Écoute, Molly, il ne faut pas se fâcher, et ce n'est pas une question d'intelligence. L'intelligence reste une notion tellement liée à la situation qu'elle en devient souvent un critère inopérant.

Concernant l'intelligence de la situation, par contre, nous sommes entre gens de bonne volonté. Nous proposons tous, avec nos différences d'approches et de discours, des éclairages singuliers à une question que l'un de nous se pose. Nous ne venons pas pour être jugés. Si notre réponse ne plaît pas, libre à chacun de fournir la sienne.

Charge à celui qui pose sa question de trier dans les réponses pour résoudre son problème. Il faut dire que nous sommes bien seuls dans notre travail d'écriture, et que ce non-lieu qu'est le forum nous permet d'échanger avec nos pairs, écrivants esseulés, géographiquement dispersés et inspirant la méfiance de leurs contemporains.

D'ailleurs, j'ai un chapitre à terminer.

Bonne journée à tous.

@ilham : Désolée, je ne fréquente pas les salons de la haute, contrairement à toi, apparemment.

Et c'est drôle, je n'ai jamais parlé de "vulgarité" liée au milieu social, mais d'usage de gros-mots (ou argot, si on veut), et de niveau de langue. Condor a parlé "d'injures" et de "grossièretés", ce que je m'étais bien gardé de faire. Et je trouve que c'est plutôt toi qui es méprisante.

Pourquoi peux-tu penser q'un SDF serait plus grossier qu'un bourgeois ou un prolétaire d'ailleurs.
Un sans domicile fixe est une personne qui a tout perdu, sauf son éducation et sa dignité...

J'ai un métier qui fait que je rencontre et déjeune aussi bien avec des Procureurs, préfets ou maraudeurs de la croix rouge et sdf...

Ca doit jouer dans le refus de classifier les gens aussi facilement que tu ne le fais...
D'ailleurs, me souviens d'un ancien sdf ayant atterri à Emmaus qu'avait plus d'éloquence qu'un minable sous préfet sorti de l'ena...

Sans compter que je viens d'une famille ouvrière du coté de mon père, paysanne pauvre ( à l'origine, ouvrière aujourd'hui) du coté de ma mère et que non, on ne jure pas à table comme des charretiers dans les réunions de famille.
Faudrait sortir du film la vie est un long fleuve tranquille... et voir un peu, en vrai, qui sont les gens dont tu parles avec tant de dédain.

N'importe quoi... le con d'or prend la mouche et c'est Molly qui morfle. Très poétique de voir des poètes dans celui qui dort sous des cartons. Allez, approchez-vous, causez, regardez les mâchoires qui s'édentent, la peau durcie, boursouflée par endroits des maladies qui ne se guérissent pas dans le froid mais s'anesthésie de la routine... On en oublierait presque que notre amie ilham est tellement importante, qu'elle se réinscrit systématiquement sur JE, le seul espace où elle trouve tribune. T'inquiète, Molly, je l'ai pas pris comme l'autre, ta démonstration. Pour se braquer comme ça, faut vraiment en avoir envie

Je pense effectivement que la maîtrise de la langue n'a pas grand chose à voir avec l'usage de grossièreté, comme vous le soulevez très bien, d'ailleurs.
Je n'aime pas non plus cette idée de qualification par rapport au niveau social, mais il faut bien admettre que, selon les circonstances que l'on veut écrire (lieux, scènes particulières en privée ou pas, etc.), un personnage pourra ou non, et au même titre que nous, d'ailleurs, se permettre un ou deux juron, et ce quelque soit sa "classe" sociale et son niveau de langue...

Et je suis d'accord avec Wahya, j'ai connu un SDF qui s'exprimait mieux que la plupart des jeunes "friqués" que je côtoyais tout les jours à l'école...

Après, concernant ma question de base, je vous remercie pour vos réponses qui m'ont soulagées ^^ je ne vais pas trop me poser de questions concernant tout ça pour l'instant, et je verrais bien plus tard si jamais me demande de les retirer (mais ça m'étonnerais, tout de même, pour le peux que j'en utilise...)

Ha ha... merci David pour ton "soutien"...

Juste un mot encore :

@ ilham (eh oui...)

Citation :

et voir un peu, en vrai, qui sont les gens dont tu parles avec tant de dédain.

C'est drôle, comme tu trouves normal de donner des leçons aux autres, ilham. Et d'où tu tiens que je ne connais pas ce dont je parle. Et aussi, je me demande bien où tu vois du dédain dans ce que j'ai écrit. Bref...

Personnellement, je ne te raconterai pas ma vie, elle n'intéresse que moi, je pense.

Je réalise un truc (désolée, double-post) : ce qui manque depuis le début dans ce fil, c'est une vraie définition de ce qu'on appelle "gros-mot", langage "vulgaire", "grossier" (qui se différencie de l'injure), etc. Des "mots qui fâchent", en somme. Gros-mot n'est pas argot, tout gros-mot n'est pas forcément vulgaire, etc. Un linguiste qui traîne dans les parages ?

Je ne suis pas linguiste ^^ mais concernant le sujet que j'ai lancé, je parlais plutôt des jurons, voire insultes, du genre "con" "conne", etc.

