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 Ecriture, liberté, procrastination et perfectionnisme

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Roman russe
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.”
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Roman russe  /  Roland curieux


June a écrit:
Lo.mel, tu viens de me faire subir quelque chose d'assez désagréable à travers ton post : me mettre face à des défauts que j'ai beaucoup de mal à assumer. Il est clair que mes excuses ne sont pas toujours valables.
Je me suis toujours reconnue comme étant perfectionniste dans tous les projets qui me tiennent à cœur - arts, sports, études, vie sociale... Et par peur de "rater", d'être confrontée à bien meilleur que moi, j'abandonne souvent trop vite. A force, ça crée des complexes qui donnent naissance à un foutu mal-être. Très vite, je me mets à cogiter des "j'écris mal ; je suis moche ; je ne vaux rien ; je n'ai aucun talent", etc. Mais à côté de ça, je suis quelqu'un d'extrêmement fier. Cherchez la logique...

Effectivement, je me reconnais dans ce que tu dis Lo.mel, et surtout dans ton post, June. Prenons un exemple bête: je fais de la danse depuis que j'ai quatre ans, et j'ai commencé avec les adultes à l'âge de onze ans. Cette année, une amie qui a abandonné ses cours, peu satisfaite de son école, m'a demandé si j'en connaissais d'autres. Je lui ai donc conseillé mon "école", me disant "chouette, elle va venir me rejoindre". Ce qu'elle a fait. Sauf que je suis affreusement jalouse et complètement down, parce que je ne suis plus la plus jeune, je ne suis plus la leadeuse. Mon orgueil en a pris un sacré coup, mon moral aussi. J'ai eu une soudaine envie de raccrocher la danse, alors que ça me tient depuis un bail.

J'ai des facilités, ça me pousse à "travailler" juste ce qu'il faut en cours pour être première (oui, c'est très important pour moi, même si c'est stupide – et ça l'est), mais parce que d'autres personnes sont plus douées que moi dans les matières qui me tiennent à cœur, et même celles que je n'aime pas, je me dis "oui mais moi, je bosse pas". Et je ne fais rien de bien consistant, alors que je pourrais tout de même avoir un niveau relativement plus élevé. C'est stupide parce que je sais que je pourrais être excellente, mais non.

L'écriture, c'est encore pire.

Alors je me dis que je ne sais pas danser – ce qui n'est pas forcément faux, par ailleurs – et que je ne sais pas écrire, que je suis la pire flemmarde, que je devrais bosser, que je devrais pratiquer, lire plus, me cultiver. Au final, je m'en veux, terriblement.
 
Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Très intéressant ce topic, merci Paradoxe Néant de l'avoir remonté.

ça fait très bizarre de voir énoncé clairement ce qu'on soupçonnait sur soi depuis toujours.
Et encore plus bizarre de constater qu'il y a ici plein de gens qui réagissent comme soi...

J'aime particulièrement ce commentaire de Lo.mel :

Citation :
souvent ce qui me fait refuser de faire certaines choses, c'est qu'au bout, il y a une décision à prendre ou dont on va vous faire prendre connaissance. Du genre, le coup de fil important à passer car il est décisif (que ce soit le premier coup de fil à une future conquête ou une relance pour un stage) et bien, je retarde le plus longtemps possible, histoire de pas me manger en face ce que je ne veux pas.
Mais ça se rejoint : quand tout reste à faire, au final, je préfère ne rien faire, de peur de mal faire. Ou plutôt de faire pas assez bien.

Au contraire, quelque chose qui me déplaît et qui n'a pas d'enjeu, je vais le faire facilement.

C'est vrai que procrastination va avec perfectionnisme, chez moi en tout cas.
La peur de s'y mettre, la peur de l'échec ou de la médiocrité, la peur de "terminer" et de "fixer" les choses.
D'arriver à ce moment où on lâche prise sur l'action accomplie, où elle va être jugée par d'autres que nous, sans possibilité de retour en arrière.

Je repousse toutes sortes de choses, chaque jour, parce que je veux les faire parfaitement. ça va du coup de fil (il faut que je sois dans un endroit tranquille, détendue, préparée, etc etc) à l'écriture de la suite de mon roman (il faut que j'aie 2h devant moi, bah oui, je ne vais pas écrire 5 mn et puis passer à autre chose, car il faudra d'abord relire ce que j'ai écrit un peu avant, et puis sans doute corriger deux ou trois trucs, et... ...).

