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| Une "littérature vieillesse" ? | |
| | Nombre de messages : 1149 Âge : 41 Date d'inscription : 14/11/2023 | Seb / Effleure du mal Mer 3 Jan 2024 - 22:19 | |
| Personne du troisième âge, senior, aîné, grand-parent, vieillard, ancêtre, septuagénaire ou octogénaire, je sais que la désignation elle-même pose problème. Comment appeler les "vieux" ? Aucun terme ne semble pleinement satisfaisant. Tous semblent dire une part de ce qu'est le grand-âge sans parvenir à en saisir la totalité, chaque terme en exclut d'autres. Celui qu'utilise ma grand-mère pour les désigner avec la marque du respect c'est "les anciens."
Cet été j'ai passé beaucoup de temps avec ma grand-mère. Ce n'est pas une femme de lettres, mais elle a lu toute sa vie. Elle m'a raconté qu'autrefois, là où elle a grandi, les gens ne lisaient qu'à table, en mangeant. Le reste du temps il y avait trop de travail. Même le soir il fallait coudre, tricoter, se rendre utile et ne pas "perdre son temps" avec la lecture. Donc les gens lisaient pendant les repas.
Pendant longtemps elle lisait des romans comme beaucoup de nos grand-mères en lisent. En creusant un peu j'ai découvert des autrices populaires oubliées, ou des plumes reconnues dont le style n'est pas vraiment passé à la postérité. Il y a quelque cruauté à percevoir la façon dont les sentiments d'une époque ne parlent plus à la suivante, sauf à avoir le génie d'un Proust, d'une Jane Austen ou d'une Virginia Woolf.
Un jour, il y a deux ans, ma grand-mère m'a dit qu'elle aimerait offrir un recueil de poèmes à son fils. Je ne sais pas du tout d'où lui est venue cette idée. Je lui ai apporté un recueil de poèmes, jolis et tout simples, pour elle, pour qu'elle se fasse une idée. Je ne sais pas trop si elle l'a lu. Il est toujours sur sa table de chevet. Est-ce qu'elle s'en souvient ?
Pour ses 100 ans j'ai demandé à Chat-GPT de lui écrire un poème que je lui ai lu à son anniversaire. Elle était bouleversée.
Une autre ancienne de la famille, voyant mon intérêt pour la littérature, m'a parlé fièrement d'un ami écrivain décédé qui avait eu de la reconnaissance. Elle m'a donné un de ses livres à lire. Son plus gros succès. Ça parlait d'adultères et du poids des superstitions dans le monde paysan de la première moitié du 20ème siècle. C'était très sombre et érotique à la fois. Un monde oublié, lointain désormais. Bien écrit. Je crois qu'elle était fière d'avoir connu un "homme de lettres" renommé qui venait de sa région. Elle a dirigé la mairie d'un village de l'est de la France pendant des années. Elle était rigoureuse, crainte, sensible au prestige et comme chaque personne en ce monde, elle portait le fardeau d'une secrète blessure...
Un livre que j'ai apprécié, qui est paru il y a quelques années, c'est Mademoiselle Haas de Michèle Audin. L'autrice, oulipienne, a recomposé après enquêtes des moments de vie de jeunes femmes ayant réellement existé dans le Paris des années 30. Des femmes qui ne sont ni tout à fait de la génération de sa mère, ni de celle de sa grand-mère, des femmes qui étudient, aiment, espèrent, s'engagent ou se débattent avec le monde de l'avant guerre qui était le leur, avec son présent et les possibilités d'avenir qu'il offrait. Un avenir auquel nous appartenons un peu.
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Je lis souvent des livres pour enfants, surtout quand les dessins me plaisent et parce qu'on en trouve dans les bibliothèques de rue et qu'ils se lisent vite. Est-ce que je lis de la littérature jeunesse ou est-ce que je me l'approprie ? Est-ce encore de la littérature jeunesse quand je la lis ? Ce que l'on peut dire c'est que la littérature jeunesse est un genre qui se défini par rapport au public auquel il s'adresse. Mais je suis persuadé que plein d'adultes en lisent et que ceux qui en écrivent considèrent que ces adultes sont tout autant leur public que les plus jeunes.
