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| Mentir ou briser les rêves d'un Jeune écrivain ? | |
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Que dites-vous à un écrivain qui pense devenir célèbre ? | Je le laisse rêver par gentillesse | | 23% | [ 12 ] | Je lui dis la vérité par gentillesse | | 42% | [ 22 ] | N'importe quoi ! Il y a au moins 10 J.E. qui deviendront célèbres et moi en tête! | | 35% | [ 18 ] |
| Total des votes : 52 | | |
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| Nombre de messages : 164 Âge : 36 Date d'inscription : 07/06/2022 | Renan / Tycho l'homoncule Lun 21 Nov 2022 - 14:36 | |
| - fabiend a écrit:
, pas un truc où l'on écrit le soir dans sa chambre et un mois après la publication omg ça y est je suis riche je peux prendre ma retraite aux Seychelles. Ceux-là tu peux briser leurs rêves. Pourquoi briser leur rêve ??!! Car leurs chances sont très faibles ? Donc il ne faut pas y croire car il y a très peu de chance ? Quelle tristesse pour moi... Donc laissons ce bonheur à d'autres car trop peu de chance pour nous ? C'est vraiment triste. Si quelqu'un souhaite vivre de sa plume, même avec un seul roman, alors qu'il travaille et fonce. Il y a peu de chance d'y arriver, oui, mais peu est suffisant pour le tenter. Il y avait une chance infime que l'homme naisse dans l'univers, tellement peu d'être le spermatozoïde gagnant, alors peu de chance d'être auteur célèbre, au final, c'est beaucoup. Ne perdez pas vos rêves, et continuez à y croire. |
| | Nombre de messages : 488 Âge : 37 Date d'inscription : 07/06/2022 | Cervidé Grognon / Pour qui sonne Lestat Lun 21 Nov 2022 - 14:42 | |
| Autant je suis d'accord avec le côté ''croire en ses rêves'', autant je pense que rappeler la réalité aux gens n'est pas mauvais non plus. Je connais quelques auteurs qui tournent petit à petit frustrés et aigris parce qu'ils étaient intimement persuadés d'être des dieux de l'écriture, et qu'ils se prennent aujourd'hui la porte dans la tronche sans y être préparés. Après à mon sens, dire la vérité c'est aussi attirer l'attention sur les éditeurs à compter d'auteurs dissimulés, parce qu'ils pullulent littéralement et que la naïveté des auteurs en mal de reconnaissance doit sans doute pas mal alimenter cet aspect. |
| | Nombre de messages : 164 Âge : 36 Date d'inscription : 07/06/2022 | Renan / Tycho l'homoncule Lun 21 Nov 2022 - 14:46 | |
| On doit prévenir de la difficulté de ce métier, conseiller de retravailler son manuscrit, de persévérer, mais dire que c'est impossible, c'est une terrible erreur à mon sens. |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Lun 21 Nov 2022 - 14:57 | |
| - Renan a écrit:
Pourquoi briser leur rêve ??!! Car leurs chances sont très faibles ? Donc il ne faut pas y croire car il y a très peu de chance ? Quelle tristesse pour moi... Donc laissons ce bonheur à d'autres car trop peu de chance pour nous ? C'est vraiment triste. Parce qu'ils seront forcément déçus à un moment ou un autre s'ils persistent dans la voie "je vais décrocher la cagnotte avec mon premier roman, à moi la belle vie". Ces choses-là n'arrivent pas (enfin si, comme gagner le gros lot au loto). Et aussi parce que cela leur permet de se lancer là-dedans en toute connaissance de cause et se poser les bonnes questions : Pourquoi je fais ça ? Pour avoir la vie facile, devenir célèbre et prendre ma retraite à 20 ans après avoir vendu mon unique bestseller ? (spoiler : ça n'arrivera pas) Parce que c'est un métier qui m'attire et que je suis prêt à traiter ça comme n'importe quel métier, c'est-à-dire travailler 7 heures par jour 5 jours par semaine jusqu'à l'âge de la retraite ? Parce que c'est une passion, et même si je n'en vis pas ce n'est pas grave, je continuerai quand même à écrire ? En gros : je fais ça en priorité pour l'argent ou parce que j'aime écrire ? |
