Je sais pas comment on en est arrivé à ce genre de discussions ici, mais ça me rend très perplexe, voyant les réponses de certains.

Jimilie, le mieux, c'est de te confier à des gens de ton entourage ou à des gens qualifiés. Exposer et décortiquer ici, dans l'Agora, les comportements d'une ado, ça ne me parait pas la meilleure chose, ni pour toi ni pour ta fille.

Discuter avec des gens m’a semblé une bonne idée. J’ai d’ailleurs reçu des témoignes et des MPs plein de bienveillance et de pistes.

J’ai lu aussi des observations affranchies de toute complaisance à mon égard (à l’inverse des réactions de ma famille et mes amies qui me ménagent) qui piquent un peu mais qui me permettent d’appréhender des aspects de la question que je n’avais pas considérés jusqu’alors.
Je sais faire la part des choses concernant les trolls.
Et cœur avec les doigts pour Laurieantoine qui à sa manière m’apporte beaucoup de réconfort. (C’est toujours un soulagement de réaliser qu’on n’est pas seule dans sa galère).

Cela a été dit, mais je pense que le plus important c'est d'essayer de mieux communiquer, comprendre son point de vue, lui expliquer le tien...
Eventuellement si vraiment vous n'y arrivez pas, ou pas assez bien, essaie de trouver une personne tierce, une amie à toi, une (belle) soeur ou autre, qui pourrait essayer de lui parler, peut être qu'elle se confierait mieux en ayant moins peur d'être jugée par le regard parental... (je me dis qu'il y a peut être un rapport au copain, leur relation, qu'elle n'oserait pas te dire à toi)
Et comme disait quelqu'un, j'espère qu'il y a des moments où vous pouvez passer du temps sympa ensemble, sinon à mettre en place, car ça peut aider à améliorer la complicité, la compréhension de l'autre, le dialogue...
(je dis ça mais je n'ai pas d'enfant, juste une ex belle-fille pré ado, avec qui ça se passe bien)
Bon courage !

Je suis parent d'une ado de 17 ans. Pour moi, c'est l'inverse, j'aimerais qu'elle se rebelle un peu plus, qu'elle s'ouvre surtout plus au monde qui l'entoure, et qu'elle coupe un peu le cordon ^^ La crise arrivera peut-être plus tard sous une autre forme... On fait au mieux pour accompagner, il n'y a pas de recette miracle. Forza à tous.

lvl (et autres d'ailleurs),

La honte et la culpabilité ne sont pas les piliers d'une "psyché" saine mais signe d'émotions refoulées et un terrain propice à l'anxiété et à la dépression, qu'on soit clair là-dessus. Donc oui, ça choque, c'est une dangereuse façon de voir les choses. Tout comme le fait d'humilier et de culpabiliser un enfant en espérant une bonne réaction. 

Heureuse que Jimilie ait pu trouver ce qu'elle voulait dans cette conversation, mais étant donné ce qui ressort entre deux bons conseils, je pense qu'on va arrêter-là. 

Je rappelle à tout le monde que la fonction rapport (!) sur chaque message est le moyen le plus efficace d'attirer l'attention de la modération sur des propos qui peuvent choquer.

Citation :

étant donné ce qui ressort entre deux bons conseils, je pense qu'on va arrêter-là.

Je trouve que c'est une façon un peu sévère de résumer la conversation. Perso j'ai vu des dizaines de messages de témoignages de parents et/ou d'anciens ados et de personnes qui préconisaient la communication, l'échange, des préceptes de communication non-violentes pour UNE personne qui prône l'humiliation (et une deuxième qui reprenait ce propos de façon visiblement sarcastique).
Donc bon, plutôt que de couper court à une conversation qui semble utile à plusieurs personnes, pour les messages d'UNE personne, on peut peut-être simplement modérer les messages en question ?

