Salut à tous !

J'imagine qu'il y a parmi vous plein de perfectionnistes comme moi !
Après un premier jet de mon texte, je l'ai laissé reposé et fait relire par des gens. Deux mois après, c'est parti avec la V2 qui a beaucoup bougé (et beaucoup de coupes !). Idem, un mois de repos, échanges très très constructifs avec notamment une professionnelle, et pouf ! me voici à la V3, qui a elle aussi pas mal bougé.
J'en suis satisfaite, je meurs d'envie de l'envoyer à des maisons, mais... oui mais, j'ai quand même renvoyé pour relecture, et j'ai peur d'être dans un cercle infini de relecture et de réécriture !

A chaque fois, ma version semblait top, jusqu'à ce que je la relise et réécrive avec du recul. J'ai peur que dans un mois, ma V3 me paraisse nulle, et ainsi ad vitam eternam...

Ma question donc : comment savez-vous que c'est bon, c'est la forme finale, et vous ne pourriez pas mieux faire ? Comment s'empêcher de relire encore et encore et d'envoyer une fois pour toute ?

J'ai une idée d'un nouveau texte qui commence à germer mais impossible de m'y consacrer tant que le premier n'est pas envoyé...;

Merci pour vos retours

Je me fixe toujours le même "programme", pour mes romans ; comme ça, je ne m'enferme pas dans la boucle infinie des corrections.

Concrètement, ça fait :

1) 1er jet (avec ou sans alpha lectaires)
2) 2 semaines-1 mois de refroidissement (si je ne suis pas sous deadline, sinon ça saute)
3) Première relecture/correction
4) Envoi aux bêta lectaires
5) Après retour des BL, 2e relecture/réécriture/correction qui donne forme à ma V2 (et finale)
6) Prep du dossier de soumission et envoi aux ME

On peut toujours "mieux" faire - mais il faut se mettre une limite, sinon on n'en finit jamais. Et puis, il ne faut pas oublier que le manuscrit envoyé aux ME n'est PAS une version finale ! En cas de contrat, le texte aura droit à des corrections éditoriales plus ou moins importantes. Ce n'est donc pas grave du tout si ton manuscrit n'est pas "parfait" lors de tes envois.


(Et honnêtement, même après la sortie du livre, il n'est pas parfait. Dis-toi que je m'empêche de relire mes textes publiés, parce que je SAIS que je vais grimacer et trouver des choses à corriger )

Je crois que cela peut être sans fin ! Si tu laisses reposer et que tu fais relire, tu trouveras toujours matière à réécriture, il te faut donc à un moment décider qu'il est prêt, parce que tu as vérifié la structure, le ton, l'empathie des personnages, que les retours sont enthousiastes, et que, de toute façon, l'éditeurice te demandera de reprendre encore ce texte. Ils cherchent un thème, un sujet, une façon de l'aborder pas un texte parfait.
Chez moi, ça fait:
V1 + relecture par une BL
V2/ travail sur la structure+ relecture partielle par une BL,
V3 , travail sur les personnages et envoi.
En général, quand le texte me sort par le s yeux, que je le connais à moitié par cœur, j'envoie ! ( et si pas de réponse positive, ben, je réécris trois mois plus tard !)

Je n'ai pas de conseil à ce propos (notamment parce que je suis justement coincée dans ce cercle vicieux avec roman n°2), mais j'en profite pour signaler qu'il y a justement un épisode du podcast Procrastination sur le sujet (vous me direz, avec 9 saisons, il y a probablement déjà un épisode sur n'importe quel sujet )

