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 Les personnages : des amis imaginaires ?

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J.M_Lecrone
   
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J.M_Lecrone  /  Petit chose


Bonjour à tous.
J'ai passé une partie de mon après-midi à faire de l'introspection, parce que ça va pas fort (ça ne peut pas toujours aller, me direz vous).
Je me rends compte que quelque soit le moment de la journée, quoi que je fasse, j'ai toujours envie de revenir dans mes histoires, mon imagination pour y retrouver des personnages imaginaires que j'aime. En vérité, c'est presque eux et leur présence qui me consolent.

Je ne dis pas que le reste du temps ça ne va pas. Quand je suis en famille ou avec des amis, je me sens bien. J'aime partager des moments avec eux, y compris à mon travail (même si c'est une autre affaire). Mais c'est pas suffisant.
Lorsque je me sens mal, vulnérable, je m'imagine avec des personnages, comme s'il s'agissait d'amis imaginaires. Et ces personnages me consolent d'une certaine manière.
Et puis j'imagine des histoires avec ces personnages qui me divertissent en soi, et qui me font sentir mieux. Parfois je fais parti de ces histoires.

De base, je suis une personne assez solitaire, sans pour autant être isolé. Mais j'ai l'impression de tromper ma solitude en imaginant des histoires avec des personnages qui parfois reflètent ma personnalité, me correspondent. (Est ce la malédiction de l'écrivain ?)

Je ne sais pas si cette petite réflexion à sa place sur ce forum, et je n'attends pas une séance de psychothérapie. Mais j'aimerais avoir vos avis et vos points de vue sur ce genre de situation. Avez-vous déjà ressenti cela avec des personnages que vous auriez créé ?

 
Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Quand j'étais au collège et au lycée, mes personnages me tenaient énormément compagnie. Je les imaginais dans toutes sortes de situation, je pensais à eux dès que je n'avais rien à faire, je leur inventais des tas d'aventures qui n'avaient aucune place dans les histoires que j'écrivais. C'était juste pour le plaisir, pour m'occuper l'esprit...

Ça s'est énormément atténué ensuite. Ça m'arrive encore quand je m'ennuie, mais beaucoup moins Wink
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Blackmamba
   
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Blackmamba  /  Guère épais


Yo !

Désolé que ça se passe pas top pour toi en ce moment. Je compatis pour la solitude qui peut se révéler douloureuse, même quand on côtoie d'autres personnes.

Je dirais pour ma part tout dépend comment tu envisages la chose ? J'avoue que ça fait un peu écho au journal que j'ai ouvert il y a quelques temps, ça se rapproche. C'était sur la part de ce que des œuvres ont eu sur moi dans ma vie, m'ont révélé. Avec la citation que j'apprécie beaucoup : "Il ne faut pas confondre l'évasion du prisonnier avec la fuite du déserteur." Aussi, ça m'arrive d'imaginer mes persos, mais sans moi à l'intérieur. Pour travailler encore et encore la préparation de mes arcs narratifs, je me plonge dans mes persos, aussi car ils tiennent pas mal de moi, et je joue les scènes à l'avance, plusieurs fois.

Du coup, je vois et comprends ce que tu exprimes, mais le vit d'une manière différente ? Mais aussi, est-ce que ce comportement te préoccupe, ou bien te rend juste curieux ?
 
Smooth
   
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   Pensée du jour  :  Ça scribouille ou ça vibe ? Moi j'fous pas grand chose ~
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Smooth  /  Dactyloraptor


Hayoooo !  C'est amusant (façon de parler) de voir qu'on a des mécanismes récurrents les uns par rapport aux autres et plus ou moins à la même intensité. C'est un truc que j'ai pas mal vécu, comme échappatoire à la quotidienneté, comme rêverie de relations humaines idéalisées. Sans doute orienté par les séries/films/comics/manga et tout le toutim, les personnages et mondes créés étaient la meilleure des compagnies pendant longtemps, pis surtout, j'écrivais pas, on pourrait dire que je jouais comme un gosse tant la dissociation était épisodique mais intense. Cette fuite de la réalité m'a sans doute un temps éloigné des rapport sociaux humains, mais pour ce qu'il y avait de bon à fréquenter ses contemporains Rolling Eyes  les créations étaient de bien meilleurs confidents ! 

Tuer l'ennui , la solitude, parfois même la rechercher pour passer un instant dans ces épisodes d'une dizaine de sagas mentales en parallèle... Je ne sais pas trop comment tout cela s'est effacé au fil du temps, je crois que c'est lié à une de mes colocations ou nous étions 5 dans une maison, on évite de passer pour un désaxé et on suit le mouvement. Constamment faire la fête, et chercher son refuge dans d'autres formats : vidéo-ludiques, culturels ou oniriques  ~ 
C'était en tout cas très intéressant de vivre un temps en compagnie de personnages archétypaux tirés d'association d'idées ! Puisque maintenant pour moi, c'est l'évidence de discuter, se poser autour d'un café avec ses héros et figurants de récits en construction, et c'est très aidant pour garder un terrain fertile à l'imagination !

