Bonjour tout le monde,

je me permets d'ouvrir ce sujet pour savoir si vous avez des astuces pour faire cohabiter au mieux votre vie de famille et l'écriture ? Ma mère a pris sa retraite l'été dernier, mais elle peine à s'occuper toute seule et passe donc littéralement son temps dans mes pattes. Quand je l'avertis que j'écris et ne veux pas être dérangée, ça ne l'empêche pas de venir me voir tous les quarts d'heure, généralement pour pas grand chose d'ailleurs. J'ai essayé d'être patiente mais là, j'en viens même à ne plus réussir à écrire du tout, même quand je suis au calme.

Pour ceux qui ont de grandes familles ou des enfants, arrivez-vous à cloisonner un minimum pour pouvoir écrire tranquillement ? Quelles sont vos astuces ?

Le slot nocturne... 21h-minuit.

Bon courage

Oui c'est en partie ce que je fais : écriture entre 23h et 4h/5h/6h du matin en fonction de l'inspiration !
Le souci c'est qu'à force, je n'arrive plus à écrire, même la nuit. Ça fait pratiquement deux mois et demi que je n'ai rien écrit, je n'arrive pas à me motiver (et puis avec une maman qui démarre comme une pile à 9h, j'accumule la fatigue en plus)

Idem lol, j'allais dire bin y'a la nuit quand tout ce joli monde fait dodo !

Après faut acheter des vitamines
Parce que oui tout ça fatigue...

Je n'ai pas vraiment trouvé d'alternatives, peut être les occuper un peu dans des trucs où ils sont autonomes mais ça ne fonctionne que pour écrire ce petit message, pas vraiment pour atteindre une jolie concentration et écrire un peu.

Courage, ça va revenir !

Et vraiment les vitamines, j'avais arrêté et je sens la différence là.

Slot nocturne par ici aussi... C'est loin d'être idéal.
Autre possibilité : avec les enfants, les activités extra scolaires, ça ne fonctionne pas (c'est même pire parce qu'il faut sans arrêt faire le taxi), mais peut-être qu'avec une jeune retraitée qui peut se déplacer par ses propres moyens, ça peut marcher ? Tu as essayé de lui trouver une association qui pratique une activité qui l'intéresse ?

Un jour Toni Morrison a dit dans une interview qu'elle se levait tous les matins à 4h, écrivait jusqu'à 7h, puis s'occupait des enfants et enchaînait avec sa journée de travail de professeur à l'université... sachant qu'elle était mère célibataire de deux enfants en bas âge dont elle avait la garde exclusive. Et là je me suis dit, quelle femme, bon sang, quelle femme... Quand j'ai un coup de mou dans ma vie, je pense à elle.

Donc voilà, à moins de se payer le luxe de réduire son temps de travail et écrire quand les enfants sont à l'école ou les mamans de sortie, je ne vois pas trop de solution.

De mon côté, avec les enfants c'est la même que les autres... Je profite au max des we et vacances sur le temps de siestes en général. Le soir j'ai du mal.

Ta maman n'est pas réceptive quand tu exprimes ton besoin de solitude? Et pourquoi pas, toi aller écrire ailleurs si tu en as la possibilité?

Compliqué... En ce moment je retravaille mon manuscrit avant de donner la version définitive à un éditeur. Je ne parle à personne de 21h à minuit. Quand tu ne vois personne de la journée, ça casse un peu les pieds de tout le monde ( mais bon ils comprennent quand même...).
Je n'arrive pas à écrire la nuit, j'ai un trop bon sommeil

SuperAlice :
j'avoue que les vitamines ne me feraient pas de mal, je suis sur les genoux en ce moment. C'est peut-être aussi à cause de la fatigue que je galère à écrire

Cath :
J'ai essayé de lui trouver des assoc ou des balades sympas à faire, mais elle veut forcément que je sois avec elle, elle me dit qu'elle ne se voit pas bouger toute seule :/
Après je pourrais peut-être optimiser mon slot nocturne en ne faisant que écrire le soir, et en m'occupant des corrections/mails/etc en journée.