| | Nombre de messages : 1066 Âge : 33 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Constamment Fabulous Lun 21 Nov 2022 - 15:11 | |
| Mouarf, de toute façon, on est pas la Police des Rêves. Que quelqu’un croit dur comme fer qu’il sera riche et célèbre de sa plume à 20 ans, ça me choque pas, il a largement le temps de redescendre tout seul et de se faire à la réalité. Que celui qui n’a jamais nourri de rêve démesuré parce que, eh bien, ça fait du bien à l’âme et que ça aide à avancer, même si l’on sait que ce n’est qu’un rêve au fond, me jette la première pierre. Mais si la personne y croit encore malgré les faits impitoyables et un âge plus mûr qui permet normalement une remise en question objective, on pourra bien lui chanter sur tous les tons qu’il se fourvoie, ce sera comme parler à un mur. Je vois des gens pas foutus d’accorder leurs verbes, de construire une phrase correcte ou de distinguer « ça / sa » à 30 piges clamer qu’ils seront (de bons) auteurs un jour, que voulez-vous répondre à ça ? N’est utile d’intervenir dans les rêves d’autrui que s’il y a danger. La désillusion est l’un des nombreux sorts communs de notre espèce. Car sinon, l’existence des autres est bien trop complexe et privée pour qu’on ait le droit de se prendre pour le Grand Régulateur de la Vie de mon Prochain. |
| | Nombre de messages : 164 Âge : 36 Date d'inscription : 07/06/2022 | Renan / Tycho l'homoncule Lun 21 Nov 2022 - 16:10 | |
| - Chimère a écrit:
Mais si la personne y croit encore malgré les faits impitoyables et un âge plus mûr qui permet normalement une remise en question objective, on pourra bien lui chanter sur tous les tons qu’il se fourvoie, ce sera comme parler à un mur.
Lol quel est la limite d'âge ? Ça va intéressé beaucoup de gens ! Alala, enfin bon... Heureusement qu'il y a toujours des exemples qui ont réussi tard, ah non, j'oubliais, ça c'est pour les autres, pas nous ! |
| | Nombre de messages : 4668 Âge : 28 Localisation : Bureau Pensée du jour : Pétit coucou Date d'inscription : 12/05/2012 | Radischat / Dr. Danielle Jackson Lun 21 Nov 2022 - 16:41 | |
| Y'a une différence entre expliquer le milieu du livre pour que les gens puissent s'y aventurer sans mauvaises surprises, et décréter dès le départ que personne ne peut se faire de l'argent en publiant ses livres et qu'il ne faut donc pas le faire, parce que c'est faux. Et dire ça, c'est aussi mentir, en un sens.
Il y a beaucoup de désillusions parce qu'on garde l'image d'Epinal des romancièr.es célèbres et vendu.es à des dizaines, des centaines de milliers d'exemplaires, pour un roman, ou une saga qui décolle. Et du coup, on a tendance à dénigrer et rabaisser tout ce qui ne va pas dans ce sens, tout ce qui est moins bien que ça.
Mais la réalité, c'est que la carrière d'un.e auteur.e en circuit traditionnel se pave avec de multiples projets, de multiples maisons, qui en s'enchainant année après année produisent bien des revenus—comme n’importe quelle autre profession indépendante. Il n'y a qu'à voir les nombreux parcours des multipublié.es ici : leur boulot, c'est d'écrire, pour toujours avoir quelque chose sur le feu, et les opportunités qui vont avec. Même dans les meilleurs conditions, un roman ne donnera les revenus que d’un roman, ceux qui ont déjà publié le savent déjà.
