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| La crainte de dire: Je suis écrivaine. | |
| | Nombre de messages : 163 Âge : 39 Date d'inscription : 08/02/2016 | Oksambre / Tycho l'homoncule Jeu 17 Mar 2016 - 22:58 | |
| C'est un besoin de notre société que de mettre des noms sur tout. Moi je me demande à partir de quel moment on peut considérer l'être.
Je dessine et je peins depuis que je sais tenir un crayon. Lorsque j'étais au collège, je vendais des portraits. Je ne me sens pourtant pas "peintre". Je fais de la photo avec un superbe appareil, mes amis et mes proches me sollicitent pour leurs clichés. Je ne me sens pourtant pas "photographe". J'écris énormément ces temps-ci, je ne me sens pas "écrivain" non plus. Peut-être que finalement c'est aussi l'idée que l'on se forge. Des limites que l'on se fixe. Ainsi que de nos ambitions. Si je vends des toiles dans une galerie (bon en même temps il faudrait déjà que je peigne sur toile),peut-être que le sentiment "d'être" naitra. Si demain je sors un roman, alors là encore peut être que je me sentirai davantage "écrivain". Finalement, c'est assez suggestif tout ça.
Pour répondre à la question initiale, l'art de façon générale n'a jamais été considéré comme un métier et pourtant beaucoup en vivent et on en a besoin. Il n'y a aucune honte à travailler à son compte (en dehors toutes démarches administratives) et donc à dire que tu es écrivaine.
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| | Nombre de messages : 1145 Âge : 45 Localisation : Quelque part, dans ma tête... Pensée du jour : Euh... Date d'inscription : 11/03/2016 | Lily M / Effleure du mal Dim 20 Mar 2016 - 23:10 | |
| Je me retrouve dans ce que vous dites, et c'est agréable de voir que je ne suis pas la seule à me poser ce genre de question ^^ Ce qui est bizarre, c'est que, pour reprendre ce qu'a dit Mâra je crois, je pratique la course, mais je me sens complètement coureuse, je ne me suis même jamais posée la question, par contre j'ai du mal à dire être écrivain, alors que mon homme, lui, m'appelle comme ça, pour lui, le simple fait que j'écrive, que j'y passe des heures, je suis écrivain. |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 27 Date d'inscription : 02/02/2015 | Yocko / Homme invisible Lun 21 Mar 2016 - 11:35 | |
| Je ne sais plus qui a fait la comparaison avec le fait d'être homo, mais c'est terriblement vrai. Faire son coming-out, tout comme présenter ce qu'on écrit à sa famille, au final, c'est la même chose, autant dans le cheminement psychologique que le résultat. On peut se monter dans la tête les films qu'on veut, imaginer tous les pires scénarios (ils vont nous renvoyer de la maison, ils vont nous traiter de tous les noms, ils auront un mépris infini pour nous ou ils rejetteront en bloc ce qu'on leur propose). Eh bien, en vérité... On en sait rien du tout. Absolument rien. Et c'est ce qui est fabuleux avec une famille, c'est qu'on sait jamais comment elle va réagir. Et bien souvent, elle est capable de nous surprendre bien mieux qu'on l'imaginait.
