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 Avez-vous déjà rechigné à finir un roman pour continuer à vivre avec vos personnages ?

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Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Bonjour tout le monde.

Une intervention de Liréo dans un tout autre Topic, dont j’extrais ici une toute petite portion sortie de son contexte, m’a décidé à vous poser la question qui me tarabuste (enfin… pas tant que ça quand même).

Liréo a écrit:
…/... le plaisir ultime quand tu écris de la fiction romanesque est de voir ton personnage vivre tout seul, avoir sa vie propre, créer sa propre réalité, prendre ses propres décisions et même déjouer tes plans. La créature échappant au créateur…/…

La question, un peu plus développée que dans le titre est la suivante :

Je suis en train d’écrire une romance fleur bleue feel good happy end (ou pas tant que ça non plus, c’est selon…), genre que je n’avais encore jamais exploré.

Au fil des lignes, je me suis tellement attaché à mes personnages, je leur ai fait vivre de tellement belles choses, leur ai procuré un tel bonheur; j'en ai même pleuré d'émotion parfois; que maintenant, je procrastine ouvertement et sans honte aucune à terminer cette romance pour continuer à vivre ce bonheur avec eux.

Je (me) les suis rendu tellement attachants, que je n’ai pas envie de les quitter.
Si je termine ce bouquin, ils ne seront plus là. Je ne pourrai plus vivre à leur côté. Et ça, ça me désole.

Est-ce qu’une telle chose vous est déjà arrivée ou est-ce que je suis un hypersensible qui tombe dans la sensiblerie de mauvais aloi ?

Merci pour vos contributions.

En toute amicale estime, Philippe.
 
Liréo
   
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Liréo  /  Journal du posteur


Coucou Prof
ce que tu vis est tout à fait normal, et je pense que la plupart des auteurs vivent exactement la même chose.
Solutions:
-tu fais une suite pour rester plus longtemps avec eux,
-ou tu imagines un épilogue grâce auquel tu arriveras peut-être à te détacher un peu.
Je me suis énormément attachée aux personnages de mon premier roman mais après deux tomes, j'avais fait le tour de ce que j'avais à vivre avec eux et je les ai laissés partir naturellement.
Dis toi que tu créeras de nouveaux personnages et qu'ils prendront vie eux aussi. Comme de nouveaux amis.
Mais tu n'oublieras pas pour autant les autres : ils vivront toujours à l'intérieur de toi comme une douce nostalgie.
https://www.instagram.com/etoiles_et_fantasy/
 
Lilia
   
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Lilia  /  Tapage au bout de la nuit


Personnellement, mes personnages n'existent que par mon intrigue. Je ne ferais pas mon intrigue sans mes personnages et inversement.
En revanche, il m'est arrivé plusieurs fois de trainer à écrire les derniers mots, avoir du mal à écrire les 2 derniers chapitres. J'ai pas envie de quitter mon histoire, j'ai pas envie de passer à autre chose, c'est difficile de mettre le point final à mon texte. Mais c'est plutôt un tout, pas spécialement pour mes personnages avec qui je n'ai jamais un attachement particulier.
 
Alicia_M
   
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Alicia_M  /  Autostoppeur galactique


Le risque, en s'attachant à un univers imaginaire, c'est qu'il prenne le dessus sur la vie réelle, à tel point qu'on se replie sur moi-même, se laisse aller, sorte moins, laisse tomber le ménage, travaille moins, etc. On refond alors sans cesse les scènes, on réécrit sans cesse le roman, etc. C'est un engrenage, une dépendance psychologique.

Si, de base, on a des difficultés relationnelles, un mal-être, l'écriture peut aggraver la situation. J'ai connu cela et je ne suis pas la seule, malheureusement. Un jour, j'avais lu un témoignage d'une autrice de romans policiers qui trouvait même normal de laisser tomber son quotidien (la vaisselle et le linge sale s'entassaient, etc). Elle assumait ; j'étais en désaccord.

L'écriture est un processus intérieur, une activité solitaire. Le processus s'ouvre aux autres seulement si on se donne les moyens d'accéder à une édition, en collaborant avec des spécialistes, des bêta-lecteurs et en rencontrant des auteurs.