On peut avoir une carrière d’écrivain.e sans pour autant en vivre, et c'est pas grave, on peut quand même avoir l'ambition d'être l'auteur.e de quelque chose. C’est surtout ça, à mon sens, qu’il faut rappeler aux gens : l'autariat, c’est vivre au dépend de ce qu’on produit ; c’est de l’auto-entreprenariat, avec ou sans auto-édition, et que dans tous les cas, ce n’est pas simple. Il ne faut pas s'attendre à en vivre. Mais ça ne doit pas nous arrêter. Si on sait ce qui est possible, on peut faire plein de trucs chouettes : participer à des Appels à Textes avec des prix intéressants, poster sur Wattpad et décrocher un contrat, monétiser son texte en ligne via Utip, Tipee ou Patreon, etc. Certaines plateformes engagent des auteur.es et les payent (l'appli Rocambole par exemple) et d'autres sites sont basés sur un système d'abonnement pour payer leurs auteur.es et le site. Il n'y a pas un seul parcours. J'ai parlé de monétisation car on parle d'en vivre, mais on peut aussi se construire un public gratuitement, bien sûr ; puisque l'idée de base est de se faire lire, de partager.
Dernière édition par Radischat le Lun 21 Nov 2022 - 17:58, édité 1 fois
- Citation :
- ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."
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| | Nombre de messages : 2377 Âge : 23 Localisation : là où il fait toujours nuit Pensée du jour : bon. écrire. Date d'inscription : 21/02/2022 | Aliénor / Miss Deadline Lun 21 Nov 2022 - 17:34 | |
| Can we encadrer le message de Radis et l'épingler sur un mur, svp ?
Alien officiel de la CB since 2022. Modératrice spécialisée dans la Section Édition.
Instagram, pour suivre mes aventures dans la jungle de l'édition. - Parcours éditoriaux:
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| | Nombre de messages : 1066 Âge : 33 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Constamment Fabulous Lun 21 Nov 2022 - 18:09 | |
| - Renan a écrit:
- Chimère a écrit:
Mais si la personne y croit encore malgré les faits impitoyables et un âge plus mûr qui permet normalement une remise en question objective, on pourra bien lui chanter sur tous les tons qu’il se fourvoie, ce sera comme parler à un mur.
Lol quel est la limite d'âge ? Ça va intéressé beaucoup de gens !
Alala, enfin bon... Heureusement qu'il y a toujours des exemples qui ont réussi tard, ah non, j'oubliais, ça c'est pour les autres, pas nous ! Intéressant, que tu ne retiennes que ça - et que tu le traduises comme ça. Je n’ai jamais parlé de limite d’âge (ou alors j’ai ajouté des mots invisibles ? Cool), simplement qu’il est complètement logique d’avoir des certitudes très fortes, surtout concernant ses ambitions, à un âge plus tendre où se remettre vraiment en question et appréhender suffisamment la réalité n’est pas forcément évident. Quelqu’un persuadé qu’il deviendra facilement méga célèbre par sa plume, ce n’est pas la même chose si cet individu a 20 ans ou 45, ou ce que tu veux. J’ai jamais dit que personne n’avait le droit d’y croire et de rêver, mais je ne vois pas l’intérêt de réguler les rêves des autres, surtout si ce sont des gens normalement en âge, ne t’en déplaise, de se réguler seuls. J’ai 31 ans et même si j’ai largement gardé mon âme d’enfant, j’ai la capacité cognitive et émotionnelle de me dire que beaucoup de mes ambitions n’aboutiront pas, ou pas comme je le veux. Ce qui ne m’empêche absolument pas d’essayer d’avancer et de réaliser des choses. That’s it. Et si quelqu’un est à fond dans son trip, pas besoin de lui casser ; au mieux il réussira quelque chose de cool, au pire il apprendra que ça ne fonctionne pas ainsi. À moi, on m’a dit 1000 fois que j’allais galérer à être publiée sans piston, je ne me suis pas démontée et je m’en félicite aujourd’hui. C’est rien, comme réussite, à l’échelle d’autres carrières, mais pour moi c’est un accomplissement dont je suis très heureuse et qui a nécessité de ne pas écouter tous les pénibles qui voulaient me casser la baraque à tout prix. Chacun son cul, chacun ses rêves, et les poneys seront bien gardés. Et merci Radischat pour ce super post ! |