Presque sous la forme d'une boutade, j'ai commencé à me demander s'il existait une "littérature vieillesse" comme il existe une "littérature jeunesse." S'il fallait l'inventer, je me demandais ce que l'on mettrait dedans. Quelles seraient ses spécificités ? Quels seraient les sujets qui intéressent les personnes âgées ? Qu'est-ce qu'elles attendent de la littérature ? Je pense en particulier aux personnes dont les possibilités physiques et cognitives commencent à se réduire et qui en sont conscientes. De la même façon qu'il existe une très grande hétérogénéité de développement chez des enfants du même âge, il existe de grandes différences dans le vieillissement...
Alors ça serait quoi une littérature vieillesse ? Qu'est-ce que ça peut signifier écrire pour les anciens, selon que l'on soit jeune, adulte, ou soi-même une personnes âgées ? Que peut-on raconter à des personnes qui peuvent avoir le double, le triple voire le quadruple de notre âge ? Et que veulent-elles lire ?
Et qu'avons-nous à leur dire ? |
| | Nombre de messages : 3763 Âge : 40 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Jeu 4 Jan 2024 - 8:03 | |
| - Citation :
- Et qu'avons-nous à leur dire ?
Le présent ? La vie de "jeunes" d'aujourd'hui ? Là où la littérature jeunesse a défini des codes visant à éduquer les enfants en douceur et à épargner leur sensibilité, je ne pense pas qu'il faudrait élaborer une littérature "vieillesse" visant à faciliter la lecture de personnes aux fonctions cognitives en déclin. Tout comme toi tu aimes lire de la littérature jeunesse, pourquoi une personne âgée ne souhaiterait-elle pas juste lire la même littérature que les personnes d'âge "moyen" ? Une personne âgée n'est autre qu'une personne à part entière, elle n'est plus en développement comme les enfants, elle est peut-être en déclin oui, mais justement, proposer une littérature "plus facile" n'irait pas aider à travailler contre ce déclin. Le reste est une question de goûts, je pense : tout comme, dans un panel de personnes de 15-25 ans / 25-35 ans / 35-50 ans etc. il y aura des préférences pour tous les genres, je ne pense pas qu'il puisse exister un genre spécifique aux goûts des anciens. A titre personnel, je ne vois pas pourquoi, arrivée à 80 ans, je cesserai de lire la SFFF que je lis aujourd'hui ^^ Mes exigences et goûts pour certains thèmes, styles, constructions, etc. auront certainement évolué bien sûr, mais ça m'étonnerait que mes préférences générales se soient portées vers des genres que l'on imaginerait plus adaptées à mon grand âge, aka la littérature blanche ou les vieux classiques. Au final, je pense que ce que lisent, de manière globale, les anciens d'aujourd'hui, correspond à ce qu'ils lisaient quand ils étaient plus jeunes, peut-être à ce qui était disponible. C'est sûr qu'une personne de 80 ans aujourd'hui, devait lire peu d'urban fantasy quand elle en avait 40, faute de disponibilité ^^ Les préférences sont aussi en partie formatées par les "modes" littéraires. Bref, je suis partie un peu dans tous les sens tout ça pour dire que je trouve ton questionnement intéressant, mais que je ne pense pas qu'une littérature vieillesse, qui serait un pendant de la littérature jeunesse, soit souhaitable ni même vraiment possible. Je ne vois pas ce qu'on mettrait dedans, en tout cas de plus que ce qu'on met déjà dans notre littérature actuelle ! ^^
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 4070 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Jeu 4 Jan 2024 - 8:17 | |
| En tous cas en bibliothèques, on trouve des rayons « terroir » en gros caractères. C’est assimilé à la « littérature vieillesse ».