Je suis extrêmement attachée à mon univers romanesque. Mais au stade où j'en suis de mon roman et de mes réflexions, je ne veux plus faire des modifications lourdes sur le fond (sauf si on me signalait des erreurs majeures). Je veux me concentrer sur les détails, et sur la forme, pour le rendre publiable. Je n'ai qu'une hâte, c'est de pouvoir entamer l'envoi aux ME. Encore quelques mois...

Il est probable que mes personnages continueront un peu à vivre dans mon esprit. J'espère écrire une suite, un jour. Je ne veux pas changer d'univers, pour diverses raisons.
 
MrIous
   
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MrIous  /  Clochard céleste


Je suis toujours partie du principe qu'une histoire tout comme une vie avait son début comme sa fin. En grand lecteur de Manga et suivant les drama des internautes sur les films ou les séries en général, la question de la fin d'une œuvre ou de la mort d'un personnage revient souvent. Beaucoup n'aiment pas les fins ouvertes, d'autres au contraire sont rassurés à l'idée que tout n'est pas vraiment fini et la réflexion est la même du côté des auteurs.

Que ce ne soit trois personnages attachants au milieu d'une foule dans une ville portuaire à côté d'une montagne qui abrite elfes et nains, ou une ribambelle de mésaventure suivit par le regard attendrit d'un chat témoins des tragédie d'un monde cruellement réaliste, on a tous nos raisons de s'y attacher de près ou de loin et leur dire au revoir peut être déchirant. Le bonheur vécu ne disparaîtra jamais et s'y replonger de temps en temps peut entraîner une nostalgie, pas si lointaine, mais rassurante quand même.

Je pense que je suis à l'écart de votre question, car j'écris mes histoires dans le but de leur donner une finalité, d'en découvrir le point culminant et de contempler tout le chemin parcourut. Je me sens ironique dans le sens où je n'ai pas beaucoup terminé d'histoire, surtout que les miennes ont tendance à être très longue, mais j'aspire à cette finalité. Faire en sorte que même si tout est fini, mes personnages et leur univers sont entre de "bonnes mains"
 
Aelnen
   
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Aelnen  /  Barge de Radetzky


En ce qui me concerne, je ne me suis jamais retrouvée dans la situation de rechigner à finir un roman pour continuer à vivre avec mes personnages. Quand je débute l'écriture d'un texte j'ai le début et la fin qui sont très claires dans mon esprit. Donc quand j'arrive à l'épilogue, c'est surtout une grande satisfaction car je suis parvenue à la fin de tout ce que j'avais prévu.
Parfois il m'arrive d'écrire des spin off d'un roman pour donner un peu plus d'informations sur un personnage ou parce que j'ai laissé volontairement des "blancs" dans le premier roman. Mais je ne le ressens pas comme une nécessité pour rester avec mes personnages en fait.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Merci Aelnen pour ton retour d’expérience.

J’ai, moi aussi, fait, non pas des spin-offs, mais des cross-overs pour retrouver des personnages qui me tiennent à cœur et le retrouver tous ensemble. Very Happy
 
questiondepointure
   
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questiondepointure  /  Autostoppeur galactique


J'ai du mal à faire durer mes textes, donc non Laughing Mais j'imagine que si c'était le cas, je laisserais toujours une porte ouverte pour écrire un nouveau chapitre le cas échéant.
https://www.wattpad.com/user/questiondepointure
 
hodobema
   
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hodobema  /  Six-Cent-Team


Mon premier roman oui. J'étais tellement attachée à mes personnages que même encore aujourd'hui, 3 ans après avoir terminé le roman, je les fais encore vivre dans mon imagination. J'ai voulu les remettre dans un autre roman car mon premier roman est catastrophique mais j'y arrive pas parce qu'ils s'associent à l'histoire de mon premier roman. J'ai même pensé à faire un spin off, mais bon. J'ai accepté que personne ne les rencontrera jamais parce que je compte pas réécrire mon premier roman et tant pis, moi ils sont dans mon coeur.
Mais voilà, depuis je prends mes distances. Pour moi c'était une erreur de m'attacher autant à une histoire/des perso parce qu'après, ils nous quittent plus. Maintenant je m'en tape un peu. Quand le roman est terminé je passe à autre chose voilà Razz
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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


C'est rigolo. En poésie, on a plutôt hâte à se quitter soi
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
nuit2chine
   
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nuit2chine  /  Tentatrice chauve


Bonjour Prof

Pour ma part, j'aime mes personnages, mais l'écriture et la relecture/correction/réécriture (choisir le tiercé gagnant) me les font sortir par les orbites. Dès que j'approche la saturation, d'autres histoires viennent me hanter et je me dépêche d'en finir afin de rencontrer ces nouveaux amis qui ne demandent qu'à naitre sous ma plume.