| | Nombre de messages : 357 Âge : 34 Localisation : 00.000.00.0 Pensée du jour : « Il n'y a pas une tête lucide entre deux termes d'un choix. Il y a une nature étrange, en détresse de n'être pas les deux. » Date d'inscription : 22/07/2021 | Nuage-Rouge / Tapage au bout de la nuit Lun 21 Nov 2022 - 18:23 | |
| Grâce à Aomphalos, j'ai compris que les propos de Renan et Uraeus Zahato étaient ironiques. J'étais en train de les prendre au sérieux ! …
Sinon, pourquoi chercher à transformer son art en marchandise pour essayer « d'en vivre » ? En gloire pour essayer d'en triompher par dessus les autres ? Pourquoi ne pas simplement vivre son art ? Gratuitement. En faire profiter qui peut et veut, ni plus ni moins. Ça devrait se suffire … La recherche de reconnaissance et de rétribution ne sont pas les motifs d'une expression autosuffisante et gratuite, accessible à toutes et tous dans la pratique et dans la réception. La recherche de reconnaissance et de rétribution n'ayant aucune limite, étant condamnée à l'éphémère, au passage du temps, elles sont des voies illusoires qui ne peuvent conduire qu'à des motivations bancales, à la frustration et à la désillusion. - Tout travail mérite salaire !:
Non, évidement, tout « travail » ne « mérite » pas salaire par principe, car tout travail n'a pas la même « valeur » ou nécessité pour le collectif dans l'ordre des priorités économiques et des utilités sociales. Si dans une maison quelqu'un décide qu'il veut passer son temps à écrire (ou autre chose ; « d'artistique » ou pas, d'ailleurs) plutôt que faire tourner l'économie fondamentale (laver le linge, la vaisselle, cultiver le potager ou faire les courses, faire à manger, ranger et nettoyer etc), il faudra qu'il explique aux autres pourquoi il considère légitime que sa passion le dispense de faire une part du travail productif essentiel à tous, alors à la charge des autres. Et il faudra que les autres acceptent de travailler pour quelqu'un dont ils se fichent probablement de l'activité pour n'avoir ni l'envie ni même p-e le temps de consommer la production « artistique ». Le « travail » doit être considéré non pas seulement du point de vue de celui qui estime « travailler » mais aussi du point de vue du collectif qui fournit en retour du travail pour que ce « travailleur » se livre à sa « passion » à temps plein (car se livrer à une activité à temps plein consomme des ressources nécessairement produites par d'autres travailleurs. Et ça ne concerne pas que les « artistes » évidement, toutes les activités économiques devraient être considérées au regard de leur place dans l'appareil de production et leur utilité sociale rapportée aux ressources qu'elles consomment (produites par d'autres travailleurs au sein de la division du travail).
Concernant le « succès » dans « les arts », un domaine où il ne repose pas sur des critères objectifs quantifiables comme par exemple la performance sportive stricte ou la performance technique d'un objet, il faut arrêter de croire qu'il a quoique ce soit à voir avec le « travail » ; le « talent » ou « le mérite » (sauf à dire que celui qui ne joue/« travail » pas ne risque pas de « gagner »). Il s'agit plutôt d'effets de popularité, de mimétisme, d'accès à l'exposition ou à des réseaux de cooptation, de recommandation, d'influence (bien plus que « la chance », « le talent » ou le « mérite ») permettant d'accéder à l'exposition. Les « effets » d'exposition et de popularité s'auto-entretenant, dans un effet « d'amplification » exponentiel du succès. Les musiques populaires sont-elles vraiment mieux que les autres ? - Fouloscopie
- Tout ça me rappelle quelques lignes de Krishnamurti sur « l'ambition » (certaines considérations sont bonnes à entendre, même si bon, ça reste de la philo manquant un peu de profondeur politique et d'ancrage matérialiste à bien des égards je trouve).:
N'avez-vous pas envie de savoir comment vivre de telle sorte que votre existence ne détruise pas autrui, ou ne jette pas une ombre sur son chemin?
