue que j'y pense quand je donne à lire quelque chose à un de mes proches. Est-ce qu'il ne va pas être choqué ? Est-ce qu'il ne va pas mal interpréter certaines choses ?
On n'est jamais trop prudent !  

De manière générale, mes proches savent que j'écris. Cela fait partie de moi, de ce que je suis, j'aurais du mal à le cacher, même si je le voulais.
Je ne propose pas spontanément mes textes à la lecture, mais ça ne me pose pas de souci si on me les demande, ce qui arrive régulièrement. Mais c'est vrai que je ne cours pas après les retours, j'ai peur qu'ils ne soient pas très objectifs. J'ai peut-être tort. Ou pas...
En revanche, j'évoque assez peu mes démarches auprès des maisons d'édition, c'est un peu mon jardin secret. Sauf quand ça se termine bien !

Je n'ai pas mis au courant tout le monde.

Ma mère sait et est persuadé d'avoir mis au monde la future Marguerite Duras (toute l'objectivité d'une mère donc).
Ma soeur aussi sait mais je ne pense pas qu'elle me prenne vraiment au sérieux. Mes frères eux ont vraiment pris conscience de ma passion quand j'ai gagné des concours.

Mes parents et ma sœur savent que j'ai toujours aimé écrire, ils n'aiment pas lire et je préfère pas leur demander de lire non plus.
Mon conjoint entend parler de toutes mes histoires, il connaît tous les textes que j'écris sur le moment et je lui demande souvent de l'aide sur des intrigues. Cependant, il refuse de me lire car il n'aime pas non plus lire.
Quant aux amis, j'en ai qui écrivent aussi et qui me lisent (je les lis également) et d'autres qui savent que j'écrive sans savoir plus que ça.

Bonsoir,

Très intéressant ce topic. C'est une question qui me taraude pas mal, personnellement.

Mon entourage sait que j'écris puisque j'ai déjà été publiée, mais dans un domaine plutôt "professionnel" pour lequel je n'ai pas trop eu à me poser la question de la pudeur.
Par contre, là je cherche à publier un roman que j'ai finalisé, qui contient à la fois des éléments très intimes de ma vie familiale et à la fois des scènes de sexe explicites. Quand ma famille me demande où j'en suis et s'ils pourraient lire mon manuscrit, je leur dis clairement "non je ne veux pas que vous lisiez. Même si je le publie un jour, je le ferais sous pseudo" donc ça attise encore plus leur curiosité évidemment ! (mais en vrai, ne serait-ce que parce que j'ai un réseau existant du fait de mes premières publications, j'ai tout intérêt à communiquer dessus).
Ce qui me gêne le plus dans l'idée qu'ils puissent le lire, c'est l'interprétation qu'ils en feront, le manque de distance. En fait, pour moi, ce manuscrit est un objet livre dans lequel la poésie a été un moyen d'exhumer le pire, voire de le sublimer et je crains de ne pas être comprise et que les gens collent trop au contenu.
Personnellement, dans ma démarche d'écriture, il y a eu bien sûr un moment où j'étais collée aussi mais aujourd'hui, c'est un objet hors de moi (je ne sais pas comment le dire autrement) et en étant publiée, j'imagine que ça le sera encore plus, un objet qui appartient aux autres, à d'autres que je ne connais pas. Et c'est très bien comme ça...

Enfin bref, je ne sais pas si j'apporte qqch au débat mais c'est un travail que je suis en train de faire intérieurement : assumer mon travail en tant qu'objet de littérature et non pas comme un récit introspectif (parce que malgré tout, ça reste un roman non autobiographique) et arriver à me détacher de ma honte et à laisser à chacun.e la responsabilité de ses ressentis.

Bonsoir,

Je ne l'ai dit qu'à ma meilleure amie que j'écrivais. Mes parents l'ont découvert par hasard.  Je pense quand même que ma maman devait s'en douter car depuis toute petite je lui dis que je ne veux rien faire d'autre comme métier. Elle me répétait qu'écrire ne suffisait pas, qu'il faut un métier à côté. Je ne raconte pas à mon entourage ma passion. Chacun ses secrets :-). Si je me fais publier un jour, ça sera sous pseudo, pour que le moins de personne de mon entourage le sache.

Bonjour,

J'aime beaucoup ce sujet, et je constate beaucoup de similitudes avec mes propres habitudes sur la question ! Il y a des témoignages très touchants.

