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 Comment lutter contre notre vision du parfait dans la création de notre héros?

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Matrix
   
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Matrix  /  Blanchisseur de campagnes


Bonjour,

je rencontre un problème que d'autres ont sans du rencontrer bien avant moi, à savoir, lorsqu'on invente un héros, on le fait évidemment avec notre vision des choses et on tend à le rendre parfait (tendre vers ne signifie nullement qu'on en ai proche ou éloigné).

Du coup comment faire pour que notre vision subjectif de ce qui est bien se retrouve nécessairement dans notre héros? En fait, j'ai l'impression qu’inconsciemment les héros que j'invente comporte tous une part de ce que j'aimerais être dans l'absolue, dans la version "parfaite" de moi, et cela m’embête car je ne veux absolument pas parler de moi dans un livre de Fantasy...

Le problème c'est que si un écrivain considère tel comportement comme étant "bien" alors il aura naturellement tendance a l'attribué à son héros, que se soit "natif" (i.e. au début de l'histoire) ou acquis en cours de route, peu importe...

Je sais pas si j'arrive a bien faire partager le problème, mais en gros, comment faire pour se détacher de ses idées, de l'avis objectif, du paradigme qu'a l'écrivain, pour arriver a créer une authentique personnalité qui aurait c'est propre notions et visions du monde.

Je trouve que c'est un exercice très intéressant, mais tôt ou tard, j'ai toujours tendance a faire faire a mon héros ce que mon moins intérieur considère comme ce qui est bien de faire, c'est très énervant...


Quelqu'un a t-il déjà eut se ressentit? Avez-vous trouvé des manières de vous abstraire de vos idées au profit de l'authenticité et l'originalité de vos personnages (et surtout héros)?
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Mahili
   
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Mahili  /  Tentatrice chauve


Hello !

j'ai déjà eu le problème... mais cela ne concerne qu'une seule de mes héroines...

J'ai l'impression que, quand j'écris un autre livre que celui qu'elle parle d'elle, elle est jalouse et prend possession de l'autre Very Happy

Oui. Mes personnages ont une vie à eux, mais dans chacuns, on retrouve des redondances...

donc finalement, je ne peux pas vraiment te répondre... juste te dire que si un héro ne te correspond en rien, tu risques de vite de lasser de l'histoire et l'arrêter en cours de route. Ce qui serait dommage, évidemment ^^

Je dirais que chaque auteur met une part de lui même dans son histoire, donc bon... même si le personnage est différent de notre vision subjective de la perfection, il y aura toujours quelque chose de nous.
C'est une impasse.

Je le vois comme ça, en tout cas.
 
jbm
   
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jbm  /  Pour qui sonne Lestat


Beaucoup doivent avoir ce problème, et je ne pense pas qu'on puisse le changer, qu'on puisse être objectif face à ses héros, ses histoires et ses écrits. On s'inspire forcément de son vécu, de ses expériences, de ses goûts personnels et même de son entourage pour certains perso.

Citation :
En fait, j'ai l'impression qu’inconsciemment les héros que j'invente comporte tous une part de ce que j'aimerais être dans l'absolue, dans la version "parfaite" de moi,

Je trouve que c'est un exercice très intéressant, mais tôt ou tard, j'ai toujours tendance a faire faire a mon héros ce que mon moins intérieur considère comme ce qui est bien de faire, c'est très énervant...

C'est bizarre, car moi, je n'ai jamais voulu que mon héros soit la version parfaite de ce que je voudrais être. Bon physiquement, si, je l'avoue ^^.

Au niveau personnalité par contre, il a un peu de son auteur mais aussi une partie sombre et violente qu'il apprend à gérer et à accepter au fil de l'histoire. Cette facette de sa personnalité le pousse à faire des choses que moi, je trouve immorales. Et je ne me reconnais pas vraiment là dedans. A moins qu'un jumeau maléfique sommeille en secret dans ma conscience, et là c'est grave ! ^^

Mais comme le dit Mahili, il y aura toujours une partie de nous dans nos histoires et nos héros, tu ne peux rien faire contre ça.
 
