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 La litt. jeunesse: nouvel instrument d'infantilisation

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Nox
   
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Nox  /  Vacher polyvalent


Lien très intéressant, même si un peu trop érudit pour mon petit cerveau, parfois.

Les articles de recherche sont toujours tellement spécifiques...
 
Sam
   
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Sam  /  la Langue


Juste en lisant ce topic, je me dis que sur ce forum, on est un peu tous du même bord.
Et je rêve d'écrire un roman, pour adolescent donc, mais qui posséderait une certaine profondeur et qui pousserait le lecteur à des lectures suivantes de plus hauts niveaux. Genre livre de transition, entre la littérature et le divertissement.

Vous avez intérêt à faire lire mon livre à vos enfants.
 
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Bah, quand je lis des énormités comme "Je lis pour me divertir" et "L'important n'est pas de lire bien, mais de lire", j'ai tendance à penser que le débat est faussé d'avance vu qu'on a de toute évidence affaire à une bande de niaiseux décérébrés. Pas que la littérature de jeunesse soit une plaie sociétale, mais qu'on ne vienne pas parler du passage de la littérature de distraction à celle de réflexion alors qu'on n'a jamais été foutu de se sortir de l'idée qu'un bouquin est uniquement fait pour voyager et oublier un peu ses soucis.
Désolé d'insister sur une évidence, mais la littérature, c'est de l'art. De l'Art, même. Si vous lisez pour vous distraire, vous oblitérez totalement ou presque l'intérêt de l'oeuvre, hein. Préférer Rihanna à Pink Floyd (M'enfin, qui vous voulez, quoi), c'est pas du tout honteux en soi, juste qu'après il faut pas venir parler de musique en tant que discipline artistique à part entière puisque vous vous contentez de rester à la surface de la surface. Mettre du Chopin en musique de fond pendant l'apéro, c'est mignon, mais c'est tout sauf écouter de la musique.
Ca marche pareil pour les bouquins : lire du Proust comme on se gaverait de Gavalda, c'est juste du foutage de gueule total. Et, à partir du moment où on pense que la lecture sert à se divertir (à part si c'est dans le sens pascalien du terme, j'entends. Enfin, over-pascalien si vous voulez. Bref, je m'égare), mieux vaut s'en tenir effectivement à Marc Levy, puisqu'on ne verra jamais plus loin dans un Céline, un Sartre ou un Dostoïevski que dans ses bouquins.
Bref, tout ça pour dire que ce topic a été visité par quelques imbéciles crasseux.

Sinon, pour ce qui est du sujet (oui, enfin), je suis plutôt en accord avec ce qui a pu être dit par Nox, Ma, Sel et leurs acolytes. Je mettrais juste un bémol sur l'idée de "culture pour la culture" qui, même si elle n'a jamais été évoquée, semble un peu planer sur le débat. C'est un non-sens total de vouloir lire du Joyce pour le lire en se disant que même si on n'a capté qu'un degré infinitésimal de l'oeuvre, on a quand même lu quelque chose d'intelligent et que ce postulat se suffit à lui-même ; a contrario, penser que certains se font du Kafka pour faire leurs puristes de merde est aussi témoignage d'une étroitesse d'esprit stupéfiante. Voilà.
Sinon, je suis d'avis qu'on doit pouvoir placer n'importe quel bouquin entre les mains d'un gosse, qu'il soit psychologiquement dur ou pas, sans en appeler aux hypothétiques séquelles psychiques qui pourraient en découler. Je sais pas si vous êtes au courant, mais dans Harry Potter, y'a des morts, des oreilles découpées et des scènes de ménages, certes pas aussi impressionnantes que chez d'autres, mais si votre mioche est assez con pour se traumatiser à cause d'un bouquin, il aura déjà éclaté en sanglots devant les disparitions tragiques des petits potes de Potter.
Aussi, je pense pas qu'on puisse rejeter en bloc l'idée de cheminement littéraire : tout le monde commence par lire des trucs pas compliqués - donc merdiques -, c'est inévitable. Vouloir lire du Tolstoï à huit ans, c'est du suicide littéraire au moins momentané (Sartre s'en est bien sorti, lui, mais c'est un génie (<3)). Le vrai problème, comme le souligne Nox, c'est bel et bien de passer du basique à quelque chose de réellement constructif. Après, les causes de cette difficulté de passage ont déjà été évoquées largement, les impératifs financiers et le confort de la non-pensée en tête.

En gros, je viens de balancer des tartines pour dire que j'apporte strictement rien au débat. La classe.
 
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Invité  /  Invité


D'accord. Je ne suis pas une érudite littéraire. Mais j'avoue être estomaquée quand je lis que dire que "la lecture est un divertissement" est une énormité. Je le dis haut et clair : pour moi, la lecture est un divertissement, et je n'en ai pas honte. ce qui me turlupine, c'est sans doute la mauvaise presse du terme "divertissement", comme si toute la vie devait n'être consacrée qu'aux choses "sérieuses". Pire, comme si le divertissement ne pouvait pas être la passerelle vers la "profondeur". Ernest, tu parles de "sens pascalien du terme". Je me demande parfois (enfin, plus que parfois...) si la France entière n'a pas une vision janséniste du divertissement.

