Bonjour à tous,

je suis inscrite depuis hier sur ce forum. Pleine de motivation, je me suis mise à arpenter les topics de nouvelles dans l'idée de donner mon point de vue (tout à fait humblement) à vous chers collègues écrivains amateurs.
Mais je dois avouer que ma surprise a été grande à la lecture de nombreux textes. Je m'attendais à trouver de courts récits aux personnages peu nombreux et à la chute surprenante; ce qui, dites-moi si vous n'êtes pas d'accords, caractérise une nouvelle.

Or, il y a vraiment énormément de textes faits d'images, de figures de style et complètement abstraits.
Je veux bien croire que cela soit jouissif de laisser parler son inspiration de cette manière mais je trouve que c'est un peu "facile" et que, de laisser le lecteur se débrouiller avec ce qu'il pourra y comprendre, lui, de sa propre interprétation, n'est pas très fair-play...
Evidemment, je ne parle pas des textes qui sont nés d'exercices que tout un chacun jugera tout à fait nécéssaires d'ailleurs.

Non, j'ai seulement été très étonnée par la quantité de textes de ce style; pourquoi si peu de courts récits tout simplement? Plus compréhensibles pour le lecteur et, à mon sens, nettement plus difficiles à écrire. J'ai lu pas mal de commentaires où les auteurs visés répondaient " c'est mon style, ma manière de m'exprimer, si vous ne comprenez pas c'est que vous n'êtes pas mon public, c'est tout".
N'est-ce pas choisir la facilité?

Ne me sautez pas dessus, ce n'est que mon avis et cela reste, bien sûr, une question ouverte.

Tu as ouvert le frigo pour picorer une petite tomate cerise, et tu te retrouves face à une énorme salade de fruit pleine de couleurs... de quoi te plains-tu ?

je t'avoue que je lis jamais les nouvelles sur JE. Par contre je sais que beaucoup utilisent les nouvelles comme un moyen de travailler leur style, donc ça ne les embêtent pas d'être longs, ou complexes, ils le font en vue d'améliorer leur écriture pour l'un ou l'autre roman.

Dites-moi si je me trompe hein, mais je sais que beaucoup vont dans ce sens

Citation :

Je m'attendais à trouver de courts récits aux personnages peu nombreux et à la chute surprenante; ce qui, dites-moi si vous n'êtes pas d'accords, caractérise une nouvelle.

Bien que je suis d'accord avec toi sur la trop grande propension des auteurs à aller dans l'abstrait, je pense que ta définition d'une nouvelle est aussi très réductrice. Pourquoi peu de personnages ? Pourquoi une chute surprenante, alors que c'est justement un des ressorts les plus éculés et les plus casse-gueules de la nouvelle, que peu de gens arrivent à maitriser ?

Et en parlant de 'casse-gueule', fait gaffe, y'a une vraie Sasha qui traine ici depuis un bout de temps, et elle mord.

Je suppose qu'on peut voir ça comme un exercice, on alors tout simplement comme un style. On voit souvent des CDs sortir où tout ce qu'on entend est un sale bruit infâme (il y a un album de Lou Reed comme ça) et bien sûr personne n'aime ce genre de musique parce qu'on ne voit pas où est l'intérêt, mais pourtant l'auteur est parfaitement conscient de ce qu'il fait, et propose un travail venu d'une vraie démarche....

Mon intervention est d'une pertinence toute relative, finalement.


Après essaie de communiquer avec les auteurs (c'est l'avantage des JE) pour avoir leur propre point de vue sur leur travail et élaborer ton commentaire de là....
Où alors, ben, lis d'autres trucs

suis à 100% d'accord avec fat Jesus.

Et puis SASCHA, si tu veux tes textes avec des histoires, hein, tu peux toujours lire mes nouvelles, les liens sont dans ma signature.