Maintenant, les traits propres à ma personnalité ressortent dans mes personnages, fini l'idéalisation ou l'archétype parfait même dans ses imperfections ! Accepter les failles, forces et faiblesses pour écrire autour c'est cool ! On les tune un peu , on rajoute deux trois machins ou artifices et paf ! ça fait une entité vivante, avec ses idées propres, ses ambitions, ses envies, ... Je dirais aujourd'hui que c'était des aventures ludiques ce que j'ai vécu avant, avec le regret de ne pas réussir à m'y replonger, mais y'a pas le temps t'façon donc bon Laughing
 On peut dire que le ressenti global est plutôt similaire en effet, même si je pense, qu'on a tous vécu des aventures uniques, et parfois même indescriptibles Very Happy
En espérant que le moral ne tarde pas trop à revenir ! :calien:
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


@J.M_Lecrone

Qui n’a pas ressenti ça et qui ne s’est pas amusé avec ses personnages imaginaires ?
Peut-être encore plus les écrivains, puisque c’est le cœur de leur activité que d’inventer des personnages imaginaires.

Les miens ne m’ont jamais vraiment quitté. Very Happy
Beaucoup m'ont aidé, soutenu dans les moments de grande solitude de mon existence. Et j'en ai eu pas mal ! :mrgreen:
J'en ai de vraiment très anciens et je les revois toujours avec grand plaisir.

En toute amitié, Philippe.
 
Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


J'aime aussi beaucoup côtoyer mes personnages, même les méchants 😄 Écrire me procure la même immersion que lire ou jouer un jeu vidéo. Le matin, je peux me dire allez j'écris une petite heure et finalement je peux "me réveiller" le soir de ma séance d'écriture en réalisant que je suis toute courbaturée, que je n'ai pas mangé etc. Tout comme un bon jeu ou un bon roman quoi, écrire est addictif ! Mais pour moi, il n'y a pas que les persos avec qui j'ai envie de rester, c'est un tout.
 
J.M_Lecrone
   
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J.M_Lecrone  /  Petit chose


Merci à tous pour vos messages qui m'ont fait plaisir à lire.
En effet, sur ce terrain nous sommes tous plus ou moins similaires. Les personnages font en soi partis de nos vies.

Blackmamba a écrit:
"Il ne faut pas confondre l'évasion du prisonnier avec la fuite du déserteur."

Je ne connaissais pas cette citation de Tokien. Heureusement, je ne pense pas être au stade du déserteur fuyant les principes même de la réalité.

Blackmamba a écrit:
Du coup, je vois et comprends ce que tu exprimes, mais le vit d'une manière différente ? Mais aussi, est-ce que ce comportement te préoccupe, ou bien te rend juste curieux ?

En soi, j'aime aussi me répéter plusieurs fois certaines scènes. Ca me permet également de voir ce qui ne convient pas, et de rajouter des éléments nouveaux.
Mis à part ça, je me sens un peu préoccupé par le fait que c'est la seule manière que j'ai trouvé pour me sentir bien en général. Encore une fois, la vie extérieure ne m'est pas étrangère et j'aime passer du temps avec ma famille et mes amis.
Ce qui me préoccupe c'est que si je ne m'imagine pas parfois avec ces personnages, ou si je ne les imagine pas vivre leurs vies (même sans moi), alors je me sentirai bien vide.
Ah ! Le magnifique principe du vide que tout le monde essaie de combler...
 
Ety
   
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Ety  /  Clochard céleste


J'ai un profil psycho-pathologique et ce n'est pas ce que tu recherches comme contexte, mais je participe pour dire que ça m'arrive aussi (avant même que je comprenne ce que j'étais, je m'y réfugiais naturellement).

Du coup je peux me permettre de contredire les "relations idéalisées" de Smooth: justement non, dans mon cas je trouve très intéressant de trouver des étincelles dans les relations peu enviables voire malsaines, afin de mieux les retranscrire à l'écrit quand j'en serai là, du point de vue du personnage qui idéalise. Le plaisir que j'en retire? La satisfaction de ne pas avoir à souffrir moi-même, ni même à rencontrer la moindre personne Smile Et ça s'applique à plein d'autres expériences (travail acharné, combat... bref tout ce que je ne peux plus faire).
https://www.wattpad.com/user/Miss_Ety
 
Blackmamba
   
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Blackmamba  /  Guère épais


Ok je vois. Pour l'instant, ce vide, tu le combles de cette manière. Est-ce que ça a toujours été comme ça dans ta vie, ou bien c'est plus récent ? Et quand bien même, est-ce tant inquiétant/alarmant ? On peut aussi se dire que le poison est dans la mesure ? Tu soulignes toi-même que tu as ta part d'interactions sociales en réel, de différentes manières. Et que même si tu as vraiment besoin de t'évader comme tu le fais avec tes persos, tu n'es pas obnubilé par ça, que ce n'est pas systématique. Dit comme ça, ça m'a tout l'air de constituer une sorte d'équilibre ?