Bref, pour moi, j'avoue sans honte, la lecture (comme le cinéma, comme la musique, comme la télévision) est un divertissement (et je ne mets pas la lecture sur un piédestal, comparativement à ces autres "arts" - pour les auteurs - ou "activités" - pour les consommateurs - parce qu'on lise Céline ou qu'on regarde Plus belle la vie, on est un consommateur de fiction). Mais ce divertissement, comme tous les autres, peut être une passerelle, un tremplin, vers l'étude, la réflexion, la philo, la psychologie. J'avoue avoir autant de plaisir (non, ce n'est pas un gros mot) à lire Harry Potter que Guerre et Paix, et que Guerre et Paix comme Harry Potter m'ont prise aux tripes, m'ont fait découvrir des histoires (ben oui, comme une imbécile, je lis pour les histoires) , des personnages qui m'ont prise aux tripes. Point. Et j'avoue que quand j'écris, je le fais pour "prendre aux tripes" mes lecteurs. Point. Qu'ensuite, cela leur donne envie de réfléchir, c'est un "plus". J'ai réfléchi après Guerre et Paix. Je l'ai fait aussi après Harry Potter. Et je n'ai pas l'impression d'insulter Tolstoï en le comparant à Rowling.
Par contre, je reconnais être incapable de lire plus de trois pages de Céline et de considérer la Princesse de Clèves comme une histoire sans intérêt.
 
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Invité  /  Invité


Ce que je critique, c'est pas tellement la conception de la musique, littérature ou cinéma en tant que divertissement (même si je trouve ça fort dommage, précisons-le) mais l'intervention de personnes sur ce topic venues raconter des inepties sans paraître capter toutes les données du problème. A mon sens, le problème ne peut être envisagé qu'en se penchant sur les deux conceptions de la littérature qui se tirent la bourre, à savoir la lecture de réflexion et celle de distraction. Il paraît évident que des personnes qui disent lire pour se distraire et rien d'autre ne peuvent en aucun cas émettre un jugement pertinent vu qu'elles ne considèrent la question que sous un angle donné. De même, quand on prêche l'intellectualisation forcenée sans sembler se soucier un minimum de décompresser, on n'est pas forcément dans le vrai (enfin, je pense), mais il me semble que cette approche a au moins le mérite d'avoir testé les deux pôles de la question, étant donné qu'on passe tous par la lecture de divertissement avant de s'attaquer à celle de réflexion. Après, il y a pas mal d'obscurantisme littéraire, et l'un des principaux dogmes du petit monde de la littérature (et de l'art en général), c'est bel et bien de cracher sur les oeuvres sans réelle prétention artistique, chose que je peux très bien comprendre.

Et pour Céline, certains sont juste incapables de supporter ses bouquins, je suppose que ça fait pas de toi une frustrée de la lecture, si je puis dire.
 
Menear
   
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Menear  /  Le bruit et la pudeur


"consommateur de fiction", j'aime bien cette expression.

Pour le principe de séparer la "littérature de divertissement", gratuite et sans intérêt à la "littérature de réflexion" qui transcenderait son lecteur j'ai du mal à y adhérer. Parce que Céline est (serait ?) un auteur complexe, il faudrait le caser dans la "littérature de réflexion" mais que se passe-t-il pour ceux qui lisent Céline pour se divertir (et il y en a) ? C'est absurde.
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Céline offre des pistes de réflexion que Rowling n'offrira jamais. Ses bouquins ne sont pas des livres gratuits, les situations, les personnages sont réfléchis afin d'offrir quelque chose au lecteur. Il y a une sincérité dans ses livres que peu de bouquins peuvent se targuer d'avoir. C'est la figure de proue d'un mouvement philosophique, quand même, alors c'est à peu près tout sauf gratuit : il y a des arguments derrière la trame, une force de conviction au creux des personnages.
Se contenter de classer Céline dans la case "réflexion" parce qu'il est "complexe", c'est lire Voyage Au Bout De La Nuit comme tu lirais Martine A La Ferme, et c'est bien ça le noeud du problème soulevé par Nox : l'infantilisation du lectorat et donc de son approche d'un bouquin. Résultat : on lit Céline comme on lirait Gavalda.

Franchement, ça fait mal au coeur.
 
Nox
   
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Nox  /  Vacher polyvalent


Citation :
Parce que Céline est (serait ?) un auteur complexe, il faudrait le caser dans la "littérature de réflexion" mais que se passe-t-il pour ceux qui lisent Céline pour se divertir (et il y en a) ? C'est absurde.

