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| Comment lutter contre notre vision du parfait dans la création de notre héros? | |
| | Nombre de messages : 1882 Âge : 28 Localisation : ...* (42) Pensée du jour : Les giraffes sont a l'origine de l'extinction des licornes Date d'inscription : 29/05/2011 | Foxi / Journal du posteur Mer 31 Oct 2012 - 0:17 | |
| Perso, j'utilise a peu pres la meme technique que e-bou.
Pour repondre a ton probleme, Matrix, j'ai une seconde methode, qui se base sur les personnes autour de moi. Tes personnages ont tres probablement les caracteres d'autres individus que tu rencontre au quotidien: faut bien se baser sur qqch. Ce que je fais, c'est que quand je rentre en conflit avec qqn, je cherche a savoir qu'est ce qui lui fait raconter des conneries de la sorte. Le mot est un peu fort, mais le tout est place dans une logique, basee sur des exemples (je sais, pas tres mathematique): - Il n'y a pas de chien mechant, il y a des chiens mal eduques. Par extension, tu peux appliquer aux hommes. Apres, je pense que pour l'Homme, l'education n'est pas seule, il y a aussi une partie caracterielle qui rendre en compte. Chacun se fasonne et est a l'origine de ce qu'il est, y a pas a chercher d'excuses: il existe des mechants mechants pour etres mechants. En fait, je croit qu'en creant un mechant, il faut garder en tete une chose:
Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons. Chacun se bat pour les siennes. |
| | | Invité / Invité Mer 31 Oct 2012 - 11:10 | |
| - Citation :
- Revan: ce que j'entends par là c'est justement le fait qu'on s'en fou de ce que tu feras en vrai, ce qui compte c'est ce que tu penses que tu feras, c'est l'intention qui compte comme on dit, après l'échec ou non, ça c'est autre chose (comme déjà dit).
Ou l'art de balancer des formules toutes faites pour éviter le débat. - Citation :
- Pour faire avancer la chose, car quelqu'un a enfin attaqué la question sous un angle intéressant,
Tu ne veux pas voir que le problème vient de toi et de tes personnages, pas d'ailleurs. - Citation :
- Je ne veux pas raconter mon Moi, je veux raconter les personnages tel qu'ils sont sans qu'ils soient forcement Moi...
Ou pour reformuler, je veux justement éviter d'arriver systématiquement à la conclusion que tu as formulé "tous les personnages sont un peu moi". C'est pas compliqué pourtant. Les personnages d'un auteur sont ses créations ; forcément, il y instille une partie de lui-même pour leur donner la vie. Tout comme des parents pour créer la vie donnent une partie de leurs gènes. Et après, les personnages comme l'enfant se développe d'eux-mêmes (avec l'aide de leurs "créateurs"), jusqu'à devenir autonomes. Je vois pas ce qu'il y a de bien compliqué là-dedans. Ton problème trahit un manque de caractérisation de tes personnages. Point. Il ne sert à rien de chercher ailleurs des réponses à ces problèmes ; il n'y a qu'en les travaillant que ce sentiment s'effacera de lui-même. |
| | Nombre de messages : 355 Âge : 32 Date d'inscription : 27/09/2012 | Taliesin / Tapage au bout de la nuit Mer 31 Oct 2012 - 12:29 | |
| - e-bou a écrit:
- Prenons Sauron, par exemple. C'est l'archétype du méchant abstrait que ne nous dit rien de ce qu'être les qualités de méchant. On ne sait rien de son histoire, de ses motivations, de sa complexité. Or quand on apporte de la complexité, c'est forcémet la sienne. Je ne pense pas qu'on puisse inventer la complexité, on transpose la sienne dans un monde qu'on invente, mais qui est la transposition de nos convictions et de notre énergie.