Radischat a écrit:

Heureuse que Jimilie ait pu trouver ce qu'elle voulait dans cette conversation, mais étant donné ce qui ressort entre deux bons conseils, je pense qu'on va arrêter-là. 

oui, d'ailleurs c'est HS.

Tu as raison Verowyn ! Et j'ai finalement préférer retirer ces propos pour que les autres puissent continuer à discuter

Ed.n a écrit:

Je suis parent d'une ado de 17 ans. Pour moi, c'est l'inverse, j'aimerais qu'elle se rebelle un peu plus, qu'elle s'ouvre surtout plus au monde qui l'entoure, et qu'elle coupe un peu le cordon ^^ La crise arrivera peut-être plus tard sous une autre forme... On fait au mieux pour accompagner, il n'y a pas de recette miracle. Forza à tous.

Je recommande chaudement le Rotary Youth Exchange https://www.rotary.org/fr/our-programs/youth-exchanges mais
1- j'ai peur qu'elle soit déjà trop grande (il faut partir avant la terminale)
2- il faut que ça soit son projet, qu'elle s'y engage avec enthousiasme

Merci Radischat de permettre que la conversation se poursuive.

Du coup, pour en revenir au sujet, Jimilie, 3 points me sont venus à la lecture de tes réponses.

- D'abord, est-ce que ta fille est enfant unique ?
Je l'étais moi aussi, et il me semble que les parents d'enfant unique ont tendance à être plus stricts et plus "sur le dos" de leur progéniture que les parents de fratrie. C'est assez naturel, mais c'est vrai que pour l'enfant en question, sentir qu'il est constamment le centre de l'attention des parents peut être assez étouffant.
Et les parents peuvent très bien ne pas s'en rendre compte, parce que faire le passage entre "enfant" et "jeune personne en construction" est assez difficile quand on a le nez dedans et pas d'autres enfants plus jeune ou plus âgé pour contraster.

- Pour l'histoire de la chambre rénovée.
Je crois que tu dis qu'elle a demandé ça il y a un mois. Si elle a déjà eu le temps de la foutre en gros bordel, ça suppose que vous avez vraiment été super réactifs entre le moment où elle a fait la demande et le moment où les travaux ont été enclenchés.
Du coup, elle n'a pas eu le temps de vraiment le vouloir, d'anticiper, et de mesurer la valeur de la chose. Tu te sens dépitée qu'elle ne soit pas plus reconnaissante/respectueuse de ce beau cadeau, et c'est très compréhensible, mais en accédant si vite à sa demande, ça lui donne l'impression que c'est quelque chose de "facile" qui n'a pas tant de valeur que ça.

Mes parents étaient pas super à l'aise financièrement du coup c'est mon père qui faisait lui-même tous les travaux et rénovations dans notre maison, et entre le moment où j'ai imaginé la déco que j'aimerais pour ma chambre et le moment où ça a été fini, il s'est écoulé beaucoup de temps. Je vais pas dire que c'était toujours bien rangé et jamais en bordel, parce que c'est aussi un truc normal d'ado que d'avoir la flemme de ranger, mais j'avais vraiment conscience de la valeur du travail nécessaire pour réaliser cette chambre.

Peut-être que la faire participer davantage aux travaux, plutôt que d'avoir une entreprise qui fait ça clé en main, lui aurait permis d'avoir plus conscience de la valeur de la chose ?
Pas les gros travaux, mais peut-être arracher la vieille tapisserie, participer à monter les meubles, ce genre de trucs ?
(Après, je conçois tout à fait que ça soit compliqué à mettre en place, si toi et ton mari n'êtes pas du tout bricoleurs.)

