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 La souffrance, un rouage dans le mécanisme conduisant à devenir écrivain ?

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Blueshade
   
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Blueshade  /  Blanchisseur de campagnes


Les écrivains ont-ils en eux une part de souffrance dans leur passé qui les poussent à écrire ? Quelqu'un qui a souffert et qui s'est renfermé sur lui même va-t-il être ainsi poussé à écrire ? Pourquoi écrire si ce n'est pas pour se délester ? Quelqu'un qui a rebondi après avoir souffert a-t-il moins de chance de devenir écrivain que celui qui s'est enfermé dans son malheur ? Quelqu'un de malheureux mais qui n'a pas de réelle raison pourrait par là même se sentir frustré, par exemple l'âge adolescent rencontre beaucoup de frustrations : cette souffrance de la vie adolescente est-elle ce qui pousse les jeunes à écrire ? Et pour les adolescents qui n'en souffrent pas, cela leur donnent-ils moins de chances de devenir écrivains ?
Merci de vos réponses.
http://lauredelalande-ecrivain.blogspot.fr/
 
St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


Ils sont mignons, ces jeunes écrivains qui angoissent de ne pas souffrir assez. Qu'ils ne s'inquiètent pas, la vie leur apportera leur lot comme à tous... En attendant, c'est vrai que c'est problématique... Ecrire demande d'être vrai, et c'est souvent dans l'adversité qu'on apprend à l'être. Il serait pour autant stupide de commencer à mesurer le génie à la souffrance, et la vérité à l'aune de l'envie de se suicider. On peut être vrai sans avoir souffert. Regardez Charlie Mac Donnell. C'est un génie dans sa partie. Il me fascine même pas mal : c'est un garçon heureux. Mais il est surtout lui-même, et un travailleur acharné.
Ca doit suffire, je pense.

Si j'étais un écrivain adolescent, je voudrais ressembler à Charlie Mac Donnell.
http://panoramadesjoies.canalblog.com
 
A.my
   
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A.my  /  Barge de Radetzky


Pas obligé d'avoir vécu la guerre pour être écrivain Rolling Eyes
Après, les traumatismes sont sûrement à l'origine de certains génies, mais ce n'est pas systématique.
Même quand on est heureux, on connait des frustrations, des peines, des désillusions. C'est vrai que cela motive pour écrire (ou peindre etc.) Mais il y a aussi le bonheur, l'espoir, et ça, on oublie plus souvent de le partager. Le bonheur on le garde pour soi, alors qu'il faudrait le distribuer, ou simplement montrer l'exemple. Regarde les chansons d'amour, la majorité sont des chansons d'amour déçu (ne me quitte pas & co' )
 
Ahava-brumes
   
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


J'associe l'écriture à quelque chose de positif et j'essaie pas de déverser ma souffrance.

Elle n'est pas une thérapie pour moi. Je ne sais pas trop ce qu'elle est d'ailleurs.
Tu as des gens qui souffrent et qui n'écriront jamais, d'autres qui ne souffrent pas tant que ça et qui vont écrire.

Bon faut se mettre dans la tête qu'on a tous nos blessures même si on est pas tous rescapé de l'holocauste!

Mais bon si l'écriture est là juste pour satisfaire son égo en parlant de soi "Oh, regardez comme j'ai tant souffert. Je suis un incompris alors je m'exorcise via les textes que j'écris", moi je dis stop. Rien de plus irritant.
On peut exprimer sa souffrance, mais si c'est juste pour ça, autant aller dans une émission de Delarue, hein! (Oh mon Dieu, c'est vrai qu'il est mort !!! :rain: )
 
FrenchKamit
   
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FrenchKamit  /  Bile au trésor


C'est un vieux cliché , et comme tout cliché il doit avoir une part de vérité...

Néanmoins je vois plus l'introversion comme paramètre déterminant dans le mécanisme conduisant à l'écriture que la souffrance à proprement parler, il y a pléthore de grands auteurs qui n'ont pas soufferts le martyr dans leur vie, mais je pense que la plupart sont des personnes introverties (car qui dit introversion, dit introspection et réflexion intérieure plus profonde et féconde)
 
Molly
   
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Molly  /  Sang-Chaud Panza


Il me semble que pour avoir envie d'écrire, en éprouver le besoin, il faut ressentir quelque part un "mal-être", quelque chose qui fait qu'on n'est pas totalement épanoui, heureux, satisfait, intégré, etc. Pas forcément de la souffrance (le mot est fort), mais un "manque", un truc qui fait qu'on ne se sent pas tout à fait bien dans la vie, et qu'on trouve dans les mots une sorte d'exutoire.

