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 Ados et éducation

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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Alors oui "on abandonne et on la laisse se planter" c'est une option.
Mais on n'arrive pas à s'y résoudre.

S'il lui arrive un truc (au hasard, une agression sexuelle) ou qu'elle foire ses études, je ne sais pas si "bof, j'en avais marre de me soucier de toi" nous apporte beaucoup de réconfort à elle comme à moi.

Par contre, à ma connaissance elle ne consomme ni alcool ni tabac ni drogues.
C'est au moins ça que j'ai pas foiré.
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Blackmamba
   
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J'ai hésité avant de poster, car je ne suis pas parent non plus. Donc la question de la légitimé peut se poser, vu que ce n'est pas sur mes enfants, au quotidien, que j'ai agi. Mais je me dis aussi que vu la situation, autant tenter de contribuer ? Tu en feras ce que tu voudras en tout cas, vraiment.

Déjà, courage et force à toi, je compatis. Ce qui me plaît, c'est de voir que même si tu te sens dépassée, tu veux surtout tenter quelque chose. C'est quelque chose que je n'ai pas toujours vu, qu'un parent d'ado dans cette situation possède cette envie de vouloir vraiment inverser la courbe en se remettant en question sur "qu'est-ce que je pourrais faire de plus ?" Je trouve déjà la démarche positive, et me pousse à répondre. Car être parent, c'est avoir une grande responsabilité, et ne pas la négliger, surtout dans la difficulté, mérite de s'y attarder à mon sens.

Perso, jamais eu d'argent de poche non plus, et entre Noël et les anniv, j'ai longtemps eu 30e puis c'est tout. Le souci, et c'est sans blâmer de responsable, c'est qu'un ado ne se rendra pas compte du privilège qu'il a, comme dans ton cas. Et son comportement, qui s'apparente pas mal à de l'ingratitude, sera toujours inaudible de sa part, même si elle avait encore davantage. La preuve, ta fille parle de situation oppressante comparé aux autres qui ont plus/mieux, et du coup elle ne se rend pas compte qu'elle a déjà beaucoup. Comment faire en sorte qu'elle se rende compte qu'elle a déjà beaucoup, ça... C'est très compliqué, parce que si tu tentes de lui expliquer que "toi à son âge, tu n'avais pas tout ça", c'est très souvent inaudible pour eux, voir pire, va la braquer. Ils sont dans une période de revendication égoïste et auto-centrée propre à leur âge, donc relativiser à partir du vécu de ce que leur """oppresseur de parent""" leur fait subir prendra vraiment peu je pense. J'ai accentué sur les guillemets pour montrer que c'est sa perception, pas la réalité. Une oppression est malsaine, une structure parentale est... ben structurante justement, accompagnante.

Avec les gosses que j'ai eu à ma charge, j'ai toujours été partisan du dialogue et l'écoute, montrer à l'autre qu'il est entendu. C'est tout bête comme conseil, mais un ado qui se sent entendu et compris, c'est déjà un grand acquis. Même si les revendications de ta fille sont effectivement excessives pour beaucoup (je ne vais pas revenir en détail ni même juger, c'est ta fille, tu es libre de faire de telle manière, ou trouver telle demande excessive), je pense qu'il faut tenter d'accepter la légitimité de son point de vue et de ses requêtes d'une part. Mais pour autant, ne pas renier ta place de parent et les choses que toi tu veux mettre en place ensuite, qui sont de fait plus légitimes, car c'est toi le parent. Tu vois ce que je veux dire ? Pour moi, la clé, c'est structurer son enfant, poser un cadre qui soit juste et acceptable pour toutes les parties. Et pour lui faire accepter ce cadre, qu'elle comprenne que même s'il peut se montrer parfois oppressant de son point de vue, il existe avant tout pour son bien. Car, et sans forcément lui formuler directement, tant qu'elle ne sera pas plus mature ou adulte, ce n'est pas elle qui sait mieux que ses parents, c'est faux. C'est justement en montrant qu'elle sait écouter et respecter le cadre de ses parents qu'elle affichera une preuve de maturité selon moi.

Par contre, oui, il faut des sanctions pour les absences des cours. Dans le même esprit, en ayant une pédagogie. Perso, je taperais assez fort, car il faut vraiment qu'elle comprenne que là, elle a sacrément merdé, et que de tels actes pendant aussi longtemps viennent avec des conséquences. Il ne faut pas non plus "trop écouter", alors même qu'elle a été loin. Montrer que de cette manière, ta fille a rompu le lien de confiance depuis longtemps, et donc qu'elle va devoir montrer qu'elle la mérite de nouveau, cette confiance. Je pense que tu peux insister sur le fait que tu te sens blessée de ce lien de confiance rompu par un tel comportement, si tu t'en sens l'envie. Ce sera plus parlant que des punitions que même si je ne conseille pas... Je préfère parler de sanctions perso. Mais le tout reste évidemment le ton sur lequel présenter tout ça, faire en sorte qu'il s'agisse de choses faites pour son bien, et le bien de tous d'ailleurs. Mais dans les échanges, je conseille d'éviter de rebondir sur la comparaison qu'elle tenterait de faire sur le cas de ses copines qui ont mieux, ou encore parler de privilèges pour elle. Car de son point de vue, il n'existe aucun comportement ingrat, elle n'a pas de privilège, ces choses sont acquises pour elle.

