Je reviens reprendre quelques lancers de dés !
- Citation :
- Je retiens de vos échanges que je ne sais toujours pas ce qu'est la littérature.
C'est pas tout à fait le sujet, chacun.e aura sa définition, tranchée ou nuancée, on ne pourra pas être sur tous les fronts. J'ai basiquement pris les catégories wiki, pour simplifier la discussion. Va-t-on débattre sur la place du théâtre et de la poésie dans la littérature ?
- Citation :
- Pour moi le jeu de rôle pourrait aussi bien en être ou non.
Il y a différentes façons d'articuler tout ça et plusieurs me semblent correctes, avec parfois des résultats opposés.
C'est un bon résumé du sujet, de mon point de vue !
- Citation :
- Je distingue l’échafaudage théorique qui soutiendrait une thèse et les différentes implications de cette dernière.
Est-ce que je préfère privilégier une approche intégrative ou comparative ? Si le jeu de rôle est de la littérature, qu'est-ce que ça dit du jeu de rôle ? Qu'est-ce que ça dit de la littérature ? Qu'est-ce que ce statut apporte au jeu de rôle et inversement ?
Comme indiqué au début, l'échafaudage théorique existe. Pour moi l'approche comparative restera stérile et n'aboutira qu'à un non un peu forcé, à force d'exemples faciles ou détournés (le point de désaccord avec Docal). L'intégrative me paraît nettement plus sensée.
Pour le reste des questions, on n'est pas tant hors-sujet que ça, mais tu es déjà au dessert alors qu'on commence à déguster les entrées. Je pense que ça dit tout simplement du jeu de rôles que ce n'est plus un élément de contre-culture, ni un loisir marginal. Pour la littérature ça ne change absolument rien, selon moi. La question des statuts pourrait être intéressante si les rôlistes revendiquaient en masse une appartenance à la littérature, et j'ai pas l'impression que ce soit le cas.
- Citation :
- Si le jeu de rôle n'est pas de la littérature, que faire de ses qualités littéraires ? Comment les articuler avec d'autres catégories de l'activité humaine comme le jeu ou le théâtre ? A quoi rattacher le jeu de rôle et pourquoi ? Qu'est-ce que cela peut changer dans la pratique ? La réception ? Sa perception ? Son rattachement à l'analyse critique ?
Poser les questions est une chose, le plus intéressant serait d'y répondre
Tu sépares le jdr du jeu ou du théâtre alors que ça fait partie du jdr. Je défends l'idée, d'ailleurs, que c'est inévitablement présent en même temps, quel que soit le support, le déroulé, la création. Refusant les exceptions qui confirment la règle, puisque par définition ce sont des exceptions.
- Citation :
- Et qu'est-ce que cela peut signifier pour moi que le jeu de rôle soit rattaché à telle ou telle catégorie ? A quoi cela me renvoie ? Si je me reconnaissais dans une thèse différente de la mienne, qu'est-ce que cela pourrait changer dans le regard que je porte sur le jeu de rôle et la littérature ?
Je ne pose pas la question de manière auto-réflexive, pour moi c'est hors-sujet, mais peut-être suis-je le seul dans ce cas. J'aurais plutôt formulé quelque chose autour d'un certain élitisme définissant une manière d'être au monde, élitisme ou clanisme acceptant ou rejetant de nouvelles vitalités et catégories littéraires. Et cela, des deux côtés, dans le jdr et dans la littérature.
Mais tes questions pourront sans doute servir d'éventuel.les lecteurices, et pas que sur le jdr !
Dans les questions qui manquent à ton appel, il y a une immense partie qui concerne uniquement le jeu de rôles et la pratique de chacun.e. En effet, un des écueils du sujet reste l'expérience. Répondre en tant que joueurse, MJ, spectateur, témoin éloigné, victime d'un MJ, déçu.e d'une partie, d'un scénario, d'une mise en scène ou d'une table...tout cela changerait le débat, et on devrait partir des questions pratiques qu'on résumerait par la fameuse pub des années 2000 : et toi, à quoi (comment) tu joues ?
@Docal
- Citation :
- "Parlant de l'ERP (erotic role play pour les non-initié.es), pour moi c'est un faux argument. Faire du rp cul ne résume pas le jdr"
c'est tout mon propos justement, faire du RP littéraire ne résume pas le JDR non plus, c'est une possibilité, pas une obligation
Comme répondu ci-dessus, trouver des exemples (qui sont pour moi des exceptions qui confirment la règle) plutôt exotiques pour parler du général ne me semble pas du tout pertinent. On trouvera toujours, quel que soit la littérature, un contre-exemple idéal au postulat.
- Citation :
- "Ce n'est pas accessoire, c'est le squelette du jdr."
Pour moi non, il existe des JDR solo (et donc sans inter-créativité), des JDR sans règles, des JDR sans décision narrative des joueurs, des JDR sans setting ou personnages définis, sans composantes orales ou écrites... Si je m'invente, là, un jeu auquel jouer seul et son personnage qui va avec, il n'y aura rien de tout ça et je pratiquerai quand même le JDR. Le seul invariant, le squelette, c'est qu'il s’agit d'un jeu ou au moins un rôle est incarné par au moins un joueur. Et oui, en effet, c'est commun avec certaines pratiques littéraires (un paquet même) et ne suffit pas à définir un genre.
Pour avoir fait ce que tu décris, d'expérience, il y a toujours inter-créativité qu'on le veuille ou non. Il y a forcément des règles établies, puisqu'il s'agit d'un jeu. Un jeu sans règles n'est pas un jeu, c'est une suite désordonnée d'actions réalisées sans but. Tu peux jouer sans joueurs, sans MJ, sans scénarios, sans antagonistes, ça peut tout à fait être de la littérature (exemple avec Microscope, un jeu de rôles collaboratif où tu écris l'histoire que tu veux, de la manière que tu veux, en solo ou en groupe...et n'étant pas une exception car cette branche là du jdr est dans un essor considérable...). C'est précisément la variété des possibles qui selon moi rend possible la catégorisation en genre littéraire. Autrement dit, sur une même activité, des possibilités de réalisations littéraires complexes, variées, créatives, infinies.