Tu as publié ?
J'crois pas, parce que quand tu publies, avec un éditeur, obligatoirement y'a des corrections ET de la réécriture car sur certains passages les corrections sont si lourdes que t'es obligé d'en passer par là...
Et la spontanéité c'est bien, mais c'est souvent truffé de maladresses, d'erreurs... durant des années, j'ai cru qu'un texte ca s'écrivait comme ça, d'un coup, et pas besoin de revenir dessus ou très peu. Mes suis aperçue que je me trompais lourdement...
C'est une illusion de croire que le premier jet est le meilleur. Je dirais même que c'est le plus mauvais, à quelques rares exceptions. Quand on commence à prendre l'habitude de vraiment travailler ses textes, on s'en aperçoit, je crois.

Mais on est completement HS, je crois.

Tu as parfaitement raison.

Publier en l'état, ça n'existe pas.

En général, quelque soit le temps passé par un auteur sur son bouquin, il sera retravaillé et en moyenne emputé de 20%.

Je n'ai hélas jamais publiée, mais je sais que si ça m'arrive, j'en passerai par les correcteurs, comme tous les auteurs...même ceux qui ont déjà réécrient trois fois leur livres!

Pour les maladresses et les erreurs, il y la relecture, la correction, la relecture et la relecture.

Un premier jet écrit au fil de la plume sera forcément un brouillon, quel que soit le public visé.

J'en vois beaucoup parler du plaisir d'écrire, occultant un peu le plaisir de lire. Un auteur est un marchand de textes, s'il écrit juste pour lui et pas pour ses lecteurs c'est un gribouilleur avant d'être un écrivain sérieux.

J'avais coutume d'écrire au fil de la plume, en partant sur une simple idée. Et même si j'ai gardé l'habitude de beaucoup miser sur la narration et moins sur le scénario, j'ai abandonné cette mauvaise manie d'avancer à l'aveuglette.

Un plan évite l'effet patchwork dû aux nombreuses réécritures qui découlent du tilt "Merde, ça ressemble à rien, je sais même pas où je vais". Sans aller jusqu'à une intrigue ultra-ficelée, je pense que le minimum syndical c'est connaître la fin de son roman et organiser ce qui va se passer au fil des chapitres.

Surtout, la clé : connaître la fin. D'expérience, je dirais que c'est peut-être le plus important. Si elle change en cours de route, du moment que c'est dans la continuité du truc et que ça passe, aucun souci. Mais dès le début il vaut mieux avoir une route toute tracée si vous ne voulez pas que votre intrigue devienne lentement un entonnoir pour finir en roman inachevé. Une bonne destination, ça se trouve pas par hasard au bord du chemin, ça s'envisage dès le début du voyage.

Je dis pas que ça peut pas marcher. Mais c'est un risque inutile. Il est plus facile de baser un texte sur une fin déjà connue que d'essayer de coudre une fin sur un texte qui n'a pas été écrit pour elle.

C'est une question un peu délicate pour moi en ce moment, je fais les deux. J'écris sans pour certains textes et j'avais fait un plan pour un travail plus ambitieux qui je pense pourrait devenir un roman si j'avais le courage de me lancer. Ca fait 2 ans que je traîne des pieds mais ce plan me bloque pour écrire, j'ai l'impression de me forcer à écrire pour que ça rendre dans les cases que je m'étais fixée... Je pense que je vais réessayer et cette fois en me notant que les évènements principaux et voir comment ça se passe...

Salut,

Cette discussion sur le "plan" m'intéresse carrément car je suis en plein dedans !

J'ai déjà écrit plusieurs nouvelles et je n'ai jamais eu besoin de faire un plan ou des fiches de personnages. Cela dit, j'ai entamé l'écriture de différents romans sans jamais aller jusqu'au bout...

Aujourd'hui, je me lance dans la construction d'un roman que je compte bien terminer, et avant de commencer l'écriture du premier jet, je planche sur les persos, les intrigues, les décors et tout le toutim. En faisant ça, des tonnes d'idées vont et viennent, que je peux organiser.

Je rejoins donc Marc Anciel sur la longueur de ce qu'on écrit et j'espère bien que ce travail de préparation m'aidera à aller jusqu'au bout.