Mais pour répondre à la question initiale, pour ma part, j'ai encore un peu de gêne à dire que j'écris aux gens qui m'entourent (je suis dans une classe de grandes littéraires, et quand elles me voient gribouiller dans mon carnet à longueur de cours, elles finissent par poser des questions). Mais me dire "Je suis écrivain" (moi aussi, j'ai du mal avec écrivaine), c'est quelque chose de bien plus personnel. Quelque chose que je me dis à moi, souvent dans mes moments de doute, pour me remonter le moral et me rappeler que quand j'écris, je me sens heureuse. Mais ce n'est pas quelque chose que je dis aux autres. Ce n'est pas un statut que je revendique. C'est plutôt une ambition, un but un peu flou à atteindre, ou en tout cas à maintenir. |
| | Nombre de messages : 2567 Âge : 27 Pensée du jour : [citation de merde] Date d'inscription : 25/10/2014 | Trench / Le bruit et la pudeur Lun 21 Mar 2016 - 11:48 | |
| - Citation :
- Je ne sais plus qui a fait la comparaison avec le fait d'être homo, mais c'est terriblement vrai. Faire son coming-out, tout comme présenter ce qu'on écrit à sa famille, au final, c'est la même chose, autant dans le cheminement psychologique que le résultat
Hahaha j'ai dit ça pour déconner, perso j'aurais du mal à comparer le fait d'avouer à ses proches qu'on est écrivain et son coming-out. Pour moi ça n'a rien à voir, le coming-out on livre un partie vraiment intime de sa vie et l'écrivain dit simplement ce qu'il fait, pour moi l'écriture c'est beaucoup moins intime. Et j'ai aucun mal à dire que j'écris, mes parents et la plupart de mes potes le savent c'est pas ça qui va empêcher la Terre de tourner. Au fond, les gens s'en battent les c de ce que tu fais, ils iront pas te montrer du doigt en riant, être écrivain c'est pas porter une croix. Enfin pour moi. C'est une passion comme une autre et pas de quoi en avoir honte. |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 27 Date d'inscription : 02/02/2015 | Yocko / Homme invisible Lun 21 Mar 2016 - 12:09 | |
| J'ai perdu ma super longue réponse, trobien argumentée avec intro-développement-conclusion à cause de cette putain de connexion internet de merdasse. Donc : prout. Moi je trouve ça génial que tu sois aussi à l'aise avec l'écriture et que t'aies aucun mal à le dire. Mais certains ont une relation super intime avec ça. Et puis comme ça a été dit plus haut, la figure de l'artiste est pas nécessairement celle qui est la mieux regardée de nos jours, c'est pas évident pour tout le monde de l'assumer. Ça peut être un vrai choix. (Comme faire son coming-out, VRAIMENT, JE VOIS UN LIEN.) |
| | Nombre de messages : 2567 Âge : 27 Pensée du jour : [citation de merde] Date d'inscription : 25/10/2014 | Trench / Le bruit et la pudeur Lun 21 Mar 2016 - 12:49 | |
| Je dois avoir une vision très différente de ce qui se voit d'habitude alors, ou alors j'manque totalement de pudeur pour dévoiler mon intimité à la face du monde. Pour moi l'artiste est justement une figure assez valorisée à notre époque. Come on, le street art, tout ce bordel de l'artiste contemporain, les gamins qui font tous du solfège, la RATP qui utilise des poèmes pour dire qu'il faut pas tèj ses chewing par terre... donc oui, je l'affirme et le dit : la figure de l'artiste est la mieux regardée de nos jours, au même titre que le grand sportif par exemple.
lol Yocko t'as déjà fait un coming-out ? Selon moi c'est pousser "la crainte de dire" un peu loin pour la comparer au fait d'être gay. |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 27 Date d'inscription : 02/02/2015 | Yocko / Homme invisible Lun 21 Mar 2016 - 16:21 | |
| En l'occurrence, oui xD... C'est bien pour ça que j'arrive à comparer ça avec certains des témoignages présents dans ce post. |
| | Nombre de messages : 2567 Âge : 27 Pensée du jour : [citation de merde] Date d'inscription : 25/10/2014 | Trench / Le bruit et la pudeur Lun 21 Mar 2016 - 16:22 | |
| - Citation :
En l'occurrence, oui xD Je m'incline :c |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 27 Date d'inscription : 02/02/2015 | Yocko / Homme invisible Lun 21 Mar 2016 - 16:36 | |
| Je me serais pas permise de faire la comparaison, s'il en avait été autrement. :3 |
