Bonjour à tous,

Alors voilà, je vous explique mon cas pour mieux situer les choses, j'écris une trilogie, j'ai absolument tous les détails de A à Z, les personnages, les intrigues entremêlées...
Le tome 1 s'articule autour d'une grosse vingtaine de chapitre, j'avais commençais par une grossière ébauche avant de commencer une écriture plus sérieuse et plus structurée...actuellement j'ai rédigé les 5 premiers chapitres et le 6ème est en cours !

Mon problème ????

Donc vous l'aurez compris, je n'ai absolument aucun problème d'inspiration, de structuration ou d'imagination, de ce côté là c'est même bouclé...mon problème c'est de ne pas avoir de stimulant assez puissant pour me pousser à aller plus vite, non pas à donner une priorité absolue à mon travail mais à trouver une raison implacable pour avancer avancer au lieu de me laisser distraire par tout et n'importe quoi.
Je sais que j'arriverai au terme mais la façon actuel de procéder ne me plaît pas du tout et je peine à trouver une solution.
Je pense que ce qui me manque c'est "les autres" ou "l'autre", dans la vie lorsqu'on a une concurrence ou un rival par exemple alors on carbure un max, de savoir que quelqu'un d'autre tente d'arriver à un but en produisant un travail qui sera comparé au votre vous motive naturellement...(ahh je commence un peu à trouver la lumière..."non" je vais pas dessiner un rival au regard concentré sur le mur qui écrit en me surveillant du coin de l'oeil...).
Seul une amie qui a fait de la lecture son principal régime alimentaire, deux autres du boulot et un ami d'enfance sont dans la confidence mais aucun ne sait de quoi ça traite et c'est volontaire de ma part...je hais le caractère fouineur des gens qui veulent absolument savoir ce que vous foutez pour pouvoir imposer leur point de vue et en faire un sujet de conversation et personne dans mon entourage n'a un projet similaire...

Bref, en gros je sais que si j'avais un véritable stimulant alors j'aurais surement effectué au moins le double de ma production actuelle.
Alors la véritable question : "Peut-on se trouver un puissant stimulant pour donner un maximum de temps à son projet en restant seul dans son coin ?"

Le tout, Erudia, c'est de se faire ami avec les mirifiques travers de la solitude. Pour moi c'est plus la douleur qui pousse à écrire qu'un rival. La lente réflexion douloureuse (sans vouloir faire mon kikoo-dark).

Après, je ne fonctionne pas du tout de la même manière que toi : j'ai l’échafaudage de ce que je souhaite écrire, dans ma tête, oui, mais pas de manière aussi poussé. C'est un peu retirer la souplesse d'un premier jet inconscient, spontané, et de ce fait lui retirer une puissance sibylline, je trouve, que de faire des plans.
Je ne dis pas que ta manière de procéder est moins bonne, seulement elle ne me convient pas, à moi. Si je faisais comme toi, je pense que je n'aurais plus envie d'écrire derrière. L'histoire serait trop claire et nette dans ma tête. Ça me freinerais et j'aurais l'impression d'écrire sur des bases mathématiques. Adieu la fraîcheur.

Ensuite parlons du rythme d'écriture. A moins que tu ais des délais pour rendre tes textes, le rythme importe peu. On ne prend plus assez son temps, aujourd'hui. On est un peu des boulimiques, dans notre manière de fonctionner : "il faut remplir le récipient le plus vite possible". Avoir un "stimulant" ne veut rien dire. Au contraire, même, ça nous conditionne dans une sorte de rigueur médicale qui pose un mur entre les inspirations naturelles qui sortent du coeur et les inspirations secouées d'une espèce de culpabilité. Il faut se détacher du sentiment de culpabilité qu'inspire la lenteur.
Les livres les plus médiocres, les livres de gare, sont le résultat d'un écrivain qui aura écrit dans des délais imposés. Et puis on retrouve ce problème dans le cinéma, la musique, le jeu vidéo.. etc.
La vitesse... Ok, il faut garder un rythme pour bien écrire... garder en soit une rigueur malgré tout pour ne pas perdre... Mais la lenteur est loin d'être un défaut, dans le monde de l'écriture. Et ce n'est que mon avis.

Tes dires sont pour le moins intéressants Pianitza, par exemple tu as entièrement raison sur le sentiment de culpabilité que je ressens de ne pas aller assez vite même si j'espère que le jour ou je coucherai le mot "FIN" sur ma création j'aurais suffisamment su faire la différence entre vitesse et précipitation...