Nous pensons, en fait, que c'est un rêve utopique qui ne peut jamais se réaliser dans les faits: mais je ne parle pas d'une utopie, ce serait stupide. Vous et moi, qui sommes des gens simples et ordinaires, pouvons-nous vivre de manière créative en ce monde, sans cet instinct d'ambition qui se manifeste de diverses manières, telles que la soif de pouvoir ou de réussite sociale? Vous trouverez la bonne réponse quand vous aimerez ce que vous faites. Si vous êtes ingénieur uniquement parce qu'il faut bien gagner sa vie, ou parce que c'est ce que votre père ou la société attendent de votre part, ce n'est rien d'autre qu'une nouvelle forme de contrainte, or la contrainte sous quelque forme que ce soit engendre la contradiction, le conflit. Alors que si vous avez vraiment envie d'être ingénieur, ou scientifique, ou si vous êtes capable de planter un arbre, de peindre un tableau, d'écrire un poème, non pas dans le but d'être reconnu, mais simplement parce que vous aimez cela, vous découvrirez que jamais vous ne serez en compétition avec autrui. Je crois que là est la véritable clef du problème: il faut aimer ce que l'on fait.
(…)
Pour savoir ce que l'on aime faire, il faut énormément d'intelligence. En effet, si vous avez peur de ne pas être en mesure de gagner votre vie, ou de ne pas vous intégrer dans cette société pourrie, alors vous ne le saurez jamais. Mais si vous n'avez pas peur, si vous refusez d'être poussés dans l'ornière de la tradition par vos parents, vos professeurs, ou par les exigences superficielles de la société, alors il existe une possibilité de découvrir ce que vous aimez vraiment faire. Pour le savoir, il ne faut pas craindre pour sa survie.
Mais nous avons généralement peur de ne pas pouvoir survivre, nous disons: « Que m'arrivera-t-il si je n'agis pas selon les voeux de mes parents, si je ne m'insère pas dans cette société? » Et parce que nous avons peur, nous faisons ce qu'on nous dit. Il n'y a en cela point d'amour, mais seulement la contradiction, et cette contradiction interne est l'un des facteurs qui génèrent l'ambition destructrice.
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| | Nombre de messages : 118 Âge : 16 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Lun 21 Nov 2022 - 18:38 | |
| Chimère : Par "envoi aux maisons d'éditions" J'entendais "une cagette chaque semaine par la poste et le double en numérique à tous les ME de France". Ce qui pour moi s'apparente à jouer au loto en se basant sur l'idée qu'il suffit d'essayer ça finira par marcher. Cibler des maisons indépendantes sérieuses intéressées par notre style, c'est pas du tout pareil. On n'est plus dans du rêve là, mais dans une démarche réfléchie d'un auteur qui connaît le marché et qui avance à petits pas raisonnés. Au passage, bravo pour "Va au Diable!" La couverture déchire et l'idée est originale. Ça c'est pas un rêve déraisonnable de jeune auteur baigné d'illusion, mais un joli rêve raisonnable réalisé avec du travail et de la passion.
Renan : Oui, bien sûr, d'autres l'ont fait donc c'est possible. La probabilité pour qu'un membre du forum (toi y compris) réalise un jour 10.000 ventes par an (avec plusieurs livres comme le souligne judicieusement FabienD n'est pas égale à zéro et donc ce n'est pas impossible. Mais j'ai peur que tu surestimes énormément ce chiffre. Genre lancer 6 dés à 6 faces et obtenir uniquement des 6 n'est pas réellement impossible, mais bon, tu auras mal au poignet avant d'y arriver. |
| | Nombre de messages : 164 Âge : 36 Date d'inscription : 07/06/2022 | Renan / Tycho l'homoncule Lun 21 Nov 2022 - 21:48 | |
| Je suis vraiment désolé pour vous. |
| | Nombre de messages : 154 Âge : 43 Localisation : Au grand air Pensée du jour : Ciel, ma constance ! Date d'inscription : 02/08/2022 | Lucille / Tycho l'homoncule Lun 21 Nov 2022 - 22:35 | |