J'avais ouvert un sujet similaire il y a longtemps, je me permets de mettre le lien ici :
https://www.jeunesecrivains.com/t31701-cesser-de-remettre-l-ouvrage-sur-le-metier

moi j’aurais tendance avec mon peu d’expérience à dire que finalement et malgré tout (mais c’est hyper long) arrive un moment où je me suis dis que j’avais atteint les limites du retravail de mon manuscrit à mon niveau à moi. Je suis aussi hyper perfectionniste et détailliste et je passais de :  « je ne vois plus rien a retravailler sur ce texte », à 3 mois plus tard en le relisant : « mais ce passage est horrible, comment ne m’en suis je pas rendu compte avant ? » et finalement au bout de 5 ans de ce cycle ( oui c’est hyper long mais entre temps j’ai coupé des parties entières de l’histoire pour qu’elle soit moins « multi genre » face aux refus des éditeurs, donc ça m’a demandé énormément de travail). Maintenant quand je relis mon manuscrit après qq mois ça ne me le fait plus, je vois de minuscules détails parfois mais rien d’extraordinaire. Donc je pense qu’à un moment malgré tout si on arrive jusqu’à cette étape là (parce que parfois on trouve un éditeur avant, ou on abandonne le manuscrit avant) et bien on ne voit plus quoi y travailler. Mais j’espère aussi que ça m’aura permis d’apprendre énormément et que mes manuscrits suivants me prendront moins de temps à retravailler

Merci pour vos réponses ! oui j'ai exactement cette sensation de ne plus voir de problème majeur et de pinailler... J'attends le retour de ma lectrice et si ça me va toujours, j'envoie !! (non c'est faux j'ai pas déjà rédigé ma lettre...)

J'ai vécu exactement la même chose avec mon premier texte : toujours l'impression de pouvoir améliorer encore et encore... Ce qui m'a aidé, c'est de me fixer une limite claire (genre après la V3, j'envoie, point final).

C’est dur de lâcher prise, mais sinon, on peut passer sa vie à peaufiner le même projet. Et franchement, parfois il faut juste accepter que le texte soit "assez bon". Le doute sera toujours là, mais avancer, c'est aussi savoir quand s'arrêter :p

C'est une bonne idée de s'imposer une limite claire !
Bon je dis ça mais j'ai enfin réalisé le truc qui manquait à mon texte et qui va l'enrichir... donc je fais une V4... mais après, promis, j'arrête ! (j'espère...)

V3 ça fait quand même pas beaucoup… Je salue la confiance en vous mais personnellement, pour moi V3 ça n’est pas encore suffisant… Après ça dépend de la longueur du texte aussi, j’ai l’impression personnellement que plus il est long plus il y a un travail de maitrise de sa globalité qui fait que parfois on passe à côté de points plus de détails. Donc dans mon cas personnel plus le texte est long plus il me demande de relectures (je vais faire certaines relectures pour voir s’il fonctionne dans sa globalité ou depuis l’introduction ou le retrait de certaines parties, je vais faire d’autres relecture en me concentrant sur la ponctuation, d’autres sur le style, etc) mais après j’ose espère que plus on pratique et donc plus on maîtrise et moins ca demande de relectures ? Vous devez avoir plus l’habitude que moi sur les formats longs peut être…

CalédoniaRob a écrit:

V3 ça fait quand même pas beaucoup… Je salue la confiance en vous mais personnellement, pour moi V3 ça n’est pas encore suffisant… Après ça dépend de la longueur du texte aussi, j’ai l’impression personnellement que plus il est long plus il y a un travail de maitrise de sa globalité qui fait que parfois on passe à côté de points plus de détails. Donc dans mon cas personnel plus le texte est long plus il me demande de relectures (je vais faire certaines relectures pour voir s’il fonctionne dans sa globalité ou depuis l’introduction ou le retrait de certaines parties, je vais faire d’autres relecture en me concentrant sur la ponctuation, d’autres sur le style, etc) mais après j’ose espère que plus on pratique et donc plus on maîtrise et moins ca demande de relectures ? Vous devez avoir plus l’habitude que moi sur les formats longs peut être…

alors personnellement c'est du très court ! (9000 mots actuellement) mais je compte dans la même "version" les corrections de fonds, de formes et orthographique. Une version = un texte dont je suis satisfaite. Mon problème venait du fait que je tatillonais (et continue de le faire) autour d'un sujet que je n'arrive pas à pointer du doigt, à aborder... et donc c'est bancal. Je suis beaucoup plus confiante dans mon style et ma langue que dans la narration, et donc ma difficulté est de faire un texte complet et cohérent, je retouche très peu l'écriture en elle-même.

ah oui 9000 mots là on est sur du format nouvelle, oui bien sûr là c’est bcp plus accessible de maîtriser tous les aspects en même temps.