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| | Nombre de messages : 484 Âge : 64 Localisation : Québec Pensée du jour : L’accent circonflexe est l’hirondelle de l’écriture ! - Jules Renard Date d'inscription : 15/09/2023 | GF / Pour qui sonne Lestat Jeu 4 Jan 2024 - 15:11 | |
| Allô Seb ! L'écriture d'une personne âgée a souvent plus de profondeur, plus de poids étant donné sa plus longue expérience de la vie. Tant qu'à ses lectures elles peuvent très bien être contemporaines... Le reste est relatif. |
| | | Invité / Invité Jeu 4 Jan 2024 - 16:39 | |
| - Mardi a écrit:
- Une personne âgée n'est autre qu'une personne à part entière, elle n'est plus en développement comme les enfants, elle est peut-être en déclin
On est en développement toute sa vie. On a un stock neuronal qui est prédéterminé, et qu'on commence à perdre à 25 ans. Sinon on fabrique des synapses toute notre vie. On peut apprendre et changer jusqu'à notre mort
Dernière édition par Taratata le Jeu 4 Jan 2024 - 16:48, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 679 Âge : 38 Localisation : Brest Pensée du jour : Pas de panique Date d'inscription : 02/07/2021 | HilnaMacPhom / Hé ! Makarénine Jeu 4 Jan 2024 - 16:47 | |
| - Seb a écrit:
Presque sous la forme d'une boutade, j'ai commencé à me demander s'il existait une "littérature vieillesse" comme il existe une "littérature jeunesse." S'il fallait l'inventer, je me demandais ce que l'on mettrait dedans. Quelles seraient ses spécificités ? Quels seraient les sujets qui intéressent les personnes âgées ? Qu'est-ce qu'elles attendent de la littérature ? Je pense en particulier aux personnes dont les possibilités physiques et cognitives commencent à se réduire et qui en sont conscientes. De la même façon qu'il existe une très grande hétérogénéité de développement chez des enfants du même âge, il existe de grandes différences dans le vieillissement...
Alors ça serait quoi une littérature vieillesse ? Qu'est-ce que ça peut signifier écrire pour les anciens, selon que l'on soit jeune, adulte, ou soi-même une personnes âgées ? Que peut-on raconter à des personnes qui peuvent avoir le double, le triple voire le quadruple de notre âge ? Et que veulent-elles lire ?
Et qu'avons-nous à leur dire ? Je trouve très intéressante ton questionnement. Il y a les aspects techniques : livres écrits plus gros, dispos en audio, phrases pas trop longues... Mais aussi vocabulaire qui proscrit les termes trop anglicisés ou issus des réseaux sociaux Et surtout : le fond. Je pense que la littérature actuelle est très souvent jeuniste, dans le sens où l'on trouve bien plus souvent des héros jeunes et valides que des héros plus âgés. Il y a eu de belles exceptions avec les vieux qui braquaient les banques, etc, mais globalement on est sur des intrigues de jeunes. Très peu de romans parlent des questionnements et enjeux que se posent les personnes plus âgées. Pour moi il y a un vrai créneau à prendre pour aller au-delà des classiques : - romans de terroir / historiques : beaucoup de personnes âgées vivent désormais en ville et/ou n'ont pas forcément de racines campagnardes. Ou bien aussi des origines étrangères, etc. Et même s'ils sont âgés, ils n'ont pas forcément envie de lire que des textes qui parlent du passé - romans bilans, introspectifs types récits de vie - et dans une moindre mesure : enquêtes où les héros tels Miss Marple profitent de leur grande expérience pour solutionner les casse-tête que les jeunots n'arrivent pas à boucler. Mais par exemple, quid : - des romances ? même à 60 ou 70 ans, on peut tomber amoureux. C'est aussi beau qu'à 20 ans et ça n'est presque jamais raconté (ou alors il faut des héros jeunes dans le bouquin ! sinon ça fait trop peur) - des romans de fantasy ou science-fiction avec des personnes âgées qui ne soient pas de sages magicien.ne.s ? certes, ce sont des genres qui attirent plus de jeunes (influence des jeux vidéo, etc) mais après tout pourquoi pas ? Bref, pour moi, il y a un gros déficit à investir des genres où les personnages âgé.e.s sont très, très stéréotypés, pour proposer autre chose. Bon, j'ai pas réfléchi trop loin, mais je pense qu'on aperçoit mes idées. |