Quand j'étais gamine/ado, j'écrivais beaucoup et tout le monde dans ma famille le savait. Je faisais même lire mes textes à mes parents, je n'avais pas cette pudeur (voire peur, finalement) que j'ai développée ensuite. Vers mes 18 ans, je me suis mise à presque arrêter d'écrire, et quand j'ai repris, je l'ai presque caché. Je ne parlais plus d'écriture, et le peu que j'écrivais, je le faisais en cachette. En fait, j'ai énormément perdu confiance en moi en général à cette période, et du coup, mon rapport à l'écriture en a pris un sacré coup.

Cette année, j'ai eu un électrochoc (je suis tombée malade l'an dernier, diagnostic posé à peine quelques jours après mon inscription sur le forum : ce qui explique ma désertion après à peine quelques messages ^^), et après avoir complètement arrêté d'écrire, j'ai repris très sérieusement au mois de septembre. J'ai tout débloqué, tant dans mon écriture que dans le fait de le dire à ma famille, et même de faire lire certaines choses. J'ai l'impression que maintenant, je relativise énormément de choses par rapport à avant.

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais depuis que j'en parle plus ouvertement à mes proches, j'ai pris encore un coup de fouet dans mon écriture. Je me sens plus "portée", quelque part, du moins pas du tout freinée en tout cas.

Merci pour vos témoignages.

Je trouve étonnant de vouloir publier en cachette des gens qui vous connaissent.

Comment allez-vous vendre ?
Comment allez-vous faire la promo du livre ?

Je vous conseille de ne pas le dire à un éditeur: si celui-ci ne peut pas compter sur la vente des 50 ou 100 exemplaires à vos familles et amis...

Je suis POUR la publication sous pseudo, pour ne pas mélanger la partie imaginaire de l'écriture à ma vie réelle/professionnelle/politique/voisinage...

Mais je pense qu'il serait totalement impossible pour moi d'être publiée sans le crier sur les toits. Pendant la publication, je ne saurais pas mettre de profil FB "Je mange des gnocchis". Je pense que mon enthousiasme déborderait de moi par les orbites, les oreilles et le clavier.

La Petite Chose, je pense qu'il y a plusieurs aspects à séparer.
Personnellement je n'ai jamais vraiment partagé mes textes avec ma famille.
Mes parents savent globalement que j'écris mais je ne leur ai jamais rien fait lire et ils n'ont aucune idée de ce que je fais, à savoir s'il s'agit juste de petits textes de temps en temps ou d'une saga révolutionnaire en 50 tomes.
Par contre si un jour je venais à être publié, ils seraient évidemment mis immédiatement au courant.
Cela dit je ne compterais pas sur eux pour les ventes, ils auraient droit à un exemplaire gratuit !

S.Tupido je suis d'accord avec toi.
Mon message précédent était en réaction à ces deux phrases qui m'ont étonnées.

Virginienoar a écrit:

Quand ma famille me demande où j'en suis et s'ils pourraient lire mon manuscrit, je leur dis clairement "non je ne veux pas que vous lisiez. Même si je le publie un jour, je le ferais sous pseudo"

Fumiko a écrit:

Si je me fais publier un jour, ça sera sous pseudo, pour que le moins de personne de mon entourage le sache.

Mais du coup, si on lit tout le message, je dis bien que j'ai conscience que je ne pourrais sans doute pas faire autrement que de les informer. Mais pour l'heure, l'objet livre n'existe pas encore donc je ne leur fais pas lire

la petite chose a écrit:

S.Tupido je suis d'accord avec toi.
Mon message précédent était en réaction à ces deux phrases qui m'ont étonnées.

Virginienoar a écrit:

Quand ma famille me demande où j'en suis et s'ils pourraient lire mon manuscrit, je leur dis clairement "non je ne veux pas que vous lisiez. Même si je le publie un jour, je le ferais sous pseudo"

Fumiko a écrit:

Si je me fais publier un jour, ça sera sous pseudo, pour que le moins de personne de mon entourage le sache.

Je suis tombé par hasard sur ce topic, et je dois avouer que le concept me plait bien.