| Le post de Radischat me fait penser à ce qu'en dit sur le sujet Elisabeth Gilbert dans son merveilleux bouquin "Comme par magie" (que je conseille à tous les artistes). Je ne résiste pas au plaisir de vous en copier ici un extrait : " J'ai toujours su que je n'obtiendrais peut-être pas ce dont je rêvais, que je ne serais peut-être jamais un écrivain publié. Tout le monde ne parvient pas à atteindre un succès confortable dans le milieu artistique... L'existence créative est plus étrange que d'autres activités plus ordinaires. Dans la vie normale, si vous êtes doué pour un domaine et que vous vous donnez du mal, vous réussirez probablement. Dans les entreprises créatives, ce n'est pas certain... L'acharnement ne garantit rien dans le domaine de la créativité. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que la discipline et l'implication sont la meilleure approche. Faites ce que vous aimez faire et faites le avec autant de sérieux que de légèreté. Au moins, vous saurez que vous avez essayé et que, quelle que soit l'issue, vous avez emprunté un noble chemin. J'ai une amie musicienne à qui sa sœur demanda un jour: "Qu'est-ce qui se passera si tu ne retires jamais rien de tout ça?" Avec autant de raison, mon amie répondit: "si tu ne vois pas ce que j'en retire déjà, dans ce cas je ne serai jamais en mesure de te l'expliquer". Quand c'est par amour, on le fait toujours, de toute façon." Bref, dans la vie, même le plus naif des écrivains se rendra forcément compte de lui-même qu'être publié c'est dur (et qu'être publié ne garantit rien quant à un éventuel succès). Alors, s'il continue à écrire, et bien, c'est qu'il aime ça et que ça le rend heureux - peu importe s'il arrive à en vivre ou pas (musique trépidante avec des paillettes qui volent partout). |
| | Nombre de messages : 325 Âge : 30 Localisation : France Pensée du jour : Écrire est un travail Date d'inscription : 01/12/2020 | Sasha Dahanramsar / Tapage au bout de la nuit Dim 27 Nov 2022 - 21:35 | |
| Intéressant, en lisant vos messages, j’ai l’impression (je peux me tromper, mais c’est ce que j’ai compris) que pour vous l’écriture ne rémunère pas intrinsèquement, et pas parce que y a une grosse injustice et un énorme manque législatif à ce sujet. Si c’est le cas, je ne suis pas d’accord. C’est d’ailleurs pour ça que nombre d’auteurices (romans, BD, jeunesse, mais aussi illustrateurices, etc.) se battent depuis déjà un bon moment pour obtenir des rémunérations décentes et des droits qui sont pour l’instant accordés à tous les autres métiers mais pas à celui-là. Je ne considère pas du tout que l’écriture soit un simple hobby, c’est un vrai métier pour moi. Je peux comprendre si ça choque certaines personnes qu’on mette en avant les considérations pécuniaires et que ça leur fait craindre que ce soit au détriment de l’art. Je pense que les deux ne sont pas incompatibles. L’art me semble tout aussi utile que l’artisanat, l’agriculture, le ménage, la construction, etc. et devrait donc être rémunéré comme le reste. C’est d’ailleurs le cas pour certains arts, mais y a encore un gros vide concernant les livres. Bien sûr, moi aussi j’aimerais que l’argent ne soit plus un sujet parce que l’argent aurait disparu de la société ou parce qu’on aurait un salaire/revenu universel/à vie, et donc on pourrait faire nos activités pour elles-mêmes uniquement. C’est pourquoi je milite pour les deux d’ailleurs : le revenu universel et les droits des auteurices. Et en attendant de gagner l’un ou l’autre à force de lutte, j’arrive à écrire à la fois pour l’écriture, l’art et tutti ET dans l’optique d’en vivre, comme n’importe quel travail. Alors bien sûr, à cause du vide juridique, je n’en vis pas pour l’instant (comme d’autres travaux), mais justement, je me bats pour ça, et si la lutte n’est pas gagnée de mon vivant, ce sera pour les générations futures =) Mais j’ai l’impression en lisant certains messages que, parce que actuellement la société ne reconnaît pas les auteurices, vous baissez les bras, non pas de réaliser le rêve d’un best-seller, mais de vous battre pour nos droits. Je reconnais que cela me laisse perplexe, j’ai remarqué dernièrement que j’ai du mal à comprendre pourquoi des gens ne se battent pas pour des causes, même une seule. Mais je vais peut-être comprendre vos raisons, ça m’aidera pour d’autres sujets =)
J’ai eu aussi le sentiment en lisant certains messages (je peux encore me tromper) que certaines personnes n’avaient en tête que le scénario dans lequel on n’écrit qu’un unique bouquin qui nous rend brusquement milliardaire. En effet, là je comprends un peu l’effarement de certain·e·s d’entre vous, mais je n’avais pas compris que c’était ça le sujet. Parce que pour moi, ça va de soi que quand on parle de vivre de l’écriture, on parle d’exercer le métier d’écrivain·e, donc écrire à plein temps et publier des dizaines de livres. Après, je n’ai rien contre les personnes qui n’écrivent qu’un seul roman, mais à ce moment-là, la question ne se pose plus, pour moi, d’en vivre, parce que là ce n’est plus un métier, c’est un livre unique pour une autre raison.