Pour le copain, c'est peut-être la variable qui tend l'équation ? Peut-être que tout tourne autour de ça ? Tenter de savoir oui, si le comportement de ta fille qui se dégrade tourne autour de ça. Et entendre ce qu'elle a à dire à ce sujet, même si tu n'es pas d'accord. Car de toute manière, elle n'obtiendra pas gain de cause après ce qu'elle a fait. Que ça va être à elle de montrer et assumer ses actes si ensuite elle veut du changement.

Voilà, j'ai parlé beaucoup pour ne pas dire grand chose je crois...? Pour résumer, je conseille du dialogue posé, avec vraiment de l'écoute. Si ta fille se sent écoutée, c'est déjà quelque chose d'important. Mais pour autant, ne pas renier ta position de parent, qui a la primauté en l'occurrence. Accepter sa conception des choses, tout en lui montrant que vous avez la vôtre. Et que malgré ça, tu vas être obligée de sanctionner ce genre de comportement, en attendant que le lien de confiance soit rétabli. Que ses actes ont des conséquences, et qu'elle doit apprendre ça. Après, tout ça reste évidemment de la suggestion, et des propositions. C'est à toi de faire le tri, ou bien de tout rejeter si tu ne veux rien de ce que j'ai dit, c'est ok aussi. Tout ça est basé sur mes valeurs et convictions éducatives et pédagogiques, et toujours mis en place sur des enfants qui n'étaient pas les miens, donc ça peut être relativisé sans peine, je n'ai pas la science infuse. Encore une fois, courage et force à toi, en espérant une issue positive à tout ça !
 
Azaby
   
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Jimilie Croquette a écrit:
Alors oui "on abandonne et on la laisse se planter" c'est une option.
Mais on n'arrive pas à s'y résoudre.

S'il lui arrive un truc (au hasard, une agression sexuelle) ou qu'elle foire ses études, je ne sais pas si "bof, j'en avais marre de me soucier de toi" nous apporte beaucoup de réconfort à elle comme à moi.

Par contre, à ma connaissance elle ne consomme ni alcool ni tabac ni drogues.
C'est au moins ça que j'ai pas foiré.


Très malheureusement, il n'y a aucune attitude de parent qui rende les enfants imperméables aux drames. En matière d'agression sexuelle, notamment, le pouvoir qu'a le parent sur la sécurité de l'enfant est bien plus limité qu'on aime à le croire. Discuter ensemble des risques, et des raisons des limites que tu imposes (notamment sur les sorties et sur la transparence lors des déplacements) c'est tout à fait humain. Justifier la rigueur des consignes par l'idée que tu protèges ton enfant, c'est, je crois, vraiment utopique. Même si c'est terrible à dire.

J'aurais même tendance à penser qu'en serrant trop la bride, les comportements d'opposition ou de rébellion aient tendance à plus créer de situations dangereuses qu'autre chose.
 
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Jimilie Croquette a écrit:
Alors oui "on abandonne et on la laisse se planter" c'est une option.
Mais on n'arrive pas à s'y résoudre.

S'il lui arrive un truc (au hasard, une agression sexuelle) ou qu'elle foire ses études, je ne sais pas si "bof, j'en avais marre de me soucier de toi" nous apporte beaucoup de réconfort à elle comme à moi.

Par contre, à ma connaissance elle ne consomme ni alcool ni tabac ni drogues.
C'est au moins ça que j'ai pas foiré.



se soucier de son enfant ne signifie pas multiplier les interdictions, l’isoler socialement et mépriser ses "crises de larmes" en la considérant comme une bourgeoise gâtée à cryogéniser jusqu'à ses vingt ans, comme si elle n'avait aucun problème légitime, singulier et intime qui lui appartient et qui vient de son (votre) histoire, comme si c'était juste "une ado" (et "rebelle" qui plus est ! elle veut sortir avec ses ami.e.s, inviter son copain, elle a séché les cours, brrr)

laisser de la liberté à son enfant ne signifie pas ne pas l'accompagner, ne pas prendre soin de lui et être un « parent démissionnaire »

même si ta fille est mineure et même si elle est ta fille, ça reste une personne, ça reste ton égale

le fait que vous déteniez le pouvoir économique et légal et le fait que vous subveniez à ses besoins matériels ne signifient pas que vous avez tout pouvoir sur elle ni qu’elle n’a aucune raison d’être malheureuse et de vous en vouloir

beaucoup de parents dominent et emprisonnent leurs enfants sous prétexte de les protéger de la dangerosité du monde extérieur - on ne protège bien que ce que l'on possède, n'est-ce pas?
d’ailleurs, avant (et encore maintenant), si les hommes enfermaient leurs épouses ou partenaires à la maison, c’était évidemment pour les protéger

tu la protègeras bien plus efficacement en te positionnant comme une alliée, en lui expliquant, selon ton point de vue et ton expérience, en quoi le monde peut être dangereux, en quoi certaines situations peuvent être risquées, de sorte qu’elle acquière progressivement une capacité à se protéger elle-même, une prudence et une autonomie semblables à la tienne

les interdictions autoritaires et arbitraires risquent plutôt de la pousser à la trangression, à des comportements limite par besoin d’écarter les barreaux de la cage, par frustration, par besoin de s’opposer à ses parents, par besoin de se libérer de ses parents, par besoin d’expérimenter par elle-même, et sur le long terme risquent surtout de l’aliéner dans son rapport à vous, dans sa confiance en elle, voire de créer des lésions, des manques et des angoisses qui la poursuivront

essaie de parler avec elle, de ne pas te moquer d'elle, de comprendre son mal-être, de ne pas partir du principe que tu as raison parce que tu détiens l'autorité

questionne ton autorité, ce qu'elle signifie, si elle a du sens dans la manière dont tu la mets en œuvre

questionne tes méthodes, tes valeurs, tes mécanismes, ton cynisme, tes peurs, etc.

