On pourrait recadrer ce débat ? Avant cette 3ème page peu utile à la réflexion, j'ai cru comprendre qu'il y avait une partie qui se reconnaissait plutôt bien dans ma description, et une autre pas du tout (plus les cas intermédiaire).
C'est normal, tout le monde ne fonctionne pas exactement de la même façon.
Le but est de comprendre pourquoi certains fonctionnent comme moi, pour pouvoir mieux avancer ensuite.

Ca a l'air de parler à certains et donc ce petit débat n'aura pas été vain et aura implanté un début de réflexion dans vos cervelles mal rangées

Certains ont un peu tendance à juger les autres, mais bon, à la limite, c'est leur droit.

Pour répondre à armss :
Je crois en moi, en tout cas en matière d'écriture, je suis sûr que je dois pouvoir.
Je ne rate pas non plus systématiquement mes entreprises, j'ai un parcours scolaire et universitaire assez exemplaire.

Je suis juste un angoissé. Il en faut pour faire avancer les choses. Ca a de bons et de mauvais côtés.
Et comme l'a dit Fabre, ça permet de me remettre constamment en question et d'évoluer très vite.
C'est même assez déstabilisant de changer autant d'une année à l'autre. M'enfin.

Il y avait une très bonne vidéo sur la procrastination. Mais comme j'ai la flemme, je vous laisse la chercher.

Ca a longtemps été un problème pour moi. Mais une fois compris le fonctionnement de ce parasite, j'ai pu reprendre (voire commencer) des activités normales. Aujourd'hui j'écris tous les jours. Et je ne parle même pas du reste.

Et comme je ne suis pas chien, je vous donne mon astuce perso : la planification.

Se créer un emploi du temps fixe, aménager des horaires pour chaque activité, y compris pour la détente. Aménager des périodes non-aménagées aussi, pour se laisser un peu de liberté et se défaire de la sensation d'opression bien connue des procrastinateurs. Il s'agit de jongler avec la procrastination, qui ne s'en va jamais complètement.

Et accepter l'échec. Jusqu'à un certain point évidemment. (Il s'agit de savoir si on a l'impression que c'est mauvais à cause de la procrastination, ou si ça l'est réellement... Pas facile).

Citation :

Souvent je note des passages qui me viennent à l'esprit sur un petit carnet, et comme ca je me retrouve avec un gigantesque puzzle, et je souhaite avoir toutes les pièces avant de le monter.

Je fais la même, je suppose que ça nous rassure.

Pour répondre à Armss, je crois en plein de choses, et surtout en moi, en fait. Je sais ce que je vaux, et personne n'aurait intérêt à me dire le contraire et à me rabaisser. Mais je crois que c'est surtout de là que vient le problème. Je suis tellement ambitieuse et tellement fière de certaines "capacités" ou "qualités" que je peux avoir par rapport à d'autres, qu'au final je me mets constamment à l'épreuve, et ne m'autorise aucune erreur. Dans le cas d'une éventuelle erreur, même infime, j'ai énormément de mal à l'accepter et à me pardonner. Donc en général, j'abandonne car l'horrible conclusion se fait claire : "je suis nulle". Et comme il est tout à fait hors de question que je n'excelle pas dans le domaine choisi, je le laisse tomber. Il y a donc un sacré problème de patience, également.
Au final, d'autres pourront conclure qu'il y a chez moi un complexe de supériorité qui donne naissance à un complexe d'infériorité - ou l'inverse en fait, je ne suis pas certaine.

Je ne veux pas jouer les martyrs ou les psychologues pour deux sous, mais tous ceux qui débattent ici et qui ont aussi ce problème ne pourront arranger ça qu'en faisant un travail sur eux. Ça vient forcément d'une déception ou d'un traumatisme à un moment donné de l'enfance ou de l'adolescence.

Citation :

Ça vient forcément d'une déception ou d'un traumatisme à un moment donné de l'enfance ou de l'adolescence.

Tu devais certainement aimer ta mère et vouloir tuer ton père.
Pour ceux qui cherche à s'auto-analyser ne chercher pas plus tout est là.

...

(Je vais m'y mettre aussi, faut croire.)