A ce propos, connaissez-vous ces 2 bouquins ?
Scenario, de Syd Field
L'anatomie du scénario, de John Truby
Bon, ils s'adressent plutôt aux scénaristes ciné ou télé, mais aussi un peu aux écrivains, et c'est passionnant !

En tant que diariste amateur, on ne peut pas vraiment dire que j'écris selon un plan prédéterminé vu que cela fait bientôt quatorze ans que je rédige une histoire sans fin.

Cela dit, un tel procédé ne m'empêche pas de structurer mes journées de la façon suivante:

-Vignette d'illustration 6x8cm + résumé de cinq lignes en caractère gras
-Courrier du jour:
-Finances du jour.

Ce que je gratte est de longueur variable mais il m'arrive d'employer fréquemment certaines formules récurrentes comme:

-Songe du Matin:
-Songe de l'Après-Midi:
-C'est arrivé la veille:
-Vu sur [telle chaîne de télévision]:

Parfois, quand je parle de plusieurs personnes différentes, je leur dédie un paragraphe spécifique en précisant d'abord le nom de leur commune, genre:

-Châteauneuf: ma tante pense ceci....
-Genève : mon cousin pense cela...

etc...

Marmouscule

Marc Anciel a écrit:

Même pour écrire un texte déstructuré, donnant l'impression d'improvisation, il faut un plan derrière. C'est ce qui fait que le lecteur ne décroche pas.

C'est tellement vrai *soupir*

Quant à moi, j'envie les personnes qui peuvent écrire un roman en quelques semaines en suivant le cours de leur imagination, j'envie non pas leur "liberté" mais leur productivité.
J'ai dans les cartons N romans bafouillés, cartons que j'ai d'ailleurs fini par balancer et, aujourd'hui que j'ai fais table rase et que je reprends à zéro, j'ai une fin et une structure. Par structure, j'entends une progression narrative, une mécanique de mon style, et des tas de pense-bête par moments narratifs. Je fonctionne de façon très poreuse. Et parce que ma structure a été conçue dans une idée dynamique, je n'ai pas besoin de la modifier, elle bloblote comme un pudding selon les besoins du temps de l'écriture. J'ai confiance.
...
Cela dit, pour revenir sur la productivité des personnes que j'envie, il paraît que les plus longs accouchements donnent les meilleurs bébé. Bref : j'ai confiance

J'ai déjà essayé d'écrire un roman sans plan (non posté sur le forum... et c'est pas plus mal ! ^^) mais c'était, comment dire... raté !!! C'est vrai que les personnes qui arrivent à écrire sans plan, je les admire, moi aussi, parce que si j'essaye de suivre le cours de mon inspiration, on le ressent bien vite à la lecture, des incohérences, des évènements inexplicables et inexpliqués alors qu'au moment de la rédaction, tout paraissait logique et ordonné... pff.

Donc, là, je m'essaye au plan, pour voir ce que ça donnera. C'est dur de faire un plan, parce qu'à chaque phrase résumant les innombrables pages à venir (peut-être!) j'ai envie de rédiger... Mes nouvelles, c'est si simple, de les écrire, on prend un traitement de texte vierge, et hop ! On crée !

Mais je pense et j’espère que j'arriverais à confectionner un plan complet, détaillé et comme ça, je n'aurais plus de ces blancs qui durent des semaines, je me tiens à mon fil conducteur et j'étoffe les fameuses phrases résumées... il faut savoir rependre son temps et se contenter de travailler par étapes malgré l'envie d'en sauter une ou deux ! ^^

Même si mon projet n'est pas mené à terme, j'aurais eu de l'entraînement !

Donc voilà ce que je peux dire du plan, pour l'instant !

Raaaah !
J'ai craqué !
Je me suis mise à écrire alors que je n'ai pas fini le plan !

Vais-je voir le bout de mon roman ? Peut-être que je devrais faire une pause, m'arrêter à tout prix... Il me faudrait un patch anti-écriture, vite !

LéaDeGirn a écrit:

Raaaah !
J'ai craqué !
Je me suis mise à écrire alors que je n'ai pas fini le plan !

Vais-je voir le bout de mon roman ? Peut-être que je devrais faire une pause, m'arrêter à tout prix... Il me faudrait un patch anti-écriture, vite !

La suite au prochain épisode !

J'ai fait les deux, à des degrés variables.

