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 N'osez vous pas écrire certaines choses ?

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Invité  /  Invité


Salut les JE,
alors je me demandais, est-ce que certains d'entre vous auraient hésités de longues heures, penché sur votre clavier à vous demander si vous deviez inclure tel ou tel passage, des idées qui paraissaient géniales et qui le sont peut être mais que vous n'osez pas écrire.
Pourquoi ?
Par gêne, par honte du regard des autres, parce que vous croyez que vous auriez franchi la limite, parce que vous saviez que vos proches pourraient au travers d'un passage, d'un dialogue, d'une ligne lire en vous comme dans un livre ouvert et comprendre des choses que vous n'auriez jamais voulu qu'ils sachent, jamais au grand jamais. Ou peut être même parce que vous ne vous sentiez pas à l'aise avec le sujet et que rien d'écrire le début de la scène vous trembliez en l'imaginant.

Si vous pouviez détailler votre réponse en disant le nom de votre œuvre de quoi elle parle, de quel passage ou idée s'agit-il et pourquoi vous avez décidé de ne pas l'inclure, ce serait super. Si vous n'avez pas envie de détailler par honte du regard des autres, vous n'êtes obligé à rien.
 
Gernier
   
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Gernier  /  Tycho l'homoncule


Personnellement, je n'aime pas m'auto-censurer, donc j'écris un peu ce que je veux, en fonction de mes envies. Les seules choses que je vire, c'est quand je décide que cela n'appartient pas à l'histoire, ou que cela ne se justifies pas... En matière d'art, je ne me préoccupe pas forcément du regard des autres. Et je ne pense pas que mes proches pourraient lire en moins.

Enfin, il y a bien un ouvrage que j'ai plus ou moins enterré. En tout cas que je ne propose pas à la distribution, on va dire, par crainte de représailles plus qu'autre chose, et même si quelques bêta-lectrices m'ont dit que ça passaient.... Je me méfie un peu. Du coup, je n'en parlerai pas ici, mais oui, c'est la seule histoire que j'ai censuré. Mais en même temps, j'avais besoin de l'écrire pour m'éclaircir les idées sur l'un ou l'autre paradoxe.
http://imaginatechdaily.blogspot.com/
 
Smooth
   
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Smooth  /  Dactyloraptor


Hmm la question de ce qui peut être intégré ou non dans un récit, une chanson, me revient souvent 🤔 mais pas en phase d'écriture, seulement quand je bidouille des bouts de trucs dans la rue.

Sinon, dans la grande majorité de mes bidules en cours, la question ne se pose même pas. Les sujets qui viennent ne sont pas source de questionnement quant à une éventuelle auto-censure/honte.

Il n'y a que dans mon bazar journal ouvert sur JE que je tends à ne plus avoir de retenue, un exercice intéressant tho, et pourtant il reste encore fragmenté o/


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Raven Twelve
   
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Raven Twelve  /  Barge de Radetzky


Je me suis "censuré" trois fois sur mon livre.

1- En baissant le volume sur mes scènes de torture. Tandis que ces dernières sont essentielles à l'histoire, elles arrivent assez tôt. Ne voulant pas que mon livre soit identifié à tort comme du "torture porn", j'ai enlevé pas mal de contenu puis augmenté l'intensité pour compenser.

2- Sur les pensées "toxiques" d'un personnage. Introduction du nouveau perso type womanizer à mi-récit et qui considère hommes et femmes comme des objets ; les premiers comme des marchepieds, les seconds comme des mouchoirs. Comme j'ai trigger dans tous les sens mes premiers bêta-lecteurs en deux pages avec lui, j'ai diminué le volume ; le message passait tout aussi bien sur une page.

3- Message politique. Mon histoire a été pensée il y a sept ans, et à cette époque il n'y avait pas ce wokisme nauséabond qui travestit la plupart des visions créatrices actuelles. Mes premiers jets incluaient une critique de la société de consommation et de la pornographie, et ces passages n'ont pas survécu à la dernière réécriture. Cause : j'en ai marre de bouffer de l'agenda social dès que j'allume un écran, donc je me refuse d'imposer ça aux autres.
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Audel'ash
   
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Audel'ash  /  Tapage au bout de la nuit


Perso, je suis super gênée dès qu'il y a un peu de romance entre mes personnages.

Pourtant j'adore les histoires d'amour mais je n'arrive pas à en écrire. Ca me fait grimacer derrière mon écran. Donc, je n'explicite rien, même un bisou. Je me contente de l'insinuer, comprendra qui comprendra  Laughing Parce que décrire des lèvres qui se touchent, ce que font les mains, les langues, tout ça... Impossible ! Rien que de l'écrire là, je me sens bête !
 
Azurlazuly
   
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Azurlazuly  /  Pippin le Bref


Cela m’arrive très (trop? ) régulièrement.

Mes romans sont restés pendant des années dans un dossier inaccessible à tous regards étrangers à cause de cela. J’aborde des sujets qui ne sont aujourd’hui pas très à la mode voire mal vu et il m’a fallut des années pour que j’assume qui j’étais et dire ouvertement que j’écrivais, pour enfin terminer mon premier roman.

Pour mettre les pieds dans le plat, je suis profondément croyante et pendant des années je n’arrivai pas à avancer parce que j’essayai d’écrire sans y mettre cette partie de moi, principalement par peur des attaques.