tasse à café :
Ouf effectivement c'est impressionnant de réussir à caser tout ça en une seule journée, elle gère
Malheureusement étant handi, je suis très limitée en terme de mobilité, donc je ne peux pas écrire ailleurs que chez moi. Et non ma mère n'est pas très réceptive. Elle me dit qu'elle va faire des efforts mais au final, j'ai l'impression qu'elle ne se rend même pas compte qu'elle me dérange sans cesse.
(Encore cette après-midi, elle s'est occupée du jardin mais elle a dû m'appeler une quinzaine de fois en l'espace de deux/trois heures. Le pire, c'est qu'à chaque fois elle s'excuse en mode ''désolée, je sais que je dois pas te déranger, mais....'')

LaurieAntoine :
C'est sûr que la période 21h/minuit est vraiment optimale, mais ma mère est habituée à m'avoir avec elle après manger pour regarder un film, et elle a vraiment des difficultés à accepter qu'on change ses habitudes. Après j'arrive à limiter mon sommeil pendant un temps (vu mon handicap, c'est assez souvent que je dors très peu) mais au bout d'un moment la fatigue me tombe littéralement dessus

Mmmh, ce qui peut aider c'est d'au lieu de dire juste "j'ai besoin de temps pour écrire" ce qui est vague et ne permet pas forcément à l'autre personne d'appréhender pourquoi tu as besoin de tranquillité, c'est de détailler ce que tu fais. Montrer que c'est pas juste un truc un peu abstrait que tu peux commencer et reprendre n'importe quand parce que de toute façon c'est jamais fini, mais un vrai "travail" (que tu voies l'écriture dans une perspective professionnelle ou non), quelque chose qui demande un certain temps d'attention ininterrompue.

Donc commencer la journée en lui faisant part de tes objectifs :
"Aujourd'hui, je dois revoir la fiche personnage de mon antagoniste qui n'est pas assez précis, relire le chapitre 4, et écrire au moins la première scène du chapitre 5. Je veux vraiment finir ça avant le film de ce soir, donc il va me falloir une heure de concentration pour la relecture, et encore une heure pour écrire cette scène."
Et, dans l'idéal, conditionner les moments de détente fun avec elle à la réussite de ces objectifs. Le but n'étant pas de te punir, toi, hein, mais qu'elle commence à réaliser que tu ne peux pas être à sa disposition 24/7.

Comme je suis freelance, je peux rendre visite à ma mère pour des périodes de temps plus longues qu'un simple weekend, mais la contrepartie, c'est que je dois travailler pendant que je suis chez elle.
J'ai eu un peu de mal au début à lui faire comprendre que c'est pas parce que je suis là que c'est des vacances pour moi. Mais c'est la méthode que j'ai employée : expliquer ce que j'avais à faire, les deadlines que je devais tenir et "donc aujourd'hui il faut que je fasse au moins 10 pages, etc" et lui dire que soit, je pouvais y passer toute la journée parce que j'étais sans cesse déconcentrée, soit je pouvais avoir une bonne plage de travail ininterrompue et qu'ensuite, du coup, je pouvais passer du temps avec elle pour faire des trucs sympas.

La fin de semaine de nuit, si je ne suis pas trop mort, sinon aucune chance.

Salut,
Je suis entièrement d’accord avec Verowyn. En résumé, je pense que finalement le vrai problème c’est ta mère. Elle te monopolise un peu trop. C’est un peu égoïste de sa part. L’écriture est une activité comme une autre. Toi aussi tu as une vie. Il faut que ta mère comprenne que toi aussi tu as besoin de temps pour écrire, pour t’évader. Peut-être, commencer par ne pas lui répondre au téléphone (ou moins). Ce serait un bon début et un message clair. Je sais, ce n’est pas toujours simple, mais quelquefois, il faut savoir taper du poing sur la table. Je ne vois pas comment tu peux faire autrement.
Pour ma part, j’avoue que ce n’est pas toujours simple. Entre les activités de mes enfants (six jours par semaine voire sept quand il y a tournoi de foot le dimanche), ma femme à ne pas oublier sinon…, le jardin pour ne pas se retrouver avec une forêt vierge, ma petite york qui demande de l’attention (un peu comme ta mère, mais elle, elle ne m’interrompt pas toute les dix secondes), plus le reste.
Personnellement, j’essaie d’optimiser le midi, j’ai une heure de pause. Je travaille sur mon livre au minimum trente minutes par jour. Sur quatre jours, cela me fait à peu près une journée de plus par mois, ce qui n’est pas négligeable.
Ma femme travaillant le soir et un week-end sur deux, moi qui regarde rarement ou plus la télé, j’ai parfois un peu de temps. Mais comme tout le monde, après une journée de travail harassant, il m’arrive de ne pas avoir la force d’écrire.
Petit conseil, dès que tu as un trou, essaie d’écrire. 100, 200 mots. Si jamais tu arrives à faire 300 mots par jour, ce n’est pas si mal.