- Sur l'année d'échange à l'étranger.
Tu es persuadée qu'elle fait une erreur mais est-ce que le boyfriend est vraiment la seule raison ?
Peut-être qu'elle flippe, tout simplement. C'est pas rien que se projeter un an loin de sa famille, ses amis, dans un pays dont on maîtrise mal la langue, à tout juste 16 ans. Bien sûr, si c'est ce qu'on rêve de faire, c'est super enrichissant. Mais si on se sent un peu forcé, ça peut être angoissant et pas la meilleure expérience du monde. Peut-être qu'elle profitera beaucoup plus d'un séjour Erasmus quand elle aura 20 ans que de ça maintenant ?

Et anecdote personnelle, j'ai failli ne pas faire la super option cinéma audiovisuel au lycée et me rabattre sur du latin à la place parce que... l'idée venait de ma mère et elle était super enthousiaste. J'avais l'impression qu'elle me poussait à faire ça pour le vivre par procuration à travers moi et ça me gonflait royalement, vu que nos relations étaient super tendues.
Au final, je l'ai fait quand même et c'était effectivement la bonne décision. Mais si vous êtes à un stade où vos relations sont passablement dégradées, il est possible (et c'est triste) que ton enthousiasme pour un projet ait un effet repoussoir pour elle. Elle a encore le temps de changer d'avis ? Peut-être que vous pourriez en rediscuter dans quelques temps ?


Dans tous les cas, je te souhaite plein de courage, c'est une période compliqué, pour les enfants comme pour les parents, et ce n'est jamais aisé de se remettre en question. Certains messages ici ne prennent pas trop de gants et doivent être compliqués à lire, mais j'espère que tu pourras tirer de l'ensemble des choses qui permettront d'apaiser un peu votre vie de famille.

Mon ado vit son premier chagrin d’amour et ça me brise le cœur de la voir dans cet état. Elle a le cœur brisé.
Et si je sais que « ça passera », je sais aussi que la douleur est bien réelle.
Et je ne sais pas comment l’aider à surmonter.

Coucou Jimilie !
Je ne sais pas si les autres problèmes sont encore d’actualité, mais je viens quand même répondre à ça.
Je ne suis pas mère, en revanche je suis éducatrice pour les mineurs sous main de justice (ouf, ta fille n’en est pas la) et m’occupe notamment d’ados de 13 à 16 ans placés.
La crise d’adolescence est un passage rude, mais obligé. Chacun la traverse à sa manière, mais c’est une étape si compliquée pour deux raisons : les parents ont encore l’impression que leur enfant a 10 ans, et les enfants ont l’impression d’en avoir 20, donc forcément il y a quelques divergences d’opinion. Il y a d’autres enjeux : les fréquentations, avoir l’air « cool » auprès des autres qui peuvent faire plus de choses que soi, avoir l’impression de n’être compris de personnes et faire des conneries pour de faire remarquer.
Déjà, s’il y a un truc que j’ai appris dans mon métier c’est qu’il faut différencier sanction (conséquence d’un acte posé ayant un lien avec ledit acte) et punition (emmerdement arbitraire). En général, la sanction agace déjà un ado, mais la punition n’est pas compréhensible pour eux. Et pour avoir des choses sur lesquelles sanctionner, il faut octroyer des choses (exemple, des sorties à Paris en après midi le we, mais un retour avant une certaine heure à la maison comme pour le repas du soir).
Comme le coucher a 21h pour un ado avec l’arrêt du téléphone peut être dur parce que c’est à ce moment qu’ils échangent avec leurs camarades et honnêtement, un ado fatigué dort. L’auto gestion fait partie de sa construction malgré tout. (Bon, là où je bosse ils n’ont pas le droit au téléphone même si franchement ils en ont tous mais le cachent et on les couche à 22h en semaine)
Peut être qu’il y a autre chose derrière les problèmes à l’école à essayer de creuser ? Une communication à rétablir ? Et surtout, je pense qu’il ne faut pas oublier comme nous étions adolescents. Perso j’ai été relativement calme même si j’ai fais la guerre à mon père pour les sorties, mais un ou deux trucs m’auraient peut être valu une GAV de quelques heures si je m’étais fais gauler (j’ai jamais volé une voiture ou agressé quelqu’un je te rassure) 