| | Nombre de messages : 219 Âge : 37 Date d'inscription : 09/08/2016 | Richard-James / Autostoppeur galactique Mer 10 Aoû 2016 - 15:22 | |
| Je vois que je ne suis pas le seul à m'être déjà posé cette question. Pour ma part je me suis considéré comme écrivain le jour où j'ai terminé mon premier roman, c'est à dire il y a quelques semaines. Certes, je n'ai pas encore entamé la phase "je cherche à me faire publier" et il est encore en phase de relecture et de critiques, mais je sais que l'écriture est quelque chose de bien plus qu'un hobby. Et si on me demande ce que je fais dans la vie, si ma réponse première est infirmier (le boulot que j'exerce actuellement), j'avoue qu'une petite voix dans ma tête crie haut et fort "ECRIVAIN". Et effectivement il y a une sorte de gêne, peut-être est-ce celle d'être jugé ... Il faut dire que lorsque l'on propose une oeuvre, il y a une part de nous que l'on délivre, et pour moi cette gêne vient de là. |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Mer 10 Aoû 2016 - 15:57 | |
| Je pense que cette gêne vient en partie de la perception de l'écrivain qu'a la plupart des gens, c'est à dire quelqu'un de célèbre, qui vend par millions et fait le tour du monde. Forcément que, à côté, on peut se sentir insignifiant, comme si nos productions ne méritaient pas d'être mentionnées. Si on s'adresse à quelqu'un de plus littéraire, qui connait un minimum les rouages de l'édition, cela me poserait bien moins de souci puisque cette personne saurait bien qu'il y a de tous les niveaux,, et que même les gros ont débuté petits. En se disant écrivain, il y a presque cette attente, cette crainte même, d'avoir à prouver une quelconque légitimité. Se dire écrivain ? Tout dépend du moment que l'on considère comme la naissance réelle d'une oeuvre. Aux premiers mots ? Une fois le texte achevé ? Au contrat ? À la parution ? Une fois le premier paiement reçu ? Bref, c'est toujours épineux. Personnellement, j'ai toujours préféré le terme "auteur". Le fait que ce soit un terme plus général qu'écrivain me rassure presque lorsque j'évoque mes écrits. Mais après, je ne peux pas en parler à tout le monde, car tout le monde ne s'en soucie pas. |
| | Nombre de messages : 2567 Âge : 27 Pensée du jour : [citation de merde] Date d'inscription : 25/10/2014 | Trench / Le bruit et la pudeur Mer 10 Aoû 2016 - 17:32 | |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Mer 10 Aoû 2016 - 18:33 | |
| Pas tout à fait. Quand auteur s'applique à la littérature, il est l'équivalent d'écrivain, même s'il touche tout un tas d'autres domaines. Si on voulait être plus précis, on utiliserait plutôt "romancier", "nouvelliste" ou "poète". Un type qui écrit des romans pourra être appelé romancier, écrivain ou auteur, sans que ça change quoi que ce soit. C'est seulement une perception personnelle après. "Romancier" fait bien plus "le gars du métier" qu'auteur. Les termes sont les mêmes, d'un point de vue linguistique (avec de légères nuances selon le cas, pour les métiers littéraires qui ne produisent pas d’œuvres notamment, mais pas dans le cas cité avant). Seulement, on a pas tous les mêmes rapports avec chacun d'eux. "Auteur" m'est plus agréable alors que pour d'autres, il sonnera faux par rapport à "écrivain", qui est spécifique à la littérature. M'enfin bref, je reste sur mon "auteur". |
| | Nombre de messages : 1145 Âge : 45 Localisation : Quelque part, dans ma tête... Pensée du jour : Euh... Date d'inscription : 11/03/2016 | Lily M / Effleure du mal Mer 10 Aoû 2016 - 18:43 | |
| Moi je vois plutôt les choses comme ça, maintenant : écrivain, à partir du moment où tu écris, peu importe quoi, peu importe que tu ailles au bout ou pas auteur, quand tu es publié, tu deviens l'auteur de tel bouquin |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Mer 10 Aoû 2016 - 19:01 | |
| D'un point de vue légal, tu es l'auteur de fait de toute production artistique, sans besoin de passer par un contrat ou de déposer un droit d'auteur. "Auteur" signifie juste que tu es "responsable" de sa création. C'est vraiment un terme général qui passe crème, peu importent les situations. En revanche, "écrivain" fait déjà plus sérieux. Tu écris, avec un grand "E" ! Beh quoi ? Je défends ma position, ce n'est pas interdit ! |
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