Coucou

Ah, ça m'embête de lire que tu n'arrives pas à écrire en ce moment...

Bon, ça ne va peut-être pas t'aider, mais je rejoins ce qui a été dit plus haut. Tu compares ta mère à la retraite à avoir des enfants, mais ça ne devrait quand même pas être pareil
Je pense qu'il faudrait lui parler pour qu'elle comprenne qu'elle t'empêche d'écrire et donc d'avoir une activité qui te rend heureuse, te fait te sentir bien et te permettrait ensuite de passer du temps de qualité avec elle.

Au-delà de ça, pour cloisonner, il y a le lieu physique. C'est ce qui marche le mieux pour moi, mais il faut en avoir la possibilité. La fameuse chambre à soi. Perso, j'ai un bureau qui ne me sert qu'à travailler ou écrire, et où je partage mes heures entre l'un et l'autre (second cloisonnement par horaires ^^). Je crois que ça aide d'avoir une sorte de "barrage" physique/visuel. Après, bon, je n'ai pas d'enfants, ni de parent avec moi, mais peut-être que ça pourrait aider si tu peux t'aménager même un coin dans une pièce où ta mère doit comprendre qu'elle doit te laisser seule.

Bon courage, en tout cas
J'espère que vous allez trouver une solution

Les proches ont souvent du mal à respecter le temps d'écriture. Il faut réussir à faire comprendre que c'est un temps de travail pendant lequel on ne doit pas être dérangé, comme n'importe quel autre travail en fait. Il ne faut pas dire "je vais écrire un peu" comme si l'on allait faire une grille de sudoku (car c'est souvent ce que comprennent les gens, ils voient ça comme un simple moment de détente), il faut dire "j'ai encore du travail à faire, pfff, j'avance pas en ce moment".

Ensuite, ça aide aussi pas mal (proche ou pas proche) d'apprendre à travailler par tranches d'un quart d'heure. On peut faire pas mal de choses en 15 minutes, mine de rien. Et c'est beaucoup plus facile en général de trouver 4 tranches de 15 minutes d'affilée dans sa journée, plutôt qu'une longue tranche d'une heure d'un coup.

Perso, je rejoins ce que dis Pinocchio plus haut. J'écris souvent le midi, pendant ma pause déjeuner, avant beaucoup dans les transports, c'est comme ça que j'ai fini mon premier jet (il y a trois ans, j'avais environ 2h aller et 2h retour tous les jours, donc j'avais du temps, bien que souvent j'étais crevée, j'avoue). Maintenant, j'ai déménagé et je vais au boulot en vélo, c'est moins stressant, mais j'ai perdu ce temps d'écriture. Je me marque toujours un week-end pour moi, spécifique pour la glande à la maison, sans voir personne d'autre que la famille, donc toute la petite famille fait ses petits trucs (films, série, jeu vidéo, lecture, écriture). C'est à ce moment-là que je reprends ce que j'ai écrit les midis ou les soirs et que je remets tout en forme.

En revanche, contrairement à Mavis, je ne cloisonne pas du tout l'écriture. Avec mon mari, même si on a chacun notre bureau, on fait tout ce qui est loisir dans le salon et on garde le bureau pour le boulot et les contraintes.