A chacun sa méthode dans l'élaboration d'un roman, moi j'ai choisi sans hésitation celle-ci car pour moi écrire un livre c'est un peu comme construire une maison...je ne démarre pas les travaux tant que je ne possède pas tous les plans dans les moindres détails pour éviter que ma création ne s'effondre sous elle même.

Ensuite au sujet du rythme d'écriture, pour moi ça en devient un soucis de santé mentale, écrire pour moi est un art qu'on doit tenter d'amener presque à la perfection avant de vouloir "montrer" à autrui donc ça me coupe du monde, m'empêche de faire quoi que soit d'autre, c'est fatiguant et si une méthode existe pour accélérer les choses je suis preneur...mais là encore dans ce que je dis il ne faut pas comprendre "volonté de bâcler le travail" mais plutôt de trouver un stimulant me poussant à travailler plus et de la même manière !

"Les livres les plus médiocres, les livres de gare, sont le résultat d'un écrivain qui aura écrit dans des délais imposés. Et puis on retrouve ce problème dans le cinéma, la musique, le jeu vidéo.. etc.
La vitesse..."

Mouais...d'accord sur la forme mais pour moi le problème à ce niveau est plus profond et plus préoccupant...j'estime qu'on a juste coupé les vivres à la création pure et à l'originalité, dans le milieu du ciné, de la musique ou du jeu vidéo on se contente depuis environ la fin des années 90 de "réadapter", de faire des suites, d'adapter tout ce qui se vend etc...

Si comme tu le dis tu es fort distrait et bien moi j'ai un petit truc qui marche bien sur moi ! J'étteinds télévision, ordinateur, console de jeux et je met de la musique je m'assois sur mon lit et j'écris à ce moment là je suis beaucoup plus concentrée sur ce que je fais.
Bonne continuation, et bonne chance pour ton projet.
(Ps : Moi aussi j'ai horreur des gens qui veulent absolument savoir ce que vous foutez pour pouvoir imposer leur point de vue et en faire un sujet de conversation)

Après, bien entendu, ça dépend de ce que tu écris
Moi je sais que je suis très porté sur le raisonnement psychologique. Il me faut plus de temps à réfléchir qu'à écrire. Si la journée a été fructueuse en réflexion, je les pose le soir même sur le papier (même s'il ne va s'agir que de 200 mots), si ça a été le vide total, je vais fuir l'écriture dans une sorte d'amertume coupable, mais la fuir quand même.
Si tu fais plus dans l'action que dans le discernement, c'est sûr que c'est carrément une autre manière d'écrire. Et là, je conçois parfaitement qu'on a besoin d'un plan pour poser la base et qu'on peut se permettre une sorte de rapidité dans l'écriture.

>Clair de Lune,
Merci...sache que même d'éteindre tout autour de moi ne remédie pas au problème de fond qui reste le même, je n'ai pas de véritable pression immédiate et saine et cela fait que je ne travaille pas assez à mon goût !

>Pianitza,
Pour ma part, ça touche aux deux catégories que tu cite voir davantage et dans tous les cas cette partie du travail m'est considérée comme achevée après oui je vais plutôt parler de "sorte" de rapidité car ce que je veux c'est juste trouver un moyen, une poussée permanente et saine pour travailler véritablement avec un motivation immédiate et bien consistante.

Surtout que j'ai une particularité qui est que j'ai la manie de d'abord devoir écrire sur un support papier avant d'y redonner une autre forme sur un ordinateur...je sais c'est débile mais bon !

Erudia a écrit:

Surtout que j'ai une particularité qui est que j'ai la manie de d'abord devoir écrire sur un support papier avant d'y redonner une autre forme sur un ordinateur...je sais c'est débile mais bon !

C'est pas débile, je fais pareil. Ça permet en autre de faire des petits dessins dans la marge et de te corriger, au moment de retranscrire sur ordi.

Pohore a écrit:

Erudia a écrit:

Surtout que j'ai une particularité qui est que j'ai la manie de d'abord devoir écrire sur un support papier avant d'y redonner une autre forme sur un ordinateur...je sais c'est débile mais bon !

C'est pas débile, je fais pareil. Ça permet en autre de faire des petits dessins dans la marge et de te corriger, au moment de retranscrire sur ordi.

Je fais l'inverse ; on peut modifier sans que cela devienne le bazar, grâce au logiciel de traitement de texte. Et personnellement, ça coule mieux avec. C'est qu'ensuite, que je couche sur papier, quand il ne peut plus y avoir de rature.