Tu veux parler de tous ces gens qui font croire qu'ils aiment cet auteur alors que tout le monde sait que c'est illisible et que lire avec un dico sur les genoux, c'est vraiment pas agréable, et que de toutes façons, c'est trop compliqué et que, d'ailleurs, c'est de la masturbation intellectuelle et que ceux qui aiment ce bouquin ne disent ça rien que pour se faire mousser ? (sic)
 
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Ben, j'en sais rien. Je n'aime pas son style. Donc, j'ai abandonné (désolée, je ne vais pas passer mon temps libre à lire quelque chose qui me révulse). Comme j'ai abandonné Farmer (j'abandonne rarement).
Maintenant, je ne prétends pas que c'est "illisible". Juste que c'est illisible "pour moi".
 
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Le problème, aussi, c'est que pas mal de cons lisent Céline. Non, je m'exprime mal. Se forcent à lire Céline, juste pour après jouer la carte de vantardise "De toute manière, moi, j'ai lu Louis-Ferdinant". Et là, je me calque sur Nox, ils vont y ajouter "Et j'ai adoré". C'est encore ceux qui sont le plus à plaindre. Si tu lis du Céline, tu dois avoir un but précis en tête et considérer tout ça sans prétention. Prendre le temps de déchiffrer chaque sens/double sens et avoir l'honnêteté d'avouer "C'est compliqué".

En fait, on peut se rendre compte que ceux qui ont véritablement lu Céline sont très rares. (Et je ne m'y classe pas moi-même).
 
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Moais, bon, Céline, figure de proue d'un mouvement philosophique... euh... bofff...

Maintenant, mon problème n'est pas de lire "Voyage au bout de la nuit" comme je lirais "Martine à la ferme" (ça, je pourrais l'admettre pour "Anna Karenine" ou "Salammbô" ou encore "Germinal"). Mon problème est de lire le "Voyage" tout court.
 
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Menear  /  Le bruit et la pudeur


Nox a écrit:
Citation :
Parce que Céline est (serait ?) un auteur complexe, il faudrait le caser dans la "littérature de réflexion" mais que se passe-t-il pour ceux qui lisent Céline pour se divertir (et il y en a) ? C'est absurde.

Tu veux parler de tous ces gens qui font croire qu'ils aiment cet auteur alors que tout le monde sait que c'est illisible et que lire avec un dico sur les genoux, c'est vraiment pas agréable, et que de toutes façons, c'est trop compliqué et que, d'ailleurs, c'est de la masturbation intellectuelle et que ceux qui aiment ce bouquin ne disent ça rien que pour se faire mousser ? (sic)

Non je dis simplement que j'ai sincèrement pris du plaisir en lisant le Voyage sans avoir non plus envie d'aller étudier un peu plus loin le texte et/ou le bonhomme.

Pour ce qui est du "lire véritablement", je trouve cette formulation très maladroite ; chaque lecteur est une lecture différente et singulière, il n'y a pas de "bonne façon" de lire un livre, fort heureusement.

Par ailleurs, réduire les "livres importants" à des "pistes de réfléxion" me paraît un peu simpliste.
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Citation :
Par ailleurs, réduire les "livres importants" à des "pistes de réfléxion" me paraît un peu simpliste.

Dixit le type qui réduit un Céline à l'adjectif "complexe". Pour info, la liste (Céline offre des pistes de réflexion que Rowling n'offrira jamais. Ses bouquins ne sont pas des livres gratuits, les situations, les personnages sont réfléchis afin d'offrir quelque chose au lecteur. Il y a une sincérité dans ses livres que peu de bouquins peuvent se targuer d'avoir. C'est la figure de proue d'un mouvement philosophique, quand même, alors c'est à peu près tout sauf gratuit : il y a des arguments derrière la trame, une force de conviction au creux des personnages.) que j'ai donnée plus haut, c'était vraiment pas exhaustif, loin s'en faut. En même temps, pour réussir à résumer un bouquin aussi riche que celui-ci, il me faudrait des plombes et il se trouve que ma flemme monumentale m'interdit tout effort trop violent.

Bref, il y a chez Céline une vision du monde singulière, engagée, personnelle, forte, qui fait totalement défaut à Rowling. Céline écrit avec ses tripes, avec ce qu'il est, le meilleur comme le moins bon (Notamment le racisme et tout ce qui va bien) alors que Rowling se contente de raconter l'histoire gentillette d'un magicien qui fait ses études. Ca fait une grosse différence.
 
Nox
   
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Menear> mon post était humoristique =D
 
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Menear  /  Le bruit et la pudeur


Ah bon je le réduis à un l'adjectif "complexe" ? Le fait est qu'il l'est (complexe) ou "peu accessible" si tu préfères, et je ne pense pas que ce soit sujet à débat. Maintenant si le but de tes grandes envolées est d'expliquer que Céline est un auteur plus important et pertinent que Rowling dans l'Histoire Littéraire, tu prêches un converti.

Nox > C'est pas ma faute, je suis en mode "lesbienne radicale" depuis peu :green: !
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