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 Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire

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Kavanaugh
   
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Je me lance dans l'écriture d'un roman pour lequel j'ai longtemps hésité entre un personnage principal masculin ou féminin. J'ai réécrit plusieurs fois mon début de roman avec l'un ou l'autre genre, sans jamais réussir à trancher ou à être satisfaite.
Suite à ça, j'ai laissé ce roman de côté durant de nombreux mois. Je me suis remise à écrire récemment, et c'est là que l'évidence m'est apparue : je n'ai pas envie de faire un choix dans le genre de mon personnage car je trouve que ni le féminin ni le masculin ne fonctionnent et qu'au contraire, c'est un mélange des deux qui a le plus de sens.
De plus, la non-binarité me permettrait, je pense, d'éviter certains écueils, notamment celui de stéréotyper mon personnage principal en fonction de son genre. Pour vous donner un exemple précis, j'ai d'abord écrit mon incipit en choisissant le féminin et lorsque plus tard j'ai changé le genre du personnage et ai tout mis au masculin, certaines descriptions (notamment physiques) m'ont semblé incongrues, dispensables et parfois même, ridicules. De la même manière, en poursuivant avec le masculin, j'ai eu l'impression, à certains moments, de perdre une certaine finesse. J'ai conscience que sont des problématiques qui me sont propres, et des fonctionnements stéréotypés que j'ai moi-même intériorisés, mais depuis que la possibilité de la non-binarité s'est présentée, je me suis sentie détachée d'un poids et beaucoup plus libre dans l'écriture.

Cependant, ce choix pose d'autres questions, d'où l'ouverture d'un topic à ce sujet.
La première question que je me pose est celle de ma légitimité. Étant moi-même une femme cisgenre, pensez-vous que le choix d'un personnage principal non-binaire puisse être un problème dans le sens où je n'ai jamais été directement confrontée à des discriminations ou des problématiques en lien avec la non-binarité ? Est-ce que cela pourrait, par exemple, heurter des personnes concernées ?
Deuxième question, le thème de mon roman ne portera pas sur la non-binarité. Il s'agit d'un roman fantastique dont j'ai déjà imaginé l'intrigue depuis longtemps. Je ne compte pas évacuer la question de la non-binarité de mon personnage et faire comme si tout était normal, et évidemment, la question sera abordée à un moment donné (par d'autres personnages), mais à aucun moment ça ne sera une partie intégrante de l'intrigue. Je me demande si ce point peut aussi poser problème ? Est-ce que des personnes non-binaires pourraient se sentir flouées que je ne développe pas des thématiques d'identité qui seraient directement en lien avec leur vécu ?
Troisième question, plus technique, qui concerne la langue. Il n'y a pas de pronom fixe et établi pour désigner un personnage non-binaire et j'ai donc choisi ceux avec lesquels je suis le plus à l'aise. Lorsque je suis dans la narration, aucun problème pour utiliser le pronom "iel" par exemple, mais un souci se pose dans les dialogues. Mon intrigue se déroulant en 1991, les pronoms non-binaires n'existaient pas (ou n'étaient pas remis sur le devant de la scène) et je me demande si je peux passer outre et les faire utiliser par les personnages dans mes dialogues, ce qui constituerait un anachronisme (ou alors, je pars du principe que mon personnage est sacrément en avance sur son temps ^^). Qu'en pensez-vous ?

Si jamais je fais le choix d'un personnage principal non-binaire, je me dis que ce topic peut également me permettre de poser toutes les questions que je risque de rencontrer durant l'écriture, notamment sur les accords, les termes épicènes, etc.

Merci d'avance à vous toustes !