Mon premier roman a été écrit avec un plan chapitre par chapitre. Très chiant à écrire - je m'ennuyais de savoir ce qui allait se passer après, j'avais l'impression de recopier de manière scolaire et de brider mon imagination. Très chiant à lire - si chant que je ne l'ai jamais corrigé, car je commençais à m'endormir après quelques paragraphes.

Un autre roman, que j'ai écrit pendant le NaNoWriMo, a été rédigé au fil de la plume. J'avais la première scène, c'est tout, et en brodant, de fil en aiguille, je suis arrivée à une histoire que je trouve sympathique, mais qui mériterait d'être réécrite pour resserrer le rythme. En tout cas, ce n'est pas particulièrement incohérent, puisque je l'ai écrit en un mois et me souvenais donc des moindres détails de l'intrigue que j'inventais au fur et à mesure. Bref, ça marche si on écrit très vite et qu'on ne pense qu'à ça en permanence, conditions que je ne rencontrerais jamais en dehors d'un NaNoWriMo.

Pour le roman que je viens de terminer, ça a été entre les deux. J'avais l'histoire générale en tête, une très vague idée de l'objectif - mais pas de la fin. J'ai tout écrit au fil de la plume, sans jamais faire le moindre plan ni la moindre fiche. Mais je faisais beaucoup de pauses entre les chapitres pour réfléchir à la meilleure orientation à prendre pour le suivant. Il y a sûrement quelques incohérences, mais globalement, ça m'a l'air de tenir debout.

Et au pire, c'est un premier jet. Je trouve que le plan bride énormément l'imagination. Au lieu d'étaler les sources d'inspirations sur toute la durée de l'écriture, on essaye de trouver la trame parfaite avant même de s'être vraiment plongé dans la rédaction, et donc dans l'univers. Avoir une idée du début, de la fin, pourquoi pas un bout du milieu, une intention, des personnages forts en tête, c'est bien, mais un plan scolaire... Enfin, nous avons tous des manières différentes de procéder, et le mieux c'est encore d'expérimenter !

Mitsu a écrit:

Mon premier roman a été écrit avec un plan chapitre par chapitre. Très chiant à écrire - je m'ennuyais de savoir ce qui allait se passer après, j'avais l'impression de recopier de manière scolaire et de brider mon imagination. Très chiant à lire - si chant que je ne l'ai jamais corrigé, car je commençais à m'endormir après quelques paragraphes.

Exactement pareil. Ecrire avec un plan, c'est pour moi un supplice. J'ai tenté plusieurs fois mais dès les premières lignes, j'ai envie de tout sauf d'écrire. Du coup, le texte s'en ressent, il est creux, vide. J'ai donc opté pour la méthode sans plan pour mon premier roman. 3 mois d'écriture intensive. 6 de corrections, relecture, agencement des parties.

Pour cela, il y a des contraintes.
1/ Ecrire tous les jours.
2/ Penser à l'histoire sans cesse (en se rasant, en faisant ses courses, pendant les rdv pôle emploi )pour avoir chaque matin, une ligne directrice pour la journée.
3/ Il faut du temps. Ce qui est difficilement conciliable avec un boulot à temps plein ou des études.
4/ Prévoir quelques mois de corrections fastidieuses pour rendre le tout digeste et fluide.

Je ne dis pas que c'est LA méthode, c'est en tout cas la mienne et je sais que ne peux pas en changer même avec la meilleure volonté du monde.

c'est vrai que si je faisais un plan, eh bien, j'aurais moins envie d'écrire le roman.
Pour moi ça deviendrait vite une contraite et je ne peux imaginer écrire sous la contrainte.

Par contre, je ne vais pas passer 6 mois sur les corrections non plus.

Avant chaque phase d'écriture, je relis deux ou trois chapitres en arrière pour me remettre dans le bain et repérer les inconhérences.

En fait, ce sont ces relectures systématiques qui constituent le plus grand travail de correction.
Evidemment, à la fin, je relis et recorrige une dernière fois, mais ces "précorrections systématiques" ont déjà accompli les trois quart du travail.

Il est vrai que j'écris en jeunesse, et que les chapitres dépassent rarement les deux pages A4.

ca doit se compliquer quand on s'attaque à une sage de plusieures tomes, j'imagine