voilà, ce sont juste quelques pistes
 
Jimilie Croquette
   
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De tte façon s’il lui arrive malheur, ça sera la faute de sa mère (moi). Trop sévère, trop laxiste, il n’existe pas de situation où son malheur ne sera pas ma responsabilité.
Comme la plupart des parents, je fais ce que je peux.

En matière de sexualité par exemple, je l’ai vaccinée contre le papillomavirus et ai organisé un rdv gyneco pour qu’elle prenne la pillule. Je ne serai pas dans la pièce avec elle pour lui tendre une capote mais je lui en ai fourni une boîte. Normalement, pas de grossesse adolescente. (Et encore, l’angoisse ne me quitte pas).
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Azaby
   
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Jimilie Croquette a écrit:
De tte façon s’il lui arrive malheur, ça sera la faute de sa mère (moi). Trop sévère, trop laxiste, il n’existe pas de situation où son malheur ne sera pas ma responsabilité.
Comme la plupart des parents, je fais ce que je peux.

En matière de sexualité par exemple, je l’ai vaccinée contre le papillomavirus et ai organisé un rdv gyneco pour qu’elle prenne la pillule. Je ne serai pas dans la pièce avec elle pour lui tendre une capote mais je lui en ai fourni une boîte. Normalement, pas de grossesse adolescente. (Et encore, l’angoisse ne me quitte pas).

Tous les parents investis dans l'éducation et le bonheur de leur enfant prennent sur eux les maux qui frappent leurs enfants. Ils se disent que c'est de leur responsabilité (ou les enfants parfois immatures essaient de l'impliquer pour blesser, car ils savent que le bât blesse à ce niveau), qu'ils auraient dû agir autrement...

C'est d'ailleurs un problème majeur dans la communication. C'est ton fil alors je n'entrerai pas dans mon vécu personnel, mais non, les parents ne sont pas responsables de tout ce qui arrive à leurs enfants. Ils sont, surtout à cet âge, leur propre personne et certains accidents de la vie sont incontrôlables et imprévisibles du côté parental. Se sentir responsable (ce qui est quasi inévitable) ne fait pas de cette responsabilité quelque chose d'objectif.


Dernière édition par Azaby le Ven 24 Nov 2023 - 19:14, édité 1 fois
 
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courage Jimilie, tes angoisses de parent et plus spécifiquement mère-fille sont ordinaires et légitimes, hyper compréhensibles
excuse-moi d'avoir été sec au départ, je n'ai pas fait exprès, mais le contenu et la tonalité de ton post initial m'ont fait réagir, simplement parce que je sais que les angoisses de protection des parents, souvent issues de leur propre vécu, prennent souvent des formes pernicieuses malgré toutes leurs bonnes intentions
tu ne peux pas tout contrôler et je pense que tu dois aussi lâcher du lest
discuter à coeur ouvert avec ton partenaire, avec un.e ami.e, voire avec un.e professionnel.le, peut évidemment s'avérer très utile, avant d'aborder le sujet avec ta fille elle-même
 
Jimilie Croquette
   
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Oh, je ne dis pas que c’est objectif. Je dis que collectivement, on blâme les mères. (Pas les pères. Les mères. Spécifiquement.). Quoi que je fasse,  s’il arrive malheur à ma fille, on dira que c’était de ma faute. Possiblement, elle le dira elle-même, d’ailleurs.
Sachant que je serai coupable et condamnée quoi qu’il se passe par l’ensemble de la société (si elle a une vie heureuse et saine, ce sera sa réussite personnelle évidemment mais devinez quoi ? Ça me va. Que ma fille soit heureuse  et en sécurité, je serai heureuse avec elle.) alors j’essaie simplement de faire au mieux.

(Tenez pour l’anecdote. Il y a qqs semaines j’ai posté dans le point positif du jour combien de débordais de bonheur à l’idée que ma fille parte faire une année de césure à l’étranger. Et bien elle y a renoncé. Le boyfriend, voyez vous. C’est le genre de cas où on lui déroule le tapis rouge pour faire un truc exceptionnel qui relève du privilège de ouf (quel pourcentage d’ados partent étudier un an aux USA -ou ailleurs- à 16 ans?!) et qu’elle le balaie d’un haussement d’épaules. Je sais, Et pardon Keanu pour cet argument d’autorité, je SAIS qu’elle commet une totale erreur de jugement. Elle est complètement à côté de la plaque. Néanmoins, c’est sa vie. C’est sa décision. Tant pis pour elle. Et tant mieux pour elle, qui décide librement. N’empêche que c’est une connerie. Et ça me brise un peu le cœur de la laisser foirer ça.))