Si on sait beaucoup de choses de Sauron, mais il faut avoir lu le Sillmarion et notamment les passages sur la chute de Numénor pour en apprendre plus sur ce passionnant personnage! La encore il est très difficile de parler sur le Seigneur des Anneaux car il s'inscrit dans une oeuvre beaucoup plus vaste, le grand Oeuvre, l'opus Magnum de Tolkien que l'on doit appréhender dans son ensemble pour comprendre un peu les trois volumes du Seigneur des Anneaux! Au dela de ça je ne suis pas d'accord avec toi, la complexité ne vient pas forcément de nous. Et comme tu invoque la figure de Sauron je vais continuer sur elle. Sauron a un esprit considérablement tordu, vaste (et ce n'est encore rien comparé a celui de son maitre Morgoth) et pervers. Il se réjouit des rouages et mécaniques pour leur capacité de destruction et parfois d'auto-destruction. Il a créé l'anneau dans sa volonté de conquérir tout choses. Si on en croit l'excellente biographie de Humphrey Carpenter, Tolkien était quelqu'un de très intelligent dans son travail, capable de penser a de nombreuses choses différentes en même temps, mais par ailleurs assez simple dans sa vie privée... Il nourrit une haine instinctive et viscérale a toute idée de perversion (j'utilise perversion dans son sens premier: détourner quelque chose de son but originel.) et si les mécaniques complexes l'on quelque peu intéressé par le passé, l'expérience de la guerre moderne (Ier GM) l'a profondément dégoutté de l'ère industriel... Quant au désir de conquête, celui de Tolkien, même en terme littéraire restera inexistant: il ne s'occupe pas de la commercialisation et n'en a pas grand chose a faire d'ailleurs. Ce qui l'intéressait vraisemblablement c'est la création d'un univers cohérent pour faire évoluer les langages qu'il a créé. Tout ça pour dire que je réfute l'idée que nos héros (du mal ou du bien) soit obligatoirement armé de NOTRE complexité ou, a défaut, d'une complexité issue de notre personnalité. Certes nos traits de caractère s'exacerbent parfois dans nos personnages, mais je crois aussi que ous leur conférons des traits de caractère complètement originaux provenant de lecture ou de personnages que nous avons vu a l'oeuvre. Un personnage est un développement complexe avec une vrai genèse. Si une part de sa personnalité provient de l'auteur, je crois qu'il ne faut quand même pas trop se laisser emporter par son personnage. On ne peut nier que, une fois bien développé, l'auteur se trouveras "coincé" par un héros qu'on voulait faire aller la et qui de lui même va aller par ici. Cela veut dire que le personnage est en maturité, que l'on a suffisamment bâtit sa personnalité pour que celui ci ai une identité propre et par la des décisions qui en découle. C'est donc a l'origine du personnage que doit se dérouler le travail qui permet a ce personnage (si l'auteur le désir) de lui ressembler le moins possible, tout en sachant que, de toute manière, on ne gommera jamais totalement sa propre part dans la personnalité dudit héros. Si, donc, Matrix, tes personnages te semblent trop semblable a toi, peut être qu'il est trop tard et que tu va devoir recommencer dés le début. Dans une oeuvre d'imagination la difficulté est que, en plus de devoir gérer la création d'un monde cohérent, l'auteur doit gérer, comme tout écrivain, l'évolution de personnages cohérent qui doivent quand même aller dans un but fixé a la base. Comme certains le font avec plus ou moins de talent on se retrouve parfois avec des mondes bancales (mauvais cycle des lunes, des marées et tout le bordel.), des personnages qui subissent autant d'évolution que le professeur Flitwick et une bouteille de poussos (rien que Eragon pour commencer: un personnage mal foutu, dés le deuxième bouquin.) et un but fixé a la base qui se retrouve au fil du temps de plus en plus hors de portée du héros parcequ'on se complaît dans la complexification du mal. des embûches...) Parfois il est important de brider son personnage, mais, je me répète un peu, cela ne veut pas dire qu'il faut créer un héros tout a fait différent de soi, ou tout a fait semblable. A mon sens la sagesse et de mesurer dans son héros ce qui provient de soi et de l'extérieur et d'opérer un équilibre entre les deux, tout en gardant a l'esprit le but final. |
| | Nombre de messages : 745 Âge : 35 Localisation : Gard Date d'inscription : 25/11/2010 | Matrix / Blanchisseur de campagnes Sam 3 Nov 2012 - 4:37 | |
| C'est quand il y a des évidences qu'il y a danger: "forcément, il y instille une partie de lui-même pour leur donner la vie"
Pour reformuler la problématique en utilisant ta métaphore, le truc est de savoir combien de goute de moi dois-je mettre en lui avant d'atteindre le seuil limite où il sera plus moi que lui? (je parle tjs du héros) |
| | Nombre de messages : 478 Âge : 43 Pensée du jour : Je crois qu'il est temps de remettre les pendules à leur place (Johnny Hallyday) Date d'inscription : 15/08/2012 | SergentMajor / Pour qui sonne Lestat Sam 3 Nov 2012 - 12:24 | |
| Je crois que c'est gagné quand on est obligé de se mettre à la place de son personnage et qu'on ne part plus de soi pour le faire évoluer.