Après concernant les réactions de chacun concernant le niveau de langue et tout ça, je ne pense pas que ce soit dû au niveau social.

C'est surtout du cas par cas, en fait. ça dépend de la personne. Y'a des jeunes qui parlent mal, d'autres pas. Pareil pour les gens de la haute société ou n'importe qui d'autre...
Au lycée par exemple, qui n'a jamais eu un pote qui déblatérait des insultes à tout va, et un autre qui osait à peine dire "merde". (et pourtant de même "statut" social)
Edit : ça dépend également de la situation, parce qu'en plus du caractère, une personne qui ne jure jamais pet être amenée à le faire en cas de grosse colère...

enfin bon, je ne veux pas relancer le débat, je voulais simplement préciser que c'était plus un soucis de caractère que de niveau social...

Quelques exemples tirés de mon quotidien :

- Mon voisin d'en face, jeune papa, venant d'une famille ouvrière et ayant quitté l'école avant le bac, jure comme un charretier : des insultes parfois ("chou? chouuuu! Roh mais elle est jamais là cette conne!" crié d'une voix tonitruante au milieu de la rue), beaucoup de jurons ("ah putain, j'lui ai foutu mon poing sur sa sale gueule à ce batard", explique-t-il dans un dialogue avec un ami à lui) et de manière générale un comportement lui-même assez vulgaire (bras d'honneur au policier venu lui demander d'attacher son chien pour qu'il ne se balade pas en liberté).
- Mon voisin, quelques maisons plus bas, "ferrailleur" invalide, qui possède une maison, une voiture, quelques poules, mais pas grand'chose de plus, ayant quitté l'école fort jeune (14 ans) pour aller travailler, jure également, mais de manière très différente : des jurons ("ah tiens, natanael, tu peux venir m'aider à soulever cette saloperie de grille qui pèse trois tonnes, s'il te plait?", me dit-il doucement de sa grosse voix sourde... et en criant vers le jeune papa à l'autre bout de la rue "eh toi, ben ouais toi ma couille hahaha il n'y a personne d'autre dans la rue, viens ici. Bah tu verras! Ramène ton cul de jeune crétin ici!"), par contre aucune insulte directe ou de comportement déplacé.
- Ma voisine, plus haut, n'est jamais allée à l'école et a travaillé toute sa vie dans son potager, avec ses enfants, en attendant son mari fermier qui revenait bien tard, ne dit jamais un mot de travers et s'exprime de manière parfaitement correcte, en bon français, mais pas raffiné ("Oh bonjour gamin, tiens, tu donneras ces courgettes à ta mère. Et tu la remerciera pour le potiron hein, on s'est régalé")
- Une connaissance, de type "noble déchu" : grosse voiture, grosse baraque, fortuné comme pas un, mais avec des cheveux mi-longs, gras, une barbe non-taillée, et souvent habillé d'une chemise en lin qui n'a pas du être repassée depuis longtemps (vous voyez, le froissage "chic" du lin? Eh bien dans ce cas-ci, non, c'est du froissage moche et qui donne un aspect atroce) et d'un jeans qui n'était sûrement pas troué à l'époque. Il vient d'une famille de la haute, riche, est diplômé d'université et vit sur les intérêts de sa fortune. 50 ans bien sonnés, marié et des enfants, mais toujours dans une sorte de crise de la quarantaine, à vouloir être "jeune". ("Bien le bonjour, jeune homme, comment se passent vos études? Ce doit être foutrement agréable d'étudier à X, j'en ai entendu beaucoup de bien. Saviez-vous que ma fille venait de décrocher son baccalauréat international? Chez ces connards d'Anglais, parfaitement.")
- Un dernier exemple, deux enfants de la même famille, ayant reçu la même éducation, dans la classe moyenne (serré en fin de mois mais niveau de vie agréable), A faisant de la menuiserie, B des études secondaires générales. A est poli et parfois lâche un "merde!" après avoir renversé un verre ou un "c'est un connard" après une altercation, B est affreusement impoli et il n'est pas rare de l'entendre dire "Putain, putain... Putain! Mais quelle pute cette salope !" ou "Bordel de merde d'enculé de sa race" sans raisons justifiant un tel énervement.

Ceci est dit sans stéréotyper, vu qu'il s'agit de citations réelles (plus ou moins, je n'ai pas une mémoire infaillible). Je pense que des grossièretés, tout le monde en dit à l'occasion, mais au delà de l'éducation, du niveau social, c'est surtout le caractère qui prime, que ça soit pour ressembler à quelqu'un ou se donner un genre, ou que ça soit simplement par... plaisir?...

En tous cas, il y a de tout. En ce qui me concerne, lors de l'écriture ou de la lecture, je ne suis pas friand d'insultes, mais si elles sont bien placées, elles apportent un plus indéniable ! J'ai déjà lu des "Ta gueule" magistraux et donnant une couleur à un dialogue, tout comme j'ai déjà vu des choses qui me dérangent et que j'aurais personnellement évité.