| | Nombre de messages : 366 Âge : 50 Date d'inscription : 18/09/2022 | Maxine / Tapage au bout de la nuit Jeu 4 Jan 2024 - 17:08 | |
| Oh, je trouve ce questionnement vraiment intéressant ! Je rajoute ma pierre : en salon, en région, la moyenne d'âge est... très élevée. J'ai très souvent la question : est-ce que c'est écrit gros ? Donc oui, une littérature inclusive des aînés passe d'abord par ce détail, pas évident à faire entendre car forcément ça coute plus cher en papier. Ensuite, comme qqun l'a dit, certains lisent peu ou prou ce qu'ils aimaient lire et là il est certain que parfois notre littérature "rapide"- dans le sens beaucoup d'actions/ sentiments peu de descriptions- peut les laisser sur leur faim. Quand à la représentation, je ne sais pas si c'est un bon sujet, car ayant vécu tous les âges de la vie, ils/ elles peuvent plus facilement se projeter que des ados. Quand au déclin cognitif, attentionnel, physique, oui certains arrivent impec à 90 ans, mais c'est une réalité pour une grosse portions de s personnes agées et ne pas en tenir compte équivaut à les exclure. Belle réflexion que ce questionnement, @Seb à creuser ! |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Jeu 4 Jan 2024 - 20:14 | |
| - HilnaMacPhom a écrit:
- Je pense que la littérature actuelle est très souvent jeuniste, dans le sens où l'on trouve bien plus souvent des héros jeunes et valides que des héros plus âgés.
Il y a eu de belles exceptions avec les vieux qui braquaient les banques, etc, mais globalement on est sur des intrigues de jeunes. Très peu de romans parlent des questionnements et enjeux que se posent les personnes plus âgées. [...] quid : - des romances ? même à 60 ou 70 ans, on peut tomber amoureux. C'est aussi beau qu'à 20 ans et ça n'est presque jamais raconté (ou alors il faut des héros jeunes dans le bouquin ! sinon ça fait trop peur) - des romans de fantasy ou science-fiction avec des personnes âgées qui ne soient pas de sages magicien.ne.s ? certes, ce sont des genres qui attirent plus de jeunes (influence des jeux vidéo, etc) mais après tout pourquoi pas ? Bref, pour moi, il y a un gros déficit à investir des genres où les personnages âgé.e.s sont très, très stéréotypés, pour proposer autre chose. Et pourtant ! Ça existe, des histoires avec des persos âgés et avec des préoccupations de vieux. On en voit souvent dans les policiers. Deux exemples qui me viennent à l'esprit : Dave Robicheaux, le perso de James Lee Burke par exemple (je prends celui-ci parce que c'est le dernier que j'ai lu) a autour de 70 ans, Harry Bosch, le héros favori de Michael Connelly, ne doit plus en être très loin, Agatha Raisin, l'héroïne de MC Beaton, est retraitée dès le tout début de la série. Le problème des héros âgés, c'est que, dans certains genres en tout cas, c'est difficile de leur donner un rôle pertinent. Qu'est-ce qui justifie que des gens comme Bosch ou Robicheaux soient encore en service ? Je sais bien qu'on prend sa retraite tardivement aux USA, mais quand même... C'est un peu pareil pour les genres de l'imaginaire, il y a peu de chances que notre valeureuse grand-mère soit l'élue qui va sauver le royaume à grands renforts de combats épiques, et si on s'interdit aussi de lui donner un rôle de sage ou de guide spirituelle, le nombre d'histoires que l'on peut raconter va en s'amenuisant. Pour les romances par contre, c'est très certainement possible, et je suis persuadé que ça existe. Nora Roberts, Robyn Carr, Diana Gabaldon, qui à toutes trois vendent des dizaines de millions de livres tous les ans, ont désormais un âge avancé, elles ont dépassé les 70 ans. Elle connaissent très très bien le marché et sont elles-mêmes dans la tranche d'âge dont on parle, donc soit elles en ont écrit, soit, si elles n'en ont pas écrit, c'est simplement qu'il n'y a pas de demande pour ça. |
| | Nombre de messages : 4070 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Jeu 4 Jan 2024 - 21:09 | |
| En « new romance » à savoir le cœur de cible des centaines de milliers de lectrices de &h, Hugo, addictives, BMR, les héros DOIVENT être jeunes. Genre 30 ans MAX j’ai l’impression. Peut être même 25.