Domingo a écrit:

Une description de vous en quelques mots : Curieux, comique, beauf, lourd mais bienveillant

Pour beauf et lourd, on a pu vérifier. Si tu veux être bienveillant, et bien, soit constructif.

C'est constructif.
La psychanalyse vous mènera inévitablement à ce constat freudien (et très lucratif pour les psychothérapeutes en tout genre).
Je vous donne la réponse à votre question comme ça vous pourrez joyeusement vous livrez à l'une de vos passion : l'écriture.

Quelle question, déjà ? (bon, je sais, c'était pas drôle ...)
Un travail sur moi serait sûrement nécessaire pour dépasser ce problème, June, je suis d'accord. Le problème, c'est que là aussi, puisque travailler sur soi est un travail qui n'a pas vraiment de fin , je risque de ne jamais vraiment le commencer ...

Spirale infernale.

[quote="June"]...

(Je vais m'y mettre aussi, faut croire.)[/quote
Tu m'étonnes...

D'accord d'accord c'est pas un manque de croyance.

Citation :

Dans le cas d'une éventuelle erreur, même infime, j'ai énormément de mal à l'accepter et à me pardonner. Donc en général, j'abandonne car l'horrible conclusion se fait claire : "je suis nulle". Et comme il est tout à fait hors de question que je n'excelle pas dans le domaine choisi, je le laisse tomber. Il y a donc un sacré problème de patience, également.
Au final, d'autres pourront conclure qu'il y a chez moi un complexe de supériorité qui donne naissance à un complexe d'infériorité - ou l'inverse en fait, je ne suis pas certaine.

Et Lo.mel, tu te reconnais là dedans ou pas ?

Personnellement, moi oui, dans une bonne partie.
Quand je réfléchi à pleins de choses, et que ces pensées sortent de mon esprit pour aller sur une feuille, ou même à l'orale, y'a une énorme peur d'être jugé. Surtout quand ça concerne ce qui est irrationnel/créatif.

Quand ça concerne le rationnel et plus particulièrement ce qui est vulgairement appelé cerveau gauche, à la limite je m'en fou un peu plus.

Au fond, c'est peut-être une forme d'hypersensibilité que certains développent. On passe du temps avec notre côté irrationnel de cerveau droit, et on a très peur que les gens ne comprennent pas ce qui s'est passé en nous, et nous dévalorise, nous prennent pour ce qu'on est pas.
Et de cette hypersensibilité, on préfère se dire "Le mieux c'est que je garde tout ça pour moi, au moins moi je me comprend".

Pour faire très simple, c'est peut-être une paraphrase de June, mais comme je rejoins ce point de vue, forcément je vais pas en inventer beaucoup plus :

La peur du regard des autres.

Un exemple poussé assez loin en ce qui me concerne : Je vous fais lire sur le forum le début de mon bouquin. D'accord. S'il était à la vente et que je voyais quelqu'un s'approcher et le lire dans la boutique, j'irai tout simplement me cacher. Je serai content de moi s'il plaisait aux gens, mais je ne voudrai pas qu'on m'en parle. Et pour pousser encore plus loin : S'il fallait que je fasse des dédicaces et présenter mon livre dans des salons, je viendrai tout simplement pas, hors de question d'affronter le regard des autres et tout ce qui va avec.

Il en est quoi pour vous ?

Rien à battre des autres. Plus de 90% de la population est neuneu, pas besoin d'être parfait pour être bien vu.

Le perfectionnisme, c'est juste de l'exigence personnelle. Je ne crois pas que la peur d'être jugé soit un problème de procrastination, il ne faut pas tout lui mettre sur le dos non plus.

Et bien oui, je me reconnais dans ce que dit June.

Je suis plus ou moins reconnu comme classé dans la catégorie des "hypersensibles" (attention, à différencier des hyperémotifs !) et je me reconnais aussi dans ce que tu avances. Sauf qu'étrangement, je pense que j'aimerais ça, qu'on me parle de mon bouquin. Mais c'est un détail.
Je vais me permettre la même simplification que toi, sur ce point on est d'accord que c'est plus compliqué mais que bon... bref : Pour simplifier, de manière très conceptuelle et donc inexacte, je suis aussi très cerveau droit (on en a parlé récemment sur le chat, tiens.)