Tout comme ça a été dit plus haut, tout dépend du contexte. Un dialogue peut contenir plus facilement des jurons ou insultes, mais je suis d'avis qu'il faut malgré tout les éviter au maximum et surtout les doser. Grossièreté pour grossièreté, ça ne m'intéresse simplement pas.

(et je n'ai vu personne parler de ce cher Archibald Haddock, le maître incontesté du juron littéraire \o/ )


Edit : à l'unif', je faisais régulièrement ce qu'on pourrait appeler des concours d'insultes avec les copains, nous avions tous des noms d'oiseau favoris ou des expressions imagées qu'on se plaisait à lancer à tout va... entre nous ! Dans un but purement ludique^^ Ah, je me souviens avec nostalgie des "Vil foutriquet, tu commences à me courir sur le haricot !", "Mais c'est une bombe, celle-là! Ouh, je lui laisserai bien me souffler la bougie", "Tiens, t'es pas rentré après la soirée. T'étais parti engrosser une vilaine?", "Fils de rien.", " - Haha, les gars, je viens de me cogner sur le linteau en voulant... - Tu veux le voir mon gros linteau?!? ", ...
Mais ce n'est pas pour ça que je me trouve vulgaire de manière générale, jamais ce genre d'expression n'a quitté nos petites sauteries entre amis.

ce qui est bien avec toi, Natanaël Esykie, c'est que tu fais toujours dans la concision ^^

Nathanaël Esykie, oui, voilà, tu as parfaitement résumé ce que j'essayais de dire ^^ maladroitement, peut-être !

Rassures toi, je ne met pas de grossièreté à toutes les sauces, je me permet une insulte de temps en temps, et encore...c'est selon.

le capitaine Haddock... AH ! il a bercé mon enfance

@David :

[HS]

David a écrit:

ce qui est bien avec toi, Natanaël Esykie, c'est que tu fais toujours dans la concision ^^

Je prends ça comme un compliment^^ J'abuse peut-être un peu, mais j'essaye toujours d'exprimer au mieux ce que j'ai en tête, et puis après tout, c'est un forum, pas la CB^^ Mais c'est vrai qu'à chaque fois que j'écris une réponse, la petite voix me dit "un nouveau message a été posté pendant que vous rédigiez, blabla"

[/HS]

Oui, il y a de tout, je suis d'accord avec ça, Natanaël.

Reste que le niveau de langage est, dans notre société (et je suis la première à le déplorer), un marqueur social. Et je n'ai pas tellement l'impression que ça s'arrange. Quelqu'un de très "éduqué" émaillera peut-être ses propos de "gros-mots" ou vulgarités en discutant avec ses potes, mais saura parler autrement quand il doit faire un discours ou s'adresser à quelqu'un d'influent. Une personne moins "éduquée" (évidemment, faudrait définir ce qu'on entend par éducation) aura plus de mal à jouer avec les différents registres de langage, me semble-t-il, mais là aussi, ce n'est pas une loi coulée dans le marbre^^ (je vais encore me faire lyncher). Mais heureusement, tout le monde n'entre pas dans un moule prédéfini, et en plus, l'écrivain a toute liberté de créer des persos atypiques, surprenants, et par là même, intéressants. Comme dans la vie. Faut simplement qu'on puisse y croire, et que ça sonne juste.

Le capitaine Haddock lance des insultes (baroques), pas des "gros-mots". Aucune vulgarité dans ses termes, beaucoup d'invention, par contre. Et on en revient à la définition du mot "gros-mot"^^.

Molly a écrit:

Une personne moins "éduquée" (évidemment, faudrait définir ce qu'on entend par éducation) aura plus de mal à jouer avec les différents registres de langage, me semble-t-il, mais là aussi, ce n'est pas une loi coulée dans le marbre^^ (je vais encore me faire lyncher)

Ce n'est pas parce que quelqu'un ne connait pas les moindres recoins de la langue de Molière ou qu'il a du mal à trouver des mots justes pour exprimer sa pensée (par manque de lecture par exemple), qu'il sera grossier !

Imagine le fermier non-propriétaire ne sachant même pas lire, qui va au tribunal, accusé de délit de fuite. Il peut dire :

"Je sais pas m'sieur, je regardais à voy' en pensant à mes vaches et là paf, d'un coup, je suis rentré dans la belle charrette de m'sieur Colin ! Mais m'sieur Colin, il a sorti de sa charrette et m'a dit des bondieuseries, alors v'savez, j'ai encore préféré partir vite fait. Pour pas qu'ça tourne au vinaigre quoi !"

et pas spécialement "Ben j'en sais rien moi mec, t'es con ou quoi? Je lui ai rentré dans sa bagnole de friqué et il a commencé à m'insulter ce connard, alors pour pas lui en foutre une dans sa sale face de riche, je suis parti. J'aurais peut-être du lui refaire son portrait à ce fils de truie"

Je pense que dans mon exemple, le niveau social ou l'éducation n'a rien à voir, ce qui est déterminant, c'est le niveau de connerie (ou de respect tiens, ça joue aussi beaucoup, même si pour le genre du deuxième exemple, parfois on se demande s'ils se rendent compte qu'ils ne sont pas respectueux) du type en question.