Mais c’est très intéressant de voir vos points de vue très différents =) Même si ça me rend un peu triste de percevoir autant de résignation et si peu de militantisme… Mais peut-être que j’ai eu une fausse impression (j’espère, haha ! ^^).
Héléna, ça me fait réfléchir ton expression de rêve raisonnable. C’est presque philosophique, mais je trouve ça marrant, c’était pour moi pas oxymorique, mais presque. Pour moi, un rêve, c’est forcément déraisonnable, sinon c’est plus un rêve, mais ça n’empêche pas ensuite de mettre en place des actions très réfléchies pour le réaliser. Peut-être que tu avais en tête une toute autre définition du rêve que la mienne en lançant ce sujet ? Ça m’intéresserait d’avoir ton avis là-dessus, je n’avais pas envisagé qu’on puisse penser le mot rêve de façons différentes =) D’ailleurs, ça me surprend que ça te surprenne qu’autant de gens sur le forum croient réaliser leur rêve un jour. Ça me pose une question : si vous ne croyez pas en votre rêve, comment vous arrivez à écrire ? Je n’arrive pas à concevoir pouvoir faire quoi que ce soit si je n’y crois pas. Donc ça m’intéresserait beaucoup de savoir comment les personnes qui en sont capables y arrivent =) J’ai l’impression dans un de tes messages que tu arrives à vivre sans rêve, sans espoir, et pour autant sans être dans la dépression la plus profonde. Moi, c’est quand j’ai plus d’espoir ni de rêve que je sombre. So, comment tu fais ? OO Donne-moi ta recette ! XD =)
Nuage-Rouge, je ne fais jamais d’ironie sur le forum, ou alors je mets un gros panneau ironie pour prévenir. J’ai peur qu’à l’écrit, mes propos soient mal interprétés, donc j’évite l’ironie, le sarcasme, le second degré =) Je suis toujours sérieuse et au premier degré. Et puis je suis venue sur le forum pour l’esprit très bienveillant, très sérieux et très respectueux qui y régnait, donc je ne veux pas casser ça en faisant du sarcasme. Je suis confuse si mes propos ont eu l’air ironiques, j’essaie de préciser mon ton avec la ponctuation, les smileys et la syntaxe, mais y a des loupés parfois =) Je t’ai parue ironique parce que tu as eu l’impression que je rêvais trop grand, ou quelque chose du style ? =) Ahah, je peux comprendre, mais non, je suis bien sérieuse, je rêve toujours en très grand =) Et oui, en effet, j’ai répondu la troisième proposition au sondage, mais toujours avec sérieux, je le pense vraiment =) C’était censé être du second degré ? Désolée, je ne saisis pas le second degré s’il n’est pas indiqué clairement =/ Mais dans l’autre sens, vous savez que mes propos ne sont que rarement ambigus, ahah, y a un avantage à tout dans ce cas ^^ D’ailleurs, je ne suis pas d’accord avec toi sur le fait que tout travail ne mérite pas salaire. Déjà, je trouve que ça n’a rien d’évident, sinon ce serait pas un sujet philosophique en soi et y aurait pas des siècles de luttes et de débats sur le sujet. Après, peut-être qu’on s’est mal compris·e·s sur le termes travail et mérite, ce que je comprends. Ce que je voulais dire, c’est que dans la société actuelle, qui fonctionne avec un système de métiers et de salaires, je trouve injuste que celui d’écrivain·e soit si mal considéré. Je ne sais pas si c’est bien ce que tu voulais dire dans tes propos, mais j’ai l’impression que tu considères la littérature comme non essentielle. Je ne suis pas d’accord non plus. Quand j’imagine un monde sans arts, sans livres, je me dis que non, décidemment, on ne peut pas considérer la littérature comme non essentielle. Je ressens dans tes mots une vision de l’écriture