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 Avez-vous déjà rechigné à finir un roman pour continuer à vivre avec vos personnages ?

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Epineuse
   
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Epineuse  /  Agent 006


Ironiquement, j'ai la sensation inverse : je suis déçue pour les personnages si je ne finis pas leur histoire.

Les personnages existent par le récit, par ce qu'il révèle d'eux, par la façon dont il les défie, les fait grandir. C'est un peu le cadre pour leur portrait, pour leurs arcs... et exactement comme pour un portrait peint et encadré, ça veut dire que le récit ne les représentera pas forcément en entier, mais simplement de la façon la plus efficace, la plus mémorable.

S'y ajoute le fait que je n'aime pas les histoires qui trainent en longueur, que ce soit à lire ou à écrire... donc je suis d'autant plus contente de voir les personnages arriver à la fin de leurs aventures.
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Invité  /  Invité


De toute façon je tue tout le monde à la fin. Retarder l'échéance serait un signe manifeste de sadisme, or je suis un gentil garçon, pas sociopathe pour un sou...
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Winger a écrit:
De toute façon je tue tout le monde à la fin. Retarder l'échéance serait un signe manifeste de sadisme, or je suis un gentil garçon, pas sociopathe pour un sou...

Je vais y songer aussi alors (rire).
Ça me semble une bonne solution pour tourner la page.
Mais bon... le Bisounours n'est pas plus emballé que ça en fait... sauf en Dark Mode ! (rire sardonique)

En toute amitié, Philippe.
 
Lylle
   
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Lylle  /  Barge de Radetzky


J'étais passée à côté de ce post durant mes fouilles sur le forum et je ne peux que m'associer à la véracité de l'énoncé Very Happy

Ecrire le troisième tome de ma trilogie est un parcours du combattant. Je ne veux pas quitter ces "amis" imaginaires issus de ma propre psyché, miroirs de mes proches, de leurs défauts et de leurs qualités.
J'avais réussi à me détacher durant l'écriture du deuxième ouvrage, j'ai passé beaucoup moins de temps la tête dans le guidon comme on dit mais ce Trois me laisse un goût de deuil que je redoute.

Parce qu'une fois finies les dernières lignes, et même si je passe encore du temps à relire et corriger, je sais qu'au fond de moi, mes personnages ne m'appartiendront plus. Ils seront des réceptacles à fantasmes et à rêves pour d'autres que moi (ai-je le droit de rêver qu'un jour ils seront lus par d'autres yeux que les miens ? l'espoir est un puits sans fond après tout...) et je suis presque jalouse de ne pas pouvoir découvrir ces hommes et ces femmes que j'ai pourtant moi-même écrits.

Ce deuil, que je rapprocherais presque de celui d'un amour éteint, je m'y prépare, j'y pense, j'y réfléchis. Et j'espère, comme vous, pouvoir passer à autre chose. En écrivant un roman d'un seul jet, complètement différent, pour me laver de cette longue histoire, peut-être est-ce la solution...

Mais comment fait-on quand ce tout premier projet vous tient tant à coeur que votre principale angoisse est qu'il ne soit finalement jamais lu ? Quand votre peur d'échouer à trouver un éditeur se noue à celle de laisser partir des âmes que vous avez créées de toutes pièces ? Peut-on vraiment panser deux plaies conjointes ?
Et quid de l'après ? Quid d'une vie où ce livre resterait un document épinglé sur le bureau de votre ordinateur et où l'écriture redeviendrait cette part intime que personne ne connaît de vous ? Comment vit-on avec les souvenirs de vies non vécues, comment revenir à la normalité et au métro-boulot-dodo classique ?

Je dis "graisse" et repars terminer mes lignes, peut-être le vague à l'âme s'éteindra-t-il ainsi.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


@Lylle

Émouvant et très joliment dit.
Bravo !
Je partage entièrement bien entendu...

En toute amitié, Philippe.
 

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