Mon roman qui met en scène des quadras en cours de divorce a été rétorqué très clairement parce que « leurs préoccupations sont trop éloignées de celles de notre public » et il a été demandé à Maxence Sardane de rajeunir son Yakuza (dans le roman homonyme). |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Jeu 4 Jan 2024 - 21:28 | |
| Mais ça c'est parce que c'est votre coeur de cible, ça n'est pas inherent au genre romance dans son ensemble. D'ailleurs "new romance" ce n'est même pas vraiment un genre en tant que tel, c'est une marque déposée de Hugo il me semble, explicitement pour une collection de romance "moderne" à destination d'un public plutôt jeune. Ce n'est pas du tout le créneau des trois autrices que j'ai citées. |
| | Nombre de messages : 1263 Âge : 37 Date d'inscription : 11/07/2022 | Mika / Tentatrice chauve Jeu 4 Jan 2024 - 23:23 | |
| Je pense aux romans de Philip Roth quand il est vieux avec ses déboires de couches et de sexualité ou alors du coté des romans japonais Journal d'un Vieux Fou de Tanizaki ou Les Belles Endormies de Kawabata avec des vieux lubriques.
Du côté de l'imaginaire il y a évidemment Bragon de la Quête de l'Oiseau du Temps. Ce perso est cool tout comme la sorcière Mara qui sont vieux. Sinon il y a tous les personnages immortels qui sont super vieux type les Elfes avec le thème de la sagesse quand on est vieux par exemple.
Toujours en BD je pense aux Vieux Fourneaux de Lupano et Cauuet avec des vieux réac. Elle aborde le thème des différences entre générations, en politique notamment.
Du côté des films j'avais beaucoup aimé The Father avec Anthony Hopkins qui traite du sujet d'Alzheimer ou de la démence sénile.
Alors est-ce que c'est des oeuvres à destination des vieux, pas forcément à mon avis. Je rejoins ce qui s'est dit plus haut. C'est incomparable à la littérature jeunesse où le style est un peu différent des romans adultes pour le rendre accessibles aux plus jeunes. Pas besoin d'un style spécial vieux quoi ça n'aurait aucun sens. Dans tous les cas, ces personnages sont intéressants, au même titre que les jeunes, et il serait bien d'en avoir plus. |
| | Nombre de messages : 3763 Âge : 40 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Ven 5 Jan 2024 - 8:04 | |
| - Taratata a écrit:
- Mardi a écrit:
- Une personne âgée n'est autre qu'une personne à part entière, elle n'est plus en développement comme les enfants, elle est peut-être en déclin
On est en développement toute sa vie. On a un stock neuronal qui est prédéterminé, et qu'on commence à perdre à 25 ans. Sinon on fabrique des synapses toute notre vie. On peut apprendre et changer jusqu'à notre mort Certes, mais je parlais de développement jusqu'au stade de personne adulte, considérée comme responsable et théoriquement en maîtrise de ses émotions, et je faisais la parallèle entre "littérature jeunesse" où il faut ménager la sensibilité des enfants qui sont plus facilement traumatisables et une hypothétique "littérature vieillesse" où il faudrait... traiter les personnes âgées différemment à la lumière de quels critères développementaux ? Mon point c'était juste : personne âgée = personne "normale". Comme ça a été pointé, je pense que l'idée clé n'est pas forcément d'écrire "pour" les vieux mais "en représentant" les vieux, et c'est applicable à toutes les minorités. Enfermer les vieux dans une "littérature vieillesse", je trouve que ça serait encore plus les enfermer dans ce sas prémortuaire dans lequel on les entasse déjà. Après, adapter les supports aux diverses déficiences physiques liées à l'âge (et/où à la maladie / au handicap), 100% oui mais pour moi la question portait sur le fond et non sur la forme ^^
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 394 Âge : 42 Localisation : ' Pensée du jour : On verra demain Date d'inscription : 23/11/2022 | Ed.n / Tapage au bout de la nuit Ven 5 Jan 2024 - 10:04 | |
| J'espère qu'on peut encore éviter les LLMs pour leur parler En ce qui nous concerne j'ai moins d'espoir dans 30-40 piges... |
| | Nombre de messages : 5643 Âge : 124 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Sam 6 Jan 2024 - 12:33 | |
| Dans ma famille, mes grands-mères ont des goûts assez différents en matière de littérature.