Morgoth
   
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Morgoth  /  Gloire de son pair


ça viens peut etre de l'interprétation des mots.

Tu voit ton personnage principal comme le héros (dans le sens héroïque) de l'histoire, alors que c'est juste un personnage qui peut avoir ses vices et ses défauts, lui-meme n'étant pas au courant qu'il est le héros de l'histoire.

Aprés c'est vrai que c'est difficile de crée un personnage cohérent qui a une logique différente de la notre.

Je pense que se faire des fiche de personnages avec leurs objectifs, motivations et leurs vices ;et s'y tenir peut etre un bon moyen d'outrepasser ce probleme.
 
Taliesin
   
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Taliesin  /  Tapage au bout de la nuit


Je les afflige de défauts. En général ça suffit.
Et puis je me laisse aussi la possibilité de les faire échouer.
On a jamais vu un héros vraiment échouer dans une histoire? En générale a chacune des aventures qui leur arrive je me place comme un espèce de démiurge particulièrement vicieux... ce qui fait que parfois les épreuves devant lesquelles ils sont placés sont au dessus de leurs capacités. ça aide a les rendre moins "super-héros."
 
QuillQueen
   
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


y a un peu l'idée de Taliesin, moi tout simplement je les laisse vivre. je les regarde, je les écoute, je suis caméra externe et je les entends dire des discours que je ne tiendrai jamais. Parce que leur vécu est ainsi, et que leur vécu n'est pas le mien. Juste ?

Après, je ne pose pas un filtre personnel entre ce que je réceptionne, et ce que je retranscris. Si mon héros vient de flasher sur un smoking blanc et une cravate jaune pipi, ah ben je le mets, que je trouve ça moche ou non n'est pas la question.

Il faut se voir comme un réalisateur/metteur en scène qui joue avec des acteurs imprévisibles. Quitte à parfois revoir le scénario car on se rend compte que Jacques Dupont a vraiment un charisme de fou dans le rôle du jaloux, et que Pamela Bridge a du répondant.

Procédant ainsi, je n'ai jamais eu le sentiment de trop m'approcher du héros. Après, oui, y a des similitudes, si vous n'en aviez pas avec vos amis seriez-vous encore avec eux ? Feriez-vous un tel chemin ensemble ? Il n'empêche que vous êtes bien deux êtres distincts.
 
Pêche Melba
   
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Pêche Melba  /  Pour qui sonne Lestat


L'idée de Morgoth, faire des fiches et s'y tenir, est bonne.

Si c'est un problème récurrent, entraîne-toi (dans une nouvelle, par exemple) à créer un personnage qui ne te ressemble pas et tu seras moins tenté de le faire coller à tes désirs ! Si tu es un homme, invente une femme. Affuble ton personnage d'une particularité que tu n'as pas (infirmité, tendance maladive au mensonge, âge avancé...). Fais-le agir conformément à ce qu'il est et non à ce que tu voudrais qu'il soit : si tu fabriques un pourri, au moment de faire un choix moral, choisir le bien te paraîtra incohérent.

L'important, c'est que ton personnage existe de lui-même, et non que tu l'apprécies humainement. Ce sont ses faiblesses et ses travers qui en feront quelqu'un d'intéressant. S'il a déjà tout pour lui, s'il n'a rien à apprendre du monde qui l'entoure, il sera plat au possible... A ton avis, pourquoi apprécie-t-on autant les "méchants" ? :mrgreen:
 
Konda Galner
   
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Konda Galner  /  Gloire de son pair


Être écrivain, c'est être à la fois un acteur, et un metteur en scène Smile
A vrai dire, j'aime bien sur ce genre de question prendre l'exemple du sacro-saint super-héro américain...