Quand on pense : Qu'est-ce qu'il ferait dans cette situation? Au lieu de :Qu'est-ce que je ferais dans cette situation? |
| | Nombre de messages : 627 Âge : 28 Localisation : Au pied de l'arc en ciel. Pensée du jour : Je pense donc je te suis. Date d'inscription : 23/08/2012 | Vilvavert / Hé ! Makarénine Ven 16 Nov 2012 - 12:22 | |
| Je vais être franc dès le départ : mon commentaire risque de ne pas beaucoup vous aider car - je n'ai pas lu tous les commentaires, loin de là, ce que je vais dire a peut-être déjà été dit, - mes propres personnages n'ont pas assez de personnalité à mon goût, - quand je suis entré dans ce sujet, c'était pour apprendre des autres, non pour apprendre aux autres.
Pour ceux qui n'auraient pas été effrayés et continueraient à lire : je pense que le meilleur moyen de forger la personnalité d'un personnage est de lui créer un vécu. Une histoire, un passé avec des souvenirs qui lui feraient apprécier un lieu précis, des erreurs dont il tirerait des leçons, des moments passés avec d'autres personnages qui affineraient sa relation avec eux... Bref, avant de lui forger un caractère tout fait, le mieux reste d'expliquer les raisons de celui-ci. on comprendra ainsi certains paradoxes dans ses goûts ou ou les priorités de tel sentiments sur telle émotion.
En espérant ne pas avoir fait un gros hors-sujet... |
| | | Invité / Invité Sam 17 Nov 2012 - 20:02 | |
| Pour lutter contre la vision du parfait dans la création du personnage, il ne faut pas se sentir concerné. Il ne faut pas se sentir impliqué corps et âme dans le texte. Il faut être doué d'une distance, d'un écart, d'un recul, d'une ironie, d'un esprit critique, d'une conscience méta-scripurale, au moment même où nous écrivons. Et c'est possible. Il faut se dédoubler, l'un se donnant dans l'écriture, l'autre s'observant écrire. Bref, en plus de l'inspiration, il faut du métier. |
| | Nombre de messages : 355 Âge : 32 Date d'inscription : 27/09/2012 | Taliesin / Tapage au bout de la nuit Sam 24 Nov 2012 - 14:57 | |
| - Matrix a écrit:
- C'est quand il y a des évidences qu'il y a danger: "forcément, il y instille une partie de lui-même pour leur donner la vie"
Pour reformuler la problématique en utilisant ta métaphore, le truc est de savoir combien de goute de moi dois-je mettre en lui avant d'atteindre le seuil limite où il sera plus moi que lui? (je parle tjs du héros) l'écriture n'est ni de la chimie, ni de la science. C'est une Alchimie (comme disait Rimbaud) donc il n'y a pas de formules toutes faites... Tu dois sentir au fond de toi si ton personnage est équilibré ou pas. |
| | Nombre de messages : 627 Âge : 28 Localisation : Au pied de l'arc en ciel. Pensée du jour : Je pense donc je te suis. Date d'inscription : 23/08/2012 | Vilvavert / Hé ! Makarénine Dim 25 Nov 2012 - 20:53 | |
| On peut aussi leur donner la personnalité de nos amis ! |
| | Nombre de messages : 355 Âge : 32 Date d'inscription : 27/09/2012 | Taliesin / Tapage au bout de la nuit Mer 28 Nov 2012 - 20:13 | |
| - archangel a écrit:
- On peut aussi leur donner la personnalité de nos amis !
J'ai toujours trouvé ça difficile, mais c'est une idée. |
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