Je pense à quelqu'un comme Thomas Mann, qui était homosexuel, mais ne l'assumait pas totalement, ou en tout cas, le cachait avec soin... par ailleurs, écrivain reconnu de son vivant, admiré, riche, etc.

Ce mal-être peut fonctionner comme un moteur, mais ne suffit évidemment pas à faire de celui qui en souffre un "bon" écrivain.
 
Konda Galner
   
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Konda Galner  /  Gloire de son pair


Question à la fois classique et piège en fait Smile

Un écrivain se doit d'être empathique. Si il veut faire passer des émotions, il faut arriver à en comprendre les rouages. Il est évident que l'apprentissage par l'expérience, ça aide énormément.
Et en fait, l'apprentissage par la douleur, c'est une méthode. P'têt pas la meilleure, mais ça fonctionne. Un peu comme les étudiants arrivant en prépa qui se prennent des baffes à la volée, alors qu'avant, c'était les rois du monde.
Ça apprend à construire ta pensée, à la structurer, et à dépasser tes facilités naturelles.

Une personne peut être douée naturellement d'empathie, bien sûr, mais cela a toujours ses limites.
Il n'est pas facile d'expliquer ce qu'est le rouge à un aveugle de naissance, l'exercice est intéressant, à vrai dire, mais question résultat, ce n'est pas évident.
Certaines choses, situations, sentiments, ne peuvent au final, être comprises, que si elles ont été vécues, ne seraient ce que par transitivité.
(Un exemple dur : les descendants d'un grand père déporté et sorti des camps auront une sensibilité autre sur le sujet que ceux qui n'ont vu ça que dans les livres d'histoire, because y'a un vécu proche, qui fait parti du bagage personnel, et non distant)

La douleur est un moteur, certes, mais pas forcément le seul qui existe.
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Pêche Melba
   
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Pêche Melba  /  Pour qui sonne Lestat


Konda Galner a écrit:

La douleur est un moteur, certes, mais pas forcément le seul qui existe.

Absolument d'accord. Le mien, c'est l'ennui. Je n'arrive à écrire que quand j'ai du temps sans savoir quoi en faire. Il n'a jamais été question de mobiliser ma souffrance (quel grand mot...) pour en tirer quelque chose.

D'ailleurs, je ne sais pas si c'est bon pour l'équilibre mental de ressasser par l'écriture les pires épreuves que l'on a connues dans sa vie. On risque de les cristalliser, de s'y enfermer, de tomber dans la complainte. Après, il faut savoir de quelle souffrance on parle : on a tendance à coller tout et n'importe quoi sur ce mot.

Un bon écrivain, pour moi, c'est un artificier : il sait produire des situations qu'il n'a jamais vécues, énoncer des sentiments qui lui sont étrangers. Il fouille, il questionne, il créé, sans forcément ramener à lui ce qu'il découvre. Ce travail de décentrement me semble indispensable.
 
Konda Galner
   
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Konda Galner  /  Gloire de son pair


Pêche Melba > Ça dépend aussi, écrire est souvent une thérapie, un exutoire... Il ne faut effectivement pas que cela soit une auto-alimentation de son amertume et de sa rancœur, tout à fait.

Un peu justement comme un psychanalyse, on fait ressortir les origines des troubles d'une personne, histoire que l'enfoui ne rende pas un édifice branlant.

Par contre, énoncer des sentiments qui lui sont étrangers, à dire vrai, je ne suis pas d'accord. Ou sinon, ça tient du psychopathe, qui arrive à imiter uniquement par observation ce qu'il n'arrive pas à appréhender.
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Elouan
   
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Il faudra qu'on me présente celui qui ne souffre pas.

On est pas dans un conte de fée, tout le monde connaît la souffrance, à divers degré. Les adolescents ont leur propres souffrances qu'ils soient liés à des facteurs sociales ou existentielles. C'est un fait indiscutable, les gens n'ont pas besoin de vivre de grand malheur pour avoir le désir de s'exprimer, de façon littéraire entre autres.
 
jbm
   
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L'écriture peut être une forme de thérapie pour les gens qui souffrent. Ils mettent sur papiers ce qu'ils n'arrivent pas à dire. Mais ça fait pas d'eux des génies littéraires pour autant.
Puis, tout le monde porte sa croix, mais tout le monde n'écrit pas.
Je ne pense pas qu'un mec heureux ait moins de chance de devenir bon écrivain qu'un autre qui a beaucoup souffert. Ce qui compte, heureux ou pas, c'est le travail que tu fournis pour t'améliorer. Plus tu bosses ta plume et plus tu deviendras bon.
 