J'en ai une qui, avant d'être atteinte par Alzheimer, aimait la littérature de terroir type Philippe Labro et les romances type "la rouquine flamboyante rencontre un agent secret suisse dans un chalet en haute montagne et doit s'échapper en ski après avoir fait l'amour sur le tapis."
L'autre (85 ans) aime les romances de bikers et de loup garous. (Elle aime lire les auto-édités sur Amazon grâce à sa liseuse)
Dans les deux cas, aucune des deux n'a envie de lire des histoires de vieux ou de vieilles.
J'ai aussi un grand oncle qui lit vraiment de tout, de la littérature classique aux polars, en passant par la poésie. Il me refile régulièrement ses lectures et je vois bien que ce sont potentiellement les mêmes que les miennes, nos goûts se croisent.
Donc, je rejoins Mardi. Les séniors aiment la même littérature que toutes les autres tranches d'âge.
Si je devais cependant parier sur un type de littérature ciblé pour les personnages âgées, je dirais qu'elles préfèrent les histoires qui parlent de ce qu'elles ont connu en étant jeunes. D'où le succès des romances et de la littérature terroir avec un côté "France d'autrefois". |
| | Nombre de messages : 241 Âge : 35 Date d'inscription : 14/10/2023 | Calathea / Autostoppeur galactique Sam 6 Jan 2024 - 18:14 | |
| Haha. La première pensée qui m'est venue n'est pas très valorisante pour nos aïeux : j'ai pensé à ce qui serait l'équivalent du feuilleton du soir sur TF1ou de ces interminables séries fleuve type telenovela ou Derrick. Quelque chose de routinier, d'établi, de rassurant quelque part, sans oublier quand même d'y ajouter une pincée de drame pour pimenter le tout.
Je pense que le contexte dans lequel on a grandi peut beaucoup jouer. Mes grands-parents étaient horrifiés de la violence des œuvres de fiction qu'on aimait, avec mon grand frère, mais je pense que c'est un peu dû au fait qu'ils aient grandi pendant la guerre.
Peut-être que l'âge des protagonistes peut quand même jouer dans leur appréciation. Je me souviens que mon grand-père avait adoré le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire par exemple.
Cela dit, je n'ai pas vraiment d'exemple en tête en littérature, mais pas mal d'artistes peuvent garder un œil acéré et un état d'esprit très éveillé (beaucoup plus que bien des jeunes) malgré leur grand âge : je pense à Jodorowski, Agnès Varda (RIP), George Miller, Martin Scorcese ou encore Miyazaki. Pas vraiment d'exemple en tête pour la littérature mais il n'y a pas de raison pour que ce soit très différent.
Donc même si on peut caricaturer en prenant des récits qui reflètent l'époque à laquelle ils ont vécu, des histoires avec des protagonistes vieux, ou des choses un peu routinières et tranquillisantes... ça reste assez injuste quand on se confronte aux cas particuliers qui peuvent être bien plus aventureux. Cela dit, on pourrait dire la même chose de Twilight comme roman typique réservé aux adolescentes. Si on devait créer un "genre", ça serait probablement restrictif. |
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