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 La litt. jeunesse: nouvel instrument d'infantilisation

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Molly
   
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   Pensée du jour  :  "Toute personne qui aime la musique ne sera jamais vraiment malheureuse"- F. Schubert
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Molly  /  Sang-Chaud Panza


Selma Lagerlöf, c'est génial à tout âge Very Happy  Et si je lis encore Dickens, ou Lewis Caroll... C'est grave, docteur ?

Il y a une bonne littérature jeunesse (qui est en fait une littérature "tout-public"), dont Rowling ou Pullman font partie, je pense, et une mauvaise, comme il y a une bonne et une mauvaise littérature adulte. Après, le souci est, à mon sens, les adultes qui restent toujours cantonnés dans le même style de lecture (la Fantasy, le polar, la bit-lit...) pour y retrouver les mêmes intrigues, les mêmes codes, les mêmes ficelles. Manque de curiosité ou paresse intellectuelle, je ne sais pas comment le qualifier. D'ailleurs, est-ce réellement un problème ? Ils font ce qu'ils veulent... C'est la même chose en musique, il y a des gens qui ne s'intéressent qu'à un style, souvent très pauvre, mais ça les regarde (ça devient gênant lorsqu'ils veulent l'imposer aux autres, ce qui est plus facile avec la musique qu'avec la littérature).

Süssi a écrit:
j’ai noté que Tolstoï, dans ce topic, était souvent cité comme un auteur de « divertissement »… Pourquoi ? (
Je n'ai pas du tout lu ça dans le débat, au contraire. Tolstoï est plutôt cité comme un auteur exigeant...

Dernière chose : je suis étonnée que personne n'ait fait ici référence à la principale qualité de Harry Potter : l'humour. Tradition anglaise, peut-être (comme chez Caroll, Dickens etc.) C'est quand même un point fort de Rowling, plus que la gentille philosophie qu'on pourrait vouloir trouver dans ses romans.
 
Wahya
   
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Wahya  /  Effleure du mal


Je ne suis pas Docteur, mais je suis sûre que lire de la littérature jeunesse est un atout pour écrire. Ma grande fille a fait des études littéraires et s'est orientée vers la jeunesse. J'ai lu Hermux Tantamoq, Harry Potter... Eliwan... J'ai un ami écrivain qui m'a même conseillé de lire les"Les Six Compagnons" écrits par Paul-Jacques Bonzon. Pour apprendre à écrire bien et simplement...
Enfant, j'ai lu le club des cinq.
 
Süssi
   
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Süssi  /  Homme invisible


Oui, je suis d'accord avec LeLapin, et je me rends compte que dans ma réponse, je me suis un peu écartée du sujet initial.
Finalement, la question qui demeure, pour moi, c'est de savoir si cette tendance à la paresse intellectuelle est réellement un phénomène de société actuel, comme semblait le penser Nox. Je pense qu'en effet il y a aujourd'hui une tendance à la "débilisation programmée", mais je ne suis pas sûre qu'elle ait tant d'impact, en comparaison avec les tendances que les gens ont toujours eues.
Wahya, ta remarque m'a intéressée. Si la littérature jeunesse n'est pas l'unique référence, peut-être peut-elle être, dans une certaine mesure, un outil de travail (j'avoue que je suis sceptique au sujet de P.-J. Bonzon et d'E. Blyton).
 
Gwenouille
   
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Gwenouille  /  Roland curieux


Je pense pas qu'il y ait plus de débilisation programmée qu'avant. Avant, si tu n'écrivais pas bien, ou mettons dans la musique, si tu n'avais pas la voix pour chanter, tu n'aurais jamais été reconnu parce qu'on ne t'aurait jamais donné la possibilité de pouvoir essayer. Notre culture évolue et nos traditions avec. On a voulu que tout le monde ait accès à la publication, que tout le monde ait accès à la musique. "Démocratiser" ça, en quelque sorte. Que ces activités ne soient plus réservées à l'élite seule. Point positif : de nos jours, (je prends encore la musique car l'effet traduit est plus facile à voir) n'importe qui qui n'a pas une "grande voix" peut réussir (en opéra). Ce qui était impossible y'a encore 30 ou 40 ans. Les producteurs ne recherchaient que des grandes voix. Même avec une technique de malade et une sensibilité hors du commun, on ne t'aurait pas embauchée. Avec la démocratisation, ces gens peuvent maintenant essayer d'en vivre. Pour la l'écriture c'est pareil. Quand ils ont compris que la fantasy et la bit-lit, que ces romans peut-être moins bien se vendaient par millions, ils ont commencé à ouvrir leur porte. Mais J. K. Rowling, une des pionnière de ce monde après Tolkien, a eu beaucoup de mal à se faire éditer. Les éditeurs ne voulaient pas de son roman, car ça ne se vendait pas !
Au final je pense que la débilisation a toujours été présente. Seulement on avait moins de possibilité de la voir avant, parce que le tri se faisait différemment. Mais qu'avec l'évolution de notre société, qui elle aussi à ses bons points et qui a voulu offrir le privilège de certains à tout le monde, on assiste à l'effet "pervers" (en quelque sorte) de ce changement.
D'un autre côté, pourquoi sans offusquer ? Si les choses n'avaient pas évoluées dans ce sens, pensez-vous qu'aujourd'hui on vous aurait ouvert les portes de l'édition ?
 