Sascha a écrit:

Bonjour à tous,

je suis inscrite depuis hier sur ce forum. Pleine de motivation, je me suis mise à arpenter les topics de nouvelles dans l'idée de donner mon point de vue (tout à fait humblement) à vous chers collègues écrivains amateurs.
Mais je dois avouer que ma surprise a été grande à la lecture de nombreux textes. Je m'attendais à trouver de courts récits aux personnages peu nombreux et à la chute surprenante; ce qui, dites-moi si vous n'êtes pas d'accords, caractérise une nouvelle.

Or, il y a vraiment énormément de textes faits d'images, de figures de style et complètement abstraits.
Je veux bien croire que cela soit jouissif de laisser parler son inspiration de cette manière mais je trouve que c'est un peu "facile" et que, de laisser le lecteur se débrouiller avec ce qu'il pourra y comprendre, lui, de sa propre interprétation, n'est pas très fair-play...
Evidemment, je ne parle pas des textes qui sont nés d'exercices que tout un chacun jugera tout à fait nécéssaires d'ailleurs.

Non, j'ai seulement été très étonnée par la quantité de textes de ce style; pourquoi si peu de courts récits tout simplement? Plus compréhensibles pour le lecteur et, à mon sens, nettement plus difficiles à écrire. J'ai lu pas mal de commentaires où les auteurs visés répondaient " c'est mon style, ma manière de m'exprimer, si vous ne comprenez pas c'est que vous n'êtes pas mon public, c'est tout".
N'est-ce pas choisir la facilité?

Ne me sautez pas dessus, ce n'est que mon avis et cela reste, bien sûr, une question ouverte.

La facilité est justement d'écrire une nouvelle qui soit pleine de surprise, pour te mettre sur une fausse route, puis, paf! l'arroseur arrosé! Hu! Hu!

Ou quoi que ce soit d'autre. De basé sur un tellement vieux ressort, si émoussé.

On pourrait se livrer à un petit jeu, essayer de trouver des chutes après un très court synopsis qui resterait toujours le même. On en trouverait plusieurs à la minute, toi et moi. Certains marcheraient, d'autres non.

Mais, voilà, c'est toujours plus facile d'avoir recours à cet artifice que d'arriver à tenir ton lecteur accroché à ton texte alors que tu lui racontes le rien d'un mardi soir, à presque onze heures du soir.

Bonsoir Sascha,

Citation :

Je m'attendais à trouver de courts récits aux personnages peu nombreux et à la chute surprenante; ce qui, dites-moi si vous n'êtes pas d'accords, caractérise une nouvelle.

Je ne veux pas t'être désagréable, mais c'est peut être ta définition de la nouvelle qui est étriquée, réductrice.
Pourquoi une nouvelle devrait forcément avoir une chute surprenante ? L'intérêt d'une nouvelle n'est pas forcément dans sa chute, son but est atteint à condition qu'elle marque les esprits (comme un roman finalement).
Donc si la nouvelle à chute, à twist connaît un certain succès, on peut lui reprocher de trop souvent se reposer sur cette chute.

La littérature imagée, poétique, abstraite n'est peut-être pas à ton goût, mais il existe de vrais amateurs (j'en suis) et je pense qu'au niveau des communautés virtuelles francophones, JE en est un bastion (désolé pour toi, mais c'est assez rare et c'est une très bonne chose pour d'autres personnes). Cherche bien et tu verras que certaines personnes ici sont parvenues à développer un style qui leur est propre, singulier, joli et qu'on ne peut pas qualifier de facile.

Alors non, ce n'est pas choisir la facilité. Je ne vois pas ce que tu appelles "courts récits" qui d'après toi sont nettement plus difficiles à écrire. Parce qu'ils sont courts ? Parce que leur style est conservateur ?

Je pense qu'il faut savoir bousculer les repères. C'est un paris plus risqué, mais plus ambitieux et l'enjeu est beaucoup plus intéressant.

Voilà pour mon avis.

J'attends ta précision sur les "courts récits"


Edit : le temps que je te réponde, tout le forum a déjà répondu, et donc, mon message rejoint pas mal d'avis....