Dernière édition par Kavanaugh le Ven 21 Avr 2023 - 22:20, édité 1 fois
 
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Coucou,

Kavanaugh a écrit:
Étant moi-même une femme cisgenre
Une femme cisgenre qui a un ♂ dans son descriptif et qui ressent le besoin d'écrire un roman narré par une personne non-binaire ? Je dirais que tu as assez joué avec le genre pour avoir le "droit" de faire ça. Razz Est-ce que tu traces un parallèle entre ta situation et celle d'un écrivain homme qui écrirait n'importe quoi avec une narratrice femme ? Ce n'est pas seulement une question de ne pas appartenir au genre de la narration ; c'est aussi une question du regard qu'on porte sur ledit genre de la narration. Si tu penses que les personnes non-binaires sont de vraies personnes et pas seulement des objets rigolos à regarder et à ta disposition, ça ne devrait pas trop mal se passer.

Kavanaugh a écrit:
Je me demande si ce point peut aussi poser problème ? Est-ce que des personnes non-binaires pourraient se sentir flouées que je ne développe pas des thématiques d'identité qui seraient directement en lien avec leur vécu ?
Proposer que les personnes non-binaires puissent vivre d'autres aventures que les problématiques liées à leur écart au système normatif genré, c'est un peu comme proposer que les femmes puissent vivre d'autres aventures que les agressions sexuelles, les mariages malheureux et la discrimination sur leur lieu de travail. C'est au minimum inspirationnel. C'est pas mal d'être inspirationnel. Parfois ça fait plaisir de lire une histoire où l'aspiration au bonheur du personnage n'est jamais détruite par des contingences discriminatoires. (Cette phrase ne voulait rien dire, j'en suis navrée.)

Kavanaugh a écrit:
Il n'y a pas de pronom fixe et établi pour désigner un personnage non-binaire et j'ai donc choisi ceux avec lesquels je suis le plus à l'aise. Lorsque je suis dans la narration, aucun problème pour utiliser le pronom "iel" par exemple, mais un souci se pose dans les dialogues. Mon intrigue se déroulant en 1991, les pronoms non-binaires n'existaient pas (ou n'étaient pas remis sur le devant de la scène) et je me demande si je peux passer outre et les faire utiliser par les personnages dans mes dialogues, ce qui constituerait un anachronisme (ou alors, je pars du principe que mon personnage est sacrément en avance sur son temps ^^). Qu'en pensez-vous ?
La cristallisation du pronom "iel" dans l'espace publique est certes relativement récente. Je me souviens encore qu'au début des années 2010 je voyais une utilisation majoritaire du "ille" (en tant que "pronom de refus de genrer un texte adressé à tous·tes" et pas en tant que "pronom personnel d'une personne existant hors des catégories homme et femme", cela dit). Dans un roman de SF encore antérieur, l'auteur a choisi de conférer à son personnage le pronom "el". Mon humble proposition, si le trait d'humour peut fonctionner dans ton roman, ce serait de placer taon narrateurice en précurseur·e, de lui faire dire : "J'ai eu la vision du pronom il et du pronom elle qui se télescopaient pour former le pronom iel." "Ah OK pas de souci je t'appelle comme ça alors. Mais bon ça sonne pas terrible, je pense que ça ne marchera jamais." Est-ce que ça fonctionnerait ?

Kavanaugh a écrit:
J'ai conscience que sont des problématiques qui me sont propres, et des fonctionnements stéréotypés que j'ai moi-même intériorisés, mais depuis que la possibilité de la non-binarité s'est présentée, je me suis sentie détachée d'un poids et beaucoup plus libre dans l'écriture.

Ben ça tu vois par exemple c'est chouette de lire que l'existence de la non-binarité peut être une source de liberté pour toi plutôt que l'origine d'une migraine en mode "comment ça marche ?? je comprends pas y fo m'expliquer"

Bref je te soutiens et ça restera un soutien critique même si tu écris le pire roman à narration non-binaire de tous les temps t'inquiète pas.