Est-ce que mes proches savent que j'écris ?
Pour ma part, je devrais parler au passé.
Je n'écris plus depuis quelques années à cause d'un blocage.
Mais à cette époque, ma famille ne savait pas que j'écrivais et....il ne fallait mieux pas qu'elle le sache par peur de me faire réprimander. Je devais me concentrer sur mes études au lieu de perdre mon temps avec cela, selon eux. C'est pourquoi, j'ai peu à peu abandonner l'idée de leurs présenter mes textes. J'écrivais la nuit dans mon lit à la lueur de ma lampe de chevet, faisant semblant de dormir à chaque craquement de parquet.

Ne pouvant partager ma passion avec ma famille, je me suis donc rabattu sur mes amis. Peu nombreux, ou peu intéressé par le domaine. Cependant, un ancien ami a lu mes écrits. Je le pensais de bonne volonté, surtout que ses conseils étaient vraiment bons et me permettaient d'avancer. Jusqu'au jour où j'ai retrouver certaines de mes idées dans ses écrits. Gentiment, je lui ai demandé des explications. Mais il m'avait déjà dans ses filets..... La manipulation.... Il s'est mis à changer mes propres scénarii, jugeant mes idées négativement sans vraiment me donner le temps d'argumenter ou de défendre mes idées. Tout ce que je faisais n'allais pas.

Aujourd'hui, j'ai réussi à me débarrasser de cette personne toxique. Mais je n'ai pas retrouver le plaisir d'écrire, en tout cas, de finir un écrit. Je passe mon temps à modifier que ce soit la typographie ou les idées. Malgré tout, j'ai réussi à montrer mes anciens textes à une personne qui tient énormément pour moi : mon copain. Même s'il est avare de sentiment et un poil perfectionniste, il est resté honnête. Il m'a démontré que certaines de mes anciennes idées étaient vraiment bonnes et à quel point j'ai été manipulé.

Enfin bref... Je voulais vous partager mon expérience avec vous. Je pense que cela m'a fait du bien d'en parler.
Je vous souhaite à tous une bonne soirée, en espérant que nos chemins se recroisent.

Merci Ravan.
J'aimerais juste te dire qu'il ne faut pas laisser des personnes toxiques gâcher ta vie.
Tu en rencontreras certainement d'autres, qui critiqueront, qui essaieront de détruire ta motivation, ton talent.
Ne les laisse pas gagner ! Continue ta route, piétine-les, réussis !

Salut Ravan,

Merci d'avoir partagé ça avec nous
Montrer ses écrits, se dévoiler, c'est toujours délicat (enfin, pour moi). Si en plus on place sa confiance dans les mains d'une personne qui n'en prend pas soin, en particulier dans un cas comme le tien où l'envie de partager cette passion était bridée au départ, ça n'arrange rien. Ton blocage se comprend.
Peut-être que le fait de fréquenter ce forum t'aidera à reprendre ce que tu as commencé et à l'emmener plus loin.

En ce qui me concerne, poser mes valises ici a été une excellente idée. J'ai ce projet de roman que je traîne dans mes tiroirs depuis très longtemps et que je n'ai jamais fini. Je réécrivais sans cesse les mêmes passages et à l'époque je n'avais dit à personne que j'écrivais alors personne n'était là pour me donner un avis sur ce que je faisais.

Ici, je n'ai pas seulement trouvé le ton à donner à mon histoire, j'ai tout repris à zéro, gardé des choses, abandonné d'autres, et avancé, avancé, avancé, jusqu'à aller au-delà du point où je m'arrêtais toujours et j'ai même bon espoir de le finir un jour.

Tu as frappé à la bonne porte, selon moi

La petite Chose, VelvetRope,

Merci à vous pour vos messages réconfortants,
Je dois vous avouer que le fait d'écrire ce message m'avait mis mal à l'aise, j'allais éteindre mon ordinateur prêt à aller dormir pour effacer ses souvenirs quand j'ai vu vos messages.
Je porte tout mes espoirs dans cette communauté, même si cela ne fait que quelques heures que je suis là, je me sens bien. J'espère un jour pouvoir vous présenter quelques uns de mes écrits.

En tout cas, vous êtes vraiment des gens biens. Encore merci.

PS: VelvetRope, je te remercie d'avoir partager ton expérience sur le forum. Cela me donne envie de faire mes preuves parmi vous. Je suis vraiment heureux que tout ce soit bien passé pour toi, et que tes écrits ont été bien accueilli. Continue d'avancer, quand on est en pleine vitesse il ne faut pas s'arrêter !