C'est vrai que cette manière de fonctionner est minoritaire (pas forcément sur JE du coup) et qu'on a tendance a être pris pour des parvenus d'ailleurs. Surtout que bon, je suis en école d'ingénieur scientifique... C'est pour ça que je ne dis pas que j'écris, ou très peu à des gens très très proches. C'est trop stigmatisant. Surtout si c'est de la poésie Bref c'est un autre débat ça.
Mais pour conclure sur ce côté irrationnel : plus j'avance et plus j'en suis fier, très fier. En silence mais fier. Et je me sens radicalement différent (dans le sens non dévalorisant) de la plupart des gens. D'ailleurs, je me sens beaucoup moins différent ici.

Anyway : Je n'ai jamais dit que ma manière de fonctionner ne venait pas d'autres facteurs psychologiques /traumatismes etc etc etc. Je le sais, mais je m'en tape un peu.
Dans ce débat, je voudrais décoder quelque chose de moins profond, démonter un mécanisme bien rôdé chez moi et qui m'énerve, en identifiant ses composantes directes afin d'identifier les leviers d'action et d'y remedier.

En gros, peu importe d'où vient mon perfectionnisme, qu'il vienne de ma peur du jugement ou quoi, de ma sensibilité, où d'une MST Rozbaumienne, c'est égal. Le fait est que je le suis, et que c'est directement déclencheur, d'après moi, avec la "peur de la liberté totale" de ma manière de procrastiner et donc de ne pas écrire.

Je ne changerai surement jamais ma nature profonde, mais je peux quand même influencer certains de mes comportements en conceptualisant leur mécanisme pour mieux les démonter.

Evidemment qu'on ne peut pas s'en débarrasser. Et je ne suis pas certain qu'il faille le faire.

Planification. Il n'y a que ça de vrai.

Topaze a écrit:

Rien à battre des autres. Plus de 90% de la population est neuneu, pas besoin d'être parfait pour être bien vu.

Oui, en général je réagis comme ça aussi. N'empêche, je préfère qu'on m'apprécie, moi et mon "travail" - logique, non ? Surtout en matière d'écriture ; dans la mesure où je poste ce que j'ai créé, c'est que d'une manière ou d'une autre, j'accorde de l'importance au regard des autres. Je me fous pas mal des gens qui n'ont que faire de moi, mais en général, ces gens-là, je les trouve totalement dénués d'intérêt. C'est un peu différent quand j'ai une once d'estime pour le destinataire de mes mots ou de mes envies. L'orgueil en prend tout de suite un coup.

Ce que j'écris, c'est clair, c'est moi. Alors si on n'aime pas ce qui me sort du cœur, il n'y a aucune raison de m'aimer - même si j'ai bien entendu, comme tout le monde, d'autres qualités/défauts complètement opposées aux atouts littéraires. J'accorde peut-être trop d'importance à l'art de chacun, mais si on regarde bien, c'est comme ça que ça marche. Dans la vie de tous les jours, on va apprécier ou non une personne quant à ses réactions spontanées, à sa personnalité. Sur un forum d'écriture, pas d'autre choix : c'est à travers ce qu'elle écrit.

Lo.mel a écrit:

Et je me sens radicalement différent (dans le sens non dévalorisant) de la plupart des gens. D'ailleurs, je me sens beaucoup moins différent ici.

Pareil. D'où peut-être la frousse de terminer quelque chose qui verrait à être posté ici. Je me souviens de ma frousse avant de poster ma nouvelle. Une horreur. De me dire que certains membres dont j'appréciais et admirais le style allaient enfin lire quelque chose de moi me flanquait une peur bleue. D'un coup, je n'avais plus aucune confiance en moi. Ce que j'avais écrit était dénué d'intérêt, mal écrit, ennuyeux. Puis bon, je me suis lancée. Les commentaires étant assez positifs dans l'ensemble, cet épisode m'a permis de passer un cap.

Ce serait aussi une question d'audace et de culot, en fin de compte ?

Topaze a écrit:

Rien à battre des autres. Plus de 90% de la population est neuneu, pas besoin d'être parfait pour être bien vu.

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