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CalédoniaRob
   
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moi juste personnellement sur ce débat en lui même je trouve ça très bizarre de définir un personnage principal comme non-binaire juste pour le fait que non-binaire en terme de sonorité et de mot c’est juste en opposition à qq chose, c’est un mot qui ne dit pas ce qu’il est mais uniquement ce qu’il n’est pas. Par exemple, un homme n’est pas une non femme, un être humain n’est pas un non animal, un homosexuel est en défintion par rapport à quelque chose, une femme transgenre aussi, mais une personne non binaire ok elle est une personne, mais à part ça je sais juste ce qu’elle n’est pas : non binaire… Bref je trouve ça étrange comme définition d’un être en soit, surtout pour un personnage principal. Mon personnage principal est non capitaliste, d’accord mais est il communiste ? Non. Mais est-il socialiste ? Non. Est-il anarchiste ? non.
Et là où je veux en venir c’est que non binaire a l’air d’être un énorme fourre tout pour tout un tas de termes qui existent déjà sans l'appellation non binaire…

une définition sur internet :
« La non binarité, c'est tout simplement le fait de ne pas se reconnaître comme strictement femme ou strictement homme. Les personnes non-binaires peuvent ne se sentir ni homme ni femme, les deux, ou toute autre combinaison des deux. Le terme « non-binaire » désigne donc toutes les possibilités en dehors d'une identité strictement féminine ou masculine. »

C’est donc un énorme fourre tout en apparence peu spécifique. Et j’ai l’impression que quand on écrit un personnage principal on cherche souvent à être plus spécifique.
 
@now@n
   
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Citation :
non-binaire en terme de sonorité et de mot c’est juste en opposition à qq chose
Bien sûr que c'est un terme construit comme une opposition au système de rôles genrés conçu comme une possibilité binaire homme/femme. Bien sûr que c'est un terme parapluie regroupant des conceptions différentes de cette opposition au système de rôles genrés conçu comme une possibilité binaire homme/femme.
Mais c'est le terme couramment utilisé dans nos générations et à notre époque comme réponse à cette question imprécise, qui est : "ni homme ni femme. possible ou pas possible ? problème ou pas problème ?" : la réponse est "possible. pas problème. non-binaire."
Après, que, sous ce parapluie de la non-binarité, la narration se reconnaisse plutôt comme bigenre, comme genderfluid, comme agenre, comme neutrois, ou comme demi-girl ou demi-boy, c'est une autre question que Kavanaugh n'a pas posée !


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Merci beaucoup pour ton message qui me rassure beaucoup @now@n ! Peut-être que d'autres auront un avis différent, mais j'avoue que ta première réaction me fait plaisir et me conforte dans ce projet.

En effet, je ne pense pas qu'on puisse faire le parallèle avec un homme qui écrirait n'importe quoi en utilisant une narratrice ^^ Je me suis vraiment beaucoup interrogée par rapport à mon personnage principal j'ai été la première surprise en réalisant que je l'imaginais autant genré-e au féminin qu'au masculin. J'ai même, initialement, envisagé l'alternance des pronoms, avant de me dire qu'il y avait quand même un travail très intéressant à faire autour du neutre et que ça pouvait bien coller. Ce n'est pas pour ça que je vais toujours bien m'en sortir, j'en ai conscience. Je pense que l'idéal, si j'arrive à mener mon projet à terme, sera de proposer mon manuscrit en relecture à une personne directement concernée pour entreprendre des corrections.
Sur l'aspect inspirationnel d'une histoire qui se dégage des contingences discriminatoires, ça m'attire et me plaît, et j'avais déjà été un peu dans ce sens avec mon premier roman, mais ça avait déjà soulevé quelques interrogations à ce moment-là et je veux m'assurer que c'est bien okay comme démarche.

Je garde en tête ton trait d'humour pour aborder le pronom dans les dialogues. Je pense que je me poserais plus sérieusement la question quand j'y serai directement confrontée ! J'ai hâte de voir d'ailleurs si le problème va se poser très vite ou au contraire être secondaire. Je découvre vraiment au fur et à mesure.

Encore merci pour ton intervention et toutes tes remarques que je reçois précieusement  Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire 3029968519

CalédoniaRob, dans mon message initial, j'ai hésité à ajouter que je ne souhaitais pas débattre sur ce topic de l'existence de la non-binarité ou de son appellation. Mes interrogations sont assez précises. A moins que des lectures critiques, sur ce sujet spécifique, t'aient apporté des idées précises et pertinentes de modifications à proposer concernant les appellations en lien avec la non-binarité et les constructions de langue, je préfère ne pas poursuivre. Merci.