Tant que ton rapport à ton besoin d'évasion se manifeste ainsi, je ne vois pas ça comme un souci ou une préoccupation. Enfin, c'est dit depuis un prisme extérieur, et de mon côté, j'ai un rapport bien moins sain à ces choses. Et puis au final, on survit et comble ce vide comme on peut parfois tu sais...
 
Docal
   
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Docal  /  Fiancée roide


Bah pour le coup : vraiment pas pour moi.

Mes personnages sont plus comme les pièces d'une énigme à mettre en ordre. J'y pense un peu tout le temps mais c'est plus comme penser à un puzzle complexe. Ou alors juste des poupées avec lesquelles je m'amuse.

Globalement, mes personnages sont surtout des objets que j'utilise.
 
Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Docal a écrit:
Bah pour le coup : vraiment pas pour moi. Mes personnages sont plus comme les pièces d'une énigme à mettre en ordre. J'y pense un peu tout le temps mais c'est plus comme penser à un puzzle complexe. Ou alors juste des poupées avec lesquelles je m'amuse. Globalement, mes personnages sont surtout des objets que j'utilise.

Très intéressant. Après avoir lu les commentaires avant celui-ci, je nous pensais tous et toutes un peu sur la même longueur d'ondes, même s'il y a des nuances dans notre façon de considérer nos personnages et dans leur importance dans notre vie, or voici avec Docal une vision très différente, presque "mathématique", du personnage. Le personnage Lego, ou Playmobil, en quelque sorte. Bon : c'est vrai qu'on peut faire tout plein de choses très créatives avec les Lego et les Playmobil, mais jamais je n'aurais considéré mes personnages comme des jouets que je pose ici ou là selon mon bon plaisir.
Mais je trouve très intéressant aussi ce point de vue inattendu.
 
Bluepulp
   
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Bluepulp  /  Tapage au bout de la nuit


Moi non plus, je n'envisage pas mes personnages comme des "amis" avec qui je parlerais et qui vivraient une vie indépendante dans mon imagination. Je pense à mes personnages quand je pense à mon roman, et je les envisage toujours dans le cadre de mon roman et uniquement de mon roman.

Celà dit, je les "laisse s'exprimer" dans le texte, ce qui est une belle façon de dire que j'improvise leur lignes de dialogues et leurs actions en fonction de leur personnalité attribuée et de ce qui me semble logique pour eux sur l'instant. A opposer avec une vision dirigiste où les lignes que je leur attribue seraient contraintes et prévues à l'avance. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir une idée de là où je veux aller et un plan dans le sens large du terme.
 
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Invité  /  Invité


Je vous conseille l'essai sur le sujet de Sylvie Germain, Les Personnages, c'est très beau. Je vais voir si je trouve des extraits à partager.
 
Excelsio
   
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   Pensée du jour  :  Il n’est pas bon que l’écrivain joue au savant, ni le savant à l’écrivain ; mais il n’est pas interdit à l’écrivain de savoir, ni au savant d’écrire.
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Excelsio  /  Clochard céleste


Sujet intéressant. N'ayant jamais écrit, je me suis passionné pour mes personnages, au point que j'ai même été (en partie) sur les lieux exacts où se passe les différentes intrigues du roman. Je me suis dit "tiens, c'est là qu'habitait untel, c'est ici que telle scène s'est déroulée". Ils emplissent mes pensées chaque jour. De là à en faire des "amis", non, car ça reste des personnages. D'ailleurs, je n'ai jamais rêvé d'un personnage la nuit. Tout cela est bien étrange ma foi.

 
RitaMartins
   
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RitaMartins  /  Pippin le Bref


Dans mon cas, j'ai du mal à penser à mes personnages en dehors du cadre de leur histoire. Je pense beaucoup à eux, mais toujours le cadre de leur monde, jamais dans le mien.

Par contre, penser à mon histoire, ou remixer la réalité en pensée pour la rendre plus palpitante, ça m'arrive très souvent ! (dès qu'une tache ne prend pas la totalité de mon cerveau pour être honnête).

Je me demandais si tout le monde faisait ça ... J'ai maintenant une partie de ma réponse !

Après, je pense que la question de fond dans tout ça c'est : est-ce que le fait de penser autant à ses personnages est source d'un trouble / d'une souffrance ? Si la réponse est non, je vois pas le problème. Au contraire, si ça apporte du confort / du divertissement, c'est même plutôt positif.

Par contre, si ça commence à avoir un impact sur "la vraie vie" (du style se couper de ses proches, fuir les situations où on ne peut pas penser à ses personnages comme on veut, ou autre)... Là c'est qu'il y a sans doute quelque chose à creuser (et certainement de l'aide à demander).

Après, c'est la conclusion à laquelle je suis arrivée. J'imagine que c'est à chacun de trouver son équilibre et ce qui lui convient au final
 

 Les personnages : des amis imaginaires ?

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