Cervidé Grognon, je pense que tu as l'air d'étouffer vis-à-vis de ta mère. Je pense que contrairement à une fillette survoltée ou un bébé, elle est pleinement capable de te comprendre et de te respecter. Et si ce n'est pas le cas, si elle se comporte de façon si égoïste, sans aucune considération pour sa fille, pourquoi faire tous ces efforts en retour ? On dirait qu'elle te phagocyte tous les bons moments. Je serais toi, je lui dirais de prendre un peu ses distances et de ne pas appeler ou débarquer à tout bout de champ pour rien.

Merci à tous pour vos réponses

Pour préciser un peu ma situation, je ne peux pas m'éloigner de ma mère : nous vivons ensemble, je suis handicapée et j'ai beaucoup perdu en mobilité. Il y a des gestes du quotidien que je ne peux plus faire du tout, d'autres que je ne peux faire qu'avec une aide. Cette dépendance de ma part a tendance à brouiller un peu nos repères à vrai dire, il y a des moments où elle ne sait pas du tout comment se comporter vis-à-vis de moi parce que je suis une adulte de 36 ans qui a quelques fois des besoins ''d'enfants''. C'est vraiment la grosse difficulté entre nous, nous avons du mal à trouver l'équilibre entre intimité et dépendance (et puis elle fait tellement de choses pour moi que je n'ose pas vraiment l'envoyer balader non plus).

Ceci dit, j'aime beaucoup ton idée Verowyn. C'est vrai que j'ai juste tendance à lui dire que j'écris mais sans entrer dans les détails, donc peut-être que ce n'est pas très concret pour elle. Quand j'ai eu mon gros rush de corrections pour mon bouquin, je lui avais clairement dit que je devais travailler avec le correcteur et que nous étions limités en terme de temps, et elle ne m'a pas du tout dérangée à ce moment-là, peut-être justement parce qu'elle se rendait clairement compte du travail que j'avais à faire.
Je vais donc essayer de mieux lui expliquer et de cloisonner les heures où j'écris dans une sorte d'emploi du temps, peut-être qu'elle appréhendera mieux s'il y a des sortes de plages horaires. Merci pour ton conseil !

Pinocchio, c'est vrai que j'ai tendance à vouloir faire des grosses sessions d'écriture (j'ai écris 4000 mots cette après-midi, ça fait tellement de bien !) mais des mini-sessions pourraient aussi me permettre d'écrire petit à petit. Je vais essayer de fragmenter comme ça, merci !

Mavis, c'est vrai que cloisonner physiquement en fermant la porte de ma chambre pourrait lui permettre de bien visualiser les moments où je ne suis pas disponible, au moins le temps qu'on dresse une sorte d'emploi du temps toutes les deux et qu'elle s'y habitue. Parce que là, perdre mon rythme de locomotive, ça me frustre un peu. Merci à toi en tout cas

fabiend, j'avoue que ma mère a un peu de difficultés à prendre l'écriture au sérieux, et c'est aussi un peu de ma faute vu que je présente ça comme une passion et pas comme un travail. Je vais donc essayer de lui présenter le côté travail pour qu'elle saisisse mieux, et mettre sur pied un emploi du temps bien carré.
Après c'est vrai que j'ai tendance à ne pas écrire quand je n'ai qu'un quart d'heure/une demi-heure, mas ton idée de mini-sessions rejoint celle de Pinocchio et je vais essayer ça. Merci !

Mika, comme je l'ai expliqué au-dessus, ma perte de mobilité et ma dépendance ont tendance à compliquer mes rapports avec ma mère, comme si on galérait à trouver un rythme à nous. Après c'est vrai que j'ai tendance à me taire et peut-être à ne pas lui dire assez clairement que je voudrais qu'elle me laisse tranquille, mais c'est toujours compliqué de l'envoyer bouler alors qu'elle m'aide énormément.

Quoi qu'il en soit, merci à tous pour vos réponses !
Je vais essayer de lui parler pour mieux lui expliquer ce que je fais, et je vais mettre sur pied une sorte d'emploi du temps pour mieux cloisonner les heures où j'écris, histoire qu'elle aussi puisse s'y retrouver entre les moments où j'écris et je ne suis pas dérangeable, et les autres moments où je suis occupée mais qu'elle peut venir me voir si elle veut.