Et voilà comment je fais tout à la dernière minute. Et en plus,
Paradoxe Néant a écrit:
Au final, je m'en veux, terriblement.

Mais ça se soigne ; comme cela a déjà été dit, l'émulation de ce forum est très bénéfique pour le rythme d'écriture.
C'est d'ailleurs à but thérapeutique que je m'y suis inscrite ^^ et les effets sont radicaux.

En ce qui concerne les autres domaines... J'y travaille, un par un. Accepter l'échec est en effet une très bonne thérapie qui marche pour tout.
 
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Invité  /  Invité


Rien à dire de plus aux propos de Lo.mel. Je m'y identifie complètement.
Et Orcal a raison sur le but thérapeutique de ce forum. Parce qu'avant de l'avoir rejoint, je n'écrivais plus. Je passais mon temps à faire des recherches en me convainquant que plus j'en ferais, mieux serait l'écrit. J'ai toujours retardé le moment de l'écriture. Même dernièrement pour le concours de nouvelles, j'ai passé plus de temps à constituer l'univers avec des recherches parfois inutiles juste pour ne pas avoir à commencer le roman. Ces phases de retardement sont plus ou moins longues, certaines s'allongent sur des années comme pour un projet de SF que j'avais.

Au final, depuis que je suis sur le forum, j'ai repris les nouvelles et changé de genre de roman. Avant j'étais très fantasy, cette période d'écriture est passée. Et je me suis attelé depuis mars à un véritable projet qui tient la route (selon moi).

Et pourtant, il y a toujours les doutes, les déceptions lorsque j'écris de mauvais passages. Je me dis toujours: c'est le premier jet, je retravaillerais plus tard. En disant tout bas que je chercherais la perfection une fois le roman terminé. J'ai d'ailleurs un peu peur lorsque j'aurais achevé cette correction, de prendre une claque en réalisant que c'est finalement pas aussi bien que je m'y attendais, que je l'imaginais.

Mais j'en suis la preuve, c'est un pas qu'on peut franchir. J'ai mis six mois avant de commencer mon roman. Là, j'ai une petite phase de relâchement, mais dès la rentrée, je devrais vraiment m'y remettre. Il faut savoir rester humble, et c'est ainsi qu'on peut progresser. La rédaction de nouvelles m'y aide beaucoup en ça, et j'ai plus progressé en quatre mois qu'en plusieurs années.
 
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Invité  /  Invité


Un de plus. Je suis confronté aux mêmes problèmes. Sauf que j'ai commencé à écrire ici, il y a 3 jours. Bon, j'ai aussi écrit pendant un mois, en dilletante, en 2009.
J'ai conservé un orgueil adolescent qui dépasse la mesure, mais peut-être que ce n'est que question d'environnement, cela peut changer. On peut aussi devenir de plus en plus con.

L'orgueil pousse à la paresse, "procrastination" c'est votre mot ? Par exemple, je ne suis pas complètement handicapé du langage, je fais des néologismes par goût, parce que c'est plus facile que d'écrire en français, pour dire merde. Je ne sais pas si je veux vraiment travailler mes textes, à mon avis ce forum va m'y motiver car il y a de belles choses ici, en français, j'en ai déjà lu. Travailler oui mais le soucis de vérité ? Je ne veux parler que de bouffe, de sexe, d'envie, de sommeil, de sentiment, de chant et de pisse avec de l'alcool, tout cela avec un enrobage personnel.

Je ne sais pas si je crois aux mots compliqués, aux enclumes, aux apothéoses, anaphore, or.
Non c'est vrai je crois en la merde, je suis sûr qu'on chie et qu'on mange, qu'on aime.

Je ne veux pas mentir, bien sûr personne ne veut, mais que ce soit presque dictatorial, je veux écrire "trop bien", "super", "ça sent mauvais", "il reste du jambon".


Rien d'original dans mes propos, en voilà une autre obsession littéraire, être original, faire de l'original, faire l'original.
 
Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


RevAn a écrit:
j'ai plus progressé en quatre mois qu'en plusieurs années.
+1, idem.
 
Le Condor des Andes
   
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Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


Un article qui évoque la procrastination à travers plusieurs études sur le sujet. Il fait un parallèle entre procrastination, distraction, maîtrise de soi et réussite scolaire.
 
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Nyra  /  Celle qui roxait du caribou


Très intéressant...

(Et bien que je ne sois pas folle de la guimauve, je dois dire que c'est tout moi. Et c'est pénible)
 

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