Bon, mis à part qu'à l'origine, ils ont été notamment des outils de propagande, (Captain America, il se pose là, quand même), on remarque une chose :

A l'origine, les super-héros du style Superman, Batman, étaient des justiciers parfaits, à la morale irréprochable, et à la mâchoire très carrée.
On bombe le torse, on lève la tête, avec le vent dans la cape, et le drapeau américain en toile de fond...

On se rend compte que les super-héros actuels, (et notamment Batman, d'ailleurs), revêtent un costume plus sombre, avec des émotions plus humaines, des coups de gueule, de colère, etc...
Bref, ils sont plus identifiables à des personnes communes, et non des demi-dieux. l'un des plus populaires sur les héros actuels, c'est Wolverine.
Il t'en fout plein la gueule, il a la rage au ventre, et n'hésite pas à tuer. (Ce qui différencie des super-vilains d'avant, qui arrivaient à décéder non du fait de leur adversaire, mais plus d'une circonstance, ou de leur propre fait à eux.)

Bref, rendre le héro indestructible plus humain, égratigner sa perfection et son armure blanche.
il peut avoir peur, fuir, être lâche ou malhonnête, mesquin, ou méchant, au moins par moment.

L'affubler de défaut est effectivement une bonne piste, à mon sens.

Et j'approuve Pêche Melba, souvent, les méchants sont beaucoup plus charismatique. (Ahhh le Joker dans The Dark Knight....)
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Konda Galner
   
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Konda Galner  /  Gloire de son pair


tiens, voilà :

Remplace ton héro par Superman, et si tu te dis que ça colle parfaitement, c'est que ça ne va pas. Smile
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Taliesin
   
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Taliesin  /  Tapage au bout de la nuit


Konda Galner a écrit:
tiens, voilà :

Remplace ton héro par Superman, et si tu te dis que ça colle parfaitement, c'est que ça ne va pas. Smile

Définitivement c'est la question ultime! Avec ça tu va faire du personnage de folie!


Bon après faut pas leurrer, chaque personnage a une part de notre personnalité en lui (si, si!) même nos "méchants" d'ailleurs: c'est ce qui fait leur intérêt aussi et c'est ce qui rend l'auteur attachant.
 
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Je n'ai pas tendance à me projeter "moi" en parfait dans mes personnages.
D'abord parce que la plupart de mes personnages sont des hommes et que je n'ai aucune envie de changer de sexe Wink et puis en règle générale, ils n'ont pas la même culture que moi : pas même milieu social, pas même pays, pas même culture, religion...
Ensuite parce que bon, il leur arrive toutes sortes de malheurs dans la vie et ne sont guère des superhéros (plutot du genre faibles, même ! )

Ça n'empêche pas que j'ai tendance à avoir un certain stéréotype de personnage que j'affectionne : le type traumatisé, pas très costaud (physiquement et/ou moralement ) et plutot timide, on va dire... Grosso-modo.

Un truc pour en sortir :
Écrire des nouvelles en m'essayant avec des personnages que j'aime pas de prime abord : un vieux con raciste, une jeune nana cynique et meurtrière. C'est un bon exercice, je trouve pour apprendre à se détacher de ses "tics" en matière de personnage. ou même tout simplement que je ne "sens" pas de prime abord : un gamin, tiens.
ensuite, glisser des trucs qui n'appartiennent pas à mon corpus de "qualités" : petites lâchetés, manipulation, points de vue philosophiques, politiques ou idéologiques qui ne sont pas les miens...

Ceci dit quand je vois le nombre de fois où le shérif humaniste, bonne pâte, soucieux du maintien de la loi et de la justice et réparateur de tort, apparait dans les bouquins de Stephen King, je culpabilise pas trop d'avoir des tocs dans le domaine Wink
Dans le même genre, on retrouve souvent des enfants maltraités, des femmes battues, des écrivains tourmentés dans sa prose...
donc vraiment aucun complexe à avoir ! Smile


Dernière édition par ilham le Mer 24 Oct 2012 - 11:56, édité 1 fois
 
Konda Galner
   
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Ilham >

Tiens, tu n'as franchement pas tort sur ce coup là. Vrai que pas mal de personnages sont des stéréotypes, vrai aussi qu'on en croise tous les jours dans la rue...