Damned WoW Marrant: je dis cela parceque en tant que lectrice je ne cherche pas des textes à rallonge totalement abstrait mais de courtes histoires, bien ficellées et qui me tiennent en haleine. Encore une fois n'est-ce pas choisir la facilité? Et y a-t'il un public pour ce genre de texte?

Fat_Jesus: la chute est l'un des ressorts les plus difficiles à maîtriser? Mais alors l'écrivain doit choisir la facilité? C'est tout l'intérêt je crois, de s'entraîner, de proposer des textes et de voir si les lecteurs de ce forum se sont laissés surprendre...
Et je ne crois pas être une "fausse" Sascha... Seulement une autre, différente.

Il y a des publics pour tous les textes. Quelles que soient leur qualités.

Je ne dis pas que l'écrivain doit choisir la facilité, mais seulement, quand il écrit une nouvelle, il doit présenter un produit fini. On n'est pas à l'école, on n'est pas noté sur l'effort, mais sur le résultat. Et donc, si tu veux faire une histoire à chute, et que tu réussis, tant mieux. Si tu te loupe, je ne me dirais pas 'au moins, elle a essayé, c'est une brave fille', mais je me dirais, 'c'est une nouvelle loupée, c'est tout'.

Avant d'apprendre à courir, il faut d'abord savoir marcher.
Ensuite, je suis bien plus admiratif de ceux qui arrivent à m'intéresser pendant toute l'histoire, que par ceux qui cherchent à me surprendre uniquement à la fin.

Une bonne histoire, c'est un voyage.
Une mauvaise nouvelle à chute n'est intéressée que par la destination.

Tu sais je pense pas que tu doives autant de prendre la tête, y a un peu de tout par ici et en cherchant tu trouveras sans doute ton bonheur, mais quand on vient sur ce forum il faut avoir en tête l'idée que les gens veulent progresser, que les regards qui se posent sur leur travail sont souvent ceux d'autres écrivains...

La plupart ne viennent pas en disant "hey lisez ce truc c'est cool" mais plutôt "hey lisez ce truc est-ce que je peux passer à l'étape suivante?"

Je n'ai rien contre le fait que tes récente découvertes n'étaient pas ton style, mais ici l'inspiration, la technique, la recherche de nouveauté prévaut sur la simple proposition d'une distraction je pense...
C'est un atelier et non une vitrine...

Edit: dites je suis pas un peu hors-sujet là? ^^

J'avoue que j'aurais du mal, en tant que l'écrivain que je ne suis pas, à trouver ma satisfaction personnelle dans le fait d'offrir à des lecteurs paresseux des textes formatés qui mobiliseront deux ou trois neurones de plus pendant les 10 minutes de lecture qu'ils réclament. Au contraire, composer avec des contraintes absurdes qu'on s'impose à soi-même pour le plaisir de multiplier le sens, de dépasser la monophysique du récit, des textes dont la complexité et l'opacité exprime un travail profond sur soi, sur la vie, sur l'univers et sur le reste, comme par exemple ces deux phrases improbables, je trouve ça follement plus divertissant, pour le jeune type en mal d'occupation que je suis.

heu désolée, il y a eu pas mal de messages de postés le temps que je réponde. Courts récits parceque plus de 20 pages ça commence à faire beaucoup pour une nouvelle?
Non, je ne sais pas, je suis d'accord pour la chute qui peut être une manière très usitée de finir une nouvelle et qu'elle ne soit pas en soit indispensable si le récit est marquant en lui-même. A vrai dire je ne comptais pas orienter le débat sur ce sujet et j'ai noté ma définition de la nouvelle à la hâte.
Je voulais simplement souligner qu'il est très facile de développer un texte tout en images, en "jolies phrases" que l'on peut chacune interpréter de cent façons différentes.
Un petit frère à la poésie et qui peut trouver son public dans les librairies, auprès du lecteur lambda?
Qu'en pensez-vous? Des ouvrages sont-ils déjà parus dans ce "style"? ou est-ce un bébé de la toile?