QuillQueen
   
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   Pensée du jour  :  La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise.
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


Il faut bien évoluer dans sa lecture et agir graduellement. Propose un Boris Vian à un ado de 13ans et tu risques de le dégoûter de la lecture à vie, même si Vian écrit bien hein, mais il ne fait pas écho au jeune qui a un nombre de mots plus limités que plusieurs années après. Ce n'est aps négatif en soi, on suit tous ce chemin-là, à des rythme plus ou moins différents, mais la littérature jeunesse est l'entre-deux, c'est sortir du petit conte illustré pour aller vers le roman où les mots s'enchaînent et se suffisent, tout en devant captiver son public. Je ne crois pas qu'on captive l'ado "moyen" avec des mots vieillis et des tournures de style complexes. Après, quand il aura lu quelques livres jeunesse, et s'il se sent de lire des trucs plus poussés à 16ans, qu'il le fasse. Mais c'est normal de ne pas passer de "Martine à la Plage" aux "Misérables" directement. Pourquoi chercher à n'atteindre que le français poussé peu accessible ? Un bon style pour moi trouve l'équilibre entre un truc bien formulé où on sent le travail, et quelque chose de facile à lire pour son public cible. Les deux extrêmes me semblent trop mis en défaut par ces prises de positions dans l'infini débat du "bon françois littéraire". Smile
 
letsavares
   
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letsavares  /  Homme invisible


Je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis. J'ai 16 ans. Je n'ai jamais lu Eragon, et je suis actuellement au troisième tome. J'ai lu les Hunger Games pour la deuxième fois il y a moins d'un mois et cela ne m'empêche pas de grandir normalement. Bien entendu, je lis aussi des livres pour adultes (Dôme de Stephen King, Juste une Ombre de Karine Giebel...) mais je pense que un livre ne peut pas vraiment être rejeté pour quelqu'un de mon âge ou un peu plus vieux, ou même beaucoup plus vieux juste parce ce livre est dédié aux adolescents de 13/14 ans. Je pense que c'est un choix de lire un livre. Si le résumé plait, forcément... ça donne envie. Chacun à ses goûts. Je passe du temps dans les rayons de ce genre, et je n'ai pas honte. Il faut apprendre à lire de tout, et ça ne fait pas de mal. J'aime bien lire ce genre de livres comme j'aime lire ceux pour adulte. Il n'y a pas de mal à ça, et il n'y en aura jamais.
 
Lourinki
   
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Lourinki  /  Barge de Radetzky


Personnellement j'ai redécouvert la littérature jeunesse vers l'âge de 35 ans, parce que j'ai eu quelques idées de romans jeunesse, et que je voulais me tenir au courant de l'actualité dans ce domaine pour éviter de faire du Enyd Blyton, ma dernière référence enfantine ! Depuis je me suis reconvertie professionnellement, je suis maintenant bibliothécaire et le hasard fait que j'ai travaillé plus souvent en section jeunesse qu'en section adulte, ce qui m'a amenée à lire plein de romans jeunesse. Tout ça pour dire que je suis une lectrice adulte de roman jeunesse, pour des raisons au départ très "sérieuses".

Eh bien je dois dire qu'à une époque j'avais du mal à me remettre à la littérature adulte tellement j'appréciais les romans jeunesse ! J'ai travaillé pendant un an et demi dans la section jeunesse d'une bibliothèque municipale, je ne touchais pas à un roman adulte dans le cadre de mon métier et du coup je n'en lisais presque plus. Je trouve que cette littérature est d'une grande richesse et d'un grand intérêt, et j'envie les ados d'aujourd'hui d'avoir accès à un choix aussi diversifié. Du coup je comprends un peu qu'ils aient tendance à traîner dans leur adolescence au niveau de leurs lectures, et que la littérature adulte leur semble bien ennuyeuse.