comme un loisir purement de plaisir et les autres travaux (ménage, cuisine, etc.) comme incombant à tout le monde. Je ne suis d’accord avec aucune des deux visions. J’ai à présent suffisamment écrit pour avoir compris que l’écriture n’est pas un loisir mais un vrai travail. Alors, bien sûr, on peut la pratiquer en la conservant à l’échelle du loisir, mais pour moi ce n’est alors plus l’écriture dont on parlait dans ce sujet. Quant à la deuxième vision, je la trouve très validiste. Pour côtoyer le milieu handi, j’ai pu apprendre que tout le monde ne peut pas contribuer à la société de la même manière et que ça ne doit pas juger de la valeur d’une personne ou de son droit à vivre. Sur le succès artistique, je te trouve un peu catégorique si je puis me permettre. À mon sens, le talent artistique tient tout autant au travail, à l’exercice, à l’expérience qu’à un don, une chance. À cela, on peut rajouter les facteurs externes que sont le fonctionnement actuel de la société, du milieu artistique et du domaine de la culture, qui introduisent des contraintes et obstacles supplémentaires.
Chimère, quand tu as dit « la Police des Rêves », j’ai un panneau « idée de scénario ! » qui est passé devant mes yeux, haha ^^ Intéressant ton point de vue =) Il me conforte aussi dans l’idée qu’en plus de ne pas toustes avoir en tête la même définition de l’écriture, du succès (voire du travail), on n’a pas non plus la même du rêve =)
Je suis pas mal d’accord avec Nuit2Chine, le succès ne tient malheureusement pas toujours à la qualité du contenu =/
Je me demande si y aurait pas une troisième voie, entre ne rien dire et briser le rêve : pourquoi ne pas exposer les réalités de la situation actuelle, tout en encourageant à se battre pour réaliser ledit rêve ? =) |
| | Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Dim 27 Nov 2022 - 22:12 | |
| Il me semble que l'objet de ce topic sont les personnes qui arrivent dans l'écriture et qui pensent que parce qu'elles ont écrit quelque chose qui a la taille d'un livre, ce quelque chose mérite d'être publié et qu'une fois ce quelque chose publié, il va se retrouver dans toutes les librairies de France et de Navarre avec la petite campagne marketing adéquate et qu'il va rapporter quelques (dizaines) de milliers d'euros à son auteur.
Ceci étant dit, dans les circonstances actuelles, même décrocher un contrat d'édition décent est une gageure. Et la question de la rémunération des auteurs est un peu la quadrature du cercle, toutes choses restant égales par ailleurs : le gâteau étant fini (parce que le nombre de personnes qui achètent des livres est relativement fixe d'années en années), je ne vois pas comment on peut rémunérer décemment autant d'auteurs. Soit plus de gens achètent, soit les livres sont plus chers, soit il y a moins d'auteurs. Sinon, on peut essayer de négocier des miettes par ci par là si les autres acteurs baissent leurs "marges". (J'avoue que déjà mettre des obligations bien plus fortes sur les chiffres de ventes serait une bonne avancée). Le milieu est peu fédéré, entre les auteurs qui font ça pour la détente et n'ont aucune idée du fonctionnement du monde de l'édition (même quand ils sont édités), les grandes stars et la masse éparse des auteurs qui vivotent au milieu et n'ont peut-être pas l'énergie de porter en même temps leurs livres, d'écrire, de faire leur boulot à côté ET d'être militant dans un syndicat.
A part, je vie très bien sans passion et sans militer pour quoi que ce soit. |
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