Bonne journée.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Merci Noxer, Hodobema et Nuit2chine pour vos ressentis.

hodobema a écrit:
.../... Maintenant je m'en tape un peu. Quand le roman est terminé je passe à autre chose voilà Razz

Oui, c'est la sagesse que je n'ai pas encore trouvée. (rire). Maintenant la bête est un peu trop vieille pour changer ça. Les carnes, ça ne se redresse plus comme avant (rire).

Nuit2chine : je comprends la saturation du cycle infernal des lectures, relectures, corrections, recorrections, qui n'en finissent jamais puisque par définition, nous ne pouvons pas être de bons relecteurs de nos propres écrits. Nos neurones étant ficelés pour ne voir que ce qu'ils veulent bien voir.

D'où l'importance des BLecteurs(trices) et des correcteurs(trices).

Étrangement, le fait de lire et relire pour en améliorer sans cesse le texte (ou pas), me fait revivre avec mes personnages, et je ne m'en lasse pas... des goûts et des couleurs...

Maintenant, tous les personnages ne sont pas aussi attachants que certains à mes yeux. Seuls ceux dans lesquels j'ai mis beaucoup de mon propre vécu s'attachent à moi... CQFD je pense.

Noxer :
Je suis une quiche de première en poésie, mais d'après celles que j'ai lues ici, les poètes(esses) y mettent tellement toutes leurs tripes que et jamais pour éclater de joie, que je comprends ce que tu veux dire.

C'est peut-être pour ça que j'ai tant de mal avec la poésie. C'est toujours d'une infinie tristesse.
Il faudra que j'ouvre un Topic là-dessus. Ça m'aiderait certainement à comprendre.  Dès que j'aurai trouvé à quel endroit du forum ça devrait se situer... pas évident... Rolling Eyes

Encore merci pour vos réactions.
 
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Scarlet Dream  /  Tentatrice chauve


Ah ça oui ! Quand j'ai écrit la fin de mon premier tome, j'étais tellement attachée à mon personnage central que je l'ai fait revenir dans une suite, à une époque différente. En faisant ça, j'ai imaginé une nouvelle histoire, avec une nouvelle héroÏne et un lien avec le-dit personage. Au fur et à mesure, l'intrigue s'étoffait, et j'ai compris que cette suite était nécessaire pour répondre à des questions laissées en suspens dans le tome un mais aussi en poser d'autres. La trilogie trouve enfin toutes les explications et son dénouement dans le tome trois. La boucle était bouclée. Mais ces histoires de suites, elles sont venues vraiment parce que je ne pouvais pas lâcher l'affaire, tant il me restait encore à dire. Mais ça, je ne l'ai réalisé qu'en les écrivant, ces suites.
 
BoiséeNoire
   
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Non, je ne m'attache pas à mes personnages, même si ça ne m'empêche pas de les aimer. Il y en a trop. Quand un roman est fini, il est fini. Je passe à autre chose, sauf s'il était déjà prévu autrement ou qu des raisons commerciales poussent à la création d'une suite.
 
Séléné.C
   
    Autre / Ne pas divulguer
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   Localisation  :  Côte d'Or & d'Opale
   Pensée du jour  :  Confiance et longueur de Temps...
   Date d'inscription  :  11/01/2013
    
                         
Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Renoncer à finir un roman pour rester avec les personnages n'est-il pas paradoxal ?
Si on renonce à le finir, cela conduit à ne plus y toucher, et donc à quitter les personnages.
On peut, certes, le poursuivre, mais cela a-t-il un sens ? Au bout d'un moment, ils auront tout dit, et continuer ne peut alors que les affaiblir, et d'une certains façon, les détruire à petit feu...

On peut, par contre, avoir envie de changer la fin...
Cela, j'en ai déjà eu envie, mais la seule fois où je l'ai fait... ça a été pour tuer un personnage destiné à mourir, parce que son destin logique après le point final aurait été de vivre un enfer très rapidement (roman à contexte historique).

Ceci étant, je m'attache beaucoup à eux, et suis très triste de les quitter...


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