Dernière édition par Kavanaugh le Ven 21 Avr 2023 - 22:12, édité 2 fois
 
CalédoniaRob
   
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@now@n a écrit:

Après, que, sous ce parapluie de la non-binarité, la narration se reconnaisse plutôt comme bigenre, comme genderfluid, comme agenre, comme neutrois, ou comme demi-girl ou demi-boy, c'est une autre question que Kavanaugh n'a pas posée !

Oui mais j’impression que du coup ça n’est pas la même question.

Un exemple, ouais je voudrais écrire un personnage principal amérindien, est ce que ça dérange que je ne sois pas amérindien ?

Si tu l’écris juste dans cette optique ça risque d’être hyper cliché.

Mais par exemple si tu veux écrire un personnage principal navajo, ou aymara, ou hopi, là entre guillemet tu as fais probablement plus de recherches et donc tu te positionnera peut être un peu différemment dans ton histoire…

Edit :

Kavanaugh j’ai bien tout lu et ça ne m’a pas sauté aux yeux ce que tu précises dans ton dernier message. Après je t’invite a relire mes message pour peut être en dégager plus de sens a tes yeux par rapport à ton topic ou pas mais je n’ai pas du tout l’impression d’être hors sujet…
 
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Le genre n'est pas la culture !

Les rôles genrés existent au sein d'une même culture et sont censés être compris par tous les membres de la culture en question : "si je suis un homme, que puis-je attendre des autres hommes ? des femmes ? qu'est-ce que les autres hommes attendent de moi ? qu'est-ce que les femmes attendent de moi ?". S'il n'existe aucune compréhension des attentes envers les personnes d'autres genres que le sien, le genre n'existe plus en tant que catégorisation des individus, il n'y a plus que des individus avec lesquels négocier au cas par cas !

Les différentes cultures humaines ne sont pas nécessairement censées être comprises les unes par les autres, elles peuvent exister en tant qu'entités indépendantes - elles l'ont fait des siècles durant pour certains blocs culturels.
Aujourd'hui certaines cultures sont dominantes sur un territoire donné, dans le sens où ses membres maîtrisent les moyens avec lesquels tous les humains sont obligés de frayer ou les ressources nécessaires pour la survie des humains. Auquel cas, les membres d'autres cultures, dépourvues de cette maîtrise des moyens et des ressources sur le territoire donné, peuvent se retrouver obligés d'apprendre à accommoder avec la culture dominante. À l'opposé, les membres de la culture dominante ne ressentent aucune obligation à apprendre les us et les logiques de la culture dominée puisque celle-ci ne dispose d'aucune maîtrise des moyens ou des ressources (apprendre à négocier avec cette culture dominée n'est pas nécessaire à la survie, ça se fait sur le mode du loisir). Une personne native américaine apprend ce que signifient "les États-Unis" par nécessité vitale ; une personne états-unienne se renseigne sur les réalités de la vie dans une réserve comme ça, pour voir.

Ce n'est tout simplement pas la même chose.


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Tu peux tout à fait écrire un personnage NB sans en faire le cœur du roman. Et vu que ton histoire se déroule dans un monde fantastique, tu peux dire que la non-binarité est acceptée ainsi, telle quelle. Tu peux même écrire que ton personnage est genderfluid, si ça correspond mieux à comment tu l’imagines. Smile
 
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Ça n’est pas le sujet de ce topic mais un natif américain n’a pas forcément besoin d’apprendre@nown ce que sont les états unis puisque l’amérique regroupe l’amérique du nord et du sud, les états unis n’en sont qu’une petite partie mais il y a des natifs américains sur ces deux continents. C’est ce que j’essayais de montrer entre autre avec mon point sur les clichés et la connaissance de son sujet, rien d’autre.
 