Maintenant je lis surtout des romans pour adultes, mais j'alterne de temps en temps avec des romans pour ados, voire pour enfants de 8 à 12 ans env., en partie pour continuer à suivre l'actualité jeunesse (pour mon boulot, et surtout pour mes propres projets d'écritures), mais aussi pour mon plaisir. Je remarque d'ailleurs que les bibliothécaires jeunesse que j'ai eu l'occasion de rencontrer ont fait un peu le même chemin que moi, en se remettant à cette littérature pour des raisons professionnelles, mais en se prenant très vite au jeu ! Smile
 
Mha
   
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Mha  /  Chose simple


letsavares a écrit:
je lis aussi des livres pour adultes (Dôme de Stephen King

King donne clairement dans la littérature jeunesse, à quelques exceptions. D'ailleurs les éditeurs l'ont bien compris, le bonhomme passe son temps à chanter leurs louanges en quatrième de couverture (Hunger Games par exemple).

 
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Moi qui ai quelques enfants, je vois qu'ils lisent moins que ma génération. Et pourtant, chez nous, pas de télé et de consoles de jeux. Mais bon, ils lisent. Cela donne l'occasion d'échanger avec eux sur ce qu'ils ont retenus. L'école leur a offert de bons livres et ils peuvent aller voir dans la bibliothèque de maman. Pas encore celle de papa, il y viendront bien assez tôt et pas forcément par plaisir...

Quant à ceux qui accusent la littérature de jeunesse de véhiculer des "stéréotypes", la littérature pour adulte n'est pas mal non plus.
 
Mha
   
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Mha  /  Chose simple


Faites quand même un minimum l'effort de lire les quelques pages précédentes sinon. La lecture est abordée sous l'aspect qualitatif et pas quantitatif. Les lectures pour adultes sont ici synonymes de lectures "intelligentes". Le public-cible de Marc Levy a beau être la ménagère de moins de cinquante ans (quel vilain concept) ce ne sont pas pour autant des lectures adultes.

La bibliothèque de "maman" et "papa" c'est un exemple de bon sexisme à l'ancienne ou il y a quelque chose à comprendre?
 
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mouais... y me semble quand même qu'un bon livre, qu'il soit badgé "Jeunesse" ou "Fantasy" trouve son public quel que soit les âges et les époques.
 
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Mha a écrit:
Faites quand même un minimum l'effort de lire les quelques pages précédentes sinon. La lecture est abordée sous l'aspect qualitatif et pas quantitatif. Les lectures pour adultes sont ici synonymes de lectures "intelligentes". Le public-cible de Marc Levy a beau être la ménagère de moins de cinquante ans (quel vilain concept) ce ne sont pas pour autant des lectures adultes.

La bibliothèque de "maman" et "papa" c'est un exemple de bon sexisme à l'ancienne ou il y a quelque chose à comprendre?

Disons que je connais assez mes enfants pour s'avoir qu'à leur âge, l'annuaire des navires de guerre de 1919, la correspondance Staline-Kaganovitch en anglais ou un pavés de 600 pages sur l'histoire du KGB ne les fassent pas spécialement kiffer...
 
Mha
   
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Mha  /  Chose simple


David a écrit:
mouais... y me semble quand même qu'un bon livre, qu'il soit badgé "Jeunesse" ou "Fantasy" trouve son public quel que soit les âges et les époques.

Les badges "jeunesse" et "fantasy" ne sont pas anecdotiques. On peut bien sûr établir une hiérarchisation à l'intérieur du genre, mais ils limitent tôt ou tard la qualité de la réflexion.
 
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Ou la destination de l'emballage. Le temps finit par donner raison aux mots et débarrasser les livres de leur étiquette.

 
Mha
   
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Mha  /  Chose simple


Dans le cas de la littérature jeunesse, je crois que les codes sont beaucoup trop cloisonnants pour un jour espérer un niveau d'écriture égal à ceux qu'on peut trouver ailleurs. Et ça ne va pas en s'améliorant. Mais c'est intrinsèque au genre qui poursuit un but précis, comme déjà dit dans le topic, parler directement aux adolescents. Ce n'est pas un mal en soi.
 

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