Je suis sur mon tel, pas pratique pour répondre point par point à Verowyn, mais je le ferai. Smile

Edit : merci Keanu pour ce deuxième message, le premier était  assez violent, oui.
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Citation :
Oh, je ne dis pas que c’est objectif. Je dis que collectivement, on blâme les mères. (Pas les pères. Les mères. Spécifiquement.). Quoi que je fasse,  s’il arrive malheur à ma fille, on dira que c’était de ma faute. Possiblement, elle le dira elle-même, d’ailleurs.

C'est tout à fait vrai. Mais je ne suis pas sûre que ça doive compter dans votre référentiel à vous qui est celui de votre bonheur.

Et tu as raison aussi quand tu abordes l'infinie difficulté d'accepter les erreurs flagrantes des enfants. Dans mon métier de dentiste, je soigne énormément d'enfants comme ça. Cette situation que tu décris, je la vois au quotidien. Des parents qui pleurent parce que malgré leurs consignes, les gamins ne se brossent pas les dents et se retrouvent à l'hôpital ou sur la table d'opération alors qu'on leur a répété et répété qu'ils allaient douiller s'ils ne brossaient pas leurs dents. Ça semble si évident avec nos yeux d'adultes que ça peut rendre fou de rage de voir une pareille nonchalance chez les rejetons. Les gamins que je soigne rencontrent souvent dans la douleur les conséquences de leurs propres actions. Et tu sais quoi ? Même après avoir été soignés dans la galère, ils continuent souvent de ne pas se brosser les dents.

C'est illogique, irrationnel, et c'est relou quand on cherche un minimum à offrir les meilleures chances à son enfant. Mais de ce que je constate, c'est une réalité absolue chez le jeune humain : on ne veut pas voir les conséquences au long terme de nos actes. study
 
Ouendi
   
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j'ai vu "appel au secours" et je livre donc quelques idées en vrac (Je n'ai pas eu le temps de lire dans le détail les échanges et mon post fera peut-être doublon)
L'important est de sortir de la situation de crise et des modes de communication qui s'y installent.
Ce qui peut bien fonctionner avec les enfants et les ados, c'est le tableau, ou la roue, ou peut importe la forme que prend le procédé. L'idée étant que chaque membre de la famille identifie des attentes, des besoins, des objectifs pour soi-même et pour les autres (ça permet de remettre du lien et de ne pas ostraciser une personne qui pourrait d'ailleurs en tirer avantage en se posant en victime...)
Les objectifs peuvent être d'importances différentes et peu compatibles les uns avec les autres, mais ce n'est pas grave. Dans le peu que j'ai pu lire, ta fille souhaite que son copain dorme chez elle, ce que toi et ton conjoint refusez.
Imaginons que ta fille pose ça comme attente, objectif, besoin et que toi tu poses "respect, accomplissement des tâches de la maison, assiduité à l'école etc...
Au terme des discussions, elles peuvent être houleuses, mais l'idée c'est à chaque fois de revenir au tableau ou à la roue, bref ; ce qui peut faire consensus serait "Ok, il vient dormir une nuit, dans un ou deux mois, voilà ton attente besoin est comblé, lequel de mes besoins, attentes, est-tu prêtes à satisfaire ?"
Et on visualise l'accord sur le visuel choisi; il est important que ce dernier occupe une place de choix dans la maison.
On peut ajouter des tas de paramètres à ce visuel dont les émotions. Il devient un moodboard et également une carte des transactions.
Ne nous leurrons et surtout à cet âge, la motivation avant d'être endogène et fortement liée à l'aspect récompense.
En espérant avoir pu te donner quelques idées.
 
Blackmamba
   
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Pour le coup, l'anecdote autour du voyage comporte des paramètres différents je trouve. Avec les cours, à sécher et collectionner des zéros, ta fille se tire des balles dans le pieds à répétition, et c'est vraiment dommageable, en plus du reste. Mais pour le voyage, oui, en l'occurrence si c'est son boyfriend qui la pousse à renoncer, ben c'est en effet de l'ordre du "c'est ton choix et tant pis pour toi si tu fais le mauvais, ça reste ton choix libre". Enfin pour moi. La seule chose qu'il te reste à faire, ce sera d'être présente pour elle le jour où elle regrettera ses mauvais choix, de lui dire c'est ok de mal se sentir, mais c'est passé, c'est comme ça, on passe dessus pour au moins tirer quelque chose de constructif d'avoir laissé passer ça. C'est naze de se dire que tu l'avais pourtant prévenue, oui, mais ça fait parti des tâches pas toujours simples du parent je pense. Enfin c'est ainsi, dans les grandes lignes, que je me positionnerais perso, même si évidemment, ça semble facile et simple dit comme ça, depuis l'extérieur.

Par contre, je dirais qu'il te faut aussi gérer ta propre part de déception et de frustration perso à l'idée qu'elle loupe cette opportunité. Dans le sens où cette opportunité était pour elle et non pour toi, tu vois ce que je veux dire ? Tu peux ressentir une frustration à ce sujet, c'est normal je dirais, surtout si ça te tient à cœur. Mais faire en sorte que ça ne déborde pas sur elle, et pas non plus garder ça pour toi. Encore une fois, toujours plus évident de dire ces choses là depuis ma position, je te le concède...
 
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N'ayant jamais été papa (sauf si on m'a caché quelque chose), juste beau-père quelques temps mais avec des enfants plus jeunes, mes conseils ne seront peut-être pas les meilleurs.

En plus, j'ai toujours eu du mal avec les ados, y compris quand j'étais ado (j'étais attiré par des personnes plus âgées, d'au moins 18 ans).