Le rosier
   
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Kavanaughn et @now@n je me rends compte que je pense que vous n’avez paz compris mes interventions. Kavanaugh en lisant ta présentation de topic, tu as l’air d’avoir choisit un personnage non binaire packe ça t’arrangerait littérairement plus que dans le soucis de véritablement raconter l’histoire d’une personne non binaire. Tu sembles l’avoir prise plus comme un prétexte ou une excuse ou un jeu littéraire qu’en pensant qu’il y a de véritables personnes là dedans et paradoxalement tu te demandes si une personne non binaire en lisant ton livre pourrait le prendre mal ?

Moi du coup j’ai répondu à ton message aussi avec des sonorités littéraires et des idées littéraires car tu n’avais pas l’air très spécifique. J’ai bien compris que tu pensais utiliser un personnage principal non binaire mais non binaire c’est un ensemble, c’est ce que j’essayais de mettre en avant dans mes messages, mais vu que ton personnage sera un être humain spécifique, comme le disait @now@n il « sera » peut être un terme spécifique que j’avais l’impression à ta présentation que tu n’avais pas encore définis.

Et donc pour ta préoccupation je disais, a priori si tu maitrise ton sujet il n’aura pas de raison de le prendre mal, mais si tu as juste choisis un non binaire comme ça pcke tu ne voulais pas écrire ni au masculin ni au féminin, peut être une personne non binaire le verra t elle rempli de clichés?
 
Chimère
   
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Kavanaugh, je ne pense pas que ta vision soit irrespectueuse ou illégitime.

Lorsqu’on écrit sur une minorité, à plus forte raison encore trop invisibilisée, qui n’est pas issue de notre propre parcours de vie, il est extrêmement important de 1) se renseigner pour l’écrire avec justesse 2) de ne pas s’approprier sa voix et / ou ses combats.
Or, il me semble que tu vas respecter ces deux règles.

On ne peut pas toujours écrire du ownvoice ; sinon, un.e auteur.e caucasien.ne hétéro cisgenre ne pourrait seulement écrire que ce genre de personnages et dans ce cas, adieu la diversité et l’inclusivité.

Comme dit plus haut par les collègues, tu ne souhaites visiblement pas écrire une histoire sur la transidentité, la transition, mais avec un personnage principal trans, ce qui est une énorme différence. Tu es tout à fait légitime de le faire, tant que tu respectes les deux règles citées plus haut mais dont tu as déjà conscience.

Ensuite, tu peux effectivement t’adresser à des lecteurices concerné.e.s, voire les sensitivity readers (attention toutefois, tous.tes ne se valent pas)

Avoir une volonté de représenter quelqu’un de différent de nous ne devrait jamais être blâmé, tant que ce récit se fait dans la conscience, la connaissance et le respect. Comme @now@n, je te soutiens aussi.
 
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Bonjour,
Il y a aussi l'exercice de style qui est amusant. Je m'y suis prêtée pour mon "premier roman" (franchement mauvais, jamais publié), c'était un défi sympathique. Mes gentils-lecteurs ne l'avaient pas remarqué tant que je ne leur avais pas dit :
Écrit à la première personne, mon texte ne donnait jamais de participe passé directement lié au personnage principal, jamais d'adjectif qui demandait à être accordé. Tant et si bien que ce personnage, auquel je n'avais pas donné de nom, pouvait aussi bien être une fille qu'un garçon ! Very Happy
 
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CalédoniaRob :

Tu disais qu'écrire une personne non-binaire sans être non-binaire c'est comme écrire un personnage "amérindien" sans l'être soi-même, donc voué à l'échec. C'est strictement faux : le cas que tu donnes est bien pire que le cas discuté dans ce topic, et politiquement parlant aurait vocation à décourager Kavanaugh dans sa démarche littéraire, raison pour laquelle je l'ai affronté si frontalement.