Je dirais que le risque de trop les couver est qu’un jour ils quittent le nid et s’ils n’ont fait aucune expérience sous le contrôle et l’autorité parentale plus tôt, ils les feront sans limites ensuite. Les ados testent, c’est normal. Mais l’avantage qu’ils le fassent pendant que vous êtes là, c’est que les limites existent. Tous ou presque testent l’alcool, les joints et la cigarette, même les mauvaises fréquentations à ces âges : ensuite beaucoup redressent la barre grâce à des parents présents, d’autres s’enfoncent mais vu votre attention à son égard, aucune raison qu’elle ne s’en tire pas.

En tout cas, quelques mots rassurants : en trois ans de carrière pour l’instant j’ai croisé BEAUCOUP de parents différents. Des parents maltraitants, démissionnaires, trop occupés pour s’occuper de leurs enfants, quelques uns surprotecteurs (souvent des délits mineurs). La vérité c’est que tant que vous l’aimez, ça suffit. L’amour et l’attention sont généralement ce qui manque aux ados qui font vraiment vraiment n’importe quoi.
Comme j’ai indiqué, les ados font leurs expériences. Mais ne vous flagellez pas, il n’y a pas de mode d’emploi du bon parent, vous aussi vous expérimentez, mais ne la lâchez pas. Parent est le métier le plus difficile du monde justement car il n’y a aucun guide.
En revanche, lorsqu’elle déborde trop montre lui : tu ne respectes pas l’horaire de rentrer ? Quelqu’un va venir te récupérer. Tu ne vas pas en cours ? Pas de sortie (après le système scolaire n’est pas fait pour tous, est-ce son cas ?). Tu laisses du bazar partout ? Ce bazar (y compris les choses à jeter) atterrit dans ta chambre, ou tu fais le grand ménage toutes les semaines. Tu peux mettre le bazar dans ta chambre, c’est ton moyen d’expression et c’est ton espace, mais veux tu qu’on la range ensemble ? Non ? Très bien par contre il reste dans ta chambre. Si tu envahis nos espaces (ton bureau) alors qu’on a tout mis en œuvre pour que le tien soit propice au travail, poubelle ou caché. Tu ne respectes pas ce que je te prête ? Tu ne prends plus rien.

Les sanctions claires et précises font sens pour les ados, mais malgré les crises ou votre impression que votre lien s’amenuisent, ne lâchez pas. Elle comprendra plus tard. Il y a aussi la manière forte : tentez pendant une semaine ou deux de ne plus vous intéresser à elle, elle reviendra seule parce que l’attention des parents est hyper importante pour un ado qui a eu un attachement sain à eux dans l’enfance. Mais c’est risqué. N’oublie pas que souvent pendant 2-3 ans la communication est totalement rompue parce que parents et enfants ne se comprennent plus. 

En ce qui concerne son chagrin d’amour, courage à toi. Je suppose que voir ta fille aller mal te brise le cœur. Le seul conseil que je peux te donner et de ne pas le dénigrer à cause de son jeune âge par des phrases bateaux type « t’es jeune, c’est pas grand chose ça ira » parce que pour elle c’est sa vie qui vient de s’effondrer. Laisse la pleurer, ne l’oblige pas à en parler, laisse la venir vers toi, mais fais ton possible pour la soutenir. Tous les chagrins passent et c’est une expérience nécessaire dans sa construction de savoir qu’on se relève presque de tout.

J’espère que vous parents et elle vous irez bien. Je suis dispo en mp si besoin de précision ou autre.
Ça reste mon avis subjectif d’un pdv professionnel de prise en charge adolescente, pas forcément de mère. Mais j’étais à la place de ta fille y’a une dizaine d’année et l’adolescence est un âge ingrat ou on se sent mal dans sa peau et où on a l’impression que le monde est contre nous. Ça s’arrange après…. Courage.