Quant à mes souvenirs d'ado, oups, que de regrets pour l'avenir gâché et, en même temps, que de beaux souvenirs de libertés.

Dernière difficulté pour des conseils : je ne te connais pas et je n'ai jamais vu ta fille. Néanmoins, même si chaque histoire est particulière, j'ai entendu celle-ci plein de fois.

Suggestion n°1 : féliciter ou sourire quand elle fait quelque chose que tu juges positif.

Suggestion n°2 : te faire aider par une autre autorité (tante, oncle, adulte avec lequel elle s'entendrait bien). Il se peut que même avec les meilleurs parents du monde, l'ado ne supporte plus de voir les mêmes têtes.

Bon courage, en tout cas.
 
Nuage-Rouge
   
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Nuage-Rouge  /  Tapage au bout de la nuit


Comme je m'intéresse aux questions éducatives, plus largement aux questions de pouvoir, d'autorité de responsabilité et aux questions de médiation et résolution de conflit, je trouve ton sujet très stimulant.
Je peux donner un avis à partir de ça, car je ne suis personnellement pas concerné par ta situation.


Pour moi un premier point à poser c'est que l'adulte est responsable d'échouer ou de réussir à responsabiliser l'enfant à travers des actes et postures éducatives. L'enfant lui est dépendant de l'adulte matériellement et légalement (au moins), toutes ses actions sont conditionnées par cette relation de dépendance/subordination. Donc il n'y a pas de symétrie dans la relation et toute impasse dans la relation ne peut en aucun cas être imputable à l'enfant. C'est aux adultes de trouver une solution, c'est à eux de faire reconnaître leur autorité par l'enfant et non de céder à l'autoritarisme. Ca c'est facile à dire mais en pratique rien n'est évident.


Moi d’après ce que tu racontes très finement, j'ai une première impression (ça a déjà été suggérer je crois mais mieux vaut 2 voix qu'une) : il y a comme un cercle vicieux qui se dessine dans le fait de lui refuser des revendications sur le mode non négociable, et qu'elle se permette des transgressions sur le mode « je fais ce que je veux » et ainsi de suite

C'est un réflexe de dire « non », mais pourquoi ? Pourquoi « non » à si ou à ça ?
Je suis partisan du fait qu'un « non » doit toujours être motivé, l'autorité dépendant de la capacité à faire comprendre rationnellement et émotionnellement cette motivation. Sans quoi seule la coercition peut faire « respecter » la règle, et ça vire à l'autoritarisme

Si cette motivation est bancale, c'est peut être qu'il n'y a pas de raison légitime de dire non. Et il sera difficile de faire appliquer la règle sans coercition

Il y a peut être aussi des raisons légitimes de négocier des décision,s, des limites, des montants, des horaires, en faisant participer l'enfant à la délibération, pour qu'il n'ai pas l'impression de juste subir la décision comme une punition arbitraire en face de ses transgressions.


Une fois que ce cadre est posé, il faut bien entendu prévoir/concevoir des sanctions en cas de transgression. Si possible une sanction en rapport avec la transgression. L'enfant peut être amené à proposer des sanctions qui répondraient à ses transgressions/méfaits/fautes/oublies/négligences/retards


Par exemple c'est son choix de ne pas ranger sa chambre, mais c'est ton droit de pouvoir profiter de ton bureau. Donc tu peux établir une règle qui interdit d'utiliser ton espace de travail, vu qu'elle en a déjà un et qu'elle n'a qu'à le ranger si elle veut pouvoir en profiter. Tu n'entraves pas son besoin d'avoir un bureau en lui interdisant le tien, c'est elle qui se pénalise en ne rangeant pas son bureau. Elle assume.

Pour chaque situation conflictuelle, il faut essayer de comprendre ce qu'elle attend dans le fond, ce qui est légitime et ce qui n'est pas raisonnable, et négocier une porte de sortie pour elle dont elle est actrice. Il faut tenir compte de ses propres aspirations, de ses priorités à elle, de son point de vue, et les mettre en face de ses responsabilités vis à vis des autres (famille, école, avenir), et pas forcément de vouloir les confronter à tes valeurs à toi, qui au fond n'entre pas dans l'équation. L'idée c'est, nuit elle à autrui ? Si non, qu'elle fasse son truc et en tire les conséquences pour elle-même, si oui, qu'elle soit mise devant sa responsabilité de réparer sa nuisance.

Elle a le droit de se tromper tant que ça ne la pénalise qu'elle même. Toute la difficulté est de l'autoriser à faire ses choix avec un sentiment de liberté et d'indépendance tout en sachant la protéger quand il faut pour qu'elle ne se mette pas en danger.


La sanction la plus efficace à mon avis à mettre en place c'est la sanction réparation.

Elle casse ou perd, elle paye ou répare si elle le peut, ou en partie. Elle rend un objet qui n'est pas à elle indisponible en ne le rangeant pas, elle est empêchée de l'utiliser un temps (mais pas définitivement)

Une sanction ne peut pas être définitive ou absolue, il faut pouvoir négocier des portes de sortie pour ne pas faire entrer le conflit dans une boucle infinie et une escalade. L'enfant n'est jamais responsable de l'escalade.