Je me répète, mais deux personnes qui ne partagent pas la même culture ont besoin d'acquérir des clés pour se comprendre - ce qui ne veut pas dire qu'une personne d'une culture minorisée ne devrait pas écrire sur une culture dominante : le principe de la culture dominante, c'est qu'elle a forcé les clés pour la comprendre sur les autres et qu'elle s'est dégagée de l'obligation d'acquérir les clés pour comprendre les autres. Une personne d'une culture dominante qui se prend de fantaisie d'écrire du point de vue d'une personne dominée sans rien avoir compris peut effectivement faire n'importe quoi.
Tandis que deux personnes qui évoluent au sein d'une même culture mais qui ne sont pas du même genre disposent au moins de clés partielles pour se comprendre sinon le genre échoue en tant que système. Y a beaucoup moins de gap à remplir. Pour certaines personnes ce "beaucoup moins de gap" reste infranchissable (pis la domination et la minorisation existent au sein du genre), mais ça n'est tout de même pas la même chose.

Est-ce que le sens de mon intervention est plus clair ?


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Beh, moi, je trouve ton idée super Kava. Essaie, et tu verras bien. Au pire, tu changeras d'avis au cours de l'écriture si tu sens que ça ne va pas. Et dans tous les cas, tu en retireras de l'expérience, des connaissances et de la sagesse.

Sur la légitimité, peu importe dans le fond que tu sois légitime ou non.
Dans tous les cas, à moins que tu n'aies envie de crier sur les toits que tu es non-binaire et de l'inclure sur la quatrième de couverture en gros, gras et souligné, on te reprochera d'avoir écrit un texte d'un point de vue de binaire sur les non-binaires. ^^
Tu auras une partie des lecteurs qui s'en ficheront et apprécieront le texte pour ce qu'il est, et d'autres pour râler, comme toujours.  
Sois curieuse, fais des recherches, recueille des témoignages, pose toi des questions, aie confiance en toi, oublie toutes tes recherches, détache-toi des témoignages, amuse-toi dans l'écriture, lâche les chevaux et tout ira bien. ^^

Sur le thème du roman, pas de souci si tu veux parler d'autre chose que d'identité sexuelle. Les personnages ne sont pas que ça, ils ont une vie à côté.
Cela dépend surtout de ton intrigue.
Par exemple, si j'écris un personnage non-binaire dans un univers réaliste, il se peut qu'il soit obnubilé par ses problèmes sexuels et ses dents qui jaunissent, sa prochaine visite médicale et le fait que les bières bues lui donnent de l'embonpoint. Ça sera les problèmes les plus importants à surmonter pour lui. Son image, l'impact de son image sur sa vie, sa santé, peut-être son boulot.
Par contre, si je place ce même personnage dans un monde qui s'effondre, il va s'oublier et penser surtout à sauver le monde ou à tout le moins, sauver sa peau.  
Si tu as envie d'écrire une fiction de divertissement, fais-le.

Pour ce qui est de la question des pronoms, tout dépend des points de vue de la narration.

- En point de vue omniscient :
Tout dépend qui raconte. Si c'est un personnage, le choix du pronom dépendra des convictions de ce dernier. Si c'est l'auteur, le choix du pronom dépendra des convictions de ce dernier. Si c'est une voix mystique, le choix du pronom dépendra... etc.

- En point de vue interne :
A la troisième personne, je trouve l'emploi du "iel" assez inconfortable. Il est à mon sens révélateur d'une souffrance et  d'un combat revendicatif. C'est assez peu naturel, à moins que ton perso soit obsédé par sa non-binarité. Soit les personnes non-binaires ont un choix de pronom de préférence (qui peut être iel, comme ça pourrait être autre chose, parce qu'utiliser "iel", ça signifie s'afficher), soit ils utilisent tantôt le masculin, tantôt le féminin, à leur guise.
A la première personne : sans surprise, on se définit par "je".
"Tu" ou "vous", c'est quand les autres te parlent.
Les "il" et "elle" sont utilisés pour parler en l'absence de la personne concernée, et donc, on ne les entend presque jamais.
Se genrer au féminin ou au masculin, c'est un problème qui ressurgit ponctuellement, mais qui n'existe pas en permanence, fort heureusement.

Pourquoi n'écrirais-tu pas ton roman à la première personne ? Cela pourrait être plus simple ?
https://lamonstrotheque.home.blog/
 

 Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire

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