Même si j’assume un peu mieux, il reste tout de même des scènes que j’ai longuement hésité à inclure dans le roman que j’écris actuellement, un drame romantique, car je trouvais que ces passages révélaient trop de ma personne, je me sentais vulnérable. Je ne suis pas sûre d’avoir dépasser ce sentiment d’ailleurs.

Enfin, il me reste une scène à écrire pour ce roman que j’ai longuement repoussé, et même essayé de ne pas inclure, mais qui me semble totalement incontournable dans un roman d’amour contemporain, c’est la scène de sexe. J’ai l’impression de violer l’intimité de mes personnages en écrivant cette scène !
https://www.wattpad.com/user/Azurlazuly
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Auto-censure ? Non, jamais.
Un de mes derniers textes parlait du terrorisme, et du point de vue du terroriste qui plus est. Je dirais même que je considère comme fondamental d'oser parler de tout. Parce que si ce ne sont pas les écrivains (et les artistes au sens large) qui donnent des coups de pied dans la fourmilière, qui le fera ?

Malaise ? Encore moins.
Ça fait partie du job de ne pas écrire que sur des sujets confortables. En tant qu'être humain, ça m'aide aussi à démystifier certains sujets qui me mettent mal à l'aise. Le sujet me met mal à l'aise, mais pas d'écrire dessus (mes textes sur la pédophilie parleront pour moi). J'y mets de la distance en me concentrant sur ce qui compte dans l'écriture : les personnages, la narration, le style, etc.

Quant au fait de se mettre à nu dans ce qu'on écrit, c'est malheureusement inévitable.
Même si on n'écrit pas sur soi, toutes les émotions, toute l'imagination, tout l'univers qu'on a construit en disent très long sur qui on est. Peu importe le sujet, qui on est se verra. Alors autant assumer, accepter qu'on ne fera pas l'unanimité, et se libérer de toute la bien-pensance néfaste à la créativité.
En tout cas, c'est comme ça que je vois les choses : de toute façon, qui je suis dérangera toujours quelqu'un, et quoi que j'écrive ça ne plaira pas à tout le monde. Tant qu'à faire, autant être moi-même et que ce que j'écris me plaise à moi. J'aurais au moins la satisfaction d'être resté⋅e intègre.
https://hortensemerisier.com/
 
Seb
   
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Seb  /  Effleure du mal


L'écriture peut également être un excellent moyen de se déguiser. Ce que l'on ose offre parfois de fabuleuses opportunités de ne pas dire les plus communes faiblesses. Si l'on écrit pour autrui, il faut aussi que cela participe d'un plaisir partageable. Combien d'audaces ne sont que de masochistes coquetteries ? L'ordinaire recouvre aussi une forme d'affront. La censure est galvaudée, elle ne dit que ce que l'on montre, pas ce que l'on tait par peur de l'observance. Il est plus simple de transgresser une morale que d'assumer celle qui nous érige, contre notre gré
 
Leokar
   
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Leokar  /  Clochard céleste


Avant que je me lance, je crois que le message de Seb évoque quelque chose d'intéressant: quand on va vers quelque chose qui nous parait inconnu, tout est transgressif et on a le réflexe de penser que ça affectera la perception des autres sur nous.

Il y a plusieurs cas où l'hésitation se pointe et je pense que l'important est de se demander pourquoi.

Est-ce la peur que les décisions d'un personnage aient trop l'air d'en révéler sur nous?
Est-ce à cause des thématiques abordées? Politique, sexe, spiritualité. Tous les sujets tabous vont nécessairement susciter ce genre de questionnement.
Parfois, juste le flot de narration peut nous apparaître facile, télégraphié au moment de l'écriture. Je pense qu'il faut y aller et faire confiance à l'opportunité qu'est la relecture.

Dans beaucoup de cas pour moi, ces passages vont nécessiter une deuxième passe, mais il faut faire confiance à l'idée de départ, à pourquoi on a envie en premier lieu de taper la ligne qui nous fait frémir.

Des fois, ça s'imbrique parfaitement dans l'histoire. Souvent, la pensée qui nous fait hésiter témoigne de vérité. Dans mon expérience, la pièce manquante à mes structures narratives relève d'un truc que je ne m'autorisais pas nécessairement, de peur de froisser une partie de mon lectorat.

Pour l'anecdote nulle: j'ai déjà transformé un roman d'espionnage James Bondesque en un manifeste sur le changement climatique à la dernière minute parce que tout collait à mon sens. Mon réviseur a bien aimé le punch et mes lecteurs n'ont pas vu l'ajout. L'univers prévoyait déjà ça, mais la thématique a pris un certain temps avant de s'imposer dans le récit à ce point. Au final, le truc sur lequel je bossais depuis des semaines était déjà dans le texte depuis un moment, sans avoir le relâchement de tension qu'il méritait.

Enfin je m'égare, mais il ne faut pas trop se retenir sur un premier jet, en sachant qu'il ne sera lu par personne d'autre que nous. Il sera toujours temps après d'ajuster ou de nuancer ce qu'on est trop peureux de soumettre au regard des autres. Je pense aussi à ce moment qu'il faut faire preuve d'indulgence et de donner le bénéfice du doute à la personne qui a décidé d'écrire ça au tout début.

Donc finalement je ne réponds pas à la question, semble-t-il.
 

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