Pêche Melba
   
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Konda Galner a écrit:
Par contre, énoncer des sentiments qui lui sont étrangers, à dire vrai, je ne suis pas d'accord. Ou sinon, ça tient du psychopathe, qui arrive à imiter uniquement par observation ce qu'il n'arrive pas à appréhender.

Mon narrateur n'a donc pas le droit de tuer son voisin et d'en rire comme un dément sur fond de pleine lune, sans remords, pétri d'une excitation malsaine ? :mrgreen:

Je plaisante. Je dis juste qu'on appréhende pas forcément, dans le cadre d'une vie, l'immense palette de toutes les émotions possibles pour un être humain, de la plus belle à la plus atroce. Cela dépend énormément de l'expérience, mais je suis convaincu qu'un écrivain sait inventer ce qu'il ne connaît pas.

Je suis d'accord avec le message ci-dessus : nul besoin d'avoir vécu le pire pour : 1. vouloir écrire 2. en parler. La souffrance est, de mon point de vue, bien plus facile à décrire que le bonheur ou la vraie joie, tout aussi valables comme impulsions littéraires. Et bien plus insaisissables au quotidien...
 
Konda Galner
   
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Konda Galner  /  Gloire de son pair


Pêche Melba : question de sémantique, en fait Smile

Un psychopathe n'est pas un tueur, à l'origine (sinon, un tueur psychopathe, c'est un pléonasme). C'est souvent associé, assimilé même, mais ce n'est pas le cas.
Un psychopathe a la particularité de ne pas ressentir d'émotions. Tiens, dans la série Dexter, Dexter est tueur parce qu'il... trucide les gens, les découpe, et avec un p'tite musique de fond. (Du moins au début de la série)

Mais il est psychopathe parce qu'il ne ressent rien, et doit simuler ses propres émotions.

En somme, un psychopathe est un handicapé émotionnel.

EDIT : en fait, un atrophié de la compassion serait plus juste...
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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Mais cessez donc avec cette avalanche de mots qui glorifient la souffrance ou le bonheur, que vous écrivez parce que ça vous sert d'exutoire... Ce n'est pas vrai, vous le savez ou alors vous le sous-sentez, enfin, arrêter d'essayer de vous mentir... Ça marche pour un temps, l'exutoire enfin. Mais calculer la somme des douleurs d'une personne et se dire que comme ça elle peut être un meilleur écrivain parce qu'elle a plus souffert, ou qu'elle a plus été heureuse, etc... Il faut arrêter, ça peut influencer certains choses peut-être, mais pas la qualité globale. Enfin, il ne me semble pas, et ça me ferait bien mal au cœur dans le cas contraire. Le problème maintenant c'est que de plus en plus de gens (mais il me semble que c'était déjà avant) fabriquent plus qu'ils n'écrivent, et vu qu’ils fabriquent, il leur faut de la matière première, et la matière première, il la faut dans les souffrances et dans le bonheur... Celui qui ne fabrique pas en a besoin aussi, mais il n'a pas besoin de se faire un égotrip sur la somme ou sur le malheur... Il me semble, encore une fois, et l'inverse serait un coup de poignard.

La question est stupide... Allez écrire plutôt que de fabriquer, et elle ne se posera plus... Neutral

[Edit : Et j'approuve le message de Cat juste dessous.]


Dernière édition par Nyjée le Mer 24 Oct 2012 - 15:32, édité 1 fois
 
Elouan
   
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Elouan  /  JE Lambda. (Cuvée 2012.)


Les histoires de psychopathes, vous semblez adorer ça aussi.

Le problème c'est qu'à moins d'avoir une réelle connaissance sur le sujet, on n'en produit qu'une daube sans nom et vu et revu des centaines de miliers de fois. C'est pas la meilleure façon d'exprimer son mal-être, à mon sens. Mais bon voilà, les gens qui font ce genre de merde s'imaginent à tort qu'il y ait des gens que ça choque encore.

Quelle niaiserie.
 

 La souffrance, un rouage dans le mécanisme conduisant à devenir écrivain ?

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