Au final, c'est p'têt simplement la surabondance de clichés qui risquent de déplaire. Mais quelques uns de temps en temps, ça peut même aider le lecteur à se fondre dans l'univers du roman.
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SergentMajor
   
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Matrix a écrit:
Bonjour,

je rencontre un problème que d'autres ont sans du rencontrer bien avant moi, à savoir, lorsqu'on invente un héros, on le fait évidemment avec notre vision des choses et on tend à le rendre parfait (tendre vers ne signifie nullement qu'on en ai proche ou éloigné).
Quelqu'un a t-il déjà eut se ressentit? Avez-vous trouvé des manières de vous abstraire de vos idées au profit de l'authenticité et l'originalité de vos personnages (et surtout héros)?

J'ai l'impression que tu décris une erreur suprême. Quand l'auteur se projette dans son héros au point d'en faire une Mary-Sue.

Chercher le personnage idéal en soi le réduit considérablement...à soi-même justement. On finit vite par tourner en rond...Et pire, on risque fort de faire bailler le lecteur! Sleep

Je crois qu'il faut au miximum éviter de se projeter, de s'inspirer de soi-même et de ses attentes personnelles quand on crée un personnage. Bien sûr il faut l'aimer, mais on est pas obliger d'aimer que ceux qui nous ressemblent...au contraire!

Mieux vaut s'inspirer de personnages déjà existants, ou de personnages historiques ou même,pourquoi pas, des gens de son entourage s'ils ont des personnalités hors du commun.

A force, on finit par avoir un large éventail de différents personnages, on aiguise sa créativité et un jour, on fait naitre des personnages originaux qu'on aurait jamais imaginés pouvoir créer. Bien loin de tout ce qu'on est en réalité.

C'est le meilleur moyen, à mon sens, pour avoir ce recul necessaire qui évite de toujours créer le même personnage.



Dernière édition par SergentMajor le Mer 24 Oct 2012 - 13:31, édité 1 fois
 
Konda Galner
   
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SergentMajor > Oui, mais si on n'a pas d'amis ? de famille, de parents, de collègues, qu'on vit dans une ville fantôme, et qu'une peur ancestrale nous empêche d'utiliser un clavier pour communiquer via internet sur une connexion qu'on n'a pas ?

...

Bon, c'est p'têt un peu extrême, comme cas.... Tu me diras, un tel être ne poserait pas la question ici...
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Quand je parle de personnages existants, je veux parler de personnages de fiction, de l'histoire (avec un grand H) ou de légendes qu'on admire.
Qu'auraient écrit Tolkien ou Rowling sans les mythologies? (Et qu'écriraient les auteurs d'héroic fantaisy actuels sans les mythes déjà existants et sans Tolkien? :mrgreen: )
Hercule Poirot et Hasting seraient-il là si Sherlock Holmes et Watson ne les avaient pas précédés? Et d'ailleurs Sherlock serait-il né si Arthur Conan Doyle ne s'était pas inspiré de son prof de médecine et de l'inspecteur Lecoq?
Quant à l'histoire, sans elle, pas de Dumas et pas de Shakespeare!

Quelque soit l'époque, les grands romanciers n'ont rien à voir avec leurs personnages et se sont inspirer de tout sauf d'eux-même!

Les meilleurs amis d'un écrivain, au niveau de sa création, ce sont les oeuvres de ses prédécesseurs.
Plus on lit, plus on développe ses idées, son propre style et son imagination (on peut ajouter les films et la télé aujourd"hui)

C'est en se nourrissant des autres qu'on va pouvoir creer.
Creer à partir de la perfection qu'on aimerait atteindre soi-même, c'est réducteur au possible...et c'est mortellement ennuyeux pour le lecteur. :mrgreen:


Dernière édition par SergentMajor le Mer 24 Oct 2012 - 14:14, édité 1 fois
 

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