Elle ne participe pas aux tâches ménagères, est-il envisageable de ne plus faire à sa place pour qu'elle prenne conscience du problème (même si c'est un coût à subir pour un moment, on est d'accord), genre laisser sa vaisselle dans un coin jusqu'à ce qu'elle la lave/range, laisser ce qu'elle salit sans nettoyer à sa place jusqu'à ce qu'elle ai honte ou pitié, ou qu'au moins elle s'occupe de ses affaires vu que personne le fera à sa place
quand la maison se lave et se range toute seule, pourquoi faire les choses qui vont de toute façon être faites par quelqu'un ? Il faut rompre matériellement cette pensée magique
Elle ne met pas la table ? Ne mettez pas son couvert jusqu'à ce qu'elle accepte de particper collectivement aux tâches élémentaires, en lui faisant comprendre que si elle veut avoir plus de libertés elle doit aussi accepter plus de responsabilités, si elle veut sortir de l'enfance elle doit commencé à devenir adulte

Aussi p-e lui laisser le temps de ranger à son rythme et autonomie, en s'assurant qu'elle s'engage à le faire mais sans lui rabâcher jusqu'à ce que ça monte et que par ego elle ne veuille plus le faire du tout, ou dans un temps déraisonnable. Il n'y a rien de plus démotivant que de se voir rappeler de faire ce qu'on allait faire sans qu'on nous l'ordonne.

Les choses qu'elle veut faire, plutôt que de dire « non » catégorique, sont des bons levier de négociation p-e ?



L'entrée au lycée, c'est le moment où on commence à vraiment ne plus craindre les adultes et l'institution scolaire. Il y a ceux et celles pour qui ça fait sens de continuer à jouer le jeu (ils y voient leurs intérêts), et il y a les autres qui ont plus que hâte que ça se termine pour passer à autre chose. Il faudrait p-e comprendre avec elle ce qui peut la motiver dans la vie si ce n'est pas la « réussite » scolaire, ce qui peut donner du sens à ses activités. On ne sèche pas simplement par plaisir ou désinvolture, il y a surement un manque de sens à se plier au système scolaire malgré tous les problèmes auxquels une telle rébellion peut conduire. Il faut comprendre pourquoi elle prend ce risque.

Aussi, p-e que les valeurs liées à son confort « bourgeois », elle est en rupture avec, et que ce que tu perçois comme des avantages pour lesquels elle devrait être reconnaissante, elle ne les reconnaît plus comme tels. Il y a donc un malentendu p-e dans le « pacte/contrat » social parents/enfant, avec un sentiment d'accorder beaucoup pour peu de respect, et en face, accepter des restrictions sans être comprise sur ces nouvelles/véritables attentes et préoccupations.

Voilà tout ce que cette situation m'inspire, p-e y trouveras tu matière à réflexion et d'éventuelles pistes

courage à toi, et si tu ne t'en sors pas, oui, il y a toujours possibilité d'aide extérieure, médiateurs, psychologues, dispositifs de soutien à la parentalité, point écoute parent et/ou jeunes etc
 
Aliénor
   
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Hello !

Je ne connais pas la situation personnelle de ta fille, je ne peux donc pas trop m'avancer. Cependant, j'avais son âge il y a... peu de temps. Et je reconnais beaucoup la Aliénor de 15-16-17 ans dans ce que tu racontes de ta fille.
Mes parents ont réagi comme toi, de ce que je vois. En disant non, en punissant, en réduisant, en réprimant. Je comprends la démarche, mais je sais aussi que ça ne m'a jamais motivée à faire "mieux", au contraire. Plus l'étau se resserrait, plus je tirais sur la corde, moins bien les choses se passaient.

J'ai séché les cours, été beaucoup en retard, déconné (on passera sur les mensonges des weekends où j'allais en rave parties au lieu de rester sagement chez mes potes, comme promis), et je l'ai fait parce que j'étais ado. Parce que les ados, ça teste, ça tente, ça se casse la gueule et ça se relève. Je l'ai aussi, et surtout, fait parce que j'étais extrêmement mal dans ma peau, dans ma vie, que je devais gérer plusieurs très gros traumatismes (que j'apprends encore à gérer, 7 ans plus tard, à coup de thérapies).

Ce n'est pas à moi de te donner des conseils, mais je peux t'affirmer que si les ados sont notoirement chiants, ils ne le sont pas sans raison - ils ne le sont pas simplement parce qu'ils sont ados. Ils sont chiants parce que l'adolescence est une période difficile, éprouvante, et que la vie n'est pas toujours tendre avec tout le monde. Tu ne sais sans doute pas la moitié de ce qu'elle traverse intérieurement, et hors de la maison (lycée, amis, amoureux·se). Et ça n'a rien à voir avec votre situation financière ou ce que tu lui offres comme cadre de vie : moi aussi, mes parents sont aisés. Moi aussi, j'allais à la mer l'été et au ski l'hiver. Moi aussi, je ne manquais de rien. Ça ne m'a pas empêché de sombrer lentement, et de finir en dépression sévère, sous médocs, à 20 ans.

Je ne peux pas te dire ce que tu devrais faire, mais je peux te dire ce que j'aurais aimé que mes parents fassent, avec du recul. J'aurais aimé m'asseoir avec eux, de temps en temps, et parler. Discuter dans un safe space, sans jugement, sans avoir peur des conséquences de ce que je leur aurais raconté, parce que l'heure n'aurait pas été aux réprimandes, mais à la compréhension. Parce que l'adolescence, c'est l'enfant et l'adulte en nous qui se battent, qui se défoncent la gueule mutuellement, et que ça induit de gros changements. Parce qu'on ne se comporte pas mal simplement parce que ça fait "cool" de désobéir aux parents, ou parce que c'est bien pratique de pouvoir se plaindre : on se comporte mal quand on a besoin d'aide, d'être entendu, d'être accompagné et aimé.