*

Sinon, pour répondre à ta question, Erudia, je ne sais pas véritablement quoi te dire, je ne suis pas concernée, j'ai une vision opposée à la tienne, concernant la production, je ne prépare rien et ne suis pas pressée, faudra me pardonner. Bon courage.

Tout est question de concentration !

Moi, j'ai beau être au milieu d'une foule, une jungle de marmots (mes petits cousins), quand j'ai une idée dans la tête, y a rien à faire, elle est dedans, je ne perds pas de temps. Surtout que les gens de ma famille savent que j'écris, et ils me laissent tranquille au niveau des discussions.

Mais encore une fois, tout est question de concentration, de mentalité, de raisonnement et d'habitudes ...

Tu auras beau avalé du Red Bull toute la journée pour te stimuler et rester éveiller, CONCENTRATION. Seul mot d'ordre.

Après, pour réussir à se concentrer, il n'y a que toi qui en as le secret : musique, télé, silence ...

Moi mon stimulant est simple : je ne fais absolument pas de plan, rien. Je ne sais pas ce qui va se passer dans les prochaines lignes. Je veux connaitre la suite ? Une seule solution : l'écrire. C'est ce qui me pousse à écrire, comme un livre qu'on arrive pas à lâcher parce qu'il nous tien en haleine.

Et si tu essayais de faire les constantes? Ça te motiverait peut être un peu plus ?

La cocaïne.

Hélène a écrit:

La cocaïne.

Pas sûre du tout que ce soit un bon conseil ça...

Intéressant Hélène, intéressant... j'essaierai

Se fixer un minimum de temps par jour ou des horaires précises, petites pour commencer et en augmentant de plus en plus. Enfin je propose ça comme ça, parce que je sais que certains écrivains se fixent des heures, mais le vrai stimulant c'est l'envie et la volonté.

Hélène, j'ai ris.

Je dois dire que j'ai à peu près le même problème que toi, malgré le fait que je ne pose pas mes bases. J'ai quelques vagues idées en tête, mais elles ne sont pas inchangeables pour l'instant.

Lorsque j'écris, beaucoup de choses peuvent me déconcentrer, et ce même dans le noir, sans rien autours de moi. Je me retrouve à partir loin dans mes pensées, et puis finalement, je me détache totalement de ce que j'écris.
Généralement, j'essaye de ne pas me donner d'obligation. Je ne me dis pas "j'écris à cette heure ci" ou "mince, je n'ai pas écris de la journée, vite!" mais au contraire, je laisse les heures, les jours voir les semaines s'écouler jusqu'à ce que j'ai un besoin et une curiosité d'écrire et découvrir ma propre histoire, et ce même si je sais ce que je vais écrire. Il faut le voir comme un jeu ou un exécutoire. Déjà, ça a calmé mes problèmes de déconcentration, parce que j'étais à fond dedans.

Ensuite, lorsque tes pensées vagabondes, et que tu te détaches de ce que tu es en train de faire, tente de te refixer, de te rediriger seul vers le "droit chemin". Il faudra que tu te rattrapes plusieurs fois jusqu'à ce que tu prennes le plis. J'en suis à cette étape, et je dois dire que ça s'améliore doucement pour moi.

En espérant ne pas être à côté de la plaque,

Merci de tout vos petits conseils, tout ces petits trucs et astuces même si j'ai la prétention de croire que j'ai trouvé "la solution" pour mon cas personnel...alors "oui" j'ai la concentration nécessaire, l'envie, le temps...mon problème c'est que à chaque fois que je me dis "allez faut y aller" et que j'allumais mon PC dans ce but (un PC que pour ça et sans connexion internet) j'y arrivais tout simplement pas, presque zéro production et au final je sais pas pourquoi mais il m'est quasiment impossible d'écrire sur un ordinateur !!! Blocage !!!

Il me faut impérativement un stylo et un support papier et là c'est nickel, j'avance, j'avance...c'est que maintenant que je me rends compte qu'au moins 80% de ma production a d'abord vu le jour sur une feuille blanche ou un post-it... ><

Bon bah à priori ça devrait aller maintenant, je vais juste allumer l'ordinateur uniquement dans le but de recopier, réarranger etc...

J'en étais presque arrivé à croire que je manquais de motivation alors qu'au fond de moi (même pas besoin d'aller si loin en faite) je sais que pas du tout et que ce critère qu'on nomme également la "persévérance" fait pour moi quasiment office de sélection naturelle dans le monde de la littérature moderne !

En espérant toujours que chaque ouverture de "topic" puisse aider quelqu'un d'autre qui rencontre ou rencontrera un problème de ce genre !