Personnellement, je suis plutôt dans le cas contraire... Mon impatience est l'un de mes plus gros défauts.
Lorsque j'ai terminé mon manuscrit, pas de phase de repos : je fais ma relecture, je corrige, je reformule.
Pas de bêta lecture : mon impatience, toujours (ça prendra trop de temps, et à part ma mère retraitée, je crois que ça n'intéresse personne, de me bêta relire).
Alors ma bêta lecture, ce sont les ME !

Après, pour ma défense, je passe toujours beaucoup de temps à formuler mes propos, j'aime que ce soit "fluide". Et je relis chaque paragraphe une fois que je l'ai achevé. Donc j'ai la garantie que quand j'ai fini mon manuscrit, c'est déjà assez peaufiné.

Mais vraiment, cette impatience et ce "dégoût" de me replonger dans le travail de ce que j'ai fini auront ma peau.
Mon premier manuscrit soumis a été refusé par une ME, mais qui m'a clairement fait savoir qu'elle était prête à le reprendre après quelques changements. Moi, j'étais pas prêt à le reprendre. J'étais déjà passé à autre chose ^^

Le travail éditorial, je vois ça différemment. Au moins j'ai la garantie que tout ce temps que j'y passe ne sera pas en vain, puisque le livre sera publié.

Tout cela pour dire que 3 versions (voire 4 !) avec plusieurs stades de bêta lecture, non non, ce n'est pas pour moi haha

A un moment donné, oui, il faut savoir dire : l'histoire que je viens de raconter est dans sa forme quasi-parfaite, mais ne pourra jamais être parfaite, car je ne suis pas parfait, et surtout, mon esprit change de jour en jour, changeant subtilement les textes que je produis, changeant mes attentes à leur égard.

Non, votre dernier livre ne sera pas votre meilleur. Ce sera le meilleur à un instant T, mais vous gagnez en expérience d'écriture, vous devenez meilleur, faites moins de fautes, apprenez.

Et surtout, vous vous attachez peut-être aussi à vos personnages. Ils vous ont épaulé pendant de longs mois, il est parfois difficile de se séparer d'eux. Mais c'est nécessaire pour avancer, car d'autre histories attendent d'être écrites de votre main. La maison d'édition sera votre seul lecteur peut-être, et elle dira probablement non, peut-être oui, qui sait ? Mais à mon sens, la seule révision d'un texte serait si la demande venait directement d'une maison d'édition intéressée qui serait prête à l'éditer. Sinon, non, je ne reviens pas sur mes textes, je dois avancer dans la vie et en produire d'autres, car sinon je vais passer une vie entière à n'en corriger qu'un seul à l'infini. Oui, c'est frustrant, mais comme disait une éducatrice à un fonctionnaire administratif : "Monsieur, votre réponse me frustre un peu ! Mais la frustration, c'est comme tout, ça se travaille !"

Conseil d'Emmanuel Carrère (qui reprenait les propos de Saint-Exupéry) : tu sais que c'est fini quand tu ne peux plus rien enlever.
Je suis actuellement en train de lire un premier roman et pfff, que c'est long ! Je ne pense pas le terminer, il ne se passe pas grand chose et la narration est noyée par les descriptions interminables et qui n'apportent rien. Je ne comprends pas que l'éditeur ne l'ait pas dit à l'auteur. D'ailleurs, j'ai vu plusieurs critiques sur Babelio et AmZ qui disent exactement pareil sur ce roman.
Je pense donc que ce critère pour savoir quand s'arrêter est un bon critère. C'est en tout cas ce que j'ai essayé de faire : supprimer au max pour ne pas faire trop long, resserrer l'intrigue pour la dynamiser, après un grand nombre de versions, de réécritures.