Je ne connais pas ta fille. Mais si elle est comme moi, même un tout petit peu (et je ne suis pas un cas spécial, loin de là), elle a sans doute besoin que, pour une fois, tu l'écoutes sans donner ton avis, en lui affirmant juste que tu es là pour elle, et que quoi qu'elle traverse, elle peut compter sur toi. Une trêve, même de quelques heures, peut apporter beaucoup plus de positif que des mois de combat.

Bon courage à toutes les deux ! I love you


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mumtaz
   
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Bonjour.

Alors, j’ai été ado mais je ne m’en souviens plus, je n’ai pas d’enfant, mais j’ai récemment découvert la Communication Non Violente (CNV pour la suite, ce sera plus simple) et je suis tombé dedans à 2000%.
Donc la gestion de conflit m’intéresse pas mal, et si je peux apporter ma pierre… au risque de répéter les choses judicieuses qui ont déjà été dites.

Je commence par un petit topo.
A la base de la CNV il y a une observation : un conflit entre deux personnes se résume à deux personnes se renvoyant sans cesse leur réalité à la gueule, cherchant à faire valoir leur propre vérité sur celle de l’autre, cherchant à imposer leur propre version des faits (SCOOP : ça ne marche pas, à l’accusation « tu ne fais jamais, tu fais toujours ceci cela » personne n’a jamais répondu « tu as raison, je vais faire autrement »).

La plupart des conflits ressemblent finalement à deux personnes s’accusant à tour de rôle, ou alors l’une accuse et l’autre se met sur la défensive / passe en mode fuite, et ça bloque la communication tout pareil (mais on comprend c’est chaud de rester relax quand on a ce sentiment d’être accusé, de se faire agresser). Dans la plupart des conflits, on ne cherche pas à comprendre la position de l’autre mais bien à l’écraser au nom d’une vérité qu’on, par une magie obscure, serait seul à détenir (« il faut faire ainsi » … « je sais et tu ne sais pas », « j’ai raison et tu as tort » ...).

Bref, la base de la CNV c’est de bannir toute forme de jugement de son vocabulaire (par le jugement on impose sa propre vérité à l’autre, c’est cela qui est violent, dans le langage traditionnel on juge sans arrêt, et quand on sort les armes contre nous il est tentant de sortir les armes à son tour).

Le jugement, imposer sa réalité à l’autre – et reconnaître que sa réalité est absolument subjective est un autre fondement de la CNV –, se fonde sur toutes phrases e types « il faut » ou « on doit » (nonon, dans l’absolu il ne faut rien et on ne doit rien ; on ne « doit » pas sortir les poubelles, c’est juste qu’on choisit de le faire parce que sinon ça pue, on ne « doit » pas payer ses impôts, c’est juste qu’on choisit de le faire parce que sinon on va en prison). 99% des phrases qui commencent par « tu » implique un jugement. « Tu es moche », « tu es joli » (un jugement peut être positif bien sûr, mais on peut aussi considérer l’enfermement qu’il implique comme une forme de violence, svp arrêtons de dire aux petites filles qu'elles sont jolies et aux petits garçons qu'ils sont forts), « tu ne sors jamais les poubelles ». On peut juger même sans « tu » avec par exemple : « la musique est trop forte », « c’est mal rangé », « c’est sale ».

En considérant tout ça, puisqu’une affirmation contenant « tu » est bien souvent violente, la CNV préconise de dire « je » (et d’observer les faits plutôt que de juger). On ne dit pas « tu arrives en retard, ça veut dire que tu me méprises », mais « Quand tu arrives 60 minutes après l’heure convenue pour notre rdv, je suis triste parce que je ne me sens pas considéré ». Le « je », ce que l’on ressent, c’est la seule chose qu’on ne peut pas nous enlever, la seule chose sur laquelle on peut se mettre d’accord avec l’autre (si je ne suis pas d’accord avec l’accusation : « tu es agressif quand tu me parles », je n’ai strictement rien à redire à « je me sens agressé quand tu me parles », puisqu’un sentiment n’est pas légitime ou illégitime, un sentiment existe en nous et puis c’est tout).

L’idée c’est de parler de soi plutôt que de parler de l’autre, puisque l’autre ne sera jamais d’accord sur ce qu’on a dire sur lui. L’idée c’est de rencontrer l’autre au niveau émotionnel puisque c’est le seul endroit où on peut être d’accord, et faire au mieux pour que les besoins (un besoin est personnel et n’implique pas l’autre : je n’ai pas besoin que tu m’aimes, mais : j’ai besoin d’amour) de l’un et de l’autres soient nourris. Et pour être capable d’écouter et de comprendre l’autre il faut s’écouter et se comprendre soi-même (je sais que ça sonne très New Age, mais je suis persuadé que l’auto-empathie c’est pas très courant, et qu’au quotidien on ne se demande pas trop comment on se sent ni pourquoi on se sent ainsi, d’ailleurs on a plutôt tendance à se juger soi-même, et sévèrement).

Donc, déso pour le long préambule (qui ne fait qu’effleurer le sujet au final), mais ça me semblait nécessaire pour la suite.



JIMILIE, comme d’autres l’on déjà dit, et au vu des infos que tu donnes, je crois qu’il serait chouette d’amener la communication avec ta fille sur un terrain plus bienveillant (facile à dire je sais).

Citation :
ne respecte pas les règles du quotidien
. elle dit qu'elle rentre "directement" mais fait un détour d'une heure
. elle sait qu'elle doit être rentrée à 18h mais arrive à 20h si ça lui chante
. pas le droit à internet après 21h mais bien que le wifi soit coupé, elle utilise son partage de connexion en 4G depuis son mobile pour aller sur internet sur le laptop toute la nuit
. ne met pas la table, ne vide pas le lave vaisselle, ne nettoie pas la litière du chat

Je prends ce paragraphe pour l’exemple mais ça marche avec tout le reste.

En quoi ça te dérange qu’elle « ne respecte pas les règles du quotidien » ? (Et puis pourquoi le devrait-elle d’ailleurs ? Les règles fixées par ses parents et pas par elle j’imagine). Non, vraiment, je crois que c’est la 1ère question à se poser. Qu’est ce qu’il se passe en toi lorsqu’elle ne rentre pas directement mais fait un détour d’une heure ? Est-ce que c’est de l’inquiétude, de la peur que tu ressens, car tu as besoin de sécurité et la savoir dehors toute seule t’inquiète ? Est-ce que tu te sens déconsidérée car tu as l’impression qu’elle ne te respecte pas en transgressant les « règles » ? Une fois que tu sais cela, que tu t’es interrogée sur ce qu’il se passe en toi, tu peux le lui communiquer, et je suis sûr qu’elle sera plus réceptive à un « je m’inquiète pour toi lorsque je te sais dehors toute seule » qu’à un « tu ne m’écoutes jamais », « tu ne respectes rien » (et puis peut être qu’après en avoir parlé toutes les deux vous conviendrez que tu es d’accord pour qu’elle rentre plus tard, mais à condition qu’elle prenne des cours de MMA ou qu’elle ait un tazzer dans son sac  Smile ).

Et puis c’est intéressant de l’écouter aussi. Pourquoi est-ce qu’elle ne rentre pas à l’heure convenue (je dis « convenue » mais je pense « décidée par ses parents ») ? Peut-être qu’elle se sent étouffée par toutes ces règles, qu’elle a besoin de liberté et qu’elle transgresse les règles juste pour respirer un peu mieux. Peut-être que son boyfriend nourrit grandement son besoin d’amour et qu’elle n’a trouvé que ce temps là pour pouvoir le voir comme elle veut. Le seul moyen de le savoir c’est d’en parler. Et, pour cette situation, peut-être que le compromis se trouve là où ton besoin de sécurité et son besoin de liberté se rencontrent (encore une fois : le tazzer…).

Ces réflexions sont à poser et à reposer avec chaque situation jugée problématique. « Ne met pas la table, ne vide pas le lave-vaisselle, ne nettoie pas la litière du chat ». Encore une fois : en quoi ça te dérange ? (et « parce qu’il faut le faire » n’est pas une réponse valide !!!) Comment est-ce que tu te sens avec ça ? Comment se sent-elle ? Et quel compromis peut-on trouver ?  Je sais que de prime abord ça parait trivial de s’interroger là-dessus mais ça me semble nécessaire. Peut-être qu’encore une fois elle ne veut pas faire la vaisselle car ne pas vous obéir l’emplit de joie/fierté (je caricature) et qu’elle nourrit son besoin de liberté en transgressant les règles (apparemment jugées trop dures et non-légitimes par elle). Ou peut-être qu’elle déteste particulièrement faire la vaisselle, dans ce cas on pourrait dire « ok tu fais pas la vaisselle, mais par contre tu mets et tu débarrasse la table » (et ouais, bon, c’est vrai qu’elle gagne au change, mais je crois que prendre un peu sur soi pour désamorcer certaines situations c’est une super qualité, et que ça peut nous rendre un peu fier – du coup ça compense un peu… non ?).

Même procédé pour « ne respecte pas les règles du lycée ». C’est un peu plus touchy ok, ça c’est le boss final. Encore une fois « parce qu’il le faut » c’est à bannir. Bon chance.

Perso j’ai explosé le record d’absentéisme de mon lycée et j’ai pas fini à la rue… suis même allé en bac+5. Et puis on peut être très heureux sans avoir le BAC.  




Tout ça c’est une façon de faire, un idéal, clairement c’est pas facile à mettre en œuvre au quotidien, et clairement des fois l’affect prend le dessus et alors on est plus capable de rien entendre (je crois que c’est ok de reporter une discussion de quelques minutes, histoire de redescendre un peu… en vrai si on est dans le rouge, si on est pas disponible émotionnellement – capable de s’écouter et d’écouter l’autre – c’est peut-être même pas la peine d’essayer de discuter).
Je conçois que tout ça peut être difficile à entendre. C’est une façon de faire. Après qu’on adhère ou pas, la CNV a fait ses preuves dans la gestion de conflits. Se poser en détenteur de la vérité est une posture violente, et la violence engendre le conflit violent (le conflit sain existe !).
Sinon une thérapie familiale c’est bien. Je crois qu’il y a pas de raison de s’en priver même, surtout si le